CAD #1 Douter
Thème du jour : Zeus/Jupiter : le chef ultime des divinités grecques : rédiger un texte donc le personnage principal est un souverain
— Quelles sont les options, général ?
— Nous n'en avons pas énormément...Soit nous attaquons par la mer, nous serions alors avantagés par les collines, soit nous tentons une attaque par le sud. Ce serait plus risqué, mais entraînerait plus de pertes chez l'ennemi s'il ne s'y attend pas.
La reine soupira et cacha son visage dans ses mains. Comment allait-elle faire face à cette guerre ? Elle n'avait jamais été formée pour régner ! Tout ce qu'elle avait appris à faire, c'était boire le thé sans en renverser sur sa robe. Comment son peuple avait-il pu lui faire confiance ? Comment avait-on pu demander son couronnement ?
— Votre Altesse, nous devons nous décider avant l'ennemi. Si nous attendons qu'il attaque, les pertes seraient immenses.
— Je le sais, je le sais.
Elle se leva précipitamment, pour sortir un instant prendre l'air sur le balcon de la grande salle. Elle voulait se retrouver seule, sans être constamment dévisagée par sa vingtaine de conseillers.
Elle regardait en bas. Son royaume. Son peuple. Ceux qui lui avaient demandé de les protéger. Elle ne savait plus comment y arriver. Elle qui avait lu et relu toute l'histoire de son pays et commenté chaque erreur de décision. Elle comprenait à cet instant à quel point le rôle d'un dirigeant était complexe.
Le général s'appuya sur la rambarde à ses côtés.
— Comment arriverai-je à être une bonne reine ? Lui demanda-t-elle.
— Vous n'y arriverez pas.
Elle leva les yeux vers lui, interloquée. Elle savait qu'il n'y avait pas beaucoup de réconfort à espérer du côté du militaire, néanmoins elle ne s'était pas attendue à ce qu'il l'enfonce encore plus dans sa panique.
— Relisez vos livres d'histoire. Aucun gouvernement n'a jamais été bon. Tous ont échoués. Ce qui se joue ici est bien trop complexe pour réussir à trouver un échappatoire positif. Notre contrée n'a jamais été aussi peu peuplée, et pourtant cela représente encore bien trop de monde pour tous les contenter. En sa vaste majorité le peuple vous a acclamée. Mais certains sont déjà en train de préméditer votre perte. Tout ce que vous pouvez faire, c'est essayer de suivre votre raison et vos valeurs, pour montrer à vos sujets pourquoi ils vont ont choisie. Gardez votre ligne de conduite pour ne pas regretter ce qu'on lira de vous dans les livres d'histoire dans cinquante ans.
La reine resta un instant muette. Il avait raison. Mais elle ne savait pas si ce discours la réconfortait ou lui donnait encore davantage la nausée.
— J'ai levé la séance des conseillers pour ce soir. Réfléchissez calmement. Sans ces lèches-bottes assoiffés d'or pour vous détourner de votre objectif. Si vous avez besoin de moi, faites-moi appeler.
Le général adressa une légère révérence à la souveraine pour lui signifier son départ.
— Général ! Le retint-elle.
Il se retourna. Il la fixait de son étrange regard pénétrant. On aurait dit qu'il cherchait toujours à comprendre précisément le prochain geste de ses interlocuteurs, afin d'avoir toujours un coup d'avance sur eux. Enfin, pour les interlocuteurs qu'il considérait dotés d'une quelconque intelligence.
— Comment faites-vous, l'interrogea-t-elle, pour supporter cela ? Les victimes inévitables des combats, les échecs, les erreurs...
— J'ai le cœur endurcit, majesté, par les années passées dans l'armée.
— Je n'ai pas cette force, général.
— Je vous souhaite de ne jamais l'avoir. J'ai perdu toute compassion. C'est votre humanité qui vous a menée au trône. Gardez-la et suivez toujours ses conseils. C'est elle, la véritable force.
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