Prologue
Palazzo Giovanna, Venise, 25 Janvier
«Stronzo ! Salaud ! Bastardo ! »
Il ne savait plus depuis combien de temps ses hurlements résonnaient à travers les murs du palais. Elle s'était débattue férocement, avec un acharnement digne d'une bête sauvage. En vain. Ses poignets et ses chevilles étaient désormais ceints de plusieurs tours de ruban adhésif.
Il avait les mains griffées au sang, mais ne ressentait rien de plus qu'une légère brûlure, presque agréable en comparaison de sa douleur morale. Car rien ne lui faisait plus mal que de voir sa belle, rongée par la rancœur, s'acharner à se défaire de ses liens en le fusillant de ses yeux rouges et exorbités.
Dans sa lutte, ses longs cheveux roux s'étaient collés à la sueur qui recouvrait son visage furibond, et instinctivement, il voulut les dégager. Avec douceur et précaution, comme face à un animal blessé, il se pencha sur le lit où elle ne cessait de s'agiter, et lentement, il approcha ses doigts...
- Gigi, je t'en prie, calme toi...
Son approche et sa supplique eurent l'effet inverse. Et s'il n'avait écarté sa main, elle l'aurait mordu sans pitié.
Aussitôt, les cris de sa belle redoublèrent d'intensité, le couvrant d'opprobres aiguisés comme des poignards :
« Me touche pas ! Je te hais ! Je te hais ! Je te hais ! ... Je vais t'arracher le cœur et le bouffer à la petite cuillère. Tu m'entends Giorno ? Je vais te faire mal... Je vais te faire si mal que tu voudras mourir... Je vais, je vais... »
Le souffle commençait à manquer à son visage cramoisi et baigné de larmes. Elle peinait à respirer et à poursuivre ses menaces incendiaires. À la manière dont elle s'époumonait, on aurait pu croire qu'elle avait basculé dans la folie.
En d'autres circonstances, le lyrisme acharné de Gigi l'aurait fait sourire. Cela aurait pu faire partie d'un de leurs scénarios amoureux, de ceux qu'ils prenaient d'ordinaire plaisir à jouer dans le huis clos de leur chambre. Mais pas cette nuit. Non. Cette fois, sa fureur était sérieuse, irrémédiable, dévastatrice. Et pour en être la seule cause, il ne pouvait lui opposer que le silence.
Hier encore, cette voix débordante de mots d'amour et de tendresse se faisait velours à son oreille. En cet instant, elle était méconnaissable, gonflée de hargne et de douleur. Ses hurlements étaient ceux d'une démente et il aurait préféré devenir sourd que de continuer à les entendre.
Probablement aurait-il cédé à la tentation de la bâillonner s'il n'avait eût peur qu'elle n'enrage encore plus et n'en vienne à s'étouffer de ses larmes. Très raisonnablement, il n'en fit rien, se bornant à supporter encore un instant ses insultes et ses invectives.
Il venait de lui enlever toute possibilité de le quitter et de s'enfuir. Bien malgré lui, mais en toute connaissance de cause, il venait de faire d'elle sa prisonnière. La dernière chose qu'il pouvait lui accorder, c'était encore ce droit de s'exprimer et de l'éviscérer verbalement.
Il voulait lui dire combien il était désolé, combien il l'aimait et combien cela lui fendait le cœur de la faire souffrir. Mais peu importaient les mots qu'il aurait pu lui adresser, il savait le peu de poids et de crédibilité qu'elle leur accorderait au regard de ses actes. Et si elle le croyait, et que lui venait l'idée de le prendre par les sentiments en le suppliant de lui rendre sa liberté, son supplice n'en aurait été que plus grand. Il préférait encore qu'elle le déteste que de la voir réclamer de lui une conduite digne du respect qu'il lui portait.
Il était épuisé, abattu, et plus que de la voir le maudire, lui refuser une preuve de son amour lui aurait demandé plus de force et de volonté qu'il n'en avait.
Accablé de remords et de contrition, il devait lutter pour ne pas céder au désespoir. En essayant de se représenter le dégoût que Gigi ressentait maintenant pour lui, un trou béant semblait se creuser dans sa poitrine. Pour autant, la libérer n'aurait pas su apaiser ses tourments. Il savait qu'il avait pris la bonne décision. La garder auprès de lui, c'était avant tout protéger son clan, mais c'était aussi caresser le maigre espoir de la reconquérir, de l'apprivoiser à nouveau et d'obtenir son pardon.
Il ne savait s'il y aurait un retour en arrière possible. Si un jour, elle accepterait à nouveau son contact sans frémir de crainte et de haine. De toute son âme, il l'espérait. Peut-être qu'à force d'excuses, de douceur et de patience...
Mais pour l'heure, il savait que rien n'y ferait. Et il ne pouvait souffrir plus longtemps de la voir dans cet état. Tout comme il savait que le seul moyen de la calmer, rien qu'un peu, était de se soustraire à sa vue.
- Puisses-tu un jour me comprendre et me pardonner...
Son murmure se perdit dans le flot d'injures de sa belle et en contemplant une dernière fois la mer de larmes qui inondait son noble et fier visage, Giorno quitta la pièce.
Ce prologue a été ajouté tardivement, j'espère qu'il est plus accrocheur et plus représentatif de ce que cette histoire a à offrir que le premier chapitre. N'hésitez pas à me donner votre avis. :)
Le nom Giorno Giovanna ne m'appartient pas T.T ! ( Oh rage , Oh désespoir mais Oh merci Araki ! Oui merci d'avoir donner corps à ce perso fait d'or et fantasmes !)
Malgré la mention du nom de Giorno Giovanna, qu'au fil du temps j'ai fini par faire mien, cette histoire n'est pas une fanfic, pas de stand ou d'univers à la JJBA. J'ai tenu le pari de prendre pour unique source d'inspi le personnage de Giorno Giovanna et l'appel du destin. Il est grand, blond, passionné, italien, séduisant, chef d'un clan mafieux et ça s'arrête à peu près là pour les ressemblances (mais c'est déjà beaucoup nan ? ^^ ) Tout le reste vient de moi.
Ce que vous allez lire ne nécessite donc aucune connaissance préalable du manga et tout a entièrement été pensé pour répondre aux codes d'un roman érotique de type dark romance. (Je vous prévient cependant malgré ce que pourrait laisser penser ce prologue, il n'y aura pas de syndrome de stockholme ou de consentement douteux. )
L'image de la couverture a été réalisée par la talentueuse NinaFontane je ne peux que vous conseiller d'aller jeter un oeil à son travail de graphiste et d'auteure :)
Sur ce bienvenue chères lectrices, chers lecteurs et j'espère vous faire passer un agréable moment. <3
N'hésitez pas à voter, commenter, donner votre avis ;)
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