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13. Il inferno di Don Giovanna (2)

Bonjour, bonsoir, j'espère que vous allez bien :)

Voici chapitre un peu court mais assez intense, le prochain qui présente les deux derniers cercles suivra sous peu, il est presque terminé.

Petit warning : je vous préviens c'est les ambiances par ici ^^'

Et donc, que le cauchemar continue...



13. Il inferno di Don Giovanna (2)

Cercle 2 : Puissance

À l'instar de Lucifer, sa chute l'avait conduit à l'endroit le plus bas et le plus chaotique, dans les entrailles même de la terre. Le corps nu, maculé de cendre, il se releva, non plus comme l'enfant de ses souvenirs mais comme l'homme qu'il était devenu, à la fois étranger et familier de ses profondeurs ardentes qui l'avaient toujours fasciné et horrifié dans les tableaux de maîtres et l'œuvre littéraire de Dante.

Les Enfers. Éternel lieu de damnation. Prison des maudits condamnés à endurer mille tourments sans jamais connaître le repos.

Au-dessus de lui, brûlait un ciel de flammes et d'obscures nuées que brassaient les ailes décharnées des démons dans leur course endiablée. Sous ses pieds, tremblait un sol aride et craquelé de fissures aux bords suintants, plaies ouvertes et souillées d'où s'exhalait des vapeurs de sang et de souffre. S'étendait devant lui, à perte de vue, des rivières de laves rougeoyantes surmontées d'immenses chaudrons. Les damnés y étaient plongés jusqu'au cou, et au travers d'un épais rideau de fumée, l'on pouvait entrevoir leurs têtes carmin, cloquées et déformées par la fournaise. Leurs cris d'agonie et leurs lamentations désolées se fondaient dans les gargarismes des cuves en ébullition. Il reconnaissait là les bras du Phlégéthon, ce fleuve où mijotaient les violents qui avaient succombé à leur rage bouillonnante et à leur appétence pour les actes brutaux.

La stupeur lui souleva soudain le cœur quand il reconnut, parmi les malheureux, le visage de son ami le plus fidèle.

- Carmine ! hurla-t-il en se précipitant aux abords du chaudron où cuisait son frère.

Ses beaux cheveux noirs imprégnés de sueur collaient à son front fumant et la lueur vive et brune de ses yeux avait disparu, remplacée par le blanc strié de sang de ses orbites révulsées.

Sans craindre de se brûler, Giorno plongea immédiatement les bras pour ceindre son ami et l'extraire de cette eau sale et bouillonnante. Le corps lourd et brûlant de Carmine s'effondra sur lui et les fit tomber lourdement sur le sol. À genoux près de lui, Giorno l'aida à se redresser, faisant reposer son dos contre sa cuisse et sa tête ballante dans le creux de sa main.

- Je t'en prie Carmine, fais un effort, lève-toi. Nous devons nous échapper, l'implora-t-il en tapotant ce qu'il restait de la rondeur de ses joues cramoisies.

La voix vaseuse et méconnaissable de son ami s'extirpa d'entre ses lèvres gercées pour lui répondre :

- Est-ce bien toi Giorno ? Laisse-moi ici. Ne tarde pas à quitter ce lieu, il doit déjà être après toi.

- J'ignore de qui tu parles, mais je ne partirais pas sans toi !

Giorno l'avait saisi à bout de bras pour le relever, mais Carmine s'était défait de lui en s'effondrant piteusement sur la terre aride. Rampant et gesticulant comme une larve, le corps contrit, il s'était retourné pour lui dévoiler un visage résigné, impuissant.

- Non, souffla-t-il, regarde-moi. Je ne suis plus qu'une loque. Je ne ferais que te ralentir. Ma place est ici désormais.

Les lèvres balbutiantes, Giorno contempla l'extrême faiblesse de son ami. Et malgré l'évidence de cette cause perdue, il préféra nier, s'en remettant à sa volonté d'acier et à son hubris qui lui avaient toujours fait croire que s'il le voulait assez fort, rien ne lui était impossible.

- Je te porterais s'il le faut, mais tu viens avec moi !

Une fois de plus, il souleva son frère fragile et amaigri dans un élan de détermination impérieuse. Mais alors qu'il allait le basculer sur son épaule, le rire sans joie de Carmine l'arrêta net.

- Je te reconnais bien là. Tu n'as jamais aimé que l'on te résiste pas vrai Gio' ? Mais tu n'es plus mon maître à présent, et celui qui règne en ce lieu ne te laissera pas m'emporter. Tu as toujours été admirable et confiant mon ami, mais tu ne peux défier le Diable. Allons, je t'en conjure, tant que tu me portes, remets-moi dans mon chaudron. Je dois payer pour ma sauvagerie, pour tous les meurtres que j'ai commis en ton nom. C'est là mon unique chance d'expier.

Au poids de Carmine, s'ajoutait celui de ses paroles qui l'abattaient à grands coups de sagesse et de fatalisme.

Son ami avait raison, il le savait au fond de lui. Alors la mort dans l'âme, Giorno le replongea dans les eaux de ses péchés, le laissant y mariner pour lui permettre de racheter ses fautes et d'un jour peut-être, pouvoir prétendre au purgatoire.

- Carmine, si tu savais comme je suis désolé...

La main de son meilleur ami étreignit soudain la sienne et la serra dans un dernier élan de vigueur.

- Ne t'en veux pas mon frère. J'ai fait mes propres choix et si je devais choisir à nouveau, je n'hésiterais pas à saisir la main que tu m'as tendu il y a longtemps. Je n'hésiterais pas à te rester fidèle... Maintenant va Giorno, avant qu'il ne te trouve. Hâte-toi, ne te retourne pas, et tu trouveras peut-être le chemin de la rédemption.

Et le cœur pressé dans un étau, Giorno s'en était allé.

Les jambes aussi lourdes que des parpaings, il battait la campagne désolée des enfers. Courant et soufflant sans relâche. Sans jamais s'arrêter. Pourtant, comme sur un tapis de course, il avait le sentiment frustrant de faire du surplace. La route sinueuse s'allongeait démesurément devant lui, l'arrière-plan le talonnait et le ciel enflammé s'abaissait sur lui dans un tournoiement qui nourrissait son angoisse. Jalonnant sa course, les démons et les créatures impies surgissaient de toute part. Leurs mains squelettiques essayaient de le griffer, leurs gueules putrides aux crocs acérés ne cessaient de se tendre vers lui, le menaçant sans répit mais sans jamais l'atteindre.

Au terme d'une fuite qui lui sembla interminable, l'infernal kaléidoscope cessa finalement de tourner.

Une montagne, abrupte et menaçante lui barrait désormais le chemin. Le souffle ardent, il s'approcha du pic rocheux et remarqua une fente sanguinolente en son milieu. Défiant les lois de la physique, le sang et la sanie s'engouffraient curieusement dans la brèche en un cours lent et fluide.

De petites gouttes portées par la pestilence du vent lui tombèrent sur le front. Et de funestes cliquetis achevèrent de lui faire lever les yeux.

Engoncés dans de lourdes chaînes, suspendus à la paroi rocailleuse, des corps livides et affreusement mutilés se balançait comme sur un gibet. C'était de là que s'échappait le fluide putréfié qui nourrissait la pierre. De là que se vidaient les artères de sa famille agonisante.

À la vue insoutenable, s'ajoutait l'écho de leurs murmures angoissés et de leurs pleurs intarissables :

« Ouvre le passage » quémandait son petit frère Gabriel.

« Angelo mio... Délivre-nous de nos chaînes » implorait sa grand-mère.

« Giorno continue d'avancer » suppliait obstinément sa mère.

Malgré l'épouvante, quand il comprit ce qu'ils attendaient de lui, il ne se laissa pas envahir par l'impuissance ni par le désespoir. Puisant dans sa peine et sa rage outrancière, il abattit lourdement ses paumes contre la roche et fit s'ouvrir en deux la montagne. Dans une pluie de gravats, les chaînes cédèrent pour libérer ses proches et une rivière de sang s'abattit sur lui, comme pour le baptiser dans son accession à une puissance démesurée.

Les membres de sa famille s'envolèrent pour disparaître au-dessus des noirs nuages, leurs visages reconnaissants, apaisés.

Giorno avait alors poursuivi sa route, cheminant à travers la roche qu'il venait d'éventrer, une marée pourpre et épaisse lui arrivant jusqu'aux cuisses. Et dans les eaux de ses crimes, il voyait flotter les visages grimaçants des anciens ennemis qu'il avait décimés.

Plus il avançait au contact du sang de ses détracteurs, plus son corps se gorgeait de force et de vitalité. Si bien que lorsqu'il émergea des pans de la montagne, il lui sembla avoir accumulé l'ardeur de mille hommes réunis.

Le corps exaltant d'une vigueur toute puissante, il faisait maintenant face à une terre de glace, immense lac gelé alimenté par les larmes du Cocyte, ce fleuve affluent de l'Achéron où sont emprisonnés ceux qui pèchent par excès d'orgueil. Il savait que selon la topographie de Dante, il venait d'atteindre l'endroit le plus reculé des enfers. Là où résident les pires de tous les damnés : les traîtres. Ces engeances à jamais iniques et inabsoutes, prisonnières et figées sous la glace, souffrant à jamais de leurs engelures pour punir la froideur de leur cœur.

En foulant le lac gelé, il reconnut, emprisonnés sous ses pieds, les rares infortunés qui l'avaient un jour trahi. À commencer par son oncle qui jusqu'à ses dix-huit ans, avait œuvré dans l'ombre et tenté plusieurs fois de le tuer. Quand Giorno avait fini par découvrir la vraie nature de ce parent en apparence si aimant, il n'avait osé y croire et pourtant les preuves avaient toujours été devant lui. Aveuglé par son amour filial, il n'avait juste pas pu envisager l'évidence. Il avait alors fait du cas de son oncle un exemple, en le brisant complètement avant de lui ôter la vie. Mais il n'avait pu le faire sans en éprouver un immense chagrin. Son oncle ne l'avait probablement jamais aimé, mais il avait su se faire apprécier de lui comme un père. Cette éprouvante expérience lui avait au moins appris comment mieux s'entourer, comment choisir les personnes les plus fidèles et comment flairer la traîtrise, même dissimulée derrière une apparente bonté.

Alors qu'il observait les âmes déloyales, un éclair frappa soudain en plein milieu du lac. La glace se brisa, libérant les félons qui par centaines s'extirpèrent de leur prison pour se ruer sur lui.

Ce fut un véritable massacre. Une danse macabre où ces pauvres hères enragés se ruaient une seconde fois vers leur destin. Aucun ne put véritablement l'atteindre où le blesser, mais tous furent impitoyablement terrassés, renvoyés dans les profondeurs du glacier.

Les mains de Giorno se muaient en des griffes acérées. Le moindre de ses muscles s'employait à asservir et à contraindre les corps dans la douleur. Sa mâchoire n'était plus qu'une gueule meurtrière, mugissant, s'ouvrant avec sauvagerie et se refermant sur la gorge de ses proies aussi sûrement qu'un piège à loup. Tel un lion féroce et souverain, il faisait valser ses ennemis comme des pantins qui dans leur chute, replongeaient dans le lac en soulevant d'innombrables éclats de givre. De la fumée s'exhalait de son souffle erratique et tandis qu'il contemplait les cadavres de ses assaillants amoncelés autour de lui, la frénésie de la lutte le quitta peu à peu.

Veni, Vedi, Vici... Et ensuite ? Avait-il vraiment vaincu les enfers où venait-il d'y gagner sa place ?

Cet instant aurait dû marquer la gloire de sa toute puissance, mais parmi le sang des traîtres, il ne parvint pas à se réjouir de sa victoire. Vaincu par ses états d'âme, il tomba, ses genoux heurtant lourdement le sol gelé. Par ses actes, par ses choix, il avait définitivement tué cet enfant qu'il avait été, plein d'amour et de respect pour la vie. Et pour s'être trahi lui-même, il méritait de séjourner parmi les traîtres.

La nuque basse, le dos voûté sous le poids de sa propre infamie, il tendit ses mains ensanglantées devant lui. Effaré, il joignit alors ses paumes et sa bouche ferrugineuse osa une prière.



Alors qu'en pensez-vous ? (Pour le petit teasing le prochain cercle se nomme « espérance » ^^ )

C'est la première fois que je mets en avant une œuvre italienne et je n'en voyais pas de meilleure que la Divine Comédie pour référer à Giorno qui dès le chapitre trois semble déjà préoccupé par la damnation et la rédemption. J'ai essayé de faire quelques références à la topographie de l'enfer de Dante et à certains châtiments qui y sont représentés, mais je me suis permise bien des libertés et ce chapitre ne se veut surtout pas exhaustif dans la représentation des cercles de l'enfer.

Pour le tableau « Dante et Virgile » et ben sans surprise, encore du Bouguereau... À chaque fois que je recherche un mythe littéraire, il s'impose comme une évidence ^^' (mais promis à l'avenir j'essaierais de varier un peu la palette des peintres qui introduisent les chapitres ;) )

Sur ce je vous remercie encore de me lire et de me faire part de vos impressions en commentaire.

Prenez bien soin de vous. <3

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