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Chapitre 8

Le soleil se levait sur Port-Royal et Elizabeth était debout devant la fenêtre ouverte. Dans son dos, Jack dormait encore, profitant pleinement du lit plus que confortable de sa compagne. Ils avaient passé la soirée à discuter, à tirer des plans sur la comète, à refaire le monde, lovés l'un contre l'autre comme deux amoureux transis, avant de descendre aux cuisines pour manger quelque chose. Ils avaient ensuite passé un moment dans les jardins de la maison, sous les regards à la fois furieux, envieux et dégoûtés des gardes, avant de remonter dans la chambre de la jeune femme pour se coucher.

— Lizzie... ?

Elizabeth se retourna et sourit au pirate. Il s'était redressé en ne la trouvant pas près de lui, et il lui fit signe de le rejoindre. Elizabeth plissa le nez et obtempéra. Il la prit dans ses bras, l'embrassa vivement puis elle se tourna dos à lui et il l'étreignit solidement. Il songea alors au jour où elle deviendrait sa femme pour de bon, pas le jour où un Capitaine les mariera, non, mais le jour où il aura eu le droit de l'aimer comme elle le mérite.

— Je vous aime, Lizzie... souffla-t-il en resserrant sa prise.
— Moi aussi, Jack, je vous aime, et j'ai parfois encore du mal à croire à tout cela, vous savez ?

Elle se tourna sur le dos en soupirant et Jack se redressa sur un coude. Elizabeth lui sourit doucement.

— La mer me manque, dit-elle alors.
— Patience, mon amour, encore deux ou trois jours et nous pourrons repartir.

La jeune femme sourit. Jack repoussa alors les couvertures et quitta le lit. Il se rhabilla rapidement et Elizabeth l'observa en s'asseyant dans le lit. Lorsqu'il s'approcha de la fenêtre en jetant un œil en bas, sa compagne fronça les sourcils.

— Vous n'allez pas oser... ? dit-elle.
— Le chemin jusqu'au port est plus court par là, répondit le pirate avec un clin d'œil. A plus tard, chérie !

Il enjamba le rebord de la fenêtre et disparut avec toute la grâce dont il était pourvu. La jeune femme poussa un cri et se jeta au bord de la fenêtre. Elle regarda en bas et trouva son compagnon vautré dans les arbustes soigneusement taillés en cubes. Il lui fit un signe de la main, se leva, puis fila dans les ombres de l'aube à travers les jardins.
Elizabeth soupira et secoua la tête. Elle referma alors la fenêtre et alla s'habiller. Elle descendit ensuite prendre son petit-déjeuner, mais alors qu'elle s'attendait à trouver son père dans la salle à manger, elle n'y trouva qu'une domestique en train de préparer la table.

— Où est mon père ? demanda-t-elle.
— Bonjour, Mademoiselle. Le Gouverneur avait un rendez-vous ce matin, très tôt, sur le port, répondit la femme. Il s'excuse de ne pas pouvoir passer la journée avec vous. Il a laissé ceci...

Elizabeth prit l'enveloppe que la domestique avait sortie de son tablier, et soupira. Elle s'approcha d'un meuble et regarda dans la petite boîte que son père désignait dans la lettre. Il y avait de quoi se refaire une garde-robe complète... Elizabeth plissa le nez. Son père s'était toujours fait pardonner de la même manière, avec des cadeaux ou de l'argent. Ce n'était pas un mauvais père, mais il avait un travail très prenant qui l'avait très souvent empêché de passer du temps avec sa fille.
Quittant la salle à manger, Elizabeth se promit de ne jamais manquer une seule journée avec ses enfants. Peu importe qu'ils vivent ici, sur le Pearl ou à Tortuga, elle ne les laissera pas seuls comme elle, elle l'avait été après la mort de sa mère.

.

Après un petit-déjeuner plus que copieux, Elizabeth enfila une robe, exceptionnellement, et se rendit en ville pour dépenser l'argent que son père lui avait donné. Elle n'allait pas tout dépenser, il y avait beaucoup trop d'argent, plus de cent livres, une somme astronomique, même pour elle pourtant habituée à être riche. Pour ce qu'elle savait, la gouvernante de la maison gagnait à peine vingt livres par an... et elle, se promenait avec cinq ans de gages dans une boîte, son père se faisant pardonner son absentéisme de la seule façon qu'il connaisse...

Elizabeth songea un instant à ne rien dépenser et à tout emmener avec elle sur le Pearl, sans toutefois en parler à Jack. De ce fait, elle pourrait payer les matelots quand la piraterie se ferait rare, et ainsi éviter les mutineries. Puis elle se ravisa et décida d'en dépenser une partie, mais non pas pour acheter des robes ou des toilettes princières, mais des vêtements d'homme, à sa taille, coupés spécialement pour "Madame Capitaine".

Elle se rendit donc dans une boutique en ville, un tailleur pour messieurs, et quand l'homme, son mètre ruban autour du cou et sa pelote d'épingles au poignet, la vit entrer puis l'écouta énoncer sa demande, il resta un peu perplexe.

— C'est pour vous ? demanda-t-il.
— Bien entendu, voyons...
— C'est pour un... bal-costumé ?

Elizabeth serra les lèvres sans répondre et agita la main. Le tailleur opina et entreprit de prendre ses mensurations avant de lui apporter plusieurs rouleaux de tissus pour qu'elle choisisse. Une fois cela fait, le tailleur lui annonça le prix total et la jeune femme déposa plusieurs pièces dans sa main avant de demander à ce que les vêtements commandés soient livrés à la maison du Gouverneur, le plus tôt possible. Elle avait commandé six chemises en toile blanche et beige, ainsi qu'une noire, au cas où, quatre pantalons noirs en cuir et deux gilets d'homme plus deux cravates en lin blanc, car elle aimait bien le visuel que cela donnait sur elle. Elle passa ensuite chez le bottier, se commanda deux paires de bottes, puis elle termina ses emplettes par le chapelier pour se faire confectionner un beau tricorne noir et rouge.
En songeant à ces tenues masculines, elle se demanda si elle ne se ferait pas coudre des surjupes, à fixer au dos du pantalon, pour donner l'effet de porter une robe malgré la présence d'un pantalon. Elle hésita devant le tailleur pour dames puis renonça. Les vêtements de femmes étaient beaucoup plus chers que ceux des hommes et elle avait envie de garder un maximum de l'argent que son père lui avait donné. Elle décida donc de fouiller dans sa penderie et de transformer quelques jupes simples en tenues plus... piratesques.

Elizabeth flâna encore un moment dans les rues de Port-Royal avant de rentrer pour le déjeuner et comme prévu, le Gouverneur n'était pas là. Elle mangea donc seule, dans sa chambre, en lisant, et profita ensuite de l'après-midi pour remplir ses malles de livres, de sous-vêtements, et de produits qu'elle aimait.

.

Le gouverneur Swan ne rentra à la maison que bien après l'heure du dîner, et il n'échappa pas au regard inquisiteur de sa fille.

— Je travaille, moi, répondit-il. Je ne flâne pas toute la journée dans les rues de la ville.
— Vous m'avez fait suivre ?! s'étouffa la jeune femme. Papa !
— Elizabeth, sache que si tu es et resteras toujours ma petite fille, tu es désormais un pirate, tu es la femme d'un Seigneur Pirate, et je ne peux pas te laisser aller et venir à ta guise dans ma ville sans penser à protéger mes concitoyens.
— Protéger... Les protéger de moi ? De Jack ? Du Pearl ? Papa, vous...

Swann leva la main et Lizzie serra les lèvres. Elle tourna les talons et remonta dans sa chambre en claquant la porte. Le Gouverneur ferma les yeux et souffla. Sa fille n'était pas rentrée depuis deux jours que déjà, on parlait d'elle dans les salons, on craignait qu'elle ne dise trop de choses à ce pirate dont elle s'était éprise. Beaucoup de femmes blâmaient d'ailleurs le Gouverneur pour ne pas avoir su tenir sa fille et lui interdire de divorcer du Commodore.
S'asseyant à son bureau, Weatherby Swann était indécis. Il aimait sa fille plus que tout, mais depuis un an maintenant, elle le décevait beaucoup car il ne l'avait pas élevée pour mentir, tromper les gens, et s'acoquiner de la pire racaille qui existe.

— Hector.

Un homme entra dans le bureau et se planta devant le Gouverneur, les mains dans le dos. Hector était le secrétaire personnel du Gouverneur, installé dans le bureau adjacent où il répondait à la petite correspondance de son patron.

— Que puis-je faire pour vous, Monsieur ? demanda-t-il.
— Faites en sorte que ma fille quitte la maison dès demain soir.
— Vous la chassez ?
— Non. Je ne peux simplement plus l'héberger, elle a trop changé, elle est amoureuse d'un pirate, et quand bien même il jouisse d'une position élevée au sein de ces forbans...

Swann leva les mains et Hector hocha la tête.

— Vous ne préféreriez pas le lui annoncer vous-même ?
— Non, elle semble contrariée ce soir, donc si je monte lui parler, elle le sera encore plus. Dites-lui bien que je ne la renie pas, que je ne la chasse pas de Port-Royal, mais que je préférerais qu'elle s'éloigne des gens respectables.
— Elle ne va pas apprécier, Monsieur...
— Oh, je m'en doute bien, c'est la raison pour laquelle je l'autorise à emporter tout ce qu'elle désire de ses possessions personnelles, et je vais lui octroyer une rentre annuelle de cent livres qu'elle pourra venir chercher une fois dans l'année.
— C'est beaucoup, Monsieur...

Swann grimaça. Cent livres tournois, c'était une très grosse somme, il le savait parfaitement, mais Elizabeth était sa fille et l'éloigner de lui pour le bien des habitants de Port-Royal ne lui plaisait pas et ne plairait pas à la jeune femme non plus.

— Monsieur, si je puis me permettre... L'argent ne fera pas se sentir mieux Mademoiselle Elizabeth, osa alors Hector.
— Que croyez-vous ? rétorqua Swann. Je le sais, mais j'ai toujours fait ainsi et elle ne me l'a jamais reproché...
— Elle non, mais votre conscience, si, Monsieur.

Le Gouverneur serra les lèvres et souffla d'agacement. Hector s'inclina alors puis tourna les talons et retourna à son bureau. Sans ordre contraire, il irait dire à Elizabeth, dès le lendemain matin, qu'il fallait qu'elle ai quitté la maison pour l'heure du dîner...

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