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Chapitre 3

Allongée sur son lit, un bras sous son oreiller, la jeune femme était pensive. Son regard était rivé sur la flamme de sa bougie et dehors, il n'y avait pas un bruit. Il était tard, toutes les religieuses devaient être couchées, et même dans la ville, les sons étaient faibles. On entendait parfois un ivrogne qui chantait en titubant, ou un chien aboyer, mais en règle générale, les rues de ce quartier très pieux étaient très calmes une fois la nuit venue.

Malgré le bain bien chaud et une bonne heure passée à écrire son journal, la jeune femme n'avait pas envie de dormir. Elle repensait à ce que Sœur Gwen lui avait dit, en lui apportant son dîner.
Elle allait sortir ! Elle allait quitter le couvent pour la première fois depuis neuf mois ! Bon, ce n'était que pour une journée, et en plus pour recruter, mais peu importe. Elle allait enfin pouvoir quitter ce purgatoire et respirer le bon air de la mer qui, avec les hauts murs du couvent, ne parvenaient même pas dans les jardins...
Rien que l'idée lui redonna un peu de baume au cœur, elle qui commençait sérieusement à s'ennuyer. Elle comptait les jours, les marquait sur un calendrier qu'elle avait subtilisé dans l'Église, et elle comptait les jours qui lui restait, approximativement, avant que Jack ne vienne la chercher...
Et comme tout le monde le sait, plus on attend quelque chose, plus le temps passe lentement...
Elizabeth finit par souffler sa bougie et se tourna de l'autre côté. Elle eut du mal à trouver le sommeil, mais elle parvint tout de même à se reposer quelques heures, sursautant quand on frappa contre sa porte pour la faire lever...

~

— Allez. Vous avez toutes vos petites affaires, Mesdemoiselles ?

Elizabeth regarda la Sœur-Mère qui lui renvoya un regard dur. Apparemment, si elle avait compris juste, l'idée qu'elle vienne avec elles n'était pas du fait de la Mère du couvent, mais d'une autre religieuse qui avait intercédé en sa faveur.

— Tenez-vous, tranquille, Elizabeth, grinça la Sœur-Mère en passant près d'elle pour prendre la tête du cortège de dix Sœurs. Votre père en a assez que je lui raconte vos péripéties insolentes depuis neuf mois !

Elizabeth serra les mâchoires et baissa le nez. Affublée de la coiffe religieuse, elle avait l'impression d'être une de ces poupées de chiffon que les petites filles ont, ces poupées qu'on ne peut pas déshabiller...

— Bien ! Allons-y !

Elizabeth fut repoussée au centre du groupe et elle essaya ensuite de marcher au pas, mais plusieurs fois elle trébucha sur sa robe ou marcha sur les talons des religieuses devant elle, récoltant des grognements et des regards sévères.

~

Pendant toute la promenade, Elizabeth resta au centre du groupe, comme si on craignait qu'elle ne traîne et n'en profite pour s'échapper. Mais la jeune femme n'avait aucune envie de s'enfuir... Le couvent était tout ce qu'elle connaissait à Londres... Sa maison d'enfance avait été vendue, et personne de la famille de son père ou de sa mère n'étaient au courant qu'elle était cloîtrée ici depuis une année...

Avec un soupir, Elizabeth releva la tête et regarda autour d'elle. Par chance, elle était plus grande et moins tassée que les autres religieuses, elle faisait donc office de périscope, mais ce qu'elle cherchait surtout, était un visage connu parmi la foule londonienne, n'importe lequel, même Monsieur Cotton ou son perroquet, quelque chose qui pourrait lui indiquer que Jack ne l'avait pas oubliée et...

— Sœur Maria !

La voix claqua comme un coup de fouet et Elizabeth regarda autour d'elle et découvrit le groupe de religieuses à une dizaine de mètres d'elle. Elle se hâta de les rejoindre, le nez baissé, et ne leva plus la tête jusqu'au retour au couvent.

~

—  La prochaine fois que je vous...
— Oui, je sais, vous envoyez une lettre à mon père, acheva Elizabeth en retirant sa coiffe qu'elle jeta sur son lit. Sincèrement, Sœur-Mère, vous n'en avez pas assez de vous en prendre à moi de cette manière ?
— Ne me parlez pas sur ce ton, petite insolente ! répliqua aussitôt le Mère. On ne m'a pas demandé de réviser vos manières, mais votre Gouverneur de père aurait mieux fait ! Surtout quand on connait vos fréquentations !

Elizabeth inspira puis soupira dans la foulée, agacée. Elle s'assit sur son lit, dos à la Sœur-Mère, et celle-ci serra les poings puis quitta la cellule en faisant claquer la porte. Elizabeth serra alors les mâchoires et soudain, se mit à pleurer. Elle se roula en boule sur son lit et sanglota sans même chercher à étouffer le bruit.
Plus les jours s'écoulaient et moins elle supportait l'enfermement. Chaque parole lui transperçait le cœur comme un poignard, chaque allusion à Jack ou aux pirates était aussi douloureux que si on lui râpait la peau avec du papier de verre. Elle en avait assez, elle voulait quitter cet endroit, retrouver l'air libre, pouvoir de nouveau enfiler un corset, une robe encombrante... Oui, elle donnerait cher rien que pour sentir les mains solides d'une dame de compagnie tirer sur les lacets de son corset... C'est dire à quel niveau de désespoir elle est était...
Mais elle devait tenir le coup, encore trois mois, douze semaines, quatre-vingt-quatre jours, et Jack viendrait la chercher. Comment allait-il s'y prendre, mystère. Allait simplement venir toquer à la porte du couvent, avec son flegme habituel, un peu saoul sur les bords, demander à récupérer sa "Madame Capitaine" ? Ou bien allait-il lui faire passer un mot d'une quelconque manière, pour lui donner rendez-vous dans un endroit glauque des bas quartiers de Londres ?

Elizabeth cessa de sangloter et se redressa sur ses bras. Elle regarda vers sa petite fenêtre et renifla bruyamment. Ce bâtiment était pire qu'une prison, impossible d'entrer ou de sortir sans montrer patte blanche... Pour un peu, on se serait cru à Westminster !
Avec un soupir, Elizabeth gagna son bureau en s'essuyant les joues et entreprit d'écrire dans son carnet.
Chaque fois qu'elle avait un moment de chagrin, elle écrivait dans ce carnet, le seul objet qu'on lui avait laissé à son arrivée.... A chaque fois qu'elle écrivait dedans, elle commençait toujours par "Cher Jack...". Et dès qu'ils seraient enfin réunis, elle le lui donnerait pour qu'il puisse lire à quel point cette punition avait été difficile à supporter, mais que grâce à lui, elle avait réussi à la surmonter.

Cette pensée tira un sourire à la jeune femme et elle l'écrivit. Elle noircit ainsi quatre pages avant de réaliser qu'elle était épuisée. Elle alla donc s'étendre sur son lit et finit par s'assoupir. Quand elle se réveilla, son dîner l'attendait sur son bureau, avec un petit mot de Sœur Gwen qui lui souhaitait une bonne nuit.

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