Cap Ou Pas Cap? - Chapitre 9
CHAPITRE 9
Le fait est que toute cette journée fut minablement chiante. Je n'arrive pas à me concentrer, trop perturbée par Pharell, Bastian, ce qu'il allait se passer. Durant l'après-midi, l'idée qu'ils me faisaient tourner tous les deux en bourrique m'effleura même l'esprit. Je passais même ma pause de midi dans mon bureau.
Pharell passa d'ailleurs de me chercher pour aller manger, mais devant mon refus et mon désintéressement, il préféra me laisser seule. Le regard de Bastian passa aussi dans l'embrasure de ma porte pour voir si tout allait bien. C'est pour dire...
Le soir venu, ou plutôt le milieu d'après-midi, je motivais auprès de M. Nivel que je n'avais pas pris de pause pour partir plus tôt, si bien qu'à 16h25 je rentrais chez moi en trainant des pieds.
Mon appartement était dans un état lamentable, fruit de plusieurs jours sans ménage. Je soupirais. Bouger et astiquer me changerais sûrement les idées.
~~~
Une fois fini, un bain s'imposait. Dans l'eau chaude et au milieu de la mousse, un plateau repas posé à côté par terre avec du fromage, du pain et des céréales, je repensais sans vraiment le vouloir à ce qu'il allait bientôt se passer.
En effet, le lendemain soir, Pharell m'avait prévenu, il viendrait me chercher pour sortir... ensemble. Comme un couple. Pas pour faire semblant, mais comme deux personnes qui sont vraiment amoureuses l'une de l'autre, ou au moins une qui l'est plus que l'autre. Plus que l'autre ? C'était possible ça ? Que Pharell soit en vérité amoureux de moi ? Cela expliquerait son comportement, ce câlin quémandé, cette presque jalousie... Cependant, si c'était le cas, pourquoi ne pas me le dire franchement. Nous nous connaissions bientôt depuis 6 ans, pourquoi faire autant de simagrées ?
Etait-ce vraiment une coïncidence s'il se mettait maintenant à me tourner autours ? Sachant que Bastian et moi nous nous rapprochions ? En même temps... il y avait quoi entre Bastian et moi, si ce n'est un baiser volé ? Y avait-il une possibilité pour qu'il puisse y avoir quelque chose de vrai entre nous ? Après tout, il me suggérait de sortir avec lui depuis déjà longtemps... mais avant je ne m'y intéressais pas...
Je tiltais, non sans mal, j'en concède. Pharell, sachant que je ne m'intéressais pas aux autres hommes ne se sentait pas réellement en « concurrence » et prenait donc tout son temps pour m'aborder tout en continuant notre relation amicale et notre jeu. Mais à présent que je montrais un intéressement faible à Bastian, peut-être qu'il se sentait plus en « danger » et éprouvait la nécessité de se manifester.... Donc quoi ?
Pharell m'aimait ?
- - - - -
Cette journée de jeudi avançait plutôt vite, trop vite à mon goût et ma prise de conscience me mettait de plus en plus mal à l'aise avec mes collègues de travail. Encore une fois, je me terrais dans mon bureau la porte fermée cette fois, ne sortant que pour me servir un café ou un verre d'eau. Je me fis même livrer un repas par le chinois du bas de l'immeuble d'en face. Très bon soit dit en passant...
Ce que je redoutais en fait le plus, c'était qu'il vienne me voir, me rappelle que ce soir nous serions en couple. Me rappelle mon raisonnement et à quel point, au final, je ne savais plus où j'en étais vis-à-vis de lui.
Fort heureusement, ce que je redoutais n'arriva pas. Je quittais le travail sans croiser personne et rentrais chez moi en vitesse. La porte de mon appartement claquée, je m'y adossais et soupirais. Il m'enverrait sûrement un message pour me dire quand il viendrait me chercher. Je pouvais encore stresser un peu en attendant.
Sans manquement, il m'envoya un sms dans la foulée.
___
De : Pharell
18h37
J'arrive !
18h40
Quoi ? déjà ?
18h41
Tu n'es pas prête ?
18h45
Carrément pas !! :0
18h47
Bah attend, j'arrive et je vais t'aider...
___
Pharell arrivait donc. A croire qu'il était sérieux. Etait-il seulement possible qu'il ne le soit pas, franchement ?
Il marquait un point.
Je n'étais pas prête, autant physiquement que mentalement.
Et à peine je me motivais à ouvrir mon armoire, qu'il sonnait à la porte. Je sursautais soudainement et traînais mes jambes (et mon cul) jusqu'à la porte pour lui ouvrir. Il souriait très largement, déjà habillé pour sortir d'un pantalon bleu noir, d'une chemise blanche et de bretelle un peu chic. Sa veste rejetée sur son épaule. Il était pas mal habillé comme ça, il faut avouer... Il attendit patiemment que je le fasse entrer et il posa son manteau sur mon canapé avant de se tourner vers moi.
- Tu veux porter ça ce soir ? Me demanda-t-il en pointant les mêmes habits que j'avais au travail depuis le matin même.
- Hum... et bien non, mais en fait, je n'ai pas encore eus le temps d'y réfléchir...
Il sourit une nouvelle fois et s'approcha pour guider mon bras sur le sien, à la façon d'un gentleman et me conduire vers ma chambre et mon armoire.
- Que dirais-tu de porter cette petite robe chic que tu portais la fois où nous avons été au Puddy ? ( ß nom inventé)
Je voyais bien de quelle petite robe il parlait puisque je l'adorais. Un peu plus et je me demandais s'il ne le faisait pas exprès. D'ailleurs je lui posais la question.
- Tu as tout planifié ?
Il fit mine d'être outré en se pointant lui-même du doigt.
- Qui ? Moi ? Peut-être. Mais j'aime bien te voir dans cette robe... et je sais que tu l'aimes bien.
2-0 pour Pharell, autant lier l'utile à l'agréable. Ce serait aussi une occasion de la porter.
Intérieurement je décidais de jouer le jeu.
La robe enfilée, un chignon, un peu de rouge à lèvres et de fioriture autours des yeux, je sortais enfin de la salle de bain pour le trouver en train de triturer ces mains, le regard perdu dans le vide. Un signe de stresse chez lui. Cela me rassura en un instant. Je lui souriais. Il sembla émerger et me regarda étrangement. J'évitais son regard qui me détailla.
- Nous sommes partis ? Demandais-je. D'ailleurs, tu m'emmènes où pour me faire porter cette robe ?
- J'aurais bien aimé te faire la surprise, mais puisque tu me soupçonnes... Nous allons au vernissage de ma tante, tu sais ?
La tante de Pharell était peintre et cherchais à se faire connaître depuis maintenant quelques années. Son travail me plaisait, plein de couleurs, agréable à regarder. Je l'avais déjà rencontré il y déjà un bon moment. Cela me fit sourire qu'elle ait réussit à organiser une exposition. Encore plus que Pharell m'y emmène. Je ne m'attendais cependant pas à ce genre de sortie, je nous voyais plutôt sortir dans un bar ou dans le quartier animé de la ville. Surtout qu'en ce moment, tout un festival des arts et talents se déroulait dans certaines rues de la ville.
J'acquiesçais et à nouveau, il me présenta son bras en attrapant ma veste et la sienne et je fermais la porte de mon appartement.
Au dehors, il fit passer son bras dans mon dos pour nicher sa main entre la tranche de mon soutien-gorge et le creux de ma taille. Ni trop haut ni trop bas. Voilà qui me rassurait à nouveau. Jusqu'à ce qu'il se penche vers moi et m'embrasse la joue, un sourire immense aux lèvres.
- Cela te plaît ?
- De quoi ? Cette sortie ? Oui, carrément ! Je m'attendais plus à ce que tu m'emmène danser au milieu de minettes comme quand on sort en boîte pour le fun.
Il s'indigna presque alors que nous marchions sur le trottoir.
- Serais-je un rustre ? Me dit-il en se reculant et me montrant se dégaine de gentleman.
- Non. Mais tu as un petit air, disons... à la Lupin. Le petit côté chic mais qui prépare quelque chose.
Il hocha la tête pour confirmer. Mais confirmer quoi ? Il ne dit rien et vint replacer sa main dans mon dos...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro