CHAPITRE 4

Cette sensation de chaleur collée contre moi ne me déplaisait pas, c'est vrai. Mais tout autant, le fait de savoir qu'il s'agissait de Pharell changeait tout.

J'étais au chaud, bien douillettement installée, callée contre lui et le canapé, il ne manquait plus que la couverture et il était fort probable que je m'endorme.

L'attitude de Pharell m'en empêcha cependant. Son idée du câlin n'était encore jamais survenue entre nous et encore moins cette nouvelle tendance à être jaloux. Quoi ? Pharell, jaloux ? J'en souris, c'était totalement impossible, lui qui était toujours du genre je-m'en-foutiste et qui collectionnait les conquêtes à courts terme. Cette fois je me mis à rire, tressautant sur place en tentant de faire le moins de bruit possible.

- Qu'est-ce que tu as ? demanda-t-il.

Je me retournais vers lui et me reculais très légèrement pour ne pas être trop près de lui.

- Rien. Tu as finis ?

- Non.

Il leva une main pour l'approcher de ma joue et la caresser. Il eut un sourire très léger en me regardant. Je commençais à prendre peur, son comportement m'inquiétait.

- A quoi tu joues ?

Il se stoppa net et changea de suite d'e visage, son sourire disparut et il me regarda de façon bien sérieuse. Pharell soupira d'agacement.

- Laisses-toi faire, ce n'est qu'un câlin...

- Tu sais... je ne sais pas si...

Il vint plaquer sa main sur ma bouche et me fit basculer à sa place pour passer au-dessus de moi. Il soupira à nouveau et finit par se relever. Je restais alors interdite, incapable de comprendre ce qu'il se passait, ni même de lui demander ce qu'il avait.

- Je m'en vais, on se voit demain, tu n'as pas validé...

Il saisit son manteau et se dirigea vers la porte. J'avais tout juste prit le temps de me redresser.

- Pharell !

Il avait disparu avec un bruit de porte claquée.

Que s'était-il passé ?

Le lendemain, l'ambiance était morose, j'étais plus qu'à l'heure, arrivée bien avant Pharell, tranquillement dans mon bureau en attendant qu'il y ait un minimum d'action dans les locaux. En fait, je réfléchissais encore à ce qu'il était arrivé la veille. J'avais mal dormi et je voulais être autre part que chez moi où je me repassais la scène en boucle.

Lui qui me demande un câlin.

Moi qui accepte.

Et le voilà qui tente une certaine approche.

Cette intimité.

Bien loin de ce qu'il y a entre nous d'habitude...

Jamais je n'avais pensé à lui comme cela !

Lorsqu'il passa la tête par l'encadre de ma porte, il arborait toujours ce même sourire léger et affectueux. Je lui souris en retour et replongeais ma tête dans mes bras, ne voulant pas lui montrer mes cernes et ma mine défaite. Je soupirais et me sentais alors soulagée qu'il n'entre pas pour me faire la bise, comme d'habitude. Voilà qui était d'ailleurs étrange.

Peu de temps ensuite, Bastian passa à son tour la tête par l'encadré de la porte. Je lui souris poliment et il passa son chemin.

La pire apparition fut celle d'Alix, avec un sourire amusée, qui a peine arrivée, filait dans le bureau du boss pour son moment détente.

Excédée, je filais à sa suite.

- Alix ! Bonjour, le boss m'a dit ce matin qu'il voulait que tu lui fournisses les chiffres de la semaine dernière en passant ce matin. Comme il téléphonait quand tu es arrivée, il m'a chargé de te le dire, ne sachant pas s'il pourrait te le dire lui-même...

Elle me regarda de haut en bas, comme toujours, pour bien s'assurer que mon slim noir classique allait mal avec ma chemise bleue nuit.

- D'accord je vais lui chercher ça...

Elle fila vers son bureau et s'arrêta d'un mouvement de talons devant le bureau de Pharell. Cela m'arrangeais, j'aurais sûrement plus de temps pour passer à l'action. Je filais ensuite vers la porte bien encadrée de M. Nivel et frappais à la façon d'Alix en attendant que l'on m'autorise à entrer.

- Oui, répondit-il au travers de la porte.

J'entrais dans ce bureau dans les tons noirs et blancs et le voyais dos à moi en train de regarder vers la fenêtre au dehors. Une fois que j'eus fermé la porte, toujours sans un mot, il se retourna, tout sourire.

A cet instant, lorsqu'il me vit, il perdit son sourire et c'est là que je vis qu'il tripotait son alliance...