CHAPITRE 2

Je m'exécutais avec un grand sourire.

Puis nous nous fixâmes sans rien dire avant de pouffer tous les deux de rire.

- Si tu l'avais vu me cramponner le bras, une pauvre bête ne savant pas nager jusqu'au bureau !

Je m'ébrouais pour m'enlever cette vision d'horreur de la tête.

- Et puis mon impression de dégoût quand elle s'est approché de moi pour de faire des bises améliorées ! Pouha !! Encore un bon pot de peinture sur la figure ce matin !! Ma pauvre chemise !!

Cette fois je ne pus m'empêcher d'exploser de rire.

- Mais quelle salope... Soupirais-je.

- Quoi ? Tu te fâcherais qu'elle s'approches encore de moi ? Rétorqua Pharell.

- Pardon ? Ah non, du tout !! Tu trempes ton biscuit où tu veux, tant que je peux encore venir jouer à la console et traîner avec toi comme toujours, ça me va...

Il me regarda d'un air désabusé, presque déçu, mais je ne le remarquai pas.

- Bon, Continuais-je, j'y retourne, à tout' !

Si tôt que j'eus fermé la porte qu'il effaça son sourire...

La journée se déroula ensuite sans autre incident. Comme toujours, 30-35 minutes après qu'Alix soit entrée dans le bureau de M. Nivel, qu'elle est sortait, hautaine, me regardait en passant devant ma porte ouverte, baragouinait et faisait claquer ces talons aiguilles jusqu'à son bureau, de l'autre côté de celui de Pharell. Et comme toujours je ne pouvais pas m'empêcher de ruminer sur cette salope qui ne faisait rien d'autre que passer sous ce long bureau blanc qu'était celui de M. Nivel pour obtenir tout ce qu'elle voulait. D'ailleurs, travailler en collaboration avec Pharell était l'un de ces caprices que le grand patron avait accepté.

Enervée et en train de relire pour la troisième fois la même ligne de mon rapport j'attrapais soudainement ma gomme près de ma main et la balançais droit devant moi. La petite victime fila tout droit dans le couloir et s'écrasa sur le mur avec un léger son, le tout devant le nez de Bastian. Il fit mine de passer sa tête devant ma porte avec un air ahuri. Je ne pouvais pas ne pas sourire devant sa tête de pitre. Il me sourit en retour et ramassa ma gomme pour me la ramener.

- ... hnnn... Alix ? Hasarda-t-il.

- Si prévisible ? Demandais-je l'air piteuse.

Il haussa les épaules.

- Peut-être pas... Est-il par contre prévisible que tu rejettes mon invitation à dîner ce soir ?

Je me relâchais d'un coup, désarmée par cette demande. Bastian, ce beau Bastian. Un ours de chocolat blanc avec un cœur de guimauve. Il s'affairait depuis un bon moment à tenter de me donner rencard.

Ce grand gaillard brun cuivré de presque 1m95, 26ans, monté certes comme un dieu, était adorable, surtout avec ces bleus verts. Le genre même du brun costaud aux yeux verts stéréotypé. Aussi gentil qu'il puisse l'être, je savais très bien qu'il cherchait une fille tout aussi gentille, posée dans sa tête pour bâtir quelque chose de vraiment solide. Seulement, du haut de mes 23ans, je ne me sentais pas vraiment de taille à combler ces attentes. Et je ne voulais pas tomber dans le vilain engrenage de la relation sur le temps du boulot.

- Je suis désolée Bastian, Lui soufflais-je en osant à peine le regarder. Une prochaine fois peut-être ?

Bastian parut énormément déçu, il eut un regard vers le sol et se ravisa ensuite pour le tendre son si beau sourire, doux et charmeur.

- Entendu, une prochaine fois ! Disons que ... pour le moment... tu as beaucoup de travail...

- Je suis désolée... mais pourquoi ne pas commencer par boire un verre une prochaine fois ?

Son visage s'illumina encore plus et il agrandit son sourire avant de hocher la tête et filer.

Ce fut à mon tour de soupirer et de me remettre au travail.

Le soir, je quittais le bureau vers 17h30, le temps de rentrer à mon petit appartement et d'y faire un brin de ménage avant l'arrivée de Pharell. J'allumais sa télévision et ma console ps4 pour mettre en route notre jeu préféré et filais vérifier qu'il y avait encore de l'alcool.

La sonnette de mon appartement retentit et je partis ensuite ouvrir.