Cap ou pas Cap? - Chapitre 16
CHAPITRE 16
Lorsque je me réveillais - aux côtés de Bastian, dormant à poings fermés – Le jour au dehors commençait à décliner. Je me resituais rapidement et souriais. Il n'y avait rien d'alarmant. Juste que si nous continuions à dormir ainsi, notre nuit serait un désastre.
Me retournant vers Bastian, je craquais sur sa mine endormie. Serein et avec une respiration calme, on hésiterait presque à le déranger. Mais il le fallait. Aussi je passais une main dans ces cheveux et jusque sur sa joue. Il cligna rapidement des yeux en me servant un sourire et je m'tonnais qu'il ne soit pas plus difficile à réveiller. Je lui rendais son sourire.
- Il va falloir se lever... Il se fait tard. Tu as faim ? Lui demandais-je.
Il hocha la tête, encore un peu dans le gaz et se redressa pour m'attraper et m'enlacer, venant enfouir son visage dans mes cheveux indomptables. Je le laisse faire, en me disant que peut-être il a besoin d'un peu plus de temps pour se réveiller complètement. Après un moment, je le sens venir presser ces lèvres sur ma nuque et me relâcher doucement.
- Allons manger dehors, et voir un film... Nous reparlerons de ce qu'il s'est passé avec le ventre plein.
Parler de ce qu'il s'est passé ? Parler de quoi au juste ? Pharell et Alix ? Cette idée me tire un long frisson. Ou parler de nous deux ? Cette autre idée me tire un tout autre frisson... d'effroi cette fois-ci. Je hoche la tête à mon tour, tentant de me persuader que nous allons parler de Pharell et Alix et me lèves pour filer dans la salle de bain. Toute nue, de referme la porte et m'y adosse en rougissant. Comment ais-je pus me lever sous ces yeux et après ce que nous avons fait plus tôt et venir jusqu'ici en agitant mon petit cul sous son nez ?!
Je ressortais un instant plus tard, alors que lui était en train de boutonner sa chemise. Je détournais machinalement le regard et il pouffa pour retenir un rire nerveux.
- Tu n'as pas besoin de faire ça, viens plutôt m'aider à boutonner le haut, je ne vois pas ce que je fais.
Je baissais la tête en rougissant de plus belle et m'approchais pour m'occuper de ces deux derniers boutons.
- Impeccable jusqu'en haut...
- Pour toi. Fini-t-il avant de se pencher pour m'embrasse sur le front.
Je sourirais franchement, avec ce genre de sourire dont on n'a pas conscience. Celui en autre, qui veut dire « Je suis amoureuse ».
Au dehors, la semie-cohue du bas de mon immeuble me fit frémir, toujours autant de monde à courir çà et là sans parler de ces voitures et autres taxis qui nous affublaient d'un bruit assourdissant. Je soupirais presque tandis que Bastian me conduisait vers un lieu plus calme.
C'est à la terrasse d'un Memphis coffee que nous nous posâmes. Bientôt rejoints par deux énormes cafés blindés de crèmes chantilly. L'endroit était largement plus calme étant donné que nous nous trouvions dans la partie bar du lie et mon du côté restaurant, qui commençait à se remplir gentiment à l'heure qu'il était.
- Alors, tu le prends comment ? Me demanda-t-il sans plus attendre.
Je ne voyais pas vraiment quel sujet il voulait aborder avec cette entrée, je levais un sourcil.
- Pharell ? Cela ne te fait rien ?
- Si, bien sûr !! Je ne conçois pas qu'il ait pu faire ça, il me semblait qu'il ne pouvait pas blerer Alix...
- Il me semblait aussi... Cela dit, Alix aura, je pense, tout essayé pour nous avoir...
- Nous ? Lui demandais-je à mon tour.
- Oui. Elle a aussi essayé de m'avoir. Des câlins non demandés, toutes ces fois où elle s'est accrochée à mon cou avec son regard de ... ignoble, je ne saurais pas trop le décrire. Elle m'a aussi dit que tu sortais avec Pharell en cachette pour que je te lâche...
La garce ! Je comprenais à présent que le patron ne lui suffisait pas. Peut-être voulait-elle aussi se venger que j'aie découvert sa liaison avec lui. Mais de là a réellement ne vouloir du mal et à mettre en scène de telles choses.
- Tu comprends pourquoi je t'ai demandé qu'elle était ta relation avec lui... Reprit-il.
- Oui. Je vois. Mais non, il n'a jamais été question de sortir avec lui. Il est... mon ami, rien de plus...
- Excuses-moi Aby', mais j'ai bien vu comment il était au boulot. Surprotecteur, un brin possessif lorsqu'il s'agissait de moi. A mon avis, il était comme moi : amoureux.
Maintenant que Bastian me le disais, je prenais cette vérité en pleine face. Je m'en doutais un petit peu, bien qu'il ne me l'ai jamais vraiment dit. Mais merde ! Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?! En y repensant, il y avait eu tellement d'occasion pendant ces années !
- Il ne me l'a jamais fait pensé ou dit... Je ne pouvais pas vraiment le deviner étant donné que de mon côté il n'y avait rien...
Il concéda en hochant la tête et prit une gorgée.
- Et maintenant ? Elle l'a eu. Je suis désolée que ma prise d'initiative pour t'aborder t'aie fait perdre ton ami.
- Normalement, il n'est pas perdu... Il a du être blessé de voir que je... que j'acceptais tes avances au lieu des siennes, et puisque Alix lui tournait autours, elle aura su le convaincre...
- Peut-être aussi l'a-t-il fait par vengeance ? Dit-il avec un regard vague.
- Tu crois ? Je n'en suis pas persuadée, ou alors je connais très mal cet homme.
Je soupirais. Pharell m'avait blessé. Et moi, je l'avais blessé aussi ? S'il m'avait dit ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait, clairement, tout cela ne serait pas arrivé ! J'aurais su le repousser poliment. Alix n'aurait pas eu un seul morceau...
Un silence se planta entre nous. Se pouvait-il que je connaisse mal Pharell. Je n'ai certes pas su voir s'il avait des sentiments envers moi, mais de là à me tromper autant ? Toute cette histoire remettait en cause mon amitié avec lui. Comment le prendre ?
- Et sinon... Pour nous ?
Je relevais les yeux vers lui.
- Tu veux dire...
- Au boulot. Je suppose que tout cela va nous attirer des ennuis. Comment veux-tu aborder la chose ?
Je posais ma main sur l'une des siennes et déglutissais. Cette histoire n'en finirait pas.
- Cela ne te dérangerait pas si nous gardions ceci secret pour le moment ? Le temps de savoir si le patron va être au courant et de voir s'ils vont faire quelque chose ?
Il me sourit poliment et je sentais déjà que cette idée ne l'enchantait pas aux premiers abords. Je n'étais pas sûre de pouvoir mener cette histoire tout en officialisant cette nouvelle relation. Et puis ? N'était-ce pas un peu tôt ?
- On fera comme ça. Dit-il. Ce sera mieux, en attendant de savoir s'ils tenteront quoique ce soit.
- J'ai l'impression que l'on parle de Pharell et Alix comme nos nouveaux ennemis...
- Peut-être comme peut-être pas... Je ne veux pas qu'il nous arrive quoi que soit simplement parce qu'ils auront tentés quelque chose contre nous.
Je hochais la tête.
- Parlons d'autre chose. Nous verrons comment ça se passera au boulot...
Et en effet... le lundi qui suivit fut rude.
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