CHAPITRE 15

Devant mon manque de réaction et ma stupeur, il soupira d'agacement et ferma la porte. Jusqu'à la fermeture complète de cette fichue porte, je ne vis que le regard d'Alix, sournoise et affichant un sourire que plus jamais je ne pourrais supporter.

Ils avaient... non, non, je ne pouvais me résoudre à penser à cela. Juste une allusion serait capable de me donner des hauts de cœurs. Pourtant... ils avaient passés la nuit ensemble... affirmation ou question ? Je ne savais plus... Je ne voulais plus savoir...

- Alors ma petite ? Déçu par cet homme ?

Je sursautais et sentais d'un coup mon cœur battre de frayeur. Une vieille femme avait ouvert la porte de son appartement sur le même pallier et me regardais avec pitié. Qu'est-ce qu'elle imaginait ?!

- Désolée pour toi, mais tu devrais le laisser dernière toi celui-là... j'en ai moi-même marre de l'entendre faire hurler ces conquêtes... cette nuit m'a suffi, je pense que la prochaine fois j'appellerais la police... Qu'ils se fassent plaisir ouais... mais bon.... Pourtant il s'était calmé depuis quelques temps...

Je l'écoutais. Sentais mon ventre se tordre. Mon cœur s'assombrir. La bile me monter dans la bouche. Le choc était trop puissant. Je ne pouvais en supporter d'avantage.

Devais-je le défendre auprès de cette femme ? Devais-je essayer... ?

Je secouais mollement la tête sans rien dire. C'était plus pour moi que pour elle. Cependant Pharell était mon ami...

Et là, sans prévenir, sans que je ne puisse seulement prévoir quelque chose, j'explosais en sanglots, incontrôlables. Je pleurais un court instant, juste le temps de déverser le trop plein d'émotions. Je me redressais soudainement, sous le regard de la vieille femme qui eut un mouvement de recul en voyant mon regard noir et déterminé, ruiné à cause de mon mascara détrempé.

- La prochaine fois, oui, faites-le... appelez la police.

Elle hocha la tête, un peu perdu dans mes états d'âme et recula dans son appartement lorsque je passais à côté d'elle pour filer dans la cage d'escaliers.

Au dehors, l'air frais me fouettant le visage me remit un instant les idées en place. Mes joues se revigoraient de ce vent caressant ma peau mouillée. Une véritable douche froide. Je sortais mon portable et composais le numéro de Bastian.

La sonnerie ne se fit pas entendre pendant longtemps, il décrocha et je luttais pour contenir quelques sanglots.

- Bastian ?

- Oui. Répondit-il à l'autre bout.

- On peut se voir ? Dans un endroit calme et à l'abri des regards ?

- Hein ? Son ton fut soudain empreint de crainte. Aby', il y a un souci, tu veux en parler ?

- Oui. Un gros souci...

Mon ton, lui, était mouillé. Je peinais à retenir mes larmes en me remémorant tout ceci.

- Ok, Aby', je te rejoins chez toi ? Tu es d'accord ? Dit-il un peu plus vite que la normal, un peu en stress.

Je hochais la tête vivement en sachant qu'il ne pouvait pas me voir, mais tant pis.

- Oui...

Il coupa la conversation et je restais planté au milieu de la rue un court instant puis je gonflais mes poumons en air pour ensuite le recracher lentement. Je me calmais, rabattais la capuche de mon manteau et filais en direction de mon appartement.

Lorsqu'il frappa à la porte, il m'était impossible de retenir quoique ce soit. Mes yeux bouffis et rouges me rendaient piteuse et il fondit sur moi dès qu'il me vit dans l'embrasure de la porte. Me serrant fort dans ces bras, sa chaleur me réconforta presque immédiatement. Je reniflais de façon peu glamour, mais il était hors de question que je mette de la morve sur son manteau. Je l'invitais ensuite à rentrer. Une fois encore, il se déchaussa et défit son manteau qu'il posa sur le canapé, où nous nous installâmes.

- Alors ? Dit-il en m'attirant vers lui pour que je vienne plus près, dans ces bras.

- Je sais ce qu'a fait Pharell hier...

Il me regardait étrangement.

- Je l'ai trouvé avec Alix ce matin chez lui. Continuais-je en baissant les yeux.

- T'es pas sérieuse ?

Je lui lançais un regard noir, involontaire, puis secouais la tête, désolée.

- Dis-moi au moins que tu n'y es pour rien, sincèrement...

Je venais de dire quelque chose – quelques mots – remplis de mon sentiment de doute. Je ne savais plus vraiment quoi penser. Je me surprenais à penser, ne serait-ce que quelques secondes, que Bastian avait tout planifié avec Alix, pour qu'elle le charme, que Pharell me blesse dans sa faiblesse de m'avoir vu avec Bastian et que je finisse dans les bras de cet homme qui me faisait soudainement craquer.

Il me prit les mains et me fit relever la tête. Ces yeux brillaient, je me doutais que je l'avais blessé dans ma réflexion.

- Je peux t'assurer que tout ce que tu peux penser est faux. Je t'aime Abygaël.

Je soupirais en tentant de mettre fin à mon doute, jusqu'à ce qu'il m'attire contre li de façon plus franche pour m'embrasser à pleine bouche.

Sa façon de m'allonger sur mon lit, entre brutalité et douceur me mirent dans la tête que ce soir, il fallait que j'oublie tout cela. Je m'attaquais à sa chemise alors que lui passais déjà ces mains dans mon dos pour dégrafer mon soutien-gorge... Ici, maintenant, il n'y avait plus que nous... 

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*-* Le chapitre suivant s'annonce chaud... mais ne sera pas obligatoire dans la compréhension de l'histoire. 

Les âmes sensibles pourront passer directement au chapitre 16, tandis que les plus aventureuses pourront se faire plaisir avec le prochain chapitre " Cap ou pas cap? - Chapitre 15.5 EXTRA" 

Love, Atlance