Dina's PDV - Archives, New York
Cameron me manquait beaucoup. Cela faisait trop longtemps qu'il n'était pas là. Je le voyais presque tous les jours aux Archives. Nous avions nos délires. Il ne me restait que les garçons, qui ne cessaient de se chamailler pour un rien. Si, j'avais Kay, nous nous soutenions l'une et l'autre. Moi, avec mon coeur brisé à cause de ce que j'ai fais à Mike. Elle, par son inquiétude pour Cameron coincé sous les traits de Jonathan en prison. D'ailleurs, comment avait-il pu faire ça à son frère ? Il s'était sûrement mis du côté de la femme mystère. Dès que je l'aurais devant moi, il se prendrait une claque qu'il n'oublierait pas si tôt.
Je ne savais plus où donner de la tête, entre mon inquiétude pour Cameron à la prison, le manque constant que je ressentais à cause de ma bêtise, la culpabilité d'avoir fait quelque chose pour mon ex. Il me manquait. Mike me manquait. Nous en avions parlé, mais cela ne pouvait pas finir comme ça. Je devais tenter de lui reparler. J'en avais besoin. Cela me rendait malade, qu'il pense du mal de moi.
Je décidai d'appeler Kay. Seule une femme pouvait me comprendre. D'habitude, je parlais avec Cam ou Jo, enfin plus Cam. Mais là, ce n'était pas possible. Puis parler de mes amours avec Günter... Ou Jordan... Je n'y pensais guère même pas en vrai. Il valait mieux la gente féminine. Je me rendais directement au FBI. Soufflant un bon coup, j'entrai doucement, cherchant à ne pas croiser tout de suite mon ex. Le dire ou même le penser, creusait davantage un peu plus le gouffre qui se formait dans ma poitrine.
«
- Dina ? Entendis-je derrière moi.
Je me tournai et croisai les yeux de Kay. Je soupirai longuement, laissant disparaître la vague de panique qui m'avait envahie pendant deux secondes.
- Ah, Kay ! Je vous cherchais. Dis-je avec un sourire réservé.
- Si c'est pour avoir des nouvelles de Cameron, nous allons avoir les résultats de l'analyse des empreintes, dans la matinée. Commença-t-elle des feuilles dans les mains.
- J'espère qu'il pourra sortir, il me manque. (Je me corrigeai aussitôt, voyant son visage se tordre en une grimace.) Enfin, je voulais dire ses blagues et organiser des tours de magie, tout ça quoi. Me repris-je gênée.
- Oui, bien sûr, dit-elle avec un demi-sourire.
- J'ai l'impression que vous êtes beaucoup affectée par..., remarquai-je.
Elle ouvrit la bouche mais ne sut que répondre. Puis elle la rouvrit en se passant la main dans la nuque.
- Et bien... Son aide nous était précieuse... Je veux dire sur les enquêtes... Celles qui portaient sur son domaine... Enfin les illusions, l'évasion...
- Kay, j'ai très bien compris où vous vouliez en venir. Posai-je amusée. Dites-moi, vous ne seriez entiché de Cameron ?
Elle me regarda pendant deux secondes sans pouvoir bouger.
- Mais non, pas du tout. Nous ne sommes que des collègues, enfin, c'est mon collaborateur. Comme je l'ai dit, il nous aide sur les enquêtes... Dans sa branche...
- Alors, pourquoi avez-vous rougi quand j'ai posé la question ? Piquai-je gentiment.
Elle laissa un blanc et rougit de plus belle. J'en étais sûre. Elle s'était entiché de lui et il s'était passé quelque chose. J'en étais toute excitée à cette idée. Cameron et Kay ! Mais oui c'était évident !
- Ne vous inquiétez pas, je le dirai à personne. Pas même à... Mike.
Mon sourire s'évanouit en une seconde. Le sien aussi.
- Dina, allez lui parler ! Vous avez l'air de souffrir. Vous savez, de temps en temps, il est absent. Je veux dire il est ailleurs. Il n'est pas bien. Du temps où vous étiez ensemble, il était plus heureux.
- Il n'acceptera jamais de m'écouter. Je l'ai trahi, il a été mis à pied par ma faute.
- Certes, mais avec le temps, il pardonnera peut être. Puis j'aimais bien vous voir ensemble.
Je lui souris un peu, touchée. Elle me le rendit et prit ma main par signe de soutien.
- D'accord. Je vais y aller, me décidai-je en m'éloignant d'elle. Merci Kay.
- De rien, n'hésitez pas si vous avez besoin. Et au fait, il est dans son bureau.
Je hochai la tête, avant de m'éloigner vers ce dernier.
»
***
Bureau de Mike – Locaux du FBI
J'arrivai devant la porte de son bureau et le voyait derrière celui-ci, à taper sur son ordinateur. J'avais peur, je ne me sentais pas à l'aise. Je toquai finalement et attendis le cœur battant. J'entendis sa voix me dire d'entrer et je posai la main sur la poignée. Je soufflai un bon coup et poussa la porte. Il leva les yeux et son visage devint grave. Mon coeur se serra à cette vue. Je ne devais pas flancher, j'étais engagée.
Je m'avançai vers son bureau et lui adressai un signe de tête poli. Il ne réagit que quelques temps après, se levant lentement. Je l'entendis soupirer longuement et rabattre son fauteuil contre la table de son bureau. Cela n'allait pas être facile de lui parler.
«
- Qu'est-ce que tu fais là, Dina ? Commença-t-il.
- J'ai croisé Kay, dans le couloir. Elle m'a dit que tu étais dans ton bureau. Alors me voilà.
Il croisa les bras et continua de me fixer. Je grimaçai et repris la parole.
- Je suis venue te parler car... Mike, tu me manques. Je n'arrive plus, je ne dors plus, je ne vais pas bien.
- J'ai été mis à pied, par ta faute. Tu t'es servie de ma carte pour une broutille, et pour ton ex.
- Mike, je t'ai déjà que j'étais désolée. Je n'avais pas le choix. Je ne voulais pas le perdre. M'expliquai-je.
Il passa une main sur son visage.
- Tu vois, c'est ça le problème. Tu avais le choix. Jonathan ou moi. Tu as choisi, très bien, mais tu n'as pas pensé aux conséquences.
- Je sais que j'ai fait la plus grosse connerie de toute mon existence. Je ne peux pas revenir en arrière. J'aimerais que tout redevienne comme avant. J'ai juste besoin que tu me pardonnes. J'ai besoin de toi. Toi. Je te promets de ne plus recommencer. De ne plus faire de coups en douce. De ne plus avoir de secret.
- Je ne peux plus te faire confiance. Lâcha-t-il.
- Mike, moi je te fais confiance. Je serais prête à faire n'importe quoi pour toi.
- C'est ce que tu as fait, mais pour Jonathan.
- C'était une erreur.
- Comment veux-tu que je te fasse confiance ?
- Donne moi une seconde chance ! Je te jure que je ne te décevrai pas. Je te promets, que je ne te cacherai plus rien. Je te promets de ne plus accepter ce que me demanderas Jonathan.
- Qu'est-ce qui me prouves que tu tiendras parole ?
- Ca s'appelle la confiance ! Raillai-je.
- C'est ça le truc. Si je te donne ma confiance et que tu recommences ?
- Mike, je ne ne plus une gamine. Je t'aime et je n'ai pas envie de te perdre à nouveau. Alors, s'il te plaid, fais moi confiance !
Il me scruta un instant puis baissa la garde.
- Très bien, je te donne une seconde chance. Mais je ne vais pas te pardonner, j'ai encore besoin de temps, pour digérer ce que tu as fait.
Je soupirai. Je serais patiente, je l'avais déjà été, à souffrir par la culpabilité et le manque.
- Que dirais-tu d'un dîner, ce soir ? Histoire qu'on rattrape le temps perdu ? Proposai-je en voulant prendre sa main.
Il déplaça sa main, ce qui fit taper ma main contre son bureau. Une vive douleur me traversa le poignet. Je grimaçai et le frottai.
- Oui, d'accord. Je préférais ailleurs que chez moi. Je n'ai pas envie que les garçons aient un faux espoir.
Ce fut comme l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. Mais je devais être clémente, il m'avait déjà donné une deuxième chance. A moi de me rattraper et de lui laisser le temps. Je continuai de masser mon poignet douloureux. Il me prit doucement la main et caressa mon poignet.
- Que dirais-tu d'un restaurant italien ? Me demanda-t-il un peu plus calme.
- Avec plaisir, Agent Alvarez ! Dis-je en souriant face à son geste, qui me mit du baume au coeur.
Il me sourit enfin alors que je mourrai de me coller à lui.
- Je viendrai te chercher à 19:30. Fais-toi belle !
Je sentais l'homme que j'avais connu refaire surface. J'avais de plus en plus d'espoir que cela marcherait.
»
***
Cameron's PDV – Prison, New York
Le temps filait si lentement, c'était atroce. Je me rappelai parfois les paroles de Jonathan, quand nous échangions des conversations téléphoniques. « Cameron, je suis en prison, alors arrête de me balancer ton bonheur à la figure ! » « Je ne veux pas t'empêcher de vivre mais comprends que je veux juste sortir de ce trou. » Je le comprenais maintenant ce qu'il pouvait ressentir. Heureusement que papa nous a apprit à nous défendre. Sinon, je serais comme une chiffe molle, ayant peur de tout ce qui bouge. J'aurais tellement aimé être comme John : le cerveau. Mais je ne sais pas si j'aurais tenu. C'est tellement compliqué ce qu'il arrive à déchiffrer. Voilà je lui ait toujours laissé les parties mathématiques, ou tout ce qui a besoin d'être réfléchi. Comme cracker les codes de Bishop.
Heureusement, j'ai pu récupérer mon jeu de carte, sinon je serais devenu fou. Jo' s'était sa pièce, moi c'était mes cartes. En ce moment, d'ailleurs, je m'amusais à balancer des cartes dans ma cellule. Je m'imaginais une cible imaginaire et la lançai vers elle. Bien sûr, elle se prenait le mur, mais je m'en fichais. Je n'avais que ça à faire. Je pensais sans cesse à Kay. Elle me manquait éperdument. Je voulais l'avoir contre moi, l'embrasser et ne rester qu'avec elle. Mais je savais, et je me le devais, retrouver Jonathan et par la même occasion la femme qui était responsable de tout ce manège. Mais, dans un sens, sans elle je n'aurais jamais rencontré Kay. Quel revirement de situation !
Au bout d'une heure à balancer des cartes, je lâchai mon jeu. Je m'étalai à même le sol et laissa les cartes voler autour de moi. Si je restais plus longtemps, mon cerveau allait exploser. Je n'étais pas fait pour rester dans un espace restreint. Pourtant je n'étais pas claustro. Je devais me rentrer dans le crâne que j'avais de la chance, car j'aurais plus de chance de sortir, qu'en n'aurait jamais eu Jo'. Car même avec tous les efforts du monde, la femme aux yeux différents avait toujours une longueur d'avance. Maintenant, on peut dire que c'est de l'histoire ancienne. Je fermai les yeux et me força à imaginer Kay devant moi. Quand je la vis enfin, je m'assis les yeux toujours fermés. Le garde qui faisait sa ronde dans le couloir, en passant dut me voir comme ça, mais je n'en avais rien à faire. Je souris devant les traits de ma compagne. Mon Dieu ce qu'elle pouvait me manquer. Enquêter me manquait, surtout à ses côtés. Mettre mes talents au service du FBI me manquait aussi, j'aimais montrer ce que je savais faire.
Je me mis debout et m'asseyais sur mon lit. Grimaçant par les hématomes sur mon corps, je tentai de ne pas trop bouger. Eh oui, depuis que j'avais promis à Kay de ne pas m'attirer d'ennui, mes ennuis avaient redoublés. Mais ça dépendait lesquels ?! Bah oui, quand on me demandait des services et que je les suivais à la lettre, tout allait bien. Jusque là j'avais toujours réussi à passer inaperçu. Mais depuis ma promesse, je n'aidais plus personne. J'en avais néanmoins payé le prix. Les brutes en venaient aux mains et mes côtes me faisaient mal. Les joies de la prison me dirait Jonathan. Je soupirai en m'allongeant, quand je réussi à trouver la bonne position. Mais cela ne dura pas longtemps.
J'entendis le verrou de la porte de ma cellule cliqueter. Je me levai d'un bon, sans pouvoir réprimer un cri de douleur. Elle se diffusa à travers ma nuque jusque dans mes jambes. Le garde se trouvait de l'autre côté de la porte et l'ouvrait sans même me regarder. Il poussa la porte et je m'écartai rapidement. Il entra et me prit par le bras.
«
- Eh vous m'emmenez où ? Demandai-je surpris.
- Discute pas et suis-moi ! S'énerva-t-il.
- Dites moi ce qu'il se passe ! Râlai-je en me dégageant.
Il grogna et souffla.
- Tu vas t'en aller Black ! T'es pas content ? Y'en a qui rêverait d'être à ta place ! Répondit-il enfin.
Je le regardai sans savoir quoi dire et sentis une boule étrangère se former dans mon ventre.
- Aller, j'ai pas toute la nuit ! Dit-il en me empoignant mon bras.
- Attendez, j'ai mes affaires à prendre.
- Quoi ? Pouffa le garde. Tu déconnes ? Tes affaires sont dans une bannette à la sortie.
- Mais mon paquet de cartes ! J'y tiens, c'est mon préféré ! Me plaignis-je en enlevant mon bras de son emprise.
Je me penchai pour les attraper mais il me tira par mon haut et me hissa hors de la cellule.
- Ma parole, t'as dix ans ou quoi ? J'en ai rien à foutre de ton foutu jeu de carte.
- La politesse c'est en option ? Raillai-je.
- Joue pas à ça ! Sinon je trouverais un truc pour que tu pourrisses ici dix ans de plus !
Je finis par laisser tomber et jetai un regard derrière moi. Adieu, jeu de carte fétiche !
- Tu veux faire un bisou à chaque carte aussi ?
Je lui lançai un regard noir avant de lui emboîter le pas.
- Franchement, on aura tout vu ici. Pensa-t-il trop fort.
»
***
J'allais enfin pouvoir sortir et ne plus subir les menaces et les coups de poings de ces brutes. Je passai dans une première pièce, pour me changer et récupérer mes vêtements. Personne ne pouvait imaginer quel bien cela faisait de retrouver ses vrais vêtements. Mon cher jean, mes chères baskets bleus. J'enfilai ma chemise bleue et ma veste noire. Je me sentais beaucoup plus à l'aise. Pressé de partir d'ici, j'avançai dans une autre pièce afin de récupérer cette fois mes affaires personnelles. Puis j'arrivai au niveau de l'accueil. Je regardai partout autour de moi, je ne reconnaissais rien. Je ne me souvenais pas être venu là. Puis une voix me sortit de ma torpeur. Celle de Kay. Mon cœur s'accéléra et mes yeux s'illuminèrent d'une lueur de bonheur. Nos regards se croisèrent et nous nous regardâmes pendant quelques secondes. Puis je m'approchai d'elle et la pris dans mes bras. J'avais complètement oublié où nous étions l'espace d'un instant. Elle me repoussa doucement et levai les yeux pour me rappeler où nous étions.
«
- Cameron..., dit-t-elle gênée.
- Oui, pardon, j'avais oublié. Lui souris-je avant de poser une main dans son dos. Sortons d'ici !
Une fois dehors, je levai les bras au-dessus de moi et ferma les yeux.
- Mon Dieu ! Tu n'imagines pas à quel point c'est bon de se retrouver dehors.
- Tu ne pouvais pas sortir ? Me demanda-t-elle avec de grands yeux.
- Si, mais c'est pas pareil le vrai dehors et un dehors avec quatre murs de bétons de dix mètres de haut. Expliquai-je en baissant les bras.
Elle ne dit rien et croisai les mains devant elle.
- Par contre je suis très mécontent. Dis-je en mettant les mains dans les poches.
- Quoi ?
- Je n'ai pas eu le droit d'emmener mon paquet de carte avec moi.
Elle me fixa avec des yeux ronds. Je passai la main dans mes cheveux.
- En fait, je jouais avec parce que c'est long dans une cellule. Alors j'ai joué avec et je les ai balancé en l'air. Et un garde est venu me chercher, mais ne m'a pas laissé le temps de l'emmener. Expliquai-je en jouant avec une pomme de pain par terre.
Elle continua de me regarder en se mordant la lèvre, hébétée.
- Mais je m'en achèterai un, me reprenais-je. Même si c'était mon préféré, ajoutai-je avec une petite moue enfantine.
Je la vis sourire enfin et secouer la tête, amusée.
- Mais quoi, c'est vrai. Me défendis-je.
- Aller, on y va ! Dit-elle.
- Oui, dis-je en attrapant sa main dans la mienne. J'ai hâte de retrouver la magic team.
Je la sentis un peu hésitante et je l'arrêtai.
- Kay, qu'est-ce qui ne va pas ? Lui demandai-je en posant les mains sur ses épaules.
- Je n'en ai parlé à personne, pour nous. Répondit-elle sans me regarder.
Je posai un doigt sous son menton et le relevai pour la regarder.
- Tu ne veux pas t'afficher encore devant tout le monde ? Je peux comprendre, nous nous verrons seulement tous les deux.
- C'est surtout au boulot. Mike va me poser des questions et... Dikins aussi. Puis je ne sais pas pour la magic team.
- Dina tu peux avoir confiance, enfin... Elle ne dira rien. Par contre, Jordan et Günter nous charrierons. Moi j'ai l'habitude, ils m'envoient tout le temps des piques. Je sais quoi leur répondre. Je serais là si il le faut.
- Je préfère qu'on y aille doucement. On leur dira plus tard.
- Comme tu veux, ma belle.
Je pris ses mains dans les miennes.
- Nous restons professionnels dans la vie de tous les jours alors ? Demandai-je en pensant aux médias.
Elle hocha la tête.
- Tu es connu dans le monde. Je n'ai pas très envie d'être affiché sur les journaux et à la télévision.
- Ce n'est pas un crime d'être avec un agent du FBI. Dis-je tout bas. C'est même un avantage, je serais protégé des méchants.
- Tu n'as pas tord ! Mais dans une enquête, les malfaiteurs n'ont pas à savoir que je travaille et surtout que je suis avec un magicien. Ils peuvent s'en servir pour me tester et menacer de te tuer.
- Tu te fais trop de film ! Dis-je. Tout ira bien, tout a bien marché jusque là.
- Tu as quand même failli mourir à plusieurs reprises. Rappela-t-elle. A la vente pour voler le Diamant de Lynx par exemple, pour le compte de la femme mystère.
- Elle avait une monnaie d'échange pour sortir Jonathan de prison.
- Qui s'est retourné contre toi. Tu t'es retrouvé en prison pour qu'il s'échappe sous ton nom et rejoindre ensuite la femme mystère.
- Pas besoin de me rappeler l'histoire ! Dis-je en grimaçant.
- Bon j'en ai assez de parler de tout ça. Que dirais-tu de dîner dans un petit restaurant ? Proposa-t-elle.
- Je ne dirais pas non. J'en ai marre de cette bouffe de chien. J'ai envie d'un bon gros burger dégoulinant de sauce et de fromage. Avec une glace au chocolat et au caramel. Avec une boisson super sucré. Regarde, tu m'as vu ? Je suis tellement maigrichon que je pourrai rentrer dans une robe de mariée en taille 36.
- Tout doux, tu y vas un peu fort !, dit-elle en riant.
- D'accord, je suis partant pour un resto en amoureux. Lui souris-je en la prenant par la taille.
Elle se mit à rougir.
- Va falloir t'y faire ma belle ! J'aime bien utiliser des mots comme ça. Depuis le temps que je suis dans ce trou, j'ai envie seulement de profiter du temps que nous avons, avant de replonger dans le monde des héros qui poursuivent les méchants.
- Une façon douce de décrire les agents du FBI. Remarqua-t-elle en avançant jusqu'à la voiture.
- Oui, si tu veux. Et j'ai envie d'une pizza. Lançai-je soudainement.
- D'accord, on peut se faire une soirée pizza télé.
- Oh ouais, un bon film d'horreur. Ca fait super longtemps que je n'ai pas regardé de film.
- Sans façon, ce sera plutôt un film tranquille.
- Dommage, j'aurais bien voulus t'avoir dans mes bras. J'aurais pu te couvrir de baisers pendant que tu serais morte de peur. Dis-je innocemment.
- T'es vraiment un...
- Ttttt ! Attention mes pauvres oreilles ! Me plaignis-je en posant les mains sur mes oreilles.
Elle réprima une plainte et serra les lèvres, les mains toujours sur le volant.
- Aller quoi, ç'aurait été génial, je suis sûr que tu aurais adoré. Continuai-je d'enfoncer le clou.
- T'es gonflé quand même !
- Aller, ne dis pas le contraire ! Insistai-je en tournant les yeux vers elle.
- Bon... Ok, peut être que...
- ... tu aurais aimé, arrêté le film et en aurais demandé plus. Coupai-je.
- E... euh... Bégaya-t-elle.
- Aller, je te laisse tranquille. On verra ce soir, au pire on fera pile ou face. Terminai-je.
Elle ouvrit la bouche mais je l'en empêchai.
- Je sais, je parle trop, plus que mon frère, tout le monde me le dit. Mais c'est ce qui fait mon charme. Tu sais en magie, pour amadouer les gens, se les mettre dans la poche, les surprendre... C'est comme un mentaliste, il parle il parle et il fait son tours. Et ben...
- Cameron, c'est bon j'ai compris. Railla-t-elle.
- Pardon, j'avoue je peux être chiant. Dis-je un peu embêté.
- Ce n'est rien, j'ai compris comment tu étais maintenant. C'est ton caractère, oui tu parles plus que ton frère. Mais c'est ce que j'aime chez toi, tu as un humour à toi et j'aime vraiment t'écouter. Tu me captives à chaque fois, grâce à toi j'aime la magie.
Je lui souris, touchée par ses mots.
- C'est pas souvent qu'une personne m'aime pour ce que je suis. Même mon frère ne me supporte pas toujours. Il dit que je l'exaspère. Mais j'adore transmettre ma passion de la magie. J'adore surprendre les gens, les piéger. Et j'adore raconter des blagues, même si elles sont pas crédibles. Et... je suis un tout petit peu narcissique.
- Je sais, Dina me l'a dit. Tu ne veux pas d'ailleurs les appeler ? C'est quand même ton équipe de travail.
- Ce sont mes meilleurs amis. Dina est comme une grande sœur en fait. Je l'adore.
> D'ailleurs, elle et Mike ?
- Elle m'en a parlé ce matin. Elle a décidé d'aller lui parler. Quand je suis passée pour venir te chercher, elle était dans son bureau. L'ambiance avait l'air un peu électrique. S'expliqua-t-elle.
- Ca ne m'étonne pas. Bref, allons dîner ! Je les appellerai quand nous serons arrivés.
»
***
Jonathan's PDV – Localisation NC, New York
Je courrai à travers les rues de New York. Cameron me poursuivait, accompagné de toute son armée de flic. Il portait une arme de point à la main et ses acolytes étaient armés jusqu'aux dents. La femme mystère restait introuvable. Elle m'avait laissé aux mains de ces brutes. De temps en temps, je jetai des regards en arrière. Je n'avais jamais vu mon frère comme ça. Les yeux injectés de sang, les mains blanches qui serraient son arme. Je réussi à trouver une cachette et je m'y engouffrai. J'entendis une détonation au loin et un sifflement. Puis une explosion me vrilla les tympans. Je portai mes mains à mes oreilles et je me couchai par terre. Je suffoquai, étouffé par la fumée lacrymogène. Des mains m'aggripèrent par le col de ma chemise et je me retrouvai debout. Mes oreilles bourdonnaient et je vis à peine les personnes devant moi. Mon jumeau se campa devant moi et me mit direct une droite en pleine face. Je crachai sur le côté et repris une deuxième droite.
Je m'évanouis et tombai dans une sphère noire. Des symboles virevoltaient autour de moi. Ma tête me tournait. Je volais dans les airs, un ciel noir emprunt de lumière. Que se passait-il ? Des codes, des chiffres, des symboles emplissaient l'espace. Puis je tombai face contre terre. Ce fut comme si mon corps avait rencontré un mur de béton en une seconde. Un cri s'échappa de mes lèvres mais resta en suspens.
Je me réveillai en sursaut, dégoulinant de sueur. Assis sur ma chaise, je respirai rapidement. Je plissai les yeux et regardai autour de moi. Une chambre d'hôtel. Je baissai les yeux et vis que mes mains étaient menottées à la chaise, sur laquelle je dormais précédemment. Je soupirai et pensai à la femme mystère. Pourquoi m'avait-elle menotté ? Je me tortillai pour sortir ma pince afin de me libérer. Mais rien ne sortit et je soupirai de nouveau. Quelle maligne ! Je devais me douter qu'elle devait se douter que j'étais comme Cameron. Un maître de l'évasion, de l'illusion. J'attendais finalement patiemment, qu'elle vienne me délivrer. Puis j'entendis une respiration régulière. Mes yeux se portèrent sur le lit au milieu de la pièce. Elle était allongée, à moitié nue et dormait paisiblement. Elle portait seulement un léger haut transparent qui lui collait à la peau et une petite culotte en dentelle. Cette fille était vraiment une diablesse. Attacher un homme à une chaise, sans lui laisser la possibilité de s'échapper et une femme presque nue sur un lit tout près de là. Cette fille me faisait tourner la tête, malheureusement pour moi. Non, je ne pouvais tomber sous le charme d'une femme comme elle.
Je sortis de ma torpeur, quand deux bras vinrent m'entourer le torse. Une peau brûlante rencontra la mienne et je me sentis défaillir. A quoi jouait-elle ? Je ne devais pas tomber amoureux d'elle. Je devais rester loin d'elle. Je devais me méfier d'elle. Mais c'était plus fort que moi. Comment réagiriez vous ? Si vous aviez une femme quasiment nue devant vous, la poitrine bien en vue ?
«
- A quoi tu joues ? Demandai-je en détournant la tête.
- Alors comment vas mon tout beau ? Demanda-t-elle à son tour, en passant ses mains sur mon torse nu.
- Pourquoi je suis là, sur une chaise, menotté ? Pourquoi on est là, dans une chambre d'hôtel ? Pourquoi tu es à moitié nue ? Où est-ce qu'on est ? Je croyais qu'on devait retrouver la fortune ?
- Doucement mon beau Jonathan ! Une seule question à la fois.
- Réponds-moi ! Qu'est-ce que tu m'as fait ? Tu m'as drogué c'est ça ? Je ne comprends plus ce que tu veux à la fin !
- Tu ne te souviens de rien ? Tu as bu jusqu'à plus soif et tu t'es écroulé. Je t'ai attaché pour que tu ne fasses pas n'importe quoi. M'expliqua-t-elle.
- Pourquoi tu es presque nue ?
- C'est toi qui m'a mis comme ça.
Je la regardai avec des yeux ronds. Je cherchai par tous les moyens à recouvrer la mémoire, mais rien à faire, le noir total. Je soupirai longuement.
- J'aimerais bien que tu m'expliques..., repris-je, mais avant mets quelque chose sur toi s'il te plaid. Ajoutai-je en aspirant une grosse goulée d'air.
- Oh déjà ? Dommage, j'aimais bien moi. Grommela-t-elle en se rapprochant encore de moi.
Je la laissais faire et sentis son souffle chaud sur mes lèvres. Je détournai la tête au dernier instant et la repoussa de ma jambe. Elle grogna et finit par mettre un haut. Il restait les jambes, mais c'était déjà mieux.
- Voilà, monsieur est content ?
- Oui, maintenant raconte moi ce qu'il s'est passé ! Pour que je sois au point de te déshabiller.
Elle ricana comme si elle était vexée. Puis elle s'assit sur le lit et commença à parler.
- Mais attends, tu me détaches pas là ? Me plaignis-je.
- Faut savoir ce que tu veux ! Si tu m'interromps tout le temps, tu ne sauras jamais l'histoire.
- Très bien. Mais après tu me libères ! Exigeai-je.
- On mangeait une pizza et tu t'es mis à boire une bière. Puis une deuxième. Et encore une. Tu as finis par être complètement saoul. Tu m'as pris par la main et m'a tiré hors du restaurant. Tu as couru de travers tout du long. J'ai eu vraiment peur qu'on te reconnaisse, mais tu t'en fichais. On a finit par arriver à l'hôtel et tu m'as jeté sur le lit. Après la suite tu connais.
Je la fixai sans pouvoir dire quoi que ce soit. Je me méfiai d'elle pourtant. L'alcool pouvait nous faire faire n'importe quoi.
- Mais dès fois, même si on bu pas mal, on a les idées un minimum lucides. Je suis sûr que tu as mis un truc dans ma bière.
- Pourquoi ferais-je ça ? Nous travaillons ensemble, pour le même bien commun.
- Tu m'as jeté en prison. Tu as fait du mal à Cameron. Tu as failli le tuer d'ailleurs.
- Excuse moi, mais il me semble que tu n'as rien à me dire. Dois-je te rappeler que tu as laissé ton frère en prison ?
- Je ne l'ai pas laissé dans une salle qui, à sa fermeture, tue quiconque se retrouve coincé, par le manque d'oxygène.
- J'avais besoin de lui. Et puis il n'est pas mort, du moins je crois n'est-ce pas ? Me provoqua-t-elle.
- Maintenant, tu peux me libérer ? Demandai-je en ignorant sa pique.
Elle soupira une énième fois. Elle se leva enfin et sortit une petite clé de la lampe de chevet.
- Sérieusement, une telle planque...
- Arrête de râler ! Tu vas pouvoir te dégourdir les jambes, on va retourner au boulot. M'informa-t-elle en ouvrant mes menottes.
- Super, on va recommencer le casse-tête. Grommelai-je.
- Aller bouge tes fesses ! S'exclama-t-elle en me poussant.
»
***
Nous nous garâmes sur un parking abandonné. Je descendis de voiture, suivi de près par ma « collègue ». Nous avançâmes jusqu'à l'entrée du tunnel. Celui-ci correspondait au deuxième point de repère sur la carte d'Allistair. Je l'emmenai tout le temps avec moi. Nous entrâmes tous les deux dans le tunnel désert. Je fouillai machinalement mes poches et en sorti une lampe torche, que j'allumai. Les ténèbres dévoilèrent leurs secrets. Je regardai partout mais rien en vu. Les murs étaient lisses et vieillis par le temps. Le plafond haut de plusieurs dizaines de mètres ne dévoilaient rien non plus.
Après avoir parcouru près de deux kilomètres, j'arrivai face à un mur. Etrange dans un tunnel qui avait servi autrefois comme voies de transport en commun. Je m'approchai de ce mur et remarquai finalement que le tunnel continuait mais sur la droite. Un tunnel ne faisait pas de détours à la perpendiculaire comme ça. Je posai la main sur l'espace lisse et le parcourut en l'étudiant attentivement. Je sentis une différence entre le reste du mur et le centre de celui-ci. Je tapai du point à cet endroit et une autre fois juste à côté. Cela sonnait creux au centre. Quelque chose se cachait derrière ce mur. Je devais trouver un moyen de passer de l'autre côté. Puis je remarquai un morceau de clou dépassant du mur, non loin du centre. Je passai un doigt dessus et tenta de le tirer, en vain.
Le mur trembla d'un seul coup et de la poussière s'échappa du mur en question. Un nuage de poussière se diffusa autour de nous et j'entendis un bruit sourd face à moi. Je brassai de l'air, histoire de voir plus clair. Aussitôt, je me rendis compte comment mon arrière grand-père était vraiment subtil. Un simple minuscule morceau de clou venait d'ouvrir une trappe de deux mètres de hauteur. Je tournai la tête vers la femme mystère et lui fis comprendre que j'avais raison. Elle ne dit rien et me poussa en avant. J'entrai dans le passage et atterrit dans une petite salle, suivi toujours par la brune. Un coffre trônait au milieu de la pièce.
Il n'y avait rien d'autre. Je me penchai et posa mes mains de part-et-d'autres du coffre. J'enclenchai les ouvertures, en vain. Il était scellé par un cadenas d'au moins trois kilo. J'attrapai ma pince que la brune m'avait rendu. Je la rentrai dans la serrure et la tourna plusieurs fois. Au bout de trois longues minutes, le cadenas s'ouvrit. Je le laissai tomber, rangea mon outil fétiche, et ouvrit le coffre. Génial, le trésor en cachait un autre. Une petite boîte se trouvait au centre du coffre. Je la pris en main et trouva un système de sécurité. En fait, il s'agissait d'un symbole à trois cercles. L'un dans l'autre. J'observai le tout et réfléchis rapidement. Puis je commençai à tourner le premier disque jusqu'à ce que le système s'enclenche. Je passai au deuxième, le tournant aussi en déchiffrant les chiffres pour en faire une suite logique. Puis vint le troisième. Un cliquetis m'indiqua que le coffre était ouvert.
Soulevant le couvercle, je découvris avec stupeur qu'une simple clé se trouvait là. Tout ça pour ça. En fin de compte, ce n'était pas très subtil tout ça. Je pris en main la clé et la tourna entre mes mains. Je trouvai enfin quelque chose d'utile : un diamant était dessiné dessus. A quoi pouvais servir cette clé ? Ouvrir un coffre ? Avec des millions dedans peut être ?
Sans attendre, suivi de la femme mystère, je sortis de la trappe et avança vers la sortie. Nous avions avancé d'un pas. Rendez-vous au prochain tunnel !
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Bonsoir/Bonjour, qu'avez-vous pensé de ce nouveau chapitre ? Oui j'ai rajouté Dina et Mike. J'aime beaucoup ce couple alors je voulais absolument les inclure. Et ils font partis de l'histoire aussi. Sans Cameron, ils ne se serraient jamais rencontrés. Quant à Cameron et Kay, selon vous ? Il ne changera jamais hein ?! Trouvez-vous que je le fais un peu trop enfantin ? A votre avis, Jonathan tomberait-il sous le charme de la belle brune ? L'avancement dans leur recherche de la fortune ?
Si vous avez aimé, n'hésitez pas à voter et même laisser un commentaire! Merci à vous de me suivre. Ca me fait plaisir et je prends plaisir à écrire et publier. Surtout sur Cameron et toute sa bande ! ;)
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