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Chapitre 8 - Rachele (17 ans)

Rachele (dix-sept ans)

Le reste de la soirée passe assez vite. Je ne retourne pas sur la piste de danse malgré les suppliques de Mina, je refuse de croiser une nouvelle fois Jacob. C'est lâche de ma part, mais je préfère rester assise à côté des sucreries. J'ai besoin d'apaiser les contractions de mon incorrigible palpitant.

Il est quatre heures du matin. Fatiguée, je m'assois sur l'un des canapés et enlève mes sandales blanches pour soulager mes pieds endoloris. La plupart des gens se sont endormis ou sont rentrés chez eux par taxi. Dans quelques coins, certains insomniaques profitent davantage du son qui résonne toujours dans l'immense maison. Qu'est-ce que je fais encore là? Je ne sais pas vraiment. Sans que je m'en aperçoive, Samuel se place devant moi et me tend un verre d'eau.

— Tiens, bois ça, tu as l'air épuisée.

Je le remercie d'un sourire en attrapant la boisson fraîche. Finalement, je n'ai pas pu me résoudre à siffler les bouteilles d'alcool du bar. J'ai tenu à conserver le peu de dignité qu'il me reste. Mina me rejoint aussi énergique qu'à mon arrivée. Lorsqu'elle parvient à notre hauteur, je décèle son regard malicieux qui m'indique qu'elle a une idée en tête. Nous sommes amies depuis longtemps et je ne connais que trop bien sa tendance à s'amuser avec le feu. Sur ce point, elle n'est pas très différente de son frère. Qu'a-t-elle préparé cette fois?

— Maintenant que tout le monde est parti, que diriez-vous de jouer?

Son sourcil gauche se lève d'un air de défi. Dans ses mains, une planche de bois aux symboles étranges. Rien qu'en passant mes yeux sur les gravures, toutes mes alarmes se mettent en marche. Mon instinct me hurle de ne pas accepter ce jeu. Un frisson glacé parcourt mon épiderme en dressant le duvet de mes bras. On a tous déjà regardé un film qui met en scène un groupe de copains jouant avec ce genre d'objets. Dans tous, la fin n'est jamais «ils vécurent heureux».

 Tu es sûre de toi ? demandé-je à Mina.

 Rachele ! Je sais que tu es vexée qu'Alexis t'ait abandonnée sur la piste de danse, mais tu ne vas quand même pas passer ta vie dans le noir! Ne fais pas ta Vitaa!

Aïe! Touché coulé!

 Tu me jures que mon âme ne sera pas avalée par je ne sais quel démon ?

Elle pince ses lèvres roses.

 Je ne peux pas te le jurer, mais je peux te promettre de t'offrir le plus beau des cercueils !

C'est censé me rassurer? Je vois bien qu'elle se moque de moi, mais le pressentiment qui m'écrase l'estomac est difficile à ignorer. En silence, elle me jette un dernier regard suppliant et je finis par accepter dans un soupir.

Mina nous emmène alors dans sa chambre décorée de nombreuses bougies blanches. Elle pose le mystérieux objet sur sa petite table en pin et nous invite à prendre place sur les coussins disposés tout autour. Les rayons de la pleine lune illuminent le plateau et j'en profite pour regarder de plus près les inscriptions.

«Oui»

«Non»

«Bonjour»

«Aurevoir»

Je discerne également les lettres de l'alphabet latin et les neuf chiffres arabes. Mon pouls s'accélère lorsque je remarque la goutte pointue. Mon appréhension grandissante, mes yeux remontent vers ceux de mon amie. Fascinée, elle allume trois bougies noires. Chacun de nous en a une. Puis, pour accompagner notre immersion, elle allume son enceinte de laquelle sort une musique angoissante.

— Mina, tu es sûr...

Elle pose un index sur ses lèvres pour m'intimer le silence. Les battements de mon cœur s'accélèrent et je gigote mal à l'aise. Plus les secondes défilent, plus ma petite voix intérieure me dit que c'est une très mauvaise idée.

— Mettez vos mains sur l'objet, nous ordonne-t-elle.

Je déglutis avec difficulté avant de m'exécuter. Tremblante, j'effleure du bout des doigts la goutte au milieu de la planche de bois.

— Fermez les yeux.

À nouveau, j'obéis à contrecœur. Pourvu que cela finisse vite.

Silence.

— Esprit, es-tu là? murmure-t-elle.

Silence.

Sa phrase prononcée à voix haute, je sais qu'il est trop tard. Le vent glacé qui s'empare de mon cœur est clair : je suis piégée. Plus aucun bruit ne me parvient sauf celui de ma respiration et de la mélodie sinistre. Mes oreilles bourdonnent. Je lutte pour ne pas ouvrir les yeux et m'enfuir. Rien ne semble bouger, mais mon hypersensibilité ressent les énergies en mouvement. N'était-ce pas censé n'être qu'un jeu?

J'ai l'impression d'être totalement seule et pourtant, je sens les mains froides et immobiles de Mina et Samuel toucher les miennes. J'ai envie de me lever, d'arrêter cette partie qui a à peine commencé, mais une force invisible m'en empêche. Comme si nous venions d'entrer dans une dimension qui n'est pas la nôtre, le temps paraît ralentir sa course. Mon cœur palpite et un courant d'air froid embrasse ma peau. Mon corps est gelé, terrifié. Pour couronner le tout, la musique sépulcrale se met à grésiller comme pour annoncer le danger qui approche. Ce n'est plus de l'appréhension qui picote mes veines, mais la peur. La peur de ces pas silencieux qui avancent vers nous. La peur de ce souffle mortuaire qui frôle nos épidermes à vif.

«Ouvre les yeux...»

Dans les sons parasites de l'enceinte, je crois discerner une voix, mais figée par la terreur, je l'ignore. Des larmes se mettent à perler au coin de mes yeux.

Quelque chose ne va pas.

Je tente de maitriser ma respiration affolée pour ne faire aucun bruit, mais des sons horrifiques entrecoupent les notes des violons.

«Ouvre les yeux!»

Bouleversée par la violence de la voix, j'écarquille les paupières. Des cris de douleur agressent mes tympans et le froid déjà présent devient hivernal. Je tremble, de la buée sort de ma bouche. Un millier de questions traversent mon esprit alors que mes yeux sont instinctivement attirés par la porte entrouverte. Qu'avons-nous invoqué? Pourquoi moi? Suis-je la seule à l'entendre? J'ai l'impression que le temps n'est plus seulement ralenti, mais arrêté. Puis, cet instant où je croise ses iris rouge écarlate. Ma respiration se coupe et seuls les battements effrénés de mon cœur résonnent dans l'atmosphère.

Il n'entre pas.

Il se contente de me fixer.

Je manque d'oxygène, mais je suis incapable de me souvenir comment ramener l'air dans mes poumons. J'ai envie de pleurer, de hurler, comme si la souffrance de plusieurs personnes s'abattait sur moi. Je veux demander de l'aide, crier au secours, mais je n'ai plus de voix. J'ai l'impression de me noyer.

Un sourire malin se dessine sur son visage blanc craie recouvert de fins tatouages noirs. Ce qui m'effraie n'est pas tant son apparence démoniaque qui attire bien plus qu'elle ne repousse, mais plutôt, qu'il soit l'exacte réplique du celui qui hante mon esprit.

Jacob.

A-t-il pris cette forme pour me torturer un peu plus? Les démons ne sont pas connus pour être gentils. Ils réveillent toutes vos peurs les plus enfouies, toutes vos émotions les plus sombres. Ils devinent chaque action que vous essayez de cacher, chaque dilemme qui vous déchire.

Les minutes sont à l'arrêt et la brûlure dans mes poumons m'indique que je manque d'air. J'ai besoin de respirer, mais c'est comme s'il m'en empêchait. Si ça continue, je risque plus qu'une simple frayeur.

Les yeux fixés sur lui, je le vois faire un pas dans ma direction, puis un deuxième. En une fraction de seconde, il est devant moi, accroupi à ma hauteur. Sa main se lève pour cueillir la larme de terreur qui m'échappe. Je me répète en boucle que je ne veux pas mourir, que j'aurais dû écouter ce pressentiment qui me disait de faire marche arrière. Mais briser un cercle démoniaque est tout aussi dangereux que rester là à attendre que l'esprit veuille bien me libérer. Comme si mon front était marqué par le sang, le démon ne se préoccupe ni de Mina ni de Samuel. Il est focalisé sur moi. Je suis sa proie toute désignée.

«Prends garde avec qui tu joues, Rachele.»

Le simple fait qu'il prononce mon nom de sa voix lugubre me foudroie d'un intense frisson. Comme s'il n'était pas assez proche, ses lèvres viennent frôler les miennes.

«Dommage que je ne puisse pas te goûter plus longtemps.»

Tout à coup, un sifflement strident émerge des abysses tandis que le magnifique visage de la créature se met à muer. Comme si des vers se déplaçaient sous son épiderme, ses traits changent. Plus il modifie son apparence, plus le son infernal s'élève et endoloris mes tympans.

Je ne peux ni bouger ni hurler.

Il désire mes ressentis.

La peur, la douleur, il veut que je voie ce dont il est capable.

La terreur infiltre tous mes pores et plus elle gagne du terrain, plus le sifflement se mute en une sorte de jappement.

Va-t-il me tuer?

Je veux crier, m'enfuir, mais je suis prisonnière de l'affreux spectacle. Sa peau blanche se met alors à fondre comme si elle était dévorée par des centaines d'insectes. Un effluve nauséabond de soufre vient m'étouffer un peu plus chaque seconde.

Il pourrit.

Mon estomac se contracte et se retourne tandis qu'une remontée acide brûle ma gorge. Un haut-le-cœur me prend et je vomis dans la douleur un liquide noir qui se transforme petit à petit en milliers de minuscules araignées. Je tente de reprendre mon souffle, mais l'odeur de pourriture m'empêche de me nourrir du précieux oxygène. Le corps du démon est purulent. Il n'a plus de cheveux. Ses yeux morts pendent sur son visage.

Dans une énième tentative pour me défaire deson emprise, une nouvelle vague de vomissement me vrille le ventre et cettefois-ci, la chair putréfiée que je rejette me laisse un goût atroce. Monœsophage est à vif. Puis, alors que le hurlement me saigne les oreilles, jem'effondre.

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