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Chapitre 12 - Rachele

Rachele

Mina me tend un verre d'eau que j'accepte volontiers. Je ne peux pas aller me terrer dans ma chambre, mais je peux essayer de me cacher derrière ma boisson. C'est ridicule, j'en conviens, mais après ce qu'il vient de se passer, tout est bon pour masquer ma honte. On ne pouvait pas faire plus nulles comme retrouvailles ! Moi qui comptais me montrer fière et dure pour éviter qu'il ne me pense faible. Là, j'ai gagné le gros lot ! Outre qu'un prédateur va loger chez moi, je me suis placardé une cible dans le dos et tatoué le mot « proie » sur le front. Mais ce n'est pas le pire. Non. Le pire, c'est qu'il a fallu que ce soit son sourire qui me détende ! Je suis un cas désespéré. Je pensais qu'après cinq ans et une condamnation pour tentative de meurtre, l'aura de Jacob n'aurait plus aucun effet sur moi, mais je me trompais. Comme à l'époque où nous étions adolescents, je suis fascinée par ses yeux, happée par ses lèvres, intriguée par son âme. J'aimerais pouvoir le haïr, mais je ne peux m'empêcher de ressentir ces papillons dans mon ventre, ces palpitations dans mon cœur. On dit que lorsqu'on est destiné à aimer quelqu'un, on ne peut pas y échapper. Mais ces histoires d'amour éternel n'existent que dans les films. Alors, pourquoi suis-je aussi heureuse de le revoir ? Pourquoi est-ce que son regard joueur me fait oublier le monde autour de moi ? Pourquoi est-ce que je me languis de ces mains qui ont battu presque à mort ?

— Rachele, tu es sûre que tu ne veux pas voir un médecin ? me demande Mina en gobant un maki au thon.

— S'il te plaît, arrête de me poser cette question Mina. Je t'ai dit que j'allais bien.

— Ça se voit ! J'ai l'impression que Michael Jackson est ressuscité !

— Et si on parlait d'autre chose ? insisté-je.

— Oui ! Tu as raison ! Parlons de mon taulard de frère ! s'exclame-t-elle en se tournant vers lui. Dis-nous Jacob, comment trouves-tu ton nouveau chez toi ?

Au mot « taulard », Jacob lève un sourcil et s'arrête de mâcher. Avant même de répondre à sa sœur, son premier réflexe est de me jeter un regard. Touchante attention de vérifier si je ne tombe pas dans les pommes ! Mais pourquoi vérifier ma réaction ? A-t-il peur que je m'enfuie ? Que je le mette à la porte ? À vrai dire, même si l'idée m'a traversé l'esprit, j'ai promis à mon amie de veiller sur son frère le temps qu'il reprenne sa vie en main et trouve une autre solution. Maintenant que nous sommes là, à déguster japonais dans mon salon, je ne peux pas faire machine arrière. Quant à l'infime partie qui n'en a pas envie, elle est incontrôlable, illogique. J'ai beau essayer de la faire taire, elle ne cesse de me harceler : « avoue qu'il t'a manquée! ».

— Tu oses insulter ton pauvre frère à peine sorti ? se moque-t-il en essuyant ses lèvres.

— C'est vrai que tu es un enfant de chœur, d'une innocence pure et d'une bonté à couper le souffle !

— Tu ne vois pas l'auréole sur ma tête ?

— Je vois plutôt ta queue de diablotin !

— Ah non, ma sœur, tu es bien la seule femme dans tout l'univers qui ne la verra jamais !

En entendant sa réplique, le riz se coince dans ma gorge en essayant de coloniser mes poumons. Si la première seconde je prie pour éviter le pire, bien vite, la pression de rejet me fait virer au rouge et recracher bruyamment, à la fois par la bouche et par le nez, les grains blancs. Alors que je supplie de ne pas mourir de façon aussi bête, la trachée en feu, Mina se lève pour me tendre la bouteille d'eau en riant aux éclats. Jacob quant à lui est la deuxième victime de cette fausse trajectoire. Sur un demi-cercle de cent quatre-vingts degrés, je n'ai rien trouvé de mieux que de tousser sur l'homme juste en face de moi. Grand prince, il ne fait pas de remarque, se lève et déboutonne sa veste avant de remonter les manches de sa chemise.

— Attends, tu en as encore un dans les cheveux, se moque Mina en retirant un énième grain de riz.

Si la honte pouvait tuer, je ne serais déjà plus de ce monde. Je ne sais pas quelle douleur est la plus difficile à gérer, l'ananas non épluché dans ma gorge ou les lames de mon malaise. Il faut croire que j'appartiens à cette catégorie d'humains qui sont sympas, mais à qui il manque un peu de classe !

Alors que ma respiration se calme un peu, je tente un coup d'œil vers ma victime. Il ne semble pas m'en tenir rigueur, mais peut-être a-t-il pitié de moi ? Je me fustige en silence d'être aussi cruche. D'habitude, c'est aux mariés qu'on jette du riz et, en général, il n'est pas prémâché.

Sentant mon regard sur lui, il relève les yeux, un sourire espiègle sur le visage. Comme il y a cinq ans en arrière, il n'a pas besoin de mots pour que je comprenne le sens. « Je sais que tu m'en veux, mais de là à me cracher du riz?». Gênée, faible, je détourne mon attention qui est aussitôt accaparée par les tatouages sur son bras droit. Autour de son poignet, un collier de perles noires avec comme pendentif, le symbole des Natan : un corbeau au pelage ébène. Un peu plus loin, le long de sa paume, de son cubitus à son auriculaire est écrit de façon gracieuse et élaborée la phrase : « En face de la mort, on comprend mieux la vie ». Étonnamment, cela le décrit parfaitement. Dans ce costume noir cintré, il représente la parfaite définition de ce proverbe. Le subtil mélange entre un physique irréprochable et une âme sombre.

— Et toi, Rachele ? m'interpelle-t-il.

Surprise, mes pupilles rencontrent une nouvelle fois les siennes. J'ai l'impression d'être rappelée à l'ordre par un professeur un tantinet taquin.

— Cette folle a fait un double master en Histoire et en biologie, tu imagines ?

— Je me suis adressé à Rachele, Mina, la sermonne-t-il gentiment.

Je jette un regard désolé à mon amie. Elle m'a évité un classique « vous pouvez répéter la question? », qui aurait démontré mon inattention. Elle doit penser qu'il me fait ressentir une peur monstre ou bien que je suis rongée par la honte de mon attaque de riz. Si elle savait qu'en réalité, je me débats entre mon envie de le frapper et celle de me rapprocher de lui comme s'il n'était pas celui qu'il est. Prêt à m'écouter, il colle son dos au fond du fauteuil et croise les jambes.

— Alors, raconte-moi. Qu'est devenue l'adolescente que j'ai laissée derrière moi ? 

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