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Chapitre 10 - Jacob

Jacob

— Elle est en état de choc ! s'écrie Mina.

Sans quitter des yeux ma nouvelle colocataire, j'intime à ma sœur de se taire. Crier à côté de Rachele ne fera que la brusquer un peu plus et accentuer l'angoisse qui ronge son esprit. Quant à son état, ce n'est pas vraiment un état de choc, mais une grosse crise de panique. Bien que je ne la touche pas, je peux sentir d'ici les palpitations de son cœur, les engourdissements de ses membres et sa difficulté à respirer n'est pas difficile à deviner. En la voyant me fixer ainsi, je retiens un sourire. Elle qui faisait la fière ce matin, la voilà qui m'utilise pour sortir du cercle infernal dans lequel elle est plongée. Cela dit, je ne suis pas étonné. Outre le fait que les incubes ont le pouvoir de jouer avec les émotions, d'effrayer ou d'apaiser, je suis le plus fort autour d'elle. Son âme tourmentée par la peur se raccroche par instinct à un pilier solide. C'est une réaction naturelle que j'encourage avec quelques chuchotements. La manipulation mentale, c'est mon domaine. C'est un jeu auquel je suis très doué. D'autant plus que j'ai déjà pu exercer mon talent sur les victimes de mon père. Annihiler un mental est une tâche aisée et un sort peu enviable, mais le remodeler à son image est un challenge intéressant.

Son état est aussi une aubaine pour la rassurer en ce qui concerne notre cohabitation. Je ne veux pas que mon séjour chez Rachele soit perturbé par son appréhension à mon égard. Pas besoin d'être devin pour savoir qu'elle est terrorisée par mon passage en prison. Quelle femme normalement constituée ne le serait pas, alors que la raison évoquée a été "tentative de meurtre" ? Néanmoins, je veux qu'elle comprenne que je n'ai pas l'intention de lui faire du mal. Enfin, pas comme elle l'entend. Jouer les chevaliers dans cette situation va me permettre d'accéder plus facilement à son subconscient pour m'y imposer. Mina m'a dit plus tôt qu'elle savait que cette situation pourrait créer une ambiguïté entre Rachele et moi.

« Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir que vous vous dévoriez des yeux à l'époque », a-t-elle affirmé avant d'ajouter, « votre histoire ne me regarde pas, mais si tu lui fais du mal, je t'arracherai les derniers bijoux de famille que notre père t'a laissés. »

Autrement dit, ma petite sœur m'a autorisé à passer mes lèvres sur celle de son amie, mais pas à lui voler son âme. C'est toujours ça de gagné ! Surtout maintenant que mon regard passe sur sa peau laiteuse appelant au toucher et sa bouche suppliant la profanation. Les incubes sont des démons qui se nourrissent surtout de l'énergie sexuelle, pas besoin de me le dire deux fois.

À l'instar de ma sœur, je m'accroupis près de la belle et pose une main douce sur son épaule. Rien qu'à mon contact, sa respiration prend un nouveau souffle et ses tremblements s'apaisent. Profitant de cette ouverte, je passe en revue son esprit pour y instaurer le calme. Je note que si la plupart de ses barrières sont aussi faciles à traverser que du beurre mou, d'autres sont farouchement celées. Mademoiselle aurait-elle des secrets ? Elle n'est pas si faible qu'elle en a l'air, cela dit, si je le voulais vraiment, je pourrais percer tous ses secrets. Je n'en vois juste pas l'utilité pour le moment.

Lorsque j'ai envoyé le corps de Bryan comme message à mes ennemis, j'ai négligé un détail de taille : le trajet qu'emprunte Rachele pour rentrer. Elle a assisté à la scène macabre que j'ai orchestrée, d'où sa crise d'angoisse soudaine. Je dois dire que je ne me suis pas retenu sur le pauvre bougre. Ce n'était pas seulement un meurtre, mais une vraie œuvre d'art funeste. Je ne suis pas peu fier, mais je comprends que la jeune femme soit ébranlée. Un frisson parcourt mon corps et mon cœur se contracte en frôlant un point sensible de son esprit. Une vague se réverbère au premier battement et je retiens un grognement. Elle est torturée intérieurement et ça m'excite autant que ça m'interroge. Qu'est-ce qui peut bien la mettre dans cet état qu'elle refuse que je sache ?

— Est-ce que ça va, Rachele ? demandé-je d'une voix douce sans quitter ses pupilles noires.

Elle est un peu perdue, désorientée, mais elle finit tout de même par répondre.

— Euh, oui. Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'est arrivé...

— Tu es aussi blanche que la nonne ! s'écrie Mina. Tu es sûre que tu ne veux pas aller voir un médecin ?

Rachele secoue négativement la tête.

— Ce n'est rien Mina, juste une crise d'angoisse.

Sans la quitter des yeux, je me penche un peu plus vers elle. Aussitôt, je vois le doute passer dans ses iris. Elle ne sait pas comment réagir et je me doute que le point que j'ai effleuré me concernait. Toute la journée, l'attirance de l'adolescente a dû se heurter à l'adulte raisonnable. À nouveau, je retiens un rictus moqueur. Pauvre petite chose, elle n'a même pas conscience que si je veux qu'elle soit mienne, elle le sera. Elle n'imagine même pas l'étendue de mes pouvoirs ni ce dont je suis capable.

— Tu peux te lever ? lui murmuré-je.

Elle acquiesce en silence et fait un effort surhumain pour briser notre lien visuel. Cela me confirme encore une fois qu'elle est plus forte que la majorité des humains. Malgré son besoin de se raccrocher à quelque chose, elle tente de lutter seule. Heureusement pour elle, ma main reste sur son épaule.

D'un signe de la tête, je signifie à Mina d'aller me chercher mon manteau dans la voiture, puis attrape les mains de Rachele pour l'aider à se relever. Elle est frigorifiée et ses dents s'entrechoquent dans un bruit désagréable à mon oreille. Un coup d'œil à son état global m'indique que ses genoux sont écorchés. Elle a dû tomber en essayant de maîtriser les engourdissements. Par chance, rien de grave. Ça m'aurait embêté de jouer l'infirmier en plus du prince charmant. Ce n'est pas vraiment mon style.

Conscient du froid qui sévit en cette fin d'année, je la blottis contre moi pour essayer de la réchauffer un tant soit peu, puis la guide jusqu'à la voiture. En sentant ma main dans le bas de ses reins, elle se contracte durant un quart de seconde. Notre proximité soudaine aurait-elle ébranlé la Rachele adulte ? J'ai beau être un monstre, l'idée qu'elle finisse en hypothermie ne m'emballe pas. Je n'ai pas non plus envie que ma petite sœur me reproche de l'avoir laissée congeler. Je ne doute pas de son sérieux lorsqu'elle parlait de mes bijoux de famille.

Galant, j'attrape ses sacs pour laisser Mina la couvrir de mon manteau Prada. À nouveau, je me régale du trouble qui traverse ses yeux. Je devine sans mal ce qui la plonge dans cet état perturbé. Mon parfum. Il est partout dans mon Audi, sur mes vêtements, y compris sur celui qui lui sert de couverture. Je me souviens qu'adolescente, quand je jouais à lui souffler le chaud et le froid, elle n'hésitait pas à s'enivrer de la fragrance particulière de mon espèce. Sucrée, irrésistible, séductrice. Elle a grandi, mûrit, cela dit, j'ai l'impression que notre relation est restée là où je l'ai laissée. Parfait. Je n'ai plus qu'à la rassurer sur mes intentions. Après tout, Mina m'a seulement demandé de ne pas lui briser le cœur.

Le sourire aux lèvres, je mets les sacs dans le coffre et me glisse derrière le volant avant de démarrer en trombe. Au même moment, la jolie créature sur ma banquette arrière hoquette et s'écrie :

— Les sushis !

Surpris par sa réplique, j'hésite entre le rire et l'hébétude. Elle est encore plus réceptive que je ne le pensais !

— Ne t'inquiète pas, la rassure Mina avec un sourire. En voyant que tu ne répondais pas à ton téléphone, je suis passée au restaurant moi-même.

— Ah... Je suis désolée.

— Ne t'excuse pas, tu vas bien et on a de quoi manger, y a pas mort d'homme !

Si elle savait... Curieux de voir la réaction de Rachele, je jette un coup dans mon rétroviseur central. Gênée, elle esquisse un semblant de sourire avant de s'enfoncer dans son siège et de tourner la tête vers l'extérieur. La bête en moi se régale de ce qu'elle voit et c'est encore pire lorsqu'elle mordille sa lèvre inférieure. À l'époque, elle faisait déjà naître la faim en moi, mais maintenant que ses traits sont plus mûrs, un désir plus sombre, plus charnel, vient s'y mêler.

« Attention... », me murmure le démon.

Entendre cette intonation lugubre me fait sourire. Voilà bien longtemps que la voix des ténèbres ne m'avait plus susurré à l'oreille. Je suis né humain, puis je suis devenu démon en fusionnant mon âme à l'un des plus puissants. Tout ce que j'étais en sortant du ventre de ma mère, je l'ai abandonné en devenant fils de Dionyssan, lorsque l'incube m'a possédé cette nuit-là. Néanmoins, malgré la fusion de nos sangs, de nos corps astraux et de nos cœurs, une infime partie de nos esprits est restée dissociée. Dans de rares occasions, j'entends sa voix. Comme un mirage, un songe d'une autre dimension, elle est subtile. Généralement, elle apparaît lorsque l'infime part d'humanité au centre de mon noyau vital se heurte à son enveloppe démoniaque, ou que ma vie est gravement menacée. C'est-à-dire, presque jamais. Devant cette constatation, une question s'impose à moi et je relève les yeux vers la jolie blonde. Pourquoi ai-je entendu sa voix à cet instant ? 

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