Jour 24: Le père Noël arrive en avion de chasse
Mot de l'organisatrice: Bonsoir, voici l'OS de RiderOfTheLight, n'oubliez pas mentionner l'auteur lorsque vous commentez ;-)
PS: Cet OS n'est pas sur Percy Jackson/ Harry Potter. J'ai eu beaucoup de mal pour savoir qui je mettrais aujourd'hui et au final ça m'a paru le plus logique alors bonne lecture, profitez bien et bonnes fêtes à tous.
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24 décembre 1940, Londres
-Où es-tu bon sang...
Je regarde pour la centième fois l'horloge installée dans un coin du bar, ne tenant plus en place derrière le comptoir.
23h52
Mon service touche bientôt à sa fin, et pourtant toujours rien. Aucune nouvelle de lui. Il avait quitté le bar en début d'après-midi, à l'annonce de l'arrivée de bombardiers de la Luftwaffe.
Même la veille de Noël ces satanés Allemands continuaient à nous bombarder... comme si une misérable journée de tranquillité était trop demandée !
Plus d'un an que cette foutue guerre faisait déjà rage, et que toi tu jouais avec mes nerfs.
« Ne t'en fais pas ! Je passe le bonjour à nos amis les Allemands et après je reviens te tenir compagnie ! », m'avait-il dit comme toujours, me collant une main aux fesses au passage, juste avant de partir.
Quelle idée il m'avait pris d'avoir le béguin pour lui...
Moi, Thomas Coldstone, un pauvre garçon de café sans importance, amoureux de William Firebird, l'un des meilleurs pilotes de chasse de la Royal Air Force et un véritable sex-symbol pour tout le pays. On croirait à une mauvaise blague...
Et pourtant, c'est la réalité, bien que je n'aurais jamais pu imaginer qu'elle puisse exister un jour, même dans mes rêves les plus fous !
Je me rappellerai d'ailleurs toujours notre première rencontre... aussi rocambolesque fut elle.
J'étais en train de débarrasser les verres d'une table lorsqu'il avait fait son entrée, accompagné des pilotes de son escouade. Le bar tout entier avait aussitôt était plongé dans le silence.
William Firebird était là. Une légende de l'armée de l'air britannique d'à peine 22 ans mais aux plus de 100 victoires se tenait là, dans l'embrasure de la porte.
Une seconde plus tard la stupéfaction avait laissé place à l'euphorie, les clients se levant par dizaines pour accueillir le héros de tout un pays. Et comme d'habitude, personne ne fit attention à moi, un homme d'une soixantaine d'années au crâne dégarni me busculant sans ménagement.
J'avais immédiatement fait de mon mieux pour garder mon plateau en équilibre... en vain. En l'espace d'un instant, je m'étais retrouvé projeté au sol dans un éclat sonore, plongeant à nouveau le bar dans le silence.
Il ne dura pas.
Plusieurs des nouveaux venus avaient aussitôt éclaté de rire, rapidement rejoints par une majorité des clients. Presque tous semblaient trouver la scène hilarante... sauf lui.
Il s'était contenté de s'approcher, s'agenouillant devant moi, tandis que j'essayais de ramasser les éclats de verre, ignorant la douleur venant de mes mains sanguinolentes. Je faisais l'impossible pour retenir mes larmes. J'avais déjà suffisamment honte, hors de question de m'humilier davantage... et encore moins devant un héros de guerre ! Héros de guerre qui ne riait pas. Il se contentait de me regarder de ses yeux bleus aussi purs que de la glace, et pour la première fois dans le regard de quelqu'un je lisais de la compassion.
Il m'adressa un sourire, esquissant un geste pour m'aider à nettoyer.
Je m'enfuis aussitôt, emmenant mon plateau et les débris de verre en catastrophe jusque dans l'arrière-boutique, laissant un mince filet de sang sur mon chemin.
C'en était trop et cette fois, je ne retenais plus mes larmes de couler. Une légende de l'aviation beau comme un dieu grec qui essayait de m'aider, moi ? Un moins que rien ? Je n'arrivais pas à le croire. Je ne voulais pas le croire. Il avait simplement dû avoir pitié de moi, voilà tout. C'était bien la seule explication logique que mon cerveau était en mesure d'apporter à cet instant, tandis que je me relevais lentement, essayant de reprendre un peu mes esprits.
-Thomas ! Nos invités te demandent, va donc leur servir à boire ! Et sois gentil tâche de ne pas encore casser des verres au passage ! M'avait soudainement crié mon patron, s'inquiétant visiblement davantage pour le matériel que pour le petit personnel.
Je m'étais alors contenté d'hocher la tête fébrilement, passant rapidement mes mains sous l'eau froide pour y nettoyer le sang, avant de saisir un nouveau plateau sur lequel étaient disposées plusieurs bières.
À peine avais-je fait mon retour en salle qu'aussitôt j'étais redevenu l'attraction du bar. Le spectacle devait sûrement en valoir le coup... Un pauvre serveur de 17 ans, les cheveux en bataille, les yeux rouges et les joues encore humides, avec des traces de sang partout sur le tablier... Oh non, les clients ne devaient pas être déçus de la vue.
En tout cas les nouveaux venus ne l'étaient pas, riant à gorges déployées à la simple mention de ma chute. Le regard de l'un d'eux afficha soudain une lueur sadique lorsqu'il se posa sur moi.
-Eh garçon ! Tu comptes nous faire attendre encore longtemps ou tu vas enfin te décider à nous servir ?!
Sa remarque avait suscité à nouveau l'amusement général, tandis que je prenais une profonde inspiration, m'avançant d'un pas mal assuré vers l'aviateur. William était assis de l'autre côté de la table, me fixant d'un air désolé. Je préférai éviter son regard tandis que je servais la tablée, aussi vite que possible.
Je m'apprêtais à partir lorsque l'aviateur qui m'avait appelé me retint par le bras, d'un geste ferme, m'observant sous toutes les coutures.
-Dis-moi, tu sais faire autre chose que servir des bières ?
Mon sang se glaça immédiatement dans mes veines, alors qu'il resserrait sa prise.
-Laisse-le tranquille Andrews.
Mon cœur loupa un battement. C'était la première fois que j'entendais sa voix, et elle m'en avait donné des frissons. Le dénommé Andrews lui, ne semblait pas s'en soucier.
-Oh ça va Will ! Tu ne vas quand même pas me dire que tu n'aimerais pas t'amuser un peu avec lui non ?
-J'ai dit ça suffit Andrews.
-Tu es frigide ? Très bien ! Mais ce n'est pas mon cas ! Et puis franchement regarde-le ! On dirait qu'il ne demande que ça ! En plus il a une vraie bouche de...
Andrews ne termina jamais sa phrase. William ne lui en laissa pas le temps, le jeune blond se jetant sur son camarade, envoyant valser la table et toutes les boissons au passage.
Complètement tétanisé, j'avais été incapable de réagir, tandis que William abattait furieusement ses poings sur le visage d'Andrews. Il l'aurait sûrement massacré si cinq de ses collègues pilotes n'étaient pas intervenus pour les séparer, emmenant Andrews à demi-conscient à l'infirmerie de la base.
William, lui, était resté immobile, les poings sérieusement écorchés. Je l'avais alors emmené dans l'arrière-boutique, sous les yeux médusés des clients, mon patron se gardant pour une fois d'intervenir.
-Je suis désolé...
C'est tout ce que j'avais trouvé à lui dire, tandis que je pansais ses mains du mieux que je le pouvais.
-T'excuse surtout pas pour cet abruti. Ça fait bien trop longtemps que j'avais envie de lui remettre les idées au clair.
Sa voix était douce et ferme à la fois.
-Quand bien même... Tu n'aurais pas dû le faire. Cette bagarre risque de te causer des problèmes et je n'en vaut pas la peine.
William avait aussitôt retiré ses mains des miennes, les plaçant de part et d'autre de mon visage pour me forcer à le regarder.
-Qui te dit que tu n'en vaut pas la peine ?! Personne ne devrait avoir le droit de te manquer de respect. Et s'il fallait se battre à nouveau pour toi, je le referai sans hésiter ! C'est clair ?
Il avait réussi à m'arracher un sourire, le premier de la journée. Pour autant, je ne pouvais m'arracher une question de la tête.
-Mais pourquoi moi ?
Ses yeux descendirent sur mes lèvres.
-Parce qu'on ne manque pas de respect au mec de William Firebird.
Et il m'avait embrassé.
Depuis ce jour, je n'étais plus seulement un pauvre garçon de café sans importance., j'étais un pauvre garçon de café sans importance et accessoirement le petit-ami de William Firebird, héros de guerre britannique et premier pilote ouvertement gay.
Ça avait fait scandale, et ça fait toujours scandale d'ailleurs. Encore maintenant on peut en entendre parler partout, alors que cela fait presque un an, mais peu importe. Au début, j'étais terriblement gêné, j'avais l'impression de détruire la carrière de William, mais il m'a appris à ignorer tous ceux qui pourraient nous juger. Grâce à lui, je vis chaque instant de ma vie pleinement, et pas besoin de dire qu'un avenir sans lui ne fait pas partie de mes plans.
Je regarde à nouveau cette maudite horloge.
23h59
-T'as intérêt de revenir monsieur le tombeur où je te jure que je viens personnellement te chercher aux Enfers pour te botter les fesses...
-Alors je serai curieux de voir ça !
Je me retourne aussitôt, manquant de faire trébucher mon patron au passage. Peu importe, j'ai plus important à faire, parce qu'il est là. Avec sa veste d'aviateur à moitié déchirée et ses mèches blondes couvertes par la neige, il est encore plus beau que d'habitude.
Ni une ni deux je lui saute dessus, mes jambes se croisant dans le bas de son dos alors qu'il me retient de ses bras musclés.
-J'ai manqué à quelqu'un il semblerait ?
Il est radieux et ses yeux pétillants me font perdre la tête.
-Tais-toi, tu parles trop.
Et je fonds sur ses lèvres, William répondant aussitôt au baiser, sa langue venant cajoler la mienne.
Quelques clients font mine d'être choqués, mais je préfère leur adresser mon plus beau majeur tandis que je souris contre les lèvres de mon blond. Oh non, personne ne viendra gâcher ce moment...
L'horloge sonne les douze coups de minuit, et peut-être pour la première fois dans ma vie je remercie le Père Noël, car il m'a apporté le plus beau des cadeaux : Un prince charmant à bord d'un avion de chasse.
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