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Jour 15: Cordialement, les cambrioleurs Pères Noël

Mot de l'organisatrice: Bonsoir, voici le second OS de MadBloodd, n'oubliez pas de mentionner l'auteur lorsque vous commentez ;-)

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Maddison Nott détestait les fêtes de fin d'année. Cela rimait pour elle avec bons sentiments, diners de dinde aux marrons et rires chaleureux sous des guirlandes lumineuses. Des éléments qui pouvaient certainement la rendre malade si elle les voyait trop longtemps. Et l'atmosphère de Londres et du Ministère de la Magie n'étaient certainement pas là pour la faire changer d'avis sur les fêtes.

Les rues de la capitale britannique étaient décorées de guirlandes lumineuses, on entendait des chœurs d'enfants chanter et des moldus déguisés en Père Noël distribuaient des tracts devant les supermarchés. Du côté sorcier, les couloirs du Ministère étaient remplis de bougies flottantes changeant de couleurs et même les ascenseurs étaient ornés de rouge et or. C'était presque à vomir.

Maddison regardait ses collègues discuter des fêtes de fin d'année avec enthousiasme et éprouvait à la place un profond sentiment de pitié. Pauvres personnes soumises à une société consumériste et qui tombaient chaque année dans le piège des grands repas et des cadeaux de Noël pour les enfants...

Maddison Nott était une ancienne Poufsouffle. Elle n'aurait jamais, au grand jamais dû finir dans cette maison mais le Choixpeau en avait décidé autrement. Au début, Maddison avait voulu faire avaler ses propres bords élimés au chapeau magique. Tous les membres de sa famille étaient des fiers membres de la maison Serpentard depuis des générations. Mais elle avait fini pas apprécier sa maison, ses habitudes et sa gentillesse. C'est pour cela qu'elle aurait dû adorer Noël, comme toutes les autres personnes de sa maison. Les fêtes étaient un moment de joie, de sourires et surtout de grands repas dans la maison jaune et noire de Poudlard. Maddison ne se souvenait même plus le nombre de fois où des gens de sa maison étaient partis piller les cuisines toutes proches de leur salle commune pour manger un autre pilon de volaille en sauce ou boire des soupes de potiron après le repas.

Mais les gens de la maison Poufsouffle finissaient immanquablement par partir pour les vacances et la salle commune redevenait comme elle était sans ses élèves : froide et déserte. Même pour les personnes restées à Poudlard pour les vacances, il y avait toujours le moment magique de l'arrivée des cadeaux par les chouettes dans la Grande Salle ou dans la salle commune le matin de Noel.

Maddison se réveillait toujours dans un lit froid avec aucun paquet qui l'attendait au bas d'un sapin. Ce n'était pas dans ses habitudes tout simplement. Elle avait passé toute sa scolarité à Poudlard en étant complétement indifférente aux fêtes de fin d'année. Maintenant qu'elle était une jeune femme indépendante et dans son propre appartement, ce n'était sûrement pas elle qui allait organiser quoi que soit.

Maddison remit une mèche de cheveux bruns derrière son oreille et fit glisser sa boucle d'oreille pendante entre ses doigts. Une bougie clignotante rouge et verte flottait vers le plafond et un petit sapin trônait fièrement dans un coin. Un silence religieux planait dans la pièce et la brune frappait son bureau de ses ongles pour créer un autre son. Tic tac, tic tac.

Le bureau devant elle était rangé au cordeau, comme d'habitude, et Maddison eut un rictus de dédain. Elle observa l'agrafeuse – qu'elle savait parfaitement perpendiculaire au bord de la table, elle avait essayé avec une équerre une fois – et les multiples dossiers empilés par ordre croissant de dates et de couleurs sur un des côtés du bureau. Pas un papier ne dépassait, pas une feuille volante ne sortait d'un dossier. Alors que son bureau était dans un désordre joyeux, celui de son voisin d'en face était terne et ne reflétait aucune fantaisie de son propriétaire. Enfin comme si un tortionnaire psychopathe pouvait avoir de la fantaisie...

La brune tourna la tête en direction de l'horloge. Maddison n'était pas ce qu'on pouvait appeler une personne attentive. Cela faisait presque une demi-heure qu'elle regardait avec attention la grande aiguille de l'horloge devant elle et celle-ci n'était pas décidée à avancer plus vite. En même temps, on ne pouvait pas reprocher à Maddison Nott de ne pas être attentive. On était un soir de décembre, à 18h37 et 45 secondes, 46 secondes, 47 secondes... et tous les couloirs du Ministère étaient déserts. Tous les employés étaient rentrés chez eux pour profiter de leur famille et d'un salon chaud et chaleureux pour contrer la fraicheur de cette sombre soirée hivernale et Maddison ne pouvait pas vraiment leur en vouloir.

Qui voudrait faire une permanence ou des heures supp' alors que chacun savait que le Ministère était vide et que rien d'intéressant ne surviendrait avant l'aube ? Mais Maddison Nott n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler une rebelle non plus. Quand elle avait signé le contrat de travail pour le poste d'Auror, elle savait que cela impliquerait forcément des heures de travail supplémentaires et des horaires particuliers. Après tout, les forces de l'ordre magiques n'avaient pas vraiment d'horaires quand il fallait défendre les sorciers et les moldus des attaques disons...étranges du monde magique.

Maddison passa une main dans ses cheveux bruns en fixant l'aiguille de l'horloge qui n'avait pas bougé et en ressortit une poignée de paillettes. Elle grimaça en voulant se débarrasser des paillettes et secoua sa main. Il y a une semaine de cela, ils avaient été attaqués par un sorcier fou qui lançait des sortilèges de Pailletix devant Buckingham Palace. Malgré les nombreux shampoings, les paillettes ne voulaient pas partir. A son plus grand désespoir.

La soirée aurait pu finir comme ça. A s'ennuyer devant une horloge en attendant de pouvoir rentrer chez elle. Mais il avait fallu qu'il se pointe et s'assoit à son bureau.

Il portait une chemise blanche sous un gilet bleu. Sa mâchoire aurait sûrement pu couper du papier et faisait se pâmer tous les employés un peu trop sensibles. Et Maddison ne voulait même pas parler de sa carrure à la fois musclée et fine qui était le sujet de fantasmes de beaucoup de ses collègues. Il prit en main un dossier et le feuilleta rapidement en finissant par s'arrêter sur une page pour la lire. Ses yeux gris balayaient la page avec attention, ses sourcils froncés délicatement. Il passa la main dans ses cheveux blonds comme s'il ne savait pas déjà que toutes les personnes du bureau craquaient pour lui. Et quand on disait toutes les personnes, Maddison voulait dire toutes. Elle avait même vu une centaure rougir en se faisant arrêter pour trafic de plantes magiques illégales. Ce qui était un comble pour une centaure.

Il finit par s'asseoir à son bureau, sirotant une tasse de thé et ouvrit son ordinateur pour taper son rapport. Maddison jeta un regard à l'horloge et soupira une énième fois. 18h39. Elle se demandait parfois si quelqu'un ne s'amusait pas avec un Retourneur de Temps pour faire paraitre les dernières minutes interminables.

Elle pinça les lèvres et releva le regard. En face d'elle, il la regardait, les lèvres aussi pincées. Elle se tourna sur la droite pour attraper un dossier. Il fit de même. Elle se gratta l'oreille pour remettre sa boucle d'oreilles. Il fit de même. Maddison grogna en se penchant sur un dossier.

Elle le détestait de tout son être. Il le faisait exprès pour l'énerver. Et le pire dans tout cela c'était qu'il était couvert par la direction. Sa famille était puissante. Avec une grand-mère comme ancienne Ministre de la Magie, et un père qui portait le nom des Malfoy il n'avait aucun soucis à se faire.

- Pose ce dossier, chérie, on sait tous les deux que tu ne le lis pas vraiment.

Maddison releva les yeux et fusilla son voisin d'en face du regard. Elle haïssait ce surnom. Et il le savait, en abusant quotidiennement à la moindre occasion.

- Je t'en pose des questions à toi ?

- Techniquement, tu viens de m'en poser une.

Le grognement de Maddison ne passa pas inaperçu aux oreilles du blond et elle crut voir un petit sourire orner ses lèvres charnues. Maddison avait l'intime conviction qu'il aimait la faire souffrir. Psychopathe.

- Tu ne devais pas rendre le rapport de l'attaque moldue de la semaine dernière ce soir ? Demanda-t-il en haussant lentement un sourcil.

- Demain, répondit Maddison tranquillement, j'ai déjà fini de toute manière. Il suffit juste de mettre en page.

- Pourquoi tu ne le finis pas pour ce soir alors ? Tu pourrais être libre pour demain.

Maddison serra la mâchoire et ancra ses yeux dans ceux de son voisin. Elle ne détourna pas le regard quand il l'imita et qu'ils se mirent à se regarder sans rien dire. Elle ne ferrait pas le plaisir à Adrian Malfoy-Weasley de détourner le regard.

Même si ses yeux gris étaient très attrayants.

Même si tout son être était synonyme de perfection depuis leur cinquième année à Poudlard.

Même si dans un moment de faiblesse, elle avait osé lui sourire au détour d'un couloir après qu'ils avaient passé la nuit à s'embrasser dans la tour d'astronomie, un soir de Noël.

Même si cette nuit hantait encore ses pensées quand elle se couchait seule dans ses draps.

A la place, Maddison Nott eut un rictus méchant et ce fut Adrian qui détourna le regard en premier. La brune se sentit étrangement satisfaite quand elle vit la gêne apparente d'Adrian.

Elle jeta un dernier regard à l'horloge et vérifia l'heure. 18h45. Maddison décida que c'était le bon moment pour commencer à fermer son ordinateur portable et à ranger ses affaires. D'un tour de baguette, elle fit plier ses papiers qui se rangèrent dans une pochette et ouvrit un tiroir de son bureau pour les glisser dedans. Adrian la regarda faire, les bras croisés sur sa poitrine. La brune l'ignora du mieux qu'elle put et s'assit sur son siège. Elle finit par sortir un rouge à lèvres de sa poche de manteau de même qu'un petit miroir pour se mettre à l'appliquer.

En levant le regard de son miroir et de ses lèvres rouges, Maddison se rendit compte qu'Adrian la regardait, la bouche légèrement ouverte. Elle allait répliquer vertement quand une main s'abattit sur son bureau, la faisant relever les yeux par réflexe.

- Nott et Malfoy-Weasley dans mon bureau. Immédiatement.

Maddison n'eut même pas le temps de répliquer que ce n'était généralement pas une façon de parler à ses employés que son chef était déjà retourné dans son bureau.

Elle lança un regard à son voisin qui se leva lentement et ils se rendirent dans le bureau de leur chef. Jonathan Samson n'était pas ce qu'on pourrait appeler un bon chef. Le soixantenaire ne servait réellement qu'à donner des ordres et à attendre qu'ils se fassent. Maddison était contente qu'il parte à la fin de l'année pour rejoindre sa femme et leurs enfants aux Etats-Unis. Oh bien sûr, elle ferrait semblant d'être triste comme tout le bureau des Aurors à son pot de départ mais personne ne le regretterait, c'était certain.

Jonathan Samson tourna sur sa chaise de bureau et les regarda avec attention. Le chef du bureau des Aurors portait constamment le même costume gris à rayures blanches qui semblait sortir tout droit d'une vitrine d'Harrods. Samson n'était pas le genre à se déplacer sur le terrain et ses habits impeccablement repassés en permanence mettaient Maddison sur les nerfs. C'était le genre d'employé du Ministère qui savait se faire des amis dans les hautes sphères du pouvoir. Le genre que Maddison ne pouvait pas voir en peinture. Jonathan Samson avait posé ses pieds sur son bureau et avait croisé ses mains sur sa poitrine, entrelaçant ses doigts entre eux, les regardant.

- J'ai une mission pour vous, commença-t-il en se mettant à les fixer. Les rapports de la police moldue ont démontré qu'une attaque avait eu lieu ce soir dans une banque dans les environs de Charing Cross. Les témoins parlent de trois Pères Noël volant sur des balais et lançant des éclairs à l'aide de bâtons de bois. Une équipe d'Oubliator fait déjà le travail sur les moldus mais je veux que vous alliez voir ce qu'il se passe réellement.

Maddison et Adrian se jetèrent un regard étonné. La brune fut la première à réagir.

- C'est une blague j'espère ?

Jonathan Samson n'eut pas l'air ravie de la voir parler en premier puisqu'un rictus mécontent se peignit sur ses lèvres.

- Je ne crois pas non. Vous allez être de garde toute la nuit pour coincer le « gang des Pères Noël » comme ils s'appellent eux-mêmes. C'est une mission facile. Nous avons déjà retrouvé l'entrepôt où ils sont cachés. Votre boulot est seulement de les observer en cachette pour voir ce qu'ils mijotent et déterminer si c'est une menace sérieuse ou non. Essayez de ne pas créer de grandes batailles en plein milieu de Londres et des shoppings de Noël ça m'arrangerait.

Au moment où leur chef leur demandait de rester de garde cette nuit, Adrian ouvrit la bouche pour répliquer, les sourcils froncés.

- Je ne peux pas être de garde cette nuit, chef. J'ai déjà quelque chose de prévu.

Jonathan eut un petit sourire en regardant Adrian et enleva ses pieds de son bureau.

- Je suis ravi pour vous, Malfoy. Mais ce n'est pas mon problème.

Maddison eut la mauvaise idée de ricaner. Mais en même temps, c'était drôle de voir que parfois Adrian Malfoy-Weasley ne pouvait pas avoir tout ce qu'il voulait. Le blond lui jeta un regard noir et répliqua vertement.

- Je suis sûr que pour toi c'est facile. Tu n'as personne à qui parler de toute façon.

Le sourire ironique de Maddison retomba et elle eut rapidement l'envie de lui coller son poing dans la figure. Elle allait ouvrir la bouche pour répliquer quand leur chef claqua ses mains sur la table pour les faire taire.

- C'est un ordre. Et vous êtes partenaires. Donc vous allez faire cette mission, y passez la nuit et revenir faire votre rapport demain à la première heure au bureau. Ce n'est pas une mission très difficile. Vous devriez vous en sortir.

Maddison leva les yeux au ciel et enfonça ses mains dans ses poches en faisant son chemin vers la sortie du bureau de leur chef. Elle n'eut pas le temps de franchir la porte qu'un appel la fit se retourner.

- Nott, attendez. Je dois vous parler.

Maddison s'arrêta et laissa passer Adrian devant elle. Le blond lui lança un dernier regard avant de fermer la porte du bureau derrière lui.

- Qu'est-ce que je peux faire pour vous, chef ?

La voix de Maddison était assurée mais comportait suffisamment d'ironie pour masquer sa nervosité. Le visage de Jonathan Samson était impénétrable. Les mains croisées sous son menton, il avait plissé la bouche en une petite moue entendue, comme s'il savait quelque chose que Maddison ne savait pas. Cela la mit encore plus mal à l'aise et elle se retint de se mordre la lèvre pour ne pas étaler son rouge à lèvres.

- Vous savez tout ce que j'ai fait pour vous, Nott, n'est-ce-pas ?

Maddison avala sa salive sans hocher la tête, attendant que Samson continue son discours.

- Vous savez que depuis les événements dans lesquels est impliqué votre père, votre poste est sur la sellette. Vous savez aussi que je vous ai mis avec Adrian pour redorer votre image, n'est-ce pas ?

La brune hocha la tête poliment, bouillant de l'intérieur. Elle avait fait ses preuves à de multiples reprises mais il avait fallu que son propre père gâche tout comme d'habitude. Et ça lui retombait dessus. Encore une fois.

- Vos relations avec monsieur Malfoy-Weasley ne sont peut-être pas excellentes mais cela vous regarde. Vous êtes les meilleurs éléments du bureau des Aurors. Vous pourriez faire de grandes choses, si seulement vous vous entendiez mieux. Considérez cette mission comme un bon état de service, mademoiselle Nott. Un point positif à ajouter à votre dossier. Malgré votre antipathie évidente pour votre collègue.

Maddison hocha la tête, un faux sourire plaqué sur les lèvres. Elle se détourna du bureau de son chef et ouvrait la porte quand Samson la héla à nouveau.

- Et, Nott ? N'oubliez pas que monsieur Malfoy-Weasley peut devenir votre supérieur. J'entretiendrais de bons rapports avec lui si j'étais vous.

- Oui, chef. Bien sûr.

Ce fut tout ce que put dire Maddison avant de claquer rudement la porte du bureau de Samson. Quand elle se retourna, elle croisa le regard gris d'Adrian qui la regardait attentivement.

- Prête à aller chasser des Pères Noël ?

Maddison grogna en attrapant sa baguette sur la table, son long manteau vert sapin suspendu à un porte-manteau et son écharpe en laine blanche. Quand elle quitta son bureau au Ministère, elle jeta un dernier coup d'œil à l'horloge. Il était 18h54. Elle était sortie du bureau en avance finalement.

{❆❆❆}

Ce n'était pas la première fois qu'Adrian se déplaçait pour faire une planque. Ce n'était pas la première fois non plus qu'il faisait une planque avec Maddison Nott. Mais c'était la première fois qu'ils n'étaient que tous les deux, à attendre dans le froid au-dessus d'un hangar de la gare de Charing Cross. Les trains passaient au-dessous d'eux pendant qu'ils étaient assis sur une margelle en hauteur, observant à travers une fenêtre sale une petite salle éclairée faiblement par trois lueurs de baguettes. Un des Pères Noël s'était endormi sur une couchette. Les deux autres étaient plutôt calmes, l'un lisant un livre et l'autre mangeant une sorte de ragout dans un coin.

Adrian aurait dû être content. Ce n'était pas une mission difficile. Pourtant, il avait vraiment froid et n'arrêtait pas de grelotter dans son fin veston de laine. Un cadeau de sa mère, Rose Weasley, pour son anniversaire. Il aurait peut-être dû se sentir gêné que sa mère lui offre encore des vêtements à son âge mais aimait trop sa mère pour dire quoique soit.

- Arrête.

La voix de Maddison Nott perça le silence qui s'était installé entre eux depuis le début de la planque. Adrian la regarda d'un air interrogateur et elle plaça sa main manucurée sur son genou pour arrêter son tremblement.

Le regard froid de Maddison ne changea pas quand Adrian recommença quelques secondes plus tard à trembler de froid. A la place, elle soupira fortement et se tourna vers lui.

- Question : comment tu as pu oublier une veste alors que nous avions prévu une planque pendant toute la nuit ?

Adrian ouvrit et ferma la bouche. La vérité était qu'il avait oublié son manteau dans son bureau, trop occupé à espionner ce que Samson pouvait bien dire à sa partenaire. Quand elle était sortie du bureau, il n'avait trouvé à dire qu'une blague pour masquer le fait qu'il les avait espionnés.

Car Adrian était persuadé d'une chose : il ne savait pas mentir. Il était un tel livre transparent qu'il se demandait encore comme Maddison Nott n'avait pas remarqué qu'il craquait pour elle depuis leur cinquième année. Ils avaient fait leur études à Poudlard, elle à Poufsouffle, lui à Serpentard. Ils ne s'étaient jamais parlé jusqu'à ce qu'un soir de Noël, elle débarque dans la tour d'astronomie pour pleurer. Il était là, pensant à sa famille et au fait qu'il ne pouvait pas les rejoindre – une sombre histoire de rhume qui avait contaminé toute la famille et avait mis tout le monde au lit – mais surtout pour se changer les idées de cette pression constante qui était d'être le petit chouchou de toute l'école.

Adrian avait mal vécu d'être constamment le centre de l'attention. Dès sa première année, il avait été entrainé dans un groupe de personnes qui voulaient être amis avec lui uniquement car il était le fils de Scorpius Malfoy et de Rose Weasley-Granger. Être le petit-fils de la Ministre de la Magie, Hermione Granger, avait ses avantages mais surtout ses inconvénients. D'abord avec le fait que les professeurs de Poudlard le traitaient avec une petite différence par rapport à ses autres camarades. Adrian n'avait jamais compris pourquoi car sa grand-mère aurait été la première à le tirer par les oreilles s'il avait eu la moindre mauvaise note. Et il ne voulait même pas parler de sa mère Rose ou de son père Scorpius pour qui la réussite scolaire était essentielle. Ensuite, parce que Adrian avait aussi le désavantage d'être fils unique ce qui ne facilitait pas son intégration ni la moindre incartade auprès de ses parents. Heureusement qu'il avait ses cousins et le meilleur ami de son père, Albus Potter, accompagné de son mari.

C'était pour cela que l'arrivée de Maddison Nott dans la vie d'Adrian avait été bénéfique. Même si cela n'avait duré qu'une nuit, pouvoir discuter avec la brune lui avait semblé...naturel. Il ne tentait d'impressionner personne en lui parlant. Et ils avaient discuté. Discuté et discuté. Puis la main de Maddison avait tenu la sienne. Et il avait passé sa main dans ses cheveux. Et sa main avait voyagé vers sa mâchoire. Ils s'étaient regardés, le cœur battant, le ventre remplis de papillons. Et ils s'étaient embrassés. Cela avait duré des heures, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus d'air, jusqu'à ce qu'il soit trop douloureux de se séparer, jusqu'à ce qu'il soit trop douloureux de détourner le regard l'un de l'autre.

Et tout c'était arrêté au petit matin.

- Granger, je te parle.

La voix de Maddison sortit Adrian de ses pensées. Elle le regardait avec intérêt, un sourcil levé en attente de sa réponse. Elle avait pincé ses lèvres rouges, peinte de ce même rouge à lèvre qu'il la voyait appliquer tous les matins et après chaque pause déjeuner sur ses lèvres. Ce rouge foncé qu'il trouvait si attirant que s'en était parfois difficile de détourner le regard. Maddison Nott tout entière l'intoxiquait. Et elle le détestait.

Il se racla la gorge.

- Arrête de m'appeler Granger. Je te l'ai déjà dit.

Maddison eut un gloussement ironique.

- Pourquoi ça ? Parce que mamie ne peut plus te protéger maintenant qu'elle est partie à la retraite ? Ou peut-être parce que tu vas devenir chef du bureau des Aurors et que tu veux conserver l'illusion d'y être arrivé tout seul ? Sache une chose, je n'oublierais jamais qui tu es Adrian Granger.

La voix de Maddison traina sur le dernier mot et Adrian sentit son sang bouillir dans ses veines. Mais à la place, il contre-attaqua. Car c'était la seule manière de communiquer avec Maddison.

- Arrête de te faire des films, chérie. Je sais que tu tiens à moi. Ou alors devrais-je dire que tu es obsédée par moi ?

Adrian vit au sourire figé de Maddison qu'il avait touché un point sensible. Pour une fois, Maddison ne répliqua pas. La brune détourna le regard, ses yeux figés sur la vitre devant eux qui permettait de voir l'intérieur du hangar. Les trois Pères Noël n'avaient pas bougé. Le premier dormait toujours, le deuxième lisait toujours un livre et le troisième s'était allongé sur une couchette, la lumière de sa baguette éclairant toujours son visage.

- Tu te fais des films, Adrian. De toute manière, tu intéresses suffisamment de gens comme ça. Je ne suis pas une de tes groupies qui hurlent à chacun de tes pas. Garde ça pour ta fiancée.

Les yeux de Maddison revinrent sur le visage du blond quand elle l'entendit soupirer lourdement. Il vit à l'éclat brillant dans ses yeux que la brune était amusée.

- Oh oh ? Des problèmes au paradis ? Tu ne t'entends plus avec miss Perfection ?

Maddison se mit à se gratter la joue avec amusement, faisant une petite moue avec ses lèvres. Elle semblait ravie qu'Adrian soit malheureux en amour ce qui correspondait somme toute bien avec sa personnalité. Maddison Nott n'était heureuse que quand Adrian Malfoy-Weasley était malheureux. Et le pire c'est qu'Adrian n'arrivait même pas à la haïr pour ça.

- C'est compliqué...

Adrian fréquentait Audrey Chamberlain depuis deux ans maintenant. Ce n'était pas officielle en réalité et les deux se voyaient le plus souvent pour coucher ensemble sans lendemain. Audrey n'avait même jamais dormi avec Adrian. Pour ce que le blond en savait, Audrey avait sûrement d'autres aventures de toute manière. Si Maddison l'avait vu, c'était uniquement parce qu'Audrey était venue le retrouver au Ministère un soir.

- C'est marrant tu sais, continua Maddison sans lui laisser le temps de poursuivre, je pensais que vous seriez déjà mariés et avec une tripotée de marmots. Peut-être des chats aussi. Un grand manoir. Et autant de sourires et de rires pour rendre malades tous les célibataires de Grande-Bretagne.

- Tu dois en savoir quelque chose.

La voix d'Adrian résonna dans le silence de la nuit. Vers Charing Cross, on entendit un train siffler bruyamment tandis que les roues glissaient sur les rails. Le blond passa une main dans ses cheveux et sourit doucement d'un air mauvais. Il ne laisserait pas Maddison Nott gagner ce débat si facilement.

- Tu sais le célibat. C'est une chose dont tu dois être habituée, non ?

Adrian vit le parfait moment eut Maddison eut envie de le tuer. La brune serra d'abord les poings, ses yeux virant de plus en plus au noir, puis elle se racla la gorge en penchant la tête sur le côté. Ses cheveux se déplacèrent sur un côté de sa tête et son écharpe se détendit très légèrement, ce qui permit à Adrian de voir la peau du cou de Maddison, ainsi que ses clavicules. Il inspira brutalement de l'air pour se détendre et attrapa sa baguette pour s'envelopper d'un sortilège chauffant.

Maddison eut un rire qu'elle voulut léger et s'approcha lentement d'Adrian. Quand elle se pencha vers lui, il sentit une boule d'appréhension dans son ventre se mettre à grossir jusqu'à ce que la brune se plante à quelques centimètres de lui. Elle sentait bon. Un mélange d'écorces d'orange et de cannelle. Cette odeur typique des fêtes de fin d'année qui retournait les ventres et enveloppait les maisons chaleureuses. Adrian sentit sa pomme d'Adam descendre et remonter dans sa gorge. Et il jura voir les yeux de Maddison suivre le mouvement avant de se fixer dans les siens.

- Pourquoi ma vie romantique t'intéresse tellement ? Chuchota-t-elle lentement en ne quittant pas Adrian des yeux.

Le blond mit un petit moment à répondre. Un petit moment où il dut rassembler toutes ses pensées pour les rattacher en une phrase cohérente.

- Tu t'intéresses à la mienne. Cela me semble juste.

Maddison plissa ses yeux verts et les détourna de ceux d'Adrian.

- C'est privé.

- S'il n'y a rien dans ta vie, tu n'as rien à cacher, répliqua ironiquement Adrian, uniquement pour la titiller.

Maddison se retourna rapidement, ses petites boucles d'oreilles dorés cliquetant dans le mouvement. Elle s'écarta d'Adrian pour mettre les mains dans ses poches et saisir sa baguette.

- J'ai une vie sentimentale palpitante si tu veux tout savoir.

- Palpitante, vraiment ? Tu devrais plutôt utiliser les adjectifs d'« inexistante », de « vide » ou d'« ennuyante ». Je pense qu'ils seraient plus adaptés à ta situation.

- Oh c'est vrai que ta vie sentimentale « compliquée » doit être bien mieux que la mienne, répliqua vertement Maddison.

Adrian sourit un peu en entendant la réplique de Maddison. La brune se mit à lancer des sorts de détection sur le toit du hangar. Bientôt, une légère brume translucide les enveloppa, garantissant à ce qu'ils soient prévenus si un mouvement avait lieu à l'intérieur du hangar. La brune s'approcha d'Adrian et shoota dans un petit caillou avec sa bottine.

Le blond grimaça en pensant aux paroles de Maddison. Audrey était le synonyme du raffinement et de la majesté. Adrian ne l'avait jamais vu porter autre chose que des escarpins et des robes de grands couturiers. Cependant, ce qui la caractérisait le plus, c'était son côté imbue d'elle-même. Ce n'était pas vraiment la définition de la femme parfaite pour Adrian. Il n'avait encore jamais présenté personne à sa famille et ne leur avait en réalité jamais parlé d'une quelconque relation sérieuse. La seule fois où il avait évoqué ses sentiments avec son cousin, c'était le matin de cette fameuse nuit qu'il avait passé avec Maddison. Ils avaient discuté dans un couloir de Poudlard, juste devant la Grande Salle et Adrian n'avait pas pu s'empêcher de s'exalter sur la brune. Il avait peut-être eu l'air d'un amoureux transis et idiot mais il n'en avait eu rien à faire.

Juste avant qu'elle ne l'ignore royalement tous les jours suivants, laissant son cœur en miettes à ses pieds.

Depuis, Adrian enchainait les histoires sans lendemain. Il avait quitté Poudlard avec d'excellentes notes, avait mis cette nuit dans un coin de sa tête en se jurant de plus jamais y penser et avait continué sa vie. Il avait été admis au bureau des Aurors, il était épanoui, avait une famille formidable, une carrière montante.

Mais quoique qu'il fasse, Maddison Nott revenait hanter ses pensées comme la vision des sorcières moldues jetant des mauvais sorts. Il ne s'attendait pas à la voir revenir dans sa vie et de façon si inattendue.

La brune était arrivée au bureau des Aurors après trois ans sans aucune nouvelle. Quand ils avaient tous quittés Poudlard, Adrian n'avait plus entendu parler de Maddison Nott. Mais la brune était revenue à l'occasion d'un procès important entre le MACUSA américain et le Ministère de la Magie britannique. Elle était témoin dans une histoire de résurgence de magie noire aux Etats-Unis dans lesquels auraient été impliqués des amis de son père. Alfred Nott n'était pas tout blanc dans l'histoire et Maddison avait payé les pots cassés au prix de sa réputation de sorcière. Cela avait fait un choc à Adrian de la revoir. Elle s'était coupé les cheveux, avait l'air plus intense, plus affirmée aussi. Elle avait bien changé en trois ans.

Quatre mois plus tard, la brune avait débarqué au bureau des Aurors britanniques et Samson lui avait assigné Adrian comme coéquipier.

Et le jeu de l'hostilité avait commencé.

Maddison regarda Adrian en penchant légèrement la tête comme si elle attendait une réponse. A vrai dire, Adrian n'avait plus aucune idée du sujet de leur conversation et il évita le regard intense de Maddison. La brune détourna la tête en soupirant.

Adrian ne put détacher ses yeux de la brune quand un voile blanc se mit lentement à atterrir dans ses cheveux. Maddison leva les yeux vers le ciel, observant de délicats flocons se mettre à tomber sur Londres. Ses yeux revinrent vers ceux d'Adrian et les deux Aurors se mirent à se scruter avec insistance. Les lèvres de Maddison s'ouvrirent légèrement et Adrian se passa la langue sur ses lèvres soudainement très sèches.

Ce fut le froncement des sourcils de Maddison qui le déconcentra. Ou peut-être tout son être en entier. Ou peut-être l'envie soudaine qu'il eut d'embrasser la brune.

Mais quand Adrian fit un pas en avant pour s'avancer vers Maddison, cela lui sauva la vie.

D'un seul coup, toutes les alarmes des sorts de Maddison se mirent à sonner et des éclairs de couleurs à s'illuminer de tous les côtés. Adrian fut projeté sur le côté par un sort violet. Il sentit sa tête brutalement heurter le sol et perdit connaissance.

{❆❆❆}

Maddison Nott n'était pas une experte en sortilège de défense. Sa spécialité c'étaient les attaques surprises et l'utilisation de matériaux physiques pour attaquer son adversaire. Il en fallait beaucoup pour la mettre hors de combat et la surprendre.

Mais les trois Pères Noël avaient réussi. Et cela la mettait hors d'elle.

Parce qu'elle s'était encore une fois laissé avoir par les beaux yeux gris d'Adrian Malfoy-Weasley. Comme il y a cinq ans dans la tour d'astronomie.

Elle repoussa une énième attaque d'un des Pères Noël en attrapant Adrian par le col de sa veste et s'abrita derrière une des cheminées du hangar. Un éclat de brique lui atterrit sur le haut de la pommette et elle retint un gémissement de douleur.

En relevant la tête, la brune aperçut deux baguettes cachées derrière des cheminées. Une seconde plus tard, un sortilège vert passait juste au-dessus de sa tête, brûlant ses cheveux. Les éclairs des sortilèges fusaient de tous les côtés et Maddison eut soudain la peur panique de se faire prendre à revers. Elle ne voyait pas le troisième assaillant et avec un coéquipier inconscient, elle ne pourrait pas faire grand-chose.

Elle tira Adrian par le col de sa veste contre un coin de mur et érigea rapidement une barrière de protection ainsi qu'un sortilège de confusion pour leurs assaillants. Les sortilèges semblèrent s'arrêter pendant quelques minutes. Maddison ne crut pas sa chance quand elle vit les baguettes disparaitre de derrière les murs. Leurs assaillants devaient se dire que les Aurors étaient en infériorité numérique et qu'ils étaient acculés, ce qui était cruellement vrai.

Elle se tourna vers Adrian et observa le sang qui coulait de sa tête. Sa main se porta toute seule vers sa tête et essuya le sang qui tachait ses cheveux blonds. La première pensée de Maddison fut qu'elle ne voulait pas voir Adrian blessé. Elle le détestait du plus profond de son être mais elle ne voulait pas le voir blessé. Conscience professionnelle oblige. Elle ne pouvait pas transplaner non plus avec Adrian inconscient. D'autant plus que Samson et tout le bureau des Aurors la détesteraient encore plus si elle laissait le grand et intelligent Adrian Malfoy-Weasley mourir.

Elle grogna un peu en sentant la blessure à sa pommette et passa sa baguette sur la tête d'Adrian. La plaie se referma un peu et Maddison attrapa la tête du blond pour la mettre sur ses genoux. En quelques secondes, elle mit en place des sorts d'invisibilité autour d'eux pour les cacher du mieux qu'elle pouvait. Quand elle eut finit, elle se mit à scruter le visage d'Adrian pour essayer de trouver le moindre petit indice de réveil de sa part.

Le blond semblait serein, les lèvres écartées en une moue crispée par la douleur. Maddison soupira. Cette mission était un désastre. Quand elle pensa qu'elle aurait pu être au fond de son lit au lieu de courir les toits de Londres à la recherche de trois stupides Pères Noël, elle sentit le découragement la saisir. Elle avait froid et elle allait peut-être mourir, tuée par des cambrioleurs zélés déguisés en Pères Noël. Elle ne voulait certainement pas voir ça sur son épitaphe.

Maddison finit par se ressaisir en entendant des bruits de voix juste au-dessus d'eux.

- Tu sais si elle est là ?

- Aucune idée. Je crois que j'ai eu le gars.

- Tu penses ou tu es sûr ? Une troisième voix finit par arriver et Maddison retint son souffle en voyant le troisième Père Noël.

- Aucune importance, de toute façon, on peut s'enfuir avec le butin.

- Vous avez reçus des informations du patron ?

- Le Big Boss nous attend sur la Tamise avec un Portoloin dans un quart d'heure. On le prend, on part de ce pays et on devient riche. Les Aurors n'auront pas le temps de nous rattraper.

Maddison leva les yeux au ciel en entendant les voleurs parler. Elle se demandait toujours pourquoi les méchants discutaient de leur plan à haute voix. C'était autant ridicule que débile.

C'est à ce moment-là qu'Adrian eut la brillante idée de se réveiller. Il prit une grande inspiration en écarquillant les yeux et Maddison lui plaqua sa main sur la bouche pour le faire taire. Elle mit un doigt sur sa bouche et attendit que les trois voleurs partent pour faire disparaitre le champ d'invisibilité qui les enveloppait. La tête d'Adrian reposait toujours sur ses genoux et il la regardait, la tête penchée en arrière.

- Alors comme ça, tu m'as sauvé...

La voix du blond était rauque et son corps tremblait un peu, de choc ou de froid, Maddison ne voulait pas le savoir. Elle passa une main rassurante sur son front et enleva quelques mèches qui glissaient dans ses yeux. Elle remarqua à ce moment-là que sa main tremblait aussi et sentit un soupir de soulagement envahir sa poitrine.

- Je suis que je suis beau, chérie, mais au point d'en pleurer...

La boule d'anxiété dans la gorge de Maddison se dissipa immédiatement et elle rigola rapidement.

- Sincèrement, Adrian tu es quelqu'un de tellement...

- Incroyable ? Intelligent ? Diablement sexy ?

Maddison regarda le blond en haussant les sourcils, arrêtant tous ses mouvements pour le regarder. Elle contint le rire qu'elle avait au bout des lèvres et leva les yeux au ciel.

- Prévisible.

Elle se décala rapidement pour permettre à Adrian de se relever et celui-ci se massa la tête pendant que Maddison lançait un éclair dans le ciel. L'éclair se mit à monter dans le ciel et la brune le vit disparaitre en direction du centre-ville.

- J'ai prévenu les autres. Ils vont venir nous aider. Maintenant reste sage et repose-toi.

Adrian regarda Maddison en fronçant les sourcils.

- On ne va pas les rattraper ?

- Il en est hors de question. Tu vas aller à Sainte Mangouste pour vérifier que tout va bien et on verra après.

- On va vraiment les laisser partir ?

Les yeux gris d'Adrian se baissèrent vers Maddison qui était bien plus petite que lui et les deux Aurors se regardèrent en silence. Les lèvres rouges de Maddison se pincèrent et elle détourna le regard. En voyant le visage avenant d'Adrian, elle se rappela ce qu'il lui avait fait des années auparavant et tous ses espoirs de réconciliation avec le blond s'envolèrent comme des flocons de neiges portés par le vent. Elle se détourna, la gorge serrée.

Elle marcha au bord du toit et observa les environs, son manteau vert claquant au vent. Elle regarda si toutes traces de magie avaient disparu ou s'il y avait un moyen pour les Aurors de retrouver les cambrioleurs. Elle soupira quand elle aperçut un chatoiement en contrebas du hangar.

- Techniquement, on pourrait les...

La brune n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Adrian la prenait dans ses bras et transplanait en bas du hangar. Quand Maddison se décolla des bras du blond, elle le sentit chanceler un peu et le rattrapa par le bras de sa veste. Le visage d'Adrian était devenu blême, comme s'il allait vomir d'un instant à l'autre.

- Je te préviens, Granger, si tu vomis sur mes chaussures, je te lance une malédiction jusqu'à la fin de tes jours. Et ça ne sera pas beau à voir.

Adrian lui lança un regard noir et finit par la suivre le long de la Tamise, en longeant les lignes de train jusqu'à arriver à un petit jardin de ville le long du fleuve. La lumière du « Lumos » de Maddison éclaira un panneau annonçant qu'ils entraient dans le « Victoria Embankment Garden ». La jeune femme les fit léviter pendant une fraction de seconde pour passer le portail et jeta un autre regard à Adrian qui avait encore pali.

- Tu devrais te reposer, tu n'es pas en état, commença Maddison en éclairant les environs avec sa baguette pour tenter de localiser les voleurs.

- Et te laisser avoir tous les lauriers de la capture de ces voleurs ? Jamais !

Adrian s'était mis dos à dos avec Maddison de sorte à ce que les deux Aurors puissent regarder dans toutes les directions à la fois sans être surpris par un sort. Le blond glissa sur une plaque de verglas et frissonna dans l'atmosphère glacée du parc. Une fine couche de neige recouvrait maintenant les pelouses du parc et craquait à chacun de leur pas. Maddison sentait la tension dans les épaules d'Adrian à mesure qu'ils avançaient et ne savait pas si elle devait s'en réjouir ou non. D'un côté, savoir le blond tendu était pour elle une source de satisfaction, d'un autre côté, l'obscurité du parc et le silence complet de l'endroit ressemblaient vraiment à une embuscade. Pour se rassurer et pour empêcher ses dents de claquer de froid, Maddison ne put s'empêcher de parler.

- Tu es vraiment insupportable, tu le sais ?

- Pas autant que toi, chuchota à son tour Adrian dans son dos.

Maddison soupira bruyamment en raffermissant la prise sur sa baguette, son regard balayant le paysage de droite à gauche autour d'elle à la recherche des voleurs qu'elle savait être non loin.

- On ne t'a jamais dit que tu avais le profil du type imbu de lui-même et totalement psychopathe ?

- C'est un grand mot que tu utilises là. Et venant de la fille qui manipules les autres à longueur de journée en jetant des regards de tueuses en série, je ne m'en formaliserais pas trop.

Maddison se retourna rapidement pour observer Adrian. Il ancra ses yeux gris dans les siens et les deux se fusillèrent du regard en silence, leurs baguettes toujours levées.

- Je ne manipule personne !

Adrian eut le culot de rire au visage de Maddison. Un rictus apparut sur ses lèvres quand il aperçut l'air perdu de la jeune femme et ses pupilles semblèrent encore plus noires sur son visage blême.

- Petit souvenir de ce que tu as fait en cinquième année ? La tour d'astronomie ?

Maddison avait écarquillé les yeux sous le choc, sa bouche légèrement entrouverte. Adrian soupira lourdement en voyant l'état hébété de la jeune femme et perçut mal son expression de surprise.

- Laisse. Je savais que tu ne t'en souvenais pas de toute façon...

La brune secoua la tête, faisant secouer ses boucles autour de son visage. Elle passa sa main sur son nez qui était devenu rouge de froid et ricana en se ressaisissant.

- Tu penses vraiment que c'est le meilleur moment pour parler de ça ?

- Ah parce que tu penses qu'il y a un bon moment pour parler de ça ?

- Non, je dis juste que...

Maddison n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'un « Expelliarmus » sonore résonnait de l'autre côté du parc. La brune para le sort avec facilité et se positionna dans le dos d'Adrian en tirant des sorts de tous les côtés. Les trois Pères Noël avaient décidés d'attaquer tous en même moment et les deux Aurors se trouvaient donc en infériorité numérique. Mais Maddison Nott et Adrian Malfoy-Weasley n'étaient pas n'importe quels Aurors. C'étaient les meilleurs Aurors du bureau.

Pendant que des sorts étaient échangés en hurlant à travers le parc, feu d'artifice de couleurs et de sons, Maddison sentit Adrian derrière elle reculer et trébucher dans la neige. Elle le rattrapa par la main et sentit les doigts du blond s'entrelacer avec les siens.

- Tu te souviens vraiment de cette nuit-là ? Demanda Adrian criant au-dessus des déflagrations des sorts qui explosaient autour d'eux.

Maddison ressentit la soudaine envie de lui plaquer son poing dans la mâchoire en lui hurlant que ce n'était pas le moment mais elle lança un « Reducto » qui atteignit le manteau d'un des voleurs pour le faire ressembler bientôt à un saucisson, l'empêchant de bouger. Une fois débarrassés d'un des voleurs, Adrian et Maddison se précipitèrent à la suite des deux autres qui voulaient s'enfuir.

Les sorts continuèrent d'éclater dans le parc près de la Tamise. Le vent s'était mis à souffler plus fort et les déflagrations de sortilèges heurtant des statues en ciment résonnaient dans le silence de la nuit. Une ambulance passa en hurlant à côté du parc et Maddison lança un sort empêchant le bruit de la bataille d'ameuter tous les moldus du périmètre. Adrian contra un sort qui passait un peu trop près de Maddison en s'interposant et la brune le remercia d'un regard en contrattaquant. Elle vit à la mâchoire serrée d'Adrian qu'il était nerveux et elle ne put s'empêcher un rire ironique de franchir ses lèvres pendant qu'elle lançait un autre sort violemment.

- Tu ne vas pas me dire que ça a vraiment changé ta vie non plus !

Adrian ne sembla pas comprendre ce que la sorcière voulait dire et il para un sort en transplanant juste derrière leurs assaillants, tenant la brune fermement par la main. Le blond lança un sortilège de désarmement et la baguette d'un des voleurs lui atterrit dans la main.

Le dernier voleur, en se sentant acculé, tendit sa baguette fermement devant lui, un air mauvais sur le visage. Maddison se campa fermement sur ses jambes et arbora son plus beau sourire ironique.

- Bureau des Aurors, bonjour ! Posez votre baguette sur le sol et mettez vos mains en évidences !

Le voleur ne sembla pas l'entendre de cette oreille puisqu'il lança un sort en murmurant. Bientôt un nuage de neige fouetta le visage des deux Aurors et Adrian créa un bouclier autour d'eux. Pendant une seconde, le vent de la neige et les bruits environnants furent coupés par le sortilège et les deux sorciers purent se regarder.

Adrian se pencha pour regarder la brune dans les yeux. Il y lut une fêlure qu'il n'avait jamais vu dans son regard. Et étrangement, pour la première fois depuis des années et des mois, il mit son ego de côté et se décida à parler avec Maddison Nott. Même si elle était terrifiante comme ça, avec son rouge à lèvres, ses yeux de tueuses en série et sa capacité magique hors du commun.

- Je n'arrête pas de penser à toi depuis notre cinquième année, Nott. Depuis la nuit qu'on a passée ensemble... Je ne comprends pas ce que j'ai pu te faire pour que tu me détestes autant...

Le visage de Maddison sembla se défaire entièrement et la brune écarquilla légèrement les lèvres, encore choquée par ce que le blond venait de lui dire.

Le vent s'arrêta de souffler brutalement et le sortilège de protection se désintégra, laissant les deux Aurors seuls dans un parc le long de la Tamise. A une vingtaine de mètres d'eux, une chaussette de Noël posée sur le sol se mit à vrombir et disparut dans un pop sonore, laissant derrière elle un sac de billets de banque agités doucement par le vent froid de l'hiver.

{❆❆❆}

Le retour au Ministère de la Magie ne fut pas des plus agréable. Le sort de secours de Maddison avait fait rameuter tous les Aurors du bureau qui étaient bien confortablement installés chez eux avec leur famille. Et on pouvait dire qu'ils n'avaient pas été spécialement ravis de voir que l'attaque était déjà finie, laissant deux voleurs, un autre en fuite, un sac de billets de banque et deux Aurors, dont un avait une commotion cérébrale suite à une banale chute. Même l'infirmière de Sainte Mangouste avait été désappointée quand Adrian lui avait montré sa plaie au crane. Elle qui était habituée à voir les effets de sorts improbables chez les Aurors devait être fortement déçue par quelques points de sutures.

Maddison n'avait même pas accompagné Adrian à Sainte Mangouste, rentrant avec Samson au Ministère pour faire son rapport. Le blond n'avait rien dit mais il n'arrivait pas à s'enlever de la tête que Maddison et lui n'auraient pas dû laisser échapper le dernier voleur. Un simple sortilège de vent. C'était ça qui avait déclenché la neige et les avait empêché d'agir. Cela le mettait en rage. Parce qu'encore une fois Maddison Nott le mettait dans tous ses états, quitte à compromettre une de leur mission. Et c'était inacceptable pour lui.

Adrian avait décidé de rentrer faire son rapport à son chef dès son retour de Sainte Mangouste. A peine sortie de l'hopital, il transplana directement vers la cabine téléphonique qui servait à descendre au Ministère. En arrivant dans son bureau, il entendit la petite voix rageuse de Maddison à travers la vitre du bureau de Jonathan Samson et regarda la brune assise en se mordant la lèvre. Il la voyait de profil, ses lèvres rouges bougeant rapidement, accompagnées d'un froncement de ses sourcils. Jonathan Samson ne semblait pas très content au vu de la ride qui barrait son front mais il laissait la brune parler, les bras croisés sur sa poitrine. Finalement, Adrian le vit soupirer bruyamment et lever le regard vers le blond à travers la vitre. Quand Samson vit le blond à son bureau, il lui fit le geste de venir le voir à son tour.

L'Auror soupira en se levant de son bureau. Il se sentait crasseux et fatigué et n'avait aucune envie de se disputer avec Maddison devant leur chef une nouvelle fois. Il finit par obtempérer, passant devant le petit sapin de Noël près de son bureau. Il avait toujours aimé ce sapin, pensant que cela égayait les cœurs de tout le monde dans le bureau. Maintenant, les aiguilles déjà pendantes de l'arbre reflétaient sa mauvaise humeur.

Adrian toqua poliment au bureau de Jonathan Samson et s'assit près de la brune qui baissa la tête pour éviter son regard. Leur chef jeta un coup d'œil à sa montre rapidement et haussa un sourcil.

- Il est six heures du matin. Il vous a fallu seulement une nuit pour ramener deux équipes d'Oubliator pour oublieter tous les témoins de la bataille du parc, réparer toutes les statues historiques cassées par votre zèle et ramener l'argent à la banque moldue. Je dois vous dire que ce n'est pas brillant.

Adrian baissa les yeux sur ses mains en sentant la colère à peine voilée de leur chef. Jonathan Samson continua, enlevant une peluche invisible sur son costume hors de prix.

- Cependant, vous avez arrêté des cambrioleurs de banque, avez retrouvé l'argent volé et Maddison a pu retrouver le dernier voleur et le chef du gang.

Le blond releva la tête rapidement et pu voir l'air fatigué de la brune. Elle avait dû courir toute la nuit avec une autre équipe d'Aurors pendant qu'il se faisait soigner à l'hopital. Il hocha simplement la tête dans sa direction, ne pouvant pas prononcer un simple « merci » en direction de la brune. C'eut été vouloir se faire arracher la langue par la sorcière et Adrian en avait encore besoin.

- Ce qui revient donc à une observation simple : vous êtes complétement incapables d'agir ensemble en tant que partenaires. C'est pour ça que j'ai décidé de vous changer d'équipe. Maddison est d'accord avec mon propos. Vous pouvez encore réfléchir et me donnez votre avis définitif plus tard. Maintenant, allez vous reposer tous les deux, vous l'avez bien mérité.

Maddison se leva lentement, n'accordant qu'un rapide coup d'œil à Adrian avant de quitter le bureau. Le blond lui, était trop en colère pour ne serait-ce que remercier son chef. Il suivit la brune qui marchait d'un pas véloce en direction d'un couloir du Ministère. Il l'attrapa par la main pour la retenir et la brune se retourna en le fusillant du regard.

- Quoi encore ?

- Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que tu me détestes autant ? Cria Adrian, son esprit en ébullition par la fatigue de la nuit.

Il revoyait encore l'expression surprise de Maddison pendant que la bulle de protection les environnait. Son expression de surprise comme si elle ne comprenait pas tout et était aussi surprise que lui qu'il puisse encore penser à cette nuit-là. La brune secoua la tête et détacha sa main de celle d'Adrian.

- Pourquoi je te déteste ? Tu poses vraiment la question ? Peut-être que de t'entendre parler à ton cousin de la fille que tu aimais en secret alors que nous venions tout juste de nous embrasser toute la nuit m'a un peu heurté ! Peut-être que j'ai été blessée que tu ne me considères juste comme ton passe-temps en attendant la fille de tes rêves !

La brune commença à marcher en rond, agitant ses mains dans tous les sens, ses joues rouges sous la colère.

- Mais je suis complétement idiote et naïve aussi ! Je le savais aussi que tu étais un coureur ! Tout le monde le savait ! Je suis juste trop bête pour être tombée dans le panneau !

Il fallut un petit moment à Adrian pour comprendre ce que la brune disait. Les mots qu'elle employait n'étaient pas cohérents entre eux et le blond se dit que sa blessure à la tête devait être bien plus importante que prévue. Puis en voyant l'air défait de la brune et la mention de son cousin, Adrian revint cinq ans en arrière. Il avait parlé à son cousin de la nuit passée avec Maddison, une nuit d'adolescents passée à parler, à s'embrasser comme si leur vie en dépendait. Il avait évoqué une brune qu'il aimait en secret. Il avait évoqué tout cela en public.

Le blond ferma les yeux de dépit en se rendant compte du quiproquo qui s'était passé il y a des années. Maddison avait dû les entendre parler et n'avait pas compris que c'était d'elle qu'il parlait à son cousin dans les couloirs de Poudlard. Il laissa échapper un rire et la brune s'arrêta brusquement de parler, les yeux écarquillés de déception.

- Je savais qu'il ne fallait pas que je discute avec toi de toute façon...

La brune commença à partir, les larmes aux yeux et le cœur au bord des lèvres. Elle avait envie de s'enterrer dans ses draps chauds et de ne plus jamais émerger. Elle serra ses bras autour de sa poitrine pour se rassurer en entendant des grandes enjambées la suivre et se positionner devant elle, lui bloquant le passage.

- Maddison, attends.

Adrian se positionna devant la brune et lui prit la main délicatement. Il ne put s'empêcher de trouver ses doigts froids entre les siens et eut envie de les embrasser pour les réchauffer. Maddison détourna le regard en voyant qu'Adrian essayait de rencontrer ses yeux mais le blond ne se laissa pas démonter pour autant.

- Tu n'es pas venue me voir pour cette raison ? Parce que tu étais persuadée que je t'avais utilisé ? Est-ce que tu sais que ça fait cinq ans que je pense à cette nuit et que je suis persuadé que tu m'ignores ?

Les yeux de Maddison s'écarquillèrent mais elle ne voulut pas croiser les pupilles d'Adrian pour autant. Le blond oscilla d'un pied sur l'autre, se penchant pour se mettre à la hauteur de la brune. Il hésita un instant puis se mit à chuchoter.

- Je peux t'embrasser ? Ça fait cinq ans que j'attends ça.

La brune ne répondit pas, ouvrant la bouche pour exprimer sa surprise mais rien ne sortit de ses lèvres. Le silence entre les deux Aurors s'éternisa et Adrian eut un sourire gêné.

- Maddison ?

La brune resta figée en ne disant pas un mot et Adrian continua son oscillement d'un pied sur l'autre.

- Maddison ? Tu peux me répondre par l'affirmative ou la négative ? Je n'ai pas envie de t'embrasser si tu ne me dis pas oui, j'ai trop peur de me faire frapper...

Les derniers mots d'Adrian finirent avalés par les lèvres de Maddison. Les mains d'Adrian agrippèrent la brune par la taille, la rapprochant de lui en approfondissant le baiser.

Et malgré toutes les émotions qui l'habitaient, Adrian ne put s'empêcher de remercier les cambrioleurs déguisés en Pères Noël. 

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