23 - Lorsque les mots ne suffisent plus (MinSung)
Style : Omégaverse, UA Non Idoles, Romance
Pairing : Minsung
2 105 mots
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Tout était si agréable sur sa peau. Le froissement des draps, subtil et plaisant, la caresse du soleil sur son dos nu et cette odeur si indéfinissable qu'elle se gravait dans le moindre de ses pores. La plénitude, le bonheur. C'était simplement ce qu'il ressentait. Au fil des secondes, Jisung sentait son corps ainsi que son esprit se réveiller. La nuit avait été longue, c'était le week-end, il avait tout son temps devant lui. Inspirant profondément dans la taie d'oreiller sur laquelle reposait sa tête, le jeune homme s'étira avant d'ouvrir les yeux sur sa chambre dans laquelle il se trouvait.
Il était seul dans le lit, c'était habituel. Devant lui, la multitude de décoration colorée éveillait sa vue. Que ça soit le cadre représentant un chat énorme, ou encore l'armée de plantes vertes qui envahissait un mur végétal, Jisung avait l'impression d'être dans un cocon. Son petit cocon de douceur. Son nid tout simplement. La fenêtre était fermée, mais l'absence de rideau laissait le soleil recouvrir une partie du lit dans lequel il était allongé. Alors qu'il tenta de faire craquer son cou pour se sentir à l'aise, une légère brûlure le fit tiquer.
Bien entendu, la marque de morsure sur sa glande odorante était encore relativement récente. Ça ne faisait que quelques semaines tout au plus que Minho avait mordu à pleines dents dans sa chair, le clamant comme son compagnon de toujours. A ce souvenir, un sourire se dessina sur les lèvres de Jisung. Il se sentait terriblement aimé et accepté, c'était tout de qui comptait. Du bout des doigts, il frôla la cicatrice naissante. C'était tout ce dont il rêvait depuis qu'il avait pu poser son regard sur l'homme, et sur l'Alpha de sa vie.
Jisung s'étira encore longuement avant de décider de se lever. Il s'était entortillé dans les draps et peina à en sortir en se trémoussant comme un beau diable. Nu, il frissonna dans la fraîcheur de l'appartement : l'hiver allait bientôt s'en aller et le chauffage tournait autant qu'il pouvait pour le réchauffer. Mais le jeune homme attrapa du bout des doigts le sweat-shirt de son compagnon pour l'enfiler. Aussitôt, l'odeur de café l'entourait et apaisait ses sens. Il y sentait les notes de vanille, sa propre odeur, mêlée à celle de Minho et encore une fois, son cœur s'emballa dans sa poitrine. C'était le réconfort, la famille, le foyer. Parfois Jisung avait du mal à réaliser toute la chance qu'il avait. Il était encore jeune, mais avait trouvé son compagnon, son tout et son âme-sœur.
Le jeune homme déambula pour sortir de la chambre et au milieu des parfums de café et de vanille, la délicieuse odeur des pancakes envahit ses poumons. L'eau aussitôt à la bouche, Jisung jeta un coup d'œil au salon à peine rangé de la veille pour se précipiter dans la cuisine.
Penché au dessus de l'évier : son Alpha, occupé à nettoyer ses ustensiles de cuisine, alors que deux mugs de chocolats chaud maison fumaient sur le comptoir accompagnés d'une assiette où reposaient des pancakes moelleux et tendres à souhait. A peine fit-il un pas dans la cuisine que Minho tourna la tête vers lui, un grand sourire aux lèvres. Il était dans sa splendeur du matin, les cheveux encore un peu ébouriffés et un simple tablier enfilé au dessus d'un jogging et d'un tee-shirt, et il était l'être le plus beau aux yeux de Jisung. Ce dernier sentit un grand sourire couvrir ses lèvres en voyant son amant couper l'eau et essuyer ses mains dans un torchon à portée de main.
« Comment va ma douce marmotte ? » demanda t-il d'un ton taquin avant de s'approcher de Jisung, qui s'approchait lui aussi. « Comment va donc mon doux Oméga ? »
Le jeune homme faillit soupirer d'aise à l'entente de son second sexe. Si cette appellation l'aurait mis très mal à l'aise venant de la part de quiconque, de la part de son Alpha il était en pâmoison. Jisung se blottit dans les bras de Minho dès qu'ils se rejoignirent et l'Oméga inspira profondément le cou de son compagnon. Le café brûlait ses sens, son cœur battait la chamade dans sa poitrine. C'était si doux et si fort que ses mains tremblaient.
« Je vais bien. » répondit Jisung en marmonnant dans le cou de son compagnon. Ses lèvres prirent le temps de déposer un baiser sur la peau offerte avant de reprendre : « Et toi mon Alpha ? Tout va bien ? »
« Toujours. » continua Minho en se mettant à rire. « Allez, prends ton assiette on va s'installer. »
Après un baiser sur le coin de leurs lèvres, le couple prit ses chocolats chaud et son assiette de pancakes avant de rejoindre le salon. Il y avait quelques livres en pagaille, les coussins n'étaient pas bien rangés : aussi Minho fit de l'ordre pour déposer les plats sur la table basse avant de s'installer sur le canapé tous les deux. L'Alpha attrapa aussitôt le plaid sur le dossier pour en enrober tendrement Jisung : il en aurait ronronné de plaisir.
Les mots n'étaient pas nécessaires entre eux. Ils savaient tout simplement. Ils mangèrent devant une émission quelconque, savourant les pancakes encore tièdes et les chocolats terriblement épais et onctueux que Minho avait préparé. Jisung se sentait si bien qu'il en oubliait tout : ses soucis avec ses parents, qui désapprouvaient qu'ils se marquent si tôt avec son Alpha, son travail épuisant et peu intéressant, les quelques altercations avec des collègues les semaines passées... Il était dans son cocon de bonheur, le ventre plein, les poumons plein de l'odeur de café réconfortante et les pieds au chaud dans le plus doux des plaids. Tout enroulé dans les bras de Minho, l'Oméga aurait pu rester là le reste de sa vie, voir l'éternité.
« Tu voudrais te promener aujourd'hui ? » demanda l'Alpha en plongeant sa main dans les cheveux de son compagnon. Ce dernier chercha le contact sans même s'en rendre compte, fermant les yeux à la caresse.
« Pas spécialement, je suis bien à la maison. » répondit Jisung. En réalité, il n'aimait pas sortir. C'était toujours une contrainte pour lui. Être Oméga avait ses inconvénients : il avait été souvent harcelé, mal vu, alpagué par des Alphas assoiffés. Sa corpulence était plutôt fine pour un homme et il peinait à décourager les plus caractériels des Alphas. Sortir avec Minho était agréable, mais entre une journée pyjama en compagnie de son amant et subir le froid hivernal, le choix était vite fait.
« On pourrait aller au vivarium si tu as envie ? » reprit Minho en jouant avec les cheveux de son Oméga.
C'était un des points faibles de Jisung : il était un éternel curieux de la vie sauvage. La faune des pays éloignés l'avait toujours fasciné. En règle générale, il adorait s'intéresser aux insectes, tout en étant pétrifié de peur à leur contact, observer les animaux dans leurs habitats naturels et dévorer chaque nouveau documentaire avec un intérêt brûlant. Jisung sentait bien que son compagnon voulait lui faire plaisir : mais rien ne pouvait plus lui faire plaisir que rester au chaud avec lui.
En guise de réponse, l'Oméga glissa son visage dans le cou de Minho pour y déposer un baiser. L'Alpha se mit à rire, de sa voix grave et douce, avant de murmurer un simple « D'accord » et de laisser tomber la conversation.
Les mots n'étaient rien, et n'avaient jamais rien été pour eux. Ils avaient des tonnes de façon de se dire les choses et parler n'en faisait pas partie. Au début, Jisung s'était senti décontenancé. Les Alphas étaient souvent insistants avec lui lorsqu'ils commençaient à comprendre qu'il était intéressé. Ils forçaient le trait : était dominant, possessif à l'excès et le considérait comme un être incapable de prendre ses propres décisions. Les sorties avec Minho étaient très différentes dès le début. Il avait laissé Jisung choisir ce qu'il voulait faire, ne s'était pas moqué de lui lorsqu'il avait demandé à se promener dans une exposition de photographies plutôt que d'aller au cinéma ou dans un parc quelconque. Cet Alpha l'avait compris, sentait le moindre changement dans ses humeurs et le protégeait. Il était sa perfection, et c'était tout de qui comptait.
Bientôt, Jisung se désintéressa du programme diffusé à la télévision. Il se décolla à peine de son Alpha pour récupérer le livre qu'il avait commencé la veille pour reprendre sa lecture. En le voyant faire, il sentit Minho prendre la télécommande pour éteindre la télévision et les plonger dans le silence, avant de prendre son propre livre à son tour.
Entrelacés l'un contre l'autre, ils restèrent un bon moment à bouquiner sans échanger un mot. A la place, Minho posait de temps à autre sa main dans les cheveux de l'Oméga pour caresser quelques mèches, et en réponse, celui ci embrassait délicatement son oreille et sa glande pour y déposer sa propre odeur. Jisung était plongé dans son livre, jusqu'à ce que son compagnon le cale dans les coussins et lui embrasse le front. Même si le jeune homme aurait aimé râler, il s'en empêcha : son compagnon avait ses propres habitudes. C'était le moment où il s'occupait de ses plantes.
Minho fila dans la cuisine pour sortir tout son équipement, laissant l'Oméga dans la chaleur du salon. Jisung se permit une pause dans sa lecture pour observer son compagnon déambuler avec ses brumisateurs, son sécateur ainsi qu'un petit arrosoir pour s'occuper du mur végétal dans leur chambre. Minho avait été intransigeant lorsqu'ils s'étaient installés : les plantes étaient excellentes pour assainir l'air et favoriser ainsi un bon sommeil. Jisung était un loir mais son rythme nocturne était absolument catastrophique avant d'emménager avec son Alpha.
Le jeune homme se replongea dans son livre une fois que Minho fut installé dans la chambre pour s'occuper des plantes. Jisung n'était pas très doué dans ce domaine, les fleurs que son compagnon lui offrait peinaient à tenir plus de quelques jours à ses bons soins et il avait déjà réussi à faire rendre l'âme à des plantes en pots réputées comme étant immortelles. Bien entendu, l'Oméga avait d'autres qualités, mais l'entretien d'une flore n'en faisait pas partie.
« Jisung ! » appela la voix de l'Alpha dans la chambre.
Reconnaissant le ton de Minho, Jisung abandonna son livre et se leva du canapé. Il s'entortilla dans son plaid maladroitement avant d'aller jusque dans la chambre, d'où son compagnon guettait son arrivée. L'Alpha tenait ses deux mains jointes l'une contre l'autre. Il fit signe à Jisung de s'approcher davantage et l'Oméga sentit sa poitrine en proie à la curiosité et l'excitation.
Délicatement, Minho entrouvrit ses mains pour découvrir un papillon. Le corps brun, les ailes ocres aux dessins noirs et violacés, l'insecte battit paresseusement des ailes aux creux des mains de l'Alpha qui le tenait. Jisung était émerveillé : il observait l'animal sans un mot, détaillant ses antennes d'un air curieux et se mordait les lèvres pour ne pas s'exclamer de bonheur. Il trouvait la nature fascinante. Et le fait qu'un papillon venait d'éclore dans le mur végétal le surprenait au plus au point.
Minho avança sa main pour lui proposer de prendre le papillon, mais l'Oméga secoua la tête. Même s'il était fasciné, il avait peur de toucher les insectes. Le jeune homme observa donc son compagnon s'approcher de la fenêtre pour l'ouvrir d'une main et déposa l'animal sur le rebord délicatement. Curieux, Jisung s'approcha dès que l'Alpha referma la fenêtre pour continuer d'observer le papillon. Il s'agissait d'un Paon du Jour de ce qu'il savait. Celui ci avait éclos très en avance : malgré le froid, l'animal semblait se plaire au soleil et laissa battre ses ailes lentement pour s'en gorger.
Jisung se fit petit pour se blottir dans les bras de son compagnon. Ils restèrent un moment dans le silence à observer le papillon, avant que celui-ci décide qu'il avait assez de force pour prendre son envol. Le jeune homme ne pouvait s'empêcher de sourire en voyant l'insecte s'élancer pour la première fois dans les airs, zigzaguant maladroitement le temps de comprendre comment son propre corps fonctionnait à la sortie de son cocon. L'Oméga ne le quittait pas des yeux, et lorsque le papillon fut hors de vue, il sentit un tendre baiser se déposer dans sa nuque. Minho embrassait sa cicatrice du bout des lèvres et l'amour submergea Jisung.
Les mots étaient de trop, encore et toujours. Ils n'avaient pas besoin de ça pour se comprendre, et c'était tout ce qui comptait à leurs yeux. Jisung en était persuadé.
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