1er Décembre - Dipper
Bill m'a invité.
Bill, m'a invité.
B-I-L-L m'a invité.
Comment on respire déjà ? Ah oui, inspire, expire, inspire, expire.
Je meurs, je saigne, j'étouffe, je suffoque, je me vide de mon sang par le nez.
Putain.
Je fais les cents pas dans le grenier en tenant de me remettre à respirer car le fait qu'un magnifique blond m'invite au marché de Noël arrive à faire oublier à mon cerveau comment vivre.
Mais qu'est-ce que je vais faaaaaaaaaaaaiiiiiirrreeeeee.. ?!
Quand j'ai tout raconté à Mabel, elle m'a ri au nez en me tirant les joues en me disant que "je suis adorable" avant de partir avec ses amies à la chasse aux jolis garçons. On a 25 ans quand même. Et je stresse comme une adolescente de 13 ans qui attend la réponse de son crush sur sa demande à sortir avec elle, envoyé bien évidemment par lettre, en cours.
Je me laisse tomber sur mon lit en lâchant une plainte de rage. Ma sœur ne peut même pas m'aider, et pour Stan c'est pire, il a, bien sûr, fait semblant de m'écouter. J'aime ma famille, vraiment.
Youpi.
Solidarité de Pines, quand tu nous tiens.
Je me relève subitement puis récapitule tout ce qu'il s'est passé en seulement 2 heures :
- Bill, le démon de mon enfance qui s'est fait pardonné il y a 5 ans, m'a invité au marché de Noël il y a deux heures.
- On sera tous les deux.
- J'ai passé 1h30 à paniquer, puis 30 minutes à chercher du soutient auprès de ma famille.
- Soutient que je n'ai pas eu hein, évidemment, ils ont bien ris.
- Et maintenant je suis ici à re-paniquer car c'est dans 1 petite heure que Bill et moi allons dehors TOUT LES DEUX je le répète car c'est important pour mon cerveau, histoire qu'il redémarre.
- Qu'est-ce que je vais faaaiiirre... Je vais dire n'importe quoi toute la soirée et je vais ruiner mes chances, toutes mes chances, en seulement quelques minutes. je mets mes mains sur mon visage. Je suis finiiiiiiiiss...
Je sursaute en me rappelant subitement que je n'ai pas vraiment beaucoup de temps pour me préparer. Je me précipite sur ma valise et cherche des vêtements chauds de ville. Je sors un pull rouge magenta avec un pantalon noir. Ok, ça devrait passer non ? Non, mais t'as pas le choix Dipper. J'attrape alors ma tenue chaude puis part m'enfermer dans la salle de bain pour me préparer.
Je sors de la salle de bain puis part m'asseoir sur mon lit en attrapant ma casquette pour me la mettre sur la tête en silence.
- Je n'ai plus que 20 minutes avant que je ne ruine tout avec Bill. Super. Grandiose. Fabuleux. Je veux mourir. je me plains en soupirant.
J'attrape mon manteau puis mon téléphone et recommence à faire les cent pas dans la chambre. Je saisis finalement mon stylo en me mettant à mordre le bout nerveusement puis ouvre un cahier pour essayer de me vider la tête.
Et je me la vide si bien que je sursaute lorsqu'on toque à la porte, manquant de m'étaler par terre puisque je marchais toujours. Je retire mon stylo de ma bouche puis regarde vers la porte.
- Oui ?
- Dépêche toi de venir chercher ton animal de compagnie, il fait fuir mes clients avec ses blagues ! râle Stan en ouvrant la porte.
- J'arrive. je dis dans un soupire qui étouffe mon rire.
Oncle Stan retourne en bas et je pose mon carnet et mon stylo, enfilant mon manteau ensuite. Je descend à mon tour, non sans sentir mon cœur battre plus vite à chaque pas que je fais, puis me rend à la boutique de souvenir. Je balaye la pièce du regard puis tombe sur un blond qui effraye un enfant dans une poussette.
- Bill ! je gronde en m'approchant.
Il se tourne vers moi en délaissant complètement l'enfant puis me sourit en me rejoignant. Je sens à présent mon cœur tambouriner comme un fou dans ma poitrine. C'est pas possible d'être aussi mignon et vicieux en même temps, si ?
Il m'attrape les mains sous le regard perdu d'Oncle Stan alors que moi, j'ai juste l'impression de mourir brûlé sur place tant j'ai chaud d'un coup.
- On peut y aller ~ ?
- Euh.. Oui ? Oui oui. je commence déjà à bégayer, les joues plus que rouges je pense.
Bill sourit grandement avant de sortir dehors en sautillant en me tirant par la main. Je me contente de le suivre, concentré pour ne pas faire de malaise ou trébucher ou encore dire un truc gênant. Bon, si vous ne l'aviez pas compris, je suis amoureux du démon de mon enfance depuis 3 longues, longues années. Je le dis un peu tard mais déjà de un : je panique depuis 2 heures et de deux : j'essaye d'occuper mon esprit. Alors taisez-vous et écoutez moi me plaindre sur mon triste sort de Noël !
- Tu es plus pâle que d'habitude Dipper, tu vas bien ? dit Bill en se tournant vers moi tout en continuant de marcher, mais à l'envers, un œil au fil d'or dessiné au dessus de sa tête pour éviter les obstacles.
Je me concentre sur les crissements que produit la neige sous nos pas et regarde la buée provoqué par mon souffle chaud dans le froid pour éviter de croiser le regard vairon et souriant du blond devant moi.
- Oui je vais- Je vais bien ! je bégaye de nouveau en resserrant un peu ma poigne sur la main de Bill.
Ce dernier plisse un peu les yeux puis reprend sa route vers le marché de Noël. Je souffle discrètement puis frissonne en sentant un vent frais passer pour s'immiscer sous mon manteau. Je me rapproche un peu de Bill en essayant de ne pas rendre l'âme tout de suite, tâche plutôt compliqué mais le fait qu'il ne dit rien me calme un peu.
Nous rentrons très vite dans une foule de gens -assez dégagé tout de même- qui rient sous les lumières des stands parfaitement alignés. Directement, les odeurs de beignets, crêpes et autres envahissent mes poumons et ceux du blond au regard émerveillé à côté de moi. Je souris doucement en le voyant heureux comme un enfant dans un magasin de jouet.
- Pinetree ! Regarde là-bas ! s'exclame-t-il en me montrant un vieil horloger -vraiment doué je l'avoue- qui vend un coucou taillé dans du bois blanc à une jeune femme brune.
- Oh.. On va voir ? je demande en connaissant déjà la réponse.
Dès que je termine ma phrase, Bill me tire vers le stand du vieil homme afin de regarder chaque horloge en détails avec de grands yeux brillants. Je ris puis regarde le stand d'un chapelier en face avant de me reconcentrer sur Bill qui a déjà une horloge dans les mains, le vendeur devant lui qui sourit sincèrement en voyant quelqu'un avec une apparence aussi jeune s'intéresser à ses produits. Après quelques longues minutes qui m'arrache un léger rire, Bill relève subitement la tête avec un air plus que sérieux.
- Je la veux, donc je la prends. dit-il avec un regard déterminé assez effrayant.
- Il faut payer Bill.. je souffle en me mordant l'intérieur de la joue.
- Je sais ~ !
Il sort un billet de 100$ sans même demander le prix au vendeur.
- Je-
- Je connais le prix. Merci, au revoir ~ ! le coupe Bill avant de m'emmener avec lui au stand du chapelier.
- Impoli. je dis en lui mettant une tape derrière la tête.
- Quoi ? Mais j'ai payé, j'ai dis merci et au revoir ! se plaint-il en se frottant l'arrière de la tête.
- On ne coupe pas la parole d'une perso-
Il rapproche son visage du mien en se penchant un peu puis m'observe, me faisant perdre la fin de ma phrase en quelques secondes seulement.
- Mh ~ ? dit-il en se redressant avec son éternel sourire vicieux dessiné sur les lèvres.
- Je- Je voulais dire que-.. je sens mes joues chauffer encore plus. Je suis- Enfin, je veux dire que- j'inspire en me rappelant que je dois respirer, pour vivre. Je sais plus..
Il rit puis prend ma main avant d'y poser un baiser au dos, m'entraînant à nouveau à travers la foule sans me laisser le temps de réagir, à part, bien sûr, rougir et bégayer des trucs incompréhensibles. Il fait disparaître l'horloge, l'ayant sûrement téléporté dans la chambre au grenier, puis attrape deux bonnets de Noël qu'une femme distribue aux passants, enfilant le sien avant de poser le mien sur ma tête après l'avoir troqué avec ma casquette.
En faite, je crois que je suis mort dès que Bill m'a prit la main et qu'en ce moment-même, c'est mon âme qui le suit partout tel un petit poussin à travers la foule et bégaye des trucs idiots lorsqu'il m'adresse la parole. C'est super, je dois avoir l'air coincé ou un peu trop bizarre maintenant. Je soupire discrètement en fourrant mes mains dans mes poches.
Après avoir acheté plusieurs babioles, Bill m'entraîne, une énième fois, voir les feux d'artifices organisés par la mairie spécialement pour la période de Noël. Il sort l'écharpe qu'il a à tout prix voulu m'acheter puis l'enroule autour de mon cou en souriant presque innocemment.
- Tu es étrange depuis quelques temps Pinetree. dit-il en s'acharnant sur mon écharpe pour bien la positionner.
- A-Ah ? je dis en essayant de ne pas rougir tel une tomate mûre en sentant ses doigts effleurer mes joues accidentellement.
- J'ai fais quelque chose de mal ? demande-t-il en plantant son regarde vairon dans le mien.
Je cligne des yeux deux/trois fois puis secoue négativement la tête. Il sourit puis se penche un peu vers moi alors que je me recule par pur instinct de survie car vu son regard, on dirait qu'il rêve de me manger tout cru. Il attrape mes mains puis me rapproche de lui, mon souffle se coupant sans que je ne puisse détacher mon regard du sien.
Putain, putain, putain. C'est la panique générale !
Respirer, je dois respirer. Respire putain Dipper !
Alors que j'essaye de refaire marcher mon stupide cerveau, Bill se rapproche beaucoup trop de moi. Je peux même sentir son souffle chaud s'échouer sur mes lèvres qui tremblent très légèrement sous l'appréhension.
Merde.
Merde, je sais plus ce que je devais à tout prix faire pour vivre et maintenant je suis complètement à sa merci en seulement quelques petites secondes qui durent 10 minutes chacune pour moi. Alors qu'il est à seulement quelques centimètres de mes lèvres, il se redresse un peu pour attirer mon regard, chose facile depuis quelques temps maintenant.
Je vais mourir mon dieu.
Inspire, expire.
Je refais fonctionner mon cerveau !
Oh mon dieu, il va me tuer en un regard. Il est beau. Mais vraiment. Avec ses cheveux blonds, ses yeux bleu et or, sa peau pâle comme du porcelaine, son pull trop large jaune, son air vicieux toujours accroché à son visage de poupée.
- Pinetree ? dit-il en me sortant de ma contemplation.
Je rougis d'ailleurs en me rendant compte que je le fixe quand même depuis un petit moment, lâchant un rire nerveux au passage.
- .. Ouuii.. ? je lâche entre deux ricanements gênés.
- Je suis magnifique, je sais, mais les feux d'artifices vont commencer ~.
Attends, quoi ?
Pardon ?
Il se joue de moi !
Je lui donne une pichenette sur le front en fronçant un peu les sourcils. Il se tient l'endroit touché en riant avant de me regarder avec un air faussement innocent.
- En quel honneur ~ ?
- Tu te fiches de moi. je dis en croisant les bras sur ma poitrine.
Dans le ciel, les feux d'artifices sont lancés, le bruit des explosions retentissants dans le ciel noir parsemés de minuscules tâches blanches brillantes.
- Non ! Ou peut-être, un tout petit peu ~ ? plaisante-t-il en souriant.
Je râle en me mettant dos à lui afin de reprendre comme je peux mes esprits, essayant d'ignorer mon cœur qui tambourine dans ma poitrine. Je cache le bas de mon visage dans mon écharpe malgré le fait que j'ai affreusement chaud. Et encore plus quand deux bras enlacent ma taille, m'arrachant un hoquet de surprise. Bill pose sa tête sur mon épaule et je sais déjà qu'il sourit en apercevant mon visage pivoine du coin de l'œil.
- Merci.
- P-Pour ? je me remets à bégayer, bravo Dipper.
- Pour m'avoir pardonné et défendu devant ta famille alors que tu aurais du être celui qui devait me détester le plus.
- .. De rien, mais tu m'as déjà remercié pour ça tu sais..
- En effet. il rit un peu, m'arrachant un frisson en me rappelant qu'il est collé à moi. Mais je te remercie encore une fois car grâce à ça, j'ai pu découvrir des sentiments humains, dont un qui m'a fait mal mais qui me tient debout chaque jour.
- Aaah.. ? je dis alors que ma voix se casse en plein milieu. Et c'est ?
- L'amour.
Je m'étouffe seul pendant qu'il rit en se redressant pour me tourner vers lui doucement, le silence se faisant autour de nous, annonçant que le grand final est entrain d'être lancé.
Je pose mes mains sur son torse en voyant que je ne peux pas les mettre autre part, le démon devant moi m'enlaçant d'un air.. possessif ?
- Je t'aime Dipper Pines.
Je n'ai même pas le temps de réagir qu'il pose ses lèvres sur les miennes alors qu'une centaine d'explosions dans le ciel retentit, illuminant la ville de mille et une couleur sous les sifflements et applaudissements des habitants et certains touristes. Je reste indécis quelques secondes avant de m'abandonner finalement à son baiser sous sa plus grande joie que je devine en sentant son sourire d'idiot heureux contre mes lèvres.
Je me décale sous un râlement du blond avant qu'un cri d'hystérique ne retentisse dans mes oreilles. Je tourne la tête en même temps que Bill et les autres personnes présentes ici pour croiser le regard noisette de ma sœur.
Oh.
- AAAAAAAAAAAAAHHHHHH !!!! ILS SE SONT EMBRASSEEEEEES ! hurle-t-elle sous les éclats de rires de Candy et Grenda.
- J'ai cru que ça arriverait jamais ! dit Grenda de sa voix d'homme en remontant son bonnet de Noël.
- UN AUTRE ! UN AUTRE ! s'exclame encore une fois ma sœur, entraînant une foule de gens avec elle qui réclame maintenant un second baiser.
Je tourne la tête, les joues rouges, vers Bill qui semble s'amuser de la situation. Il me regarde avec un sourire moqueur puis je fronce les sourcils avant de sourire franchement, provoquant un haussement de sourcil chez le blond.
- Je t'aime aussi Bill Cipher.
Je retire mon bonnet de Noël puis tire un peu Bill vers moi, cachant nos visages avec mon couvre-chef sous les nouveaux applaudissements et sifflements des habitants de Gravity Falls.
- JOYEUX NOËL ! crie Mabel en riant tout en lançant son bonnet en l'air, suivit de près par la foule de gens heureux.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro