Jour 16: Christmas & Monsters
Voici le deuxième os FelicityLovegood01
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Alors, le contexte sera un peu plus long que mon premier, puisque les personnages sont les principaux de ma fanfiction « Journey To Camp Half-Blood ». Que dire, pourtant, en essayant de ne pas spoiler leurs aventures ? Juliette, Thomas et Oliver se sont rencontrés au cours de la fuite d'un monstre, qui débouchera – sans surprise, vu le titre – sur leur arrivée à la Colonie des Sang-Mêlés. Juliette et Thomas, demi-dieux qui s'ignoraient et dont je tairai les ascendances divines (même si les indices sont assez flagrants, je l'admettrai volontiers), et Oliver, un satyre, leur protecteur. J'ai poursuivi leurs aventures dans un long OS du nom de « A Date & A Monster ». Ce texte se déroule après les deux premières aventures mentionnées, après s'être un peu familiarisés avec l'univers des monstres et des demi-dieux, des divinités grecques et des armes en bronze céleste. Souhaitant simplement passer un réveillon de Noël entre amis... pouvait-il réellement être tranquille, lorsque deux demi-dieux composent le trio ?
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Se frictionnant les bras en espérant se réchauffer, Juliette marchait sur le trottoir enneigé aux côtés d'Oliver. Le ciel couvert de nuages semblait diffuser sa couleur grise sur les rues et les flocons mouillant le manteau de la jeune fille s'insinuaient vicieusement dans son cou. Son épaisse écharpe verte, fervemment enroulée trois fois autour d'elle pour ressembler à une excroissance laineuse, aurait pourtant dû la protéger de ce genre d'incident, mais rien n'y faisait: la blancheur crapuleuse s'infiltrait dans le moindre interstice pour la refroidir entièrement.
-Je déteste l'hiver, marmonna l'adolescente. Je déteste le froid, je déteste la neige, je déteste les nuages.
-Je crois que j'ai compris l'essentiel, répondit Oliver. Je dirais que ce n'est pas exactement étonnant, vu tes ascendances.
-Je m'en fiche, bougonna Juliette. Je veux du soleil, je veux un ciel bleu, je veux de l'herbe et des fleurs...
-Allons, ne fais pas la tête, tu vas revoir Thomas, rappela le satyre. Puis, je doute que madame Morgensen ait envie de voir ce froncement de sourcils désapprobateur.
Juliette rentra sa tête dans les épaules, donnant l'illusion qu'écharpe et bonnet formaient un ensemble scellé. La laine remontant à présent sur son nez et descendant sous ses sourcils ne laissaient entrevoir que ses yeux noisette, bien que quelques mèches rousses, courtes et rebelles, s'échappent des mailles réchauffant ses oreilles pour se délecter de la fraîcheur environnante. Resserrant fermement son manteau autour d'elle sans remarquer le moindre effet, la jeune fille déclara soudainement :
-Je suis sûre que tu as fait exprès de te garer si loin de chez eux.
-Non, Juliette, soupira Oliver. C'est la seule place que j'aie pu trouver, c'est tout.
Au fond d'elle, l'adolescente le savait pertinemment ; du siège passager, elle avait observé en même temps que son ami les voitures immobilisées le long du trottoir. Cependant, être obligée de marcher dans le froid à ses côtés alors qu'il ne portait qu'une veste légère et une écharpe lui semblait parfaitement injuste. Elle paraissait trois fois plus épaisse qu'à son habitude, tant les couches de vêtements se multipliaient sous son manteau, et pourtant, elle grelottait encore. Pourquoi je ne reste pas à la Colonie des Sang-Mêlés toute l'année, moi... ? s'agaça-t-elle silencieusement.
-J'ai les pieds mouillés, en plus, à force de marcher dans la neige, ajouta-t-elle inutilement.
-On est bientôt arrivés, la rassura le satyre en tirant sur la laine mauve s'accordant parfaitement avec sa peau sombre. Encore un peu de courage.
Après des bougonnements et des mètres supplémentaires, les deux amis s'arrêtèrent devant un haut bâtiment dont la porte d'entrée arborait une couronne de Noël aux couleurs vertes et rouges. Des branches de houx étaient suspendues à certains appuis de fenêtre et des décorations lumineuses pendaient de manière éparse sur la façade. Lorsqu'il repéra le nom de Thomas sur la liste, Oliver appuya sur la sonnette correspondant à l'appartement des Morgensen.
-Oui ? demanda une voix dans l'interphone.
-Bonjour, madame Morgensen, répondit Oliver en se penchant vers l'appareil.
-Oliver ! s'exclama-t-elle avec enjouement. C'est bien toi ? Tu es avec Juliette ?
-Oui, madame, elle est bien avec moi, acquiesça-t-il.
-Bien, alors maintenant, tu m'appelles Elia, lui intima-t-elle. Et entrez, entrez tout de suite.
Un signal sonore les avertit du déverrouillage de la porte et le satyre, galamment, poussa la porte avant de laisser passer Juliette devant lui. La jeune fille arqua un sourcil de manière étonnée et haussa légèrement les épaules avant d'entrer dans le hall. Décoré d'un simple sapin dont la moitié des épines gisait déjà au sol et qui arborait une unique guirlande lumineuse, le couloir paraissait dénué de toute autre couleur, avec son carrelage noir et ses murs blancs. L'adolescente comprit pourquoi le malheureux conifère se trouvait presque être une parodie de sapin de Noël ; et si elle n'aimait pas l'hiver, elle se prit à encore plus détester le propriétaire qui avait ainsi bafoué les réjouissances de fin d'année.
Gravissant les escaliers pour rejoindre le quatrième étage, les deux amis s'arrêtèrent devant la porte blanche arborant le numéro 403. Sans même avoir le temps de pouvoir frapper à la porte, celle-ci s'ouvrit sur Elia Morgensen, son sourire radieux illuminant ses iris bleus et tissant de petites rides au coin de ses yeux. Ses cheveux clairs, parsemés de gris, étaient tirés en un chignon mal serré qui menaçait de lâcher à chaque instant. Les mèches retombant sur son visage mettaient en valeur ses pommettes qui, comme la dernière fois, rappelaient étonnamment Thomas. Ayant été adoptée, Juliette n'observait jamais de similitudes entre ses propres traits et ceux de ses parents ; aussi, elle avait parfois tendance à oublier le rôle des gênes dans l'apparence physique.
-Les enfants, comme je suis heureuse de vous voir, s'exclama la mère de leur ami. Allons, venez, entrez, ajouta-t-elle d'un ton pressé et enjoué.
-Bonjour, madame Morgensen, la salua Oliver en s'engageant dans l'appartement, Juliette sur ses talons.
-Je te l'ai dit, c'est Elia, lui rappela-t-elle en fermant la porte derrière les adolescents. Vous êtes les meilleurs amis de mon fils, il est hors de question qu'il y ait des « madame » entre nous.
-Bonjour, Elia, intervint alors Juliette, toujours emmitouflée dans ses couches de vêtements et de laine.
-Laissez-moi vous débarrasser, s'enquit madame Morgensen.
Pendant qu'Oliver se débarrassait de sa veste et de son écharpe, la jeune fille entreprit d'enlever bonnet et gants, de dérouler la longue étoffe autour de son cou et de retirer son épais manteau. Tout en s'exécutant, elle observa les alentours ; la porte d'entrée débouchait presque directement sur un salon aux fauteuils gris et dans lequel s'élevait un haut sapin. Contrairement au canapé sobrement orné de quelques coussins bleus, l'arbre évoquait plutôt une explosion de couleurs. Rouge, bleu, vert, jaune, doré et argenté s'y mêlaient de manière désharmonieuse, narguant ainsi les combinaisons qui auraient pu être réalisées. Pourtant, dans l'appartement de la famille Morgensen, cette discorde bariolée devenait chaleureuse et rassurante, même aux yeux de l'adolescente.
-Juju, Oli ! s'écria vivement une voix.
Surgissant de derrière un demi-mur séparant la cuisine du reste de la pièce, Thomas s'approcha de ses amis, un plateau débordant de biscuits à la main et affublé d'un bonnet de Père Noël qui jurait avec son pull bleu. Ses yeux azurs pétillaient de joie et son sourire accentuait davantage sa ressemblance avec sa mère. Déposant le plat sur la table en bois au passage, il entraîna ses invités dans une étreinte aussi oppressante qu'affectueuse.
-Qu'est-ce que vous m'avez manqué, marmonna-t-il, la joue écrasée contre le front de Juliette.
-Tu nous as manqué aussi, Thomas, assura Oliver.
-Mais enlève ça de ta tête, intervint la jeune fille, t'as l'air idiot. On dirait que tu essaie de te prendre pour le Grand Schtroumpf.
-Mais c'est Noël, se justifia l'intéressé en se séparant de ses amis. C'est un accessoire indispensable. Oh, et je vous ai fait des biscuits, ajouta-t-il alors que Juliette s'apprêtait à protester.
Retournant sur ses pas pour saisir le plateau croulant sous une montagne de sablés, il les présenta fièrement aux adolescents qu'il avait si impatiemment attendu. Ces derniers, lorgnant les pâtisseries, hésitèrent entre réjouissances et appréhension, déchirés entre la forme nette et bien découpée que les préparations arboraient et l'aspect déplorable de leur glaçage. Oliver, poli, resta impassible quant à ce spectacle, contrairement à Juliette qui, ne possédant pas la retenue du satyre, grimaça avant de réclamer :
-Euh... C'est quoi, ça, Thomas ?
-Ben, des sablés de Noël, bafouilla l'intéressé.
-Et tu es sûr que ce glaçage est mangeable ? voulut-elle savoir.
-Mais oui, enfin... se désola Thomas, dépité.
-Allons, Juliette, je suis certain qu'ils sont délicieux, intervint Oliver pour aider son ami.
Pour prouver sa confiance en ce dernier, il attrapa un biscuit et croqua dedans avec conviction. Pendant que les deux demi-dieux l'observaient, patientant à l'affût d'une quelconque réaction, l'un espérant une approbation et l'autre s'attendant à une révulsion profonde. Quand, enfin, leur protecteur déglutit, le jeune homme demanda :
-Alors ?
-C'est très bon, déclara Oliver en hochant la tête. Vraiment.
Alors que Juliette se renfrognait, esquissant une moue dédaigneuse, Thomas lui adressa un sourire victorieux et satisfait. L'adolescente s'empara d'un sablé avec hargne et le serra entre son index et son pouce pour l'inspecter minutieusement, les paupières plissées sur ses yeux noisette et son nez constellé de taches de rousseurs froncé sous la concentration. Décidant finalement qu'elle ne risquait rien, elle en emprisonna un morceau entre ses dents avant de le mâcher vigoureusement.
-Mouais, c'est mangeable, décida-t-elle au bout de plusieurs minutes. J'en reprends un pour être sûre.
-Tu pourrais au moins admettre qu'ils sont bons, lui fit remarquer Thomas.
-Je le ferais s'ils l'étaient, le contredit-elle.
-Oli, aide-moi un peu, se plaignit-il en se tournant vers son ami.
-Je vous ai déjà dit que je ne prenais pas parti, rappela celui-ci en levant les mains en signe capitulation.
-Tu avais dit ça quand on était en route pour la Colonie, précisa le sang-mêlé. Ça ne compte plus. On était dans une voiture, mais je ne sais plus laquelle, poursuivit-il d'un air songeur.
Pour toute réponse, Juliette lui asséna un coup de poing sur le bras avant de le foudroyer du regard, détestant évoquer ces détails relatifs à leur fuite. Les miettes de biscuits ponctuant son pull réduisaient à néant tout ce qui aurait pu sembler menaçant aux yeux du jeune homme et, quand celui-ci éclata de rire, l'air outré que l'adolescente lui renvoyait ne fit qu'accroître son hilarité. Avant qu'elle ne puisse répliquer, Elia, qui s'était glissée dans la cuisine, appela de sa voix énergique :
-Tommy ! Je n'ai plus de cannelle, et il m'en faut impérativement.
-Je viens d'en utiliser, maman, répondit son fils, et il y en avait encore la moitié du pot.
-Ce ne sera pas assez, Tommy ! opposa-t-elle vivement. Puis, j'ai aussi besoin de cannelle en bâtons pour le chocolat chaud de ce soir. Tu veux bien aller m'en chercher ?
-Maman, mes amis viennent d'arriver, lui rappela-t-il.
-Vous pouvez y aller ensemble, ça vous fera une balade, proposa-t-elle.
Avec un soupir, il acquiesça d'un hochement de tête que sa mère ne pouvait voir, mais qu'elle savait parfaitement qu'il allait exécuter : jamais il ne pouvait refuser d'effectuer une tâche qui pourrait l'aider. Madame Morgensen s'approcha de Thomas et lui embrassa la joue, marquant sa peau d'une légère teinte rose venant de ses lèvres, esquissées en une moue malicieuse qui laissait croire que la cannelle n'était pas la raison pour laquelle elle les chassait temporairement du foyer.
-Merci, mon grand, dit-elle. Tu es adorable.
-Tu devrais le dire à Juju, ça, remarqua-t-il avec un sourire sournois. Elle refuse d'y croire.
-Mais quel idiot ! souffla l'intéressée.
-Allez, dépêchez-vous, les pressa gentiment Elia.
Oliver, déjà posté près du porte-manteau, tendit le vêtement d'hiver, rempli de ses accessoires en laine, à Juliette avant d'enfiler sa propre veste. Alors qu'elle enroulait son écharpe autour de son cou, tentant de créer une montagne de mailles remontant jusqu'à la moitié de son visage, son regard tomba sur une photo accrochée au mur. Si madame Morgensen y arborait moins de cheveux gris, son visage vraisemblablement plus jeune ne semblait pourtant pas avoir changé. Thomas, lui, de taille bien moindre qu'à l'heure actuelle, possédait le même éclat mêlé d'amusement et de bienveillance. Dans ses bras reposait un bébé aux petites boucles blondes et aux iris vert émeraude, à l'air à la fois ravi et ahuri. Mona, songea-t-elle avec un pincement au cœur en formulant muettement le nom de la petite sœur de son meilleur ami.
Haussant les sourcils, elle se tourna instinctivement vers le sapin orné de couleurs qui ne s'accordaient aucunement entre elles. Cette fois, l'adolescente repéra même une boule rose sur laquelle était finement peintes des étoiles en paillettes dorées. Le genre de décoration qu'une certaine petite fille aux cheveux blonds et aux yeux verts avait peut-être regardé avec un émerveillement enfantin et avait chéri à chaque Noël.
-Mona adorait qu'on utilise toutes les décorations qu'on avait pour le sapin, expliqua Thomas, répondant à l'interrogation silencieuse de la jeune fille, comme s'il avait suivi le cheminement de ses pensées. On n'a pas abandonné cette habitude depuis...
Ses mots moururent sur ses lèvres, sans que Juliette ne puisse décider s'il craignait de réveiller sa propre peine ou celle de sa mère. Avec le besoin soudain de le rassurer, elle attrapa la main de l'adolescent et la serra dans la sienne, avant même d'avoir laissé son cerveau décider des gestes à exécuter. Les yeux azurs de Thomas rencontrèrent ses prunelles noisette sans prononcer un mot ; tristesse et réconfort, nostalgie et compréhension glissèrent dans cet échange taiseux. Le jeune homme battit des paupières pour chasser les larmes fugaces qui y avaient fait leur apparition et Juliette lui adressa un mince sourire, consciente de la rareté des émotions négatives que laissait transparaître son ami.
-On devrait sortir, déclara doucement Oliver. Ça nous fera du bien.
-Je ne sors pas tant que Thomas porte cette horreur sur la tête, protesta vigoureusement l'adolescente en lâcha brusquement la main de l'intéressé.
-Ça va, ça va, je l'enlève, marmonna ce dernier en ôtant son bonnet, ébouriffant ses cheveux blonds. Tu devrais pourtant savoir que tout me va, ajouta-t-il avec un sourire satisfait.
-Allons-y, maintenant que Thomas s'est débarrassé de son couvre-chef, insista le satyre avant que Juliette n'ait le temps de frapper leur ami.
Alors que la jeune fille enfonçait son propre bonnet sur sa tête, les trois adolescents rejoignirent le couloir pour dévaler les escaliers des différents étages. Au plus grand déplaisir de Juliette, les intempéries neigeuses ne s'étaient pas calmées et avaient même pris de l'ampleur. Resserrant vigoureusement son manteau autour de ses épaules, elle lança un regard furieux vers le ciel, comme si sa seule volonté pouvait disperser les nuages et ramener le soleil. Mais quelle idée d'habiter dans le Maine... ! soupira-t-elle intérieurement.
D'un pas adroit et hâtif, Thomas les guida jusqu'à la voiture au bleu vieilli de sa mère, recouverte d'une couche blanche compacte. Avec un soupir, le jeune homme extirpa ses gants de sa poche et les enfila avant de commencer à dégager le pare-brise. Oliver, desserrant légèrement son écharpe mauve foncé, s'empressa de venir l'aider à accomplir sa tâche.
-Mais non, enfin, Oli, tu n'as même pas de gants, protesta Thomas.
-Ça ira, assura l'intéressé, ce n'est pas un problème.
-Oui, visiblement, Oliver a un chauffage interne qui ne le laisse jamais avoir froid, intervint Juliette en grelottant.
-Oui, toi, vu comme tu es emmitouflée, ce n'est pas une de tes propriétés venant de ton père, remarqua Thomas en évacuant la neige de manière brouillonne. Allez, en voiture tout le monde!
S'installant au volant, le jeune homme ressentit une vive bouffée d'angoisse ; s'il avait déjà conduit à nouveau une voiture depuis leur départ de la Colonie, il n'avait pas été accompagné de ses amis. Les souvenirs d'une folle échappée dans un véhicule semblable à celui-ci défilèrent devant ses yeux ; le siège qu'il avait forcé Oliver à partager avec lui, les slaloms entre les autres voitures, les freinages et accélérations beaucoup trop brusques, ses doigts qui tremblaient en les détachant du volant... Il secoua vivement la tête pour se débarrasser de ces images. Plus aucun monstre n'avait tenté de lui barrer la route pendant qu'il conduisait ; l'un d'entre eux avait simplement tenté de détruire le rencard de Juliette et l'avait empoisonné pendant qu'il essayait de régler la situation.
Une vie normale de demi-dieux parfaitement normaux.
Tout en soufflant pour évacuer son anxiété, il tourna la clé et démarra le moteur après s'être assuré que ses amis avaient attaché leur ceinture de sécurité. Oliver s'était par réflexe assis sur le siège passager alors que Juliette, dont le visage était à peine visible derrière son écharpe et sous son bonnet, frissonnait sur la banquette arrière. Le trajet étonna Thomas par son calme et sa courte durée, comme s'il avait oublié qu'il n'était pas pourchassé sur une longue et périlleuse distance à chaque fois qu'il sortait avec ses compagnons. Quand il se gara et coupa le moteur, une vague de soulagement le submergea, comme si l'obstacle le plus difficile avait été franchi.
-Nous sommes arrivés, déclara finalement l'adolescent en ouvrant la portière, plus pour lui-même que pour les deux autres occupants du véhicule.
-Je ne vois aucun supermarché, remarqua Juliette avec une hargne non justifiée.
-La rue commerçante est juste un peu plus loin, Juju, promit-il. Venez, je vous emmène.
Laissant les deux demi-dieux avancer, Oliver ferma volontairement la marche afin de garder un œil sur eux. Il était conscient du fait que, à présent, ils étaient capables de se débrouiller seuls ; leur dernière aventure alors qu'ils sortaient à peine de la Colonie en était la preuve. Cependant, son instinct lui soufflait de rester sur ses gardes, et surtout, de protéger Juliette et Thomas. Alors qu'ils marchaient dans la neige en passant devant diverses enseignes – magasins de vêtements ou de chaussures, librairie ou commerce de thés – encore ouvertes dans ce milieu d'après-midi, le satyre se retourna brusquement vers une boutique de jouets.
-Oli ? demanda Thomas en jetant un coup d'œil par-dessus son épaule. Est-ce que tout va bien ?
-Je ne sais pas, admit le protecteur. Je ne suis pas sûr.
-Eh bien, sois sûr qu'aucun danger ne rôde, s'impatienta Juliette. C'est Noël, enfin le réveillon. Il y a une trêve, non ?
Peu convaincu, le satyre adressa cependant un signe de tête à ses amis pour leur signifier de poursuivre leur route. Concentré sur les odeurs qu'il décelait, il ne remarqua pas directement que le carrelage sale et vieilli d'une supérette se substitua à la neige couvrant le trottoir. Il redressa la tête lorsque les notes d'un chant de Noël passant probablement en boucle dans le magasin parvint à ses oreilles et glissa son regard marron autour de lui. Le commerce était vaguement parsemé de clients cherchant quelques produits précis qu'ils avaient oubliés et dont la présence était impérative pour le soir du réveillon. Bien, on n'attendra pas trop longtemps à la caisse, songea-t-il en suivant Thomas entre les rayons.
Trop préoccupé pour écouter les deux adolescents se chamailler au sujet du pot de cannelle à acquérir – « C'est celle-ci que ma mère prend habituellement. » « Mais celle-ci est en promo ! » « Mais elle est moins bonne ! » –, Oliver ne cessait de lorgner avec inquiétude les rares personnes effectuant leurs derniers achats. Pourtant, une fois les épices choisies et la caisse rejointe, le seul danger qui s'était déclaré demeurait la mauvaise humeur de Juliette, fulminant parce que son meilleur ami n'avait pas suivi ses conseils.
-La prochaine fois, rappelle-moi que ça ne sert à rien d'essayer de t'aider, marmonna la jeune fille derrière son écharpe.
-Juju, enfin... soupira Thomas avant de se raviser, sachant parfaitement que tenter de la raisonner serait une perte de temps.
-Ne commencez pas, tous les deux, intervint leur protecteur d'un ton catégorique.
N'osant rien ajouter, les deux demi-dieux se contentèrent de se renfrogner en tournant les épaules chacun vers un côté opposé à l'autre. En secouant la tête, Oliver songea qu'il avait oublié que ses amis pouvaient agir comme de vrais enfants, lorsqu'ils étaient en désaccord. Pourtant, il savait aussi que leur conflit serait de courte durée ; ils avaient trop besoin l'un de l'autre pour pouvoir s'abstenir de se parler pendant un long moment.
Les articles payés, les trois adolescents s'empressèrent de sortir dans le froid extérieur qui, vicieux, mordit vivement chaque parcelle de peau exposée qui avait eu le temps de s'habituer à la chaleur du magasin. Les flocons s'accrochant aux étoffes et aux cheveux rafraîchissaient davantage l'ambiance déjà glaciale. En serrant les dents, Juliette se retint tout juste de déclarer qu'elle détestait le froid et la neige, se souvenant qu'elle avait suffisamment répéter ce refrain à Oliver, à peine une heure plus tôt. Avisant le magasin de jouets devant lequel ils devaient passer pour rejoindre la voiture de madame Morgensen, ses yeux noisette tombèrent sur deux silhouettes féminines déguisées en lutin qui distribuaient des sucres d'orge devant l'entrée. En les dévisageant, elle estima qu'elles devaient avoir environ son âge. Elle remarqua aussi que, avec leur peau parfaitement lisse, leurs cheveux soyeux et volumineux, et leur sourire angélique, elles étaient magnifiques. Juliette les détesta immédiatement.
D'un même mouvement, les deux lutins se placèrent sur leur passage, comme si le but fondamental de leur vie était de distribuer l'entièreté de leur panier. L'une blonde, l'autre brune, l'une au teint pâle, l'autre au teint foncé, elles pouvaient sembler parfaitement opposées ; mais la même ardeur animait leur regard. Agacée tant par leur comportement que par l'altercation qu'elle avait eue avec Thomas, Juliette effectua un pas vers l'avant sans même écouter les avertissements d'Oliver, ni ce que les jeunes filles braillaient. Ce qu'elle regretta amèrement lorsqu'une main lui saisit le bras et la projeta sans effort, à travers la porte ouverte, contre un étalage qui exposait la toute nouvelle peluche en forme de panda que les enfants étaient apparemment supposés s'arracher pour Noël.
Une pluie d'ursidés moelleux se déversa sur la jeune fille qui, stupéfaite par la vivacité et la force du lutin, tomba au sol sous les cris ébahis des clients et les notes mélodieuses de Casse-Noisette. Thomas, sortant de la torpeur passagère dans laquelle la voix des adolescentes l'avait plongé, voulut instinctivement se précipiter vers son amie, mais le fait d'abandonner Oliver le cloua sur place sans pouvoir décider quelle option semblait prioritaire.
-Vas-y, le pressa Oliver pour lui en sortant sa flûte de Pan. Ne traînez pas.
Sans contester les ordres du satyre, le jeune homme s'élança et heurta le sol de ses genoux en se laissant tomber à côté de son amie, déjà occupée à se relever dans une avalanche de peluches.
-Juju, est-ce que ça va ? s'inquiéta-t-il en l'aidant à se redresser sous le regard inquiet du vendeur qui, à la fois interloqué et furieux de constater l'état de l'étalage, ignorait la réaction à adopter.
-Ouais, ça va, marmonna celle-ci en ôtant ses moufles. Mais ça... elles vont me le payer.
D'un geste vif, elle releva les manches des divers vêtements qu'elle portait sur elle et retira sèchement les fines chaînes dorées qui ornaient ses poignets. Aussitôt, un arc aux dorures fines se matérialisa dans sa main droite et, dans l'autre, un carquois rempli de flèches qu'elle enfila sur son épaule. Thomas, rassuré de la voir si déterminée à en découdre, déboucla sa ceinture, qu'il glissa hors des passants de son pantalon et qui, lorsqu'il la claqua dans l'air, se changea en une épée à la lame de bronze céleste.
Glissant une flèche sur son arme, Juliette banda son arc et tira la corde jusqu'à sa joue avant de décocher son projectile. Celui-ci se ficha dans l'épaule du lutin aux cheveux bruns qui, tout en grognant de douleur, tourna vers elle un visage aux yeux rouges et aux crocs acérés, visiblement peu affectée par la mélodie envoûtante du satyre. Fulminant, Juliette attrapa l'extrémité de son écharpe pour la dérouler sèchement et pesta :
-Foutue écharpe qui réduit la visibilité, foutus pulls qui entravent les mouvements !
-Occupe-toi de te débarrasser de tes couches, déclara Thomas en regardant l'adolescente changée en monstre avec un calme apparent. Je vais faire ce que je peux en attendant.
En s'élançant vers leur assaillante, le jeune homme savait une chose : il n'était certainement pas calme. Les ongles de la jeune fille, qu'il avait vus parfaitement manucurés quelques minutes auparavant, s'étaient transformés en griffes aiguisées avec lesquelles il n'avait aucune envie de faire une rencontre. Et ses jambes... Il se souvint à ce moment précis. Mal assorties, une jambe d'âne et l'autre en bronze composaient les membres inférieurs de la créature. Empousai. Remontant les flots de sa mémoire, le mot fusa, vif et précis, dans son esprit sans qu'il ait essayé de le saisir.
-Tu n'as pas envie de faire ça, susurra l'empousa contre toute attente. N'est-ce pas ? Tu n'as pas envie de faire du mal à qui que ce soit.
Interloqué, Thomas stoppa net alors que les personnes présentes dans le magasin vidaient précipitamment les lieux. Fronçant les sourcils, il réfléchit sérieusement au sens de sa phrase alors que la créature s'approchait lentement de lui. Après tout, elle avait peut-être raison ; il n'avait pas réellement envie de lui faire du mal, il voulait simplement protéger Juliette et Oliver. Confus, il abaissa sa lame en observant de ses yeux azurs l'adolescente qui ne semblait plus avoir un aspect si monstrueux. Une masse molle percuta soudainement sa tempe et, suivant du regard le projectile noir et blanc pour finalement reconnaître un panda en peluche, il secoua la tête afin de remettre ses idées en place. Comme pour l'aider à sortir de sa torpeur, une voix chargée d'agacement fusa :
-Thomas ! Mais qu'est-ce que tu fabriques ?! Baisse-toi !
Sans même réfléchir, le jeune homme se jeta au sol en suivant instinctivement l'ordre aux intonations familières. Inflexibles et impatientes. Intransigeantes et irritées. Ses genoux heurtèrent le sol avec un bruit sourd et il roula sur le côté alors que des griffes lacéraient le vide où il se tenait un instant auparavant. Son épée racla les pavés et, avant qu'il ne puisse se relever, l'empousa se jeta sur lui, tous crocs dehors et attrapa vigoureusement son écharpe.
Juliette, cherchant une ouverture dans leur affrontement sans en trouver une qui pourrait assurer la sécurité de Thomas si elle décochait une flèche, glissa un œil vers Oliver, toujours à l'extérieur. La mélodie qu'il jouait, paralysant la créature qu'il affrontait, perdait de son effet au fur et à mesure des notes. Mais, se trouvant hors du champ d'ouverture des portes, il était impossible pour la jeune fille d'espérer le toucher avec une pointe en bronze céleste. Alors, visant une voiture qu'elle pouvait atteindre, elle lâcha la corde. La flèche ricocha sur la carrosserie avant de s'écraser sur le trottoir pour s'enfoncer mollement dans la neige.
-Oliver ! hurla l'adolescente. La flèche !
L'inclinaison presque imperceptible de la tête du satyre fut la seule indication qu'elle obtint en guise de compréhension, mais elle était obligée de s'en contenter pour l'instant. L'autre empousa, que Thomas s'efforçait de repousser sans pouvoir utiliser son épée, cloua le jeune homme au sol et souleva son tronc avec l'objectif flagrant de fracasser son crâne contre le carrelage. En un bond, Juliette se rapprocha de l'affrontement et, utilisant son arc comme une batte de baseball, asséna le bois finement décoré sur la tête du monstre avant de la bousculer d'un coup de pied dans l'épaule.
Tirant une flèche de son carquois, elle lâcha son arc et, empoignant fermement le projectile, abattit ce dernier vers le sol, là où l'empousa s'était étalée. Celle-ci roula pour éviter l'attaque et se releva en un bond, prête à lacérer son assaillante. Sans se démonter, Juliette tenta de faucher ses jambes dépareillées avant de fendre l'air de sa flèche pour la planter dans le membre d'âne de la créature. Un sifflement strident de souffrance et de fureur vrilla les tympans de la demi-déesse qui, en reculant, se couvrit les oreilles de ses mains. Une douleur lancinante brûla sa joue, et un cri s'apparentant à un grognement lui échappa. Des ombres passèrent dans son champ de vision et, lorsqu'elle releva les yeux, elle vit Thomas intercepter une nouvelle attaque griffue du plat de sa lame.
-Juju, reprends-toi, enfin, marmonna-t-il entre ses dents, serrées de concentration.
-Excuse-moi si j'ai l'oreille musicale et que ça m'a explosé les tympans ! hurla l'intéressée en cherchant son arc du regard.
Avisant la main libre du monstre qui s'approchait dangereusement de son cou, que son écharpe en lambeaux laissait bien plus exposé qu'auparavant, le jeune homme lâcha brusquement la tension qu'il maintenait contre ses griffes et déséquilibra ainsi la créature. Sans même réfléchir, il lacéra l'air de sa lame, augmentant sa vitesse à l'aide d'un moulinet du poignet, et trancha la main menaçante du monstre. En regardant le membre sectionné rejoindre le sol et se volatiliser en poussière dorée, Thomas se sentit secoué d'un haut-le-cœur, sans savoir s'il s'agissait de dégoût ou d'un désagréable et semblable souvenir qu'il gardait de leur fuite.
Un nouveau hurlement retentit dans le magasin qui, s'il n'avait pas déjà été déserté par les quelques clients, l'aurait certainement été, à présent. Une flèche siffla près de la tête de l'adolescent, toujours focalisé sur la main presque disparue, et arracha l'oreille gauche de l'empousa. Juliette décocha une autre flèche qui se ficha sous sa clavicule, refusant de lui laisser une seconde de répit. Par sécurité ou par rancune ? Même l'adolescente l'ignorait.
-Thomas, bouge, bon sang ! le réprimanda-t-elle en attrapant un autre projectile.
Sa voix provoquant l'effet d'une décharge électrique pour la deuxième fois en quelques minutes, l'adolescent esquiva de justesse un assaut qui déchira la chair de son bras en même temps que l'étoffe de ses vêtements. Se baissant pour éviter une seconde fois la colère du monstre, cette fois clairement dirigée vers lui, il effectua une roulade et lacéra le flanc droit de la créature. Alors qu'une flèche se planta dans l'épaule de l'empousa, aux côtés de la première, le jeune homme enfonça profondément sa lame entre ses côtes.
S'approchant à grands pas, Juliette ficha la pointe de sa flèche dans la gorge du monstre et le regarda de manière intransigeante se volatiliser en une poussière dorée, à l'instar de sa main. La jeune fille s'adossa contre une étagère remplie de poupées Barbie, qui les regardaient de leurs yeux vides et avec un sourire factice, et poussa un soupir en relâchant ses épaules, son bonnet vert ne tenant presque plus sur sa tête. La musique du ballet de Tchaïkovski, sans avoir cessé de s'élever joyeusement dans le magasin, sembla seulement se remettre en route à ce moment précis, comme si la musique avait eu la décence de s'interrompre le temps de leur affrontement.
-Il faut aller aider Oli, la pressa Thomas.
-Oli n'a pas besoin d'aide, intervint celui-ci en passant la porte béante du magasin.
-T'as l'air en forme, remarqua le demi-dieu en posant les yeux sur les quelques entailles barrant ses bras et son torse. C'est rassurant.
-Qu'est-ce que tu avais dit, déjà ? « Un réveillon tranquille à la maison », hein ? cita Juliette sur le ton de reproche en se détachant de l'étagère. Tu parles ! ajouta-t-elle en se dirigeant vers l'étalage des peluches, bousculant son ami au passage.
-Ça va, ce n'est pas comme si j'avais pu prévoir ce qui allait se passer, soupira Thomas en la rejoignant.
-Laisse-moi en douter, rétorqua-t-elle en ramassant son manteau, qu'elle avait abandonné au sol. Il se passe toujours quelque chose dans le genre, quand je suis avec toi.
-Je sais qu'on devrait vite partir avant que la police n'arrive, déclara le satyre dans le but d'empêcher Thomas de répondre à la pique, mais vous êtes sous le gui.
D'un même mouvement, les deux adolescents levèrent la tête pour contempler la branche aux petits fruits blancs. Grimaçant dédaigneusement, Juliette affirma de manière catégorique :
-Hors de question que je t'embrasse.
-Bon, dans ce cas, c'est moi qui vais t'embrasser, concéda le jeune homme.
Avant qu'elle ne puisse protester, Thomas la saisit par les épaules et l'attira délicatement vers lui. Et déposa un baiser sur son front. Tendre et amical. Protecteur et sincère. Il murmurait confiance, soufflait amour. Il chuchotait fraternité, insufflait harmonie. Lorsqu'ils se séparèrent, aucun mot ne fut prononcé, parce qu'aucune parole n'était nécessaire pour décrire les liens qui les unissaient. Éternels. Inébranlables. Indestructibles. Les observant avec une étrange fierté parentale, Oliver se demandait parfois si c'était vraiment lui qui les avait trouvés, ou si, au contraire, ils l'avaient déniché eux-mêmes pour leur offrir cette amitié ; celle qu'ils lui portaient et celle qui les unissait l'un l'autre.
-Parfois, ça t'arrive de ne pas être complètement idiot, finit par lâcher Juliette.
-Je sais, Juju, confirma son ami. Je sais.
-Allez, rentrons, déclara enfin Oliver. On va finir par se faire incarcérer pour bagarre dans un magasin, si ça continue. Et un peu d'ambroisie vous ferait le plus grand bien.
-Et toi, un peu de désinfectant et de bandages, ajouta Juliette.
-Oui, acquiesça Thomas. Et à partir de maintenant, on va vraiment passer un réveillon tranquille. Le pot de cannelle n'est pas cassé, en plus, déclara-t-il avec soulagement en tâtant dans sa poche. Quand je pense que maman n'en avait même pas besoin et qu'elle nous mettait probablement dehors juste parce qu'elle avait oublié de faire quelque chose...
Sur ces mots, Juliette termina d'enfiler à nouveau ses couches de vêtements et d'accessoires en laine, et les trois amis quittèrent la boutique pour rejoindre la voiture de madame Morgensen, décidés à profiter de cette fête en famille ; famille peu conventionnelle et bancale qu'ils s'étaient composés en-dehors de leur foyer. Mais une famille tout de même.
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Ce n'est toujours pas réellement une note de fin, mais tout comme l'autre texte que j'ai envoyé, je prends un plaisir à mettre en scène des personnages qui ne sont pas noyé sous des quêtes épiques. J'aime imaginer ce que des demi-dieux moyens peuvent vivre au quotidien. Contrairement à Kathryn, Peter et Sophia, ceux-ci ne sont pas en sécurité dans le cocon de la Colonie, et ça m'a toujours paru important de mettre en avant cet aspect aussi. Parce que cette absence de responsabilité sur le monde de manière générale n'empêche personne d'être un héros à sa propre manière, parce que ce sont eux qui peuplent réellement les histoires en arrière-plan, parce que j'aime penser à ceux à qui on pense moins, tout simplement. Et puisque la vie de semi-divinité est généralement mouvementée... j'ai essayé de faire un texte à cette image, tout en l'imprégnant d'esprit de Noël. Que dire de plus ? Ces trois personnages se baladent dans ma tête depuis de très, très longues années, et ont laissé des traces indélébiles dans mon cœur. J'espère qu'ils pourront vous toucher un peu aussi.
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