1. Yeti quoique sexy (V.2)
Coucou ! Voici la version 2.0 (et théoriquement, elle ne devrait plus changer)
Voici une petite note pour ce chapitre: Caith Sidh se prononce ainsi: Kate Sid. Par la suite, il sera écrit ainsi: Caith Sidh, le nom d'une créature légendaire.
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J'étais dans une douce torpeur avant que la réalité m'y arrache. J'ouvris lentement les yeux, mais le regrettait rapidement à cause de la luminosité. Un atroce mal de tête me prit ainsi qu'une faible douleur à mon bras. Je posai une main sur ma tête avec mon bras valide en fermant de nouveau les yeux. Je lâchai un gémissement, les paupières plissées. Me roulant sur le flanc, j'entendis une respiration se bloquer, faible. Qui était avec moi?
Mais brusquement, des bribes de souvenirs de la veille me revinrent.
La discothèque.
Le coup de téléphone.
Le grognement.
La peur.
La douleur.
Je respirais de plus en plus vite, plongée dans mes souvenirs d'hier alors que la douleur se mua en vive brûlure.
Mais une pichenette sur mon front me sortit brutalement de là. Vexée, je posais ma main sur mon front en émettant un simple "Aïe". Par contre, la pichenette m'aida finalement à ouvrir les yeux pour les poser sur la personne qui se tenait devant moi. Je me figeais en découvrant que je n'étais pas chez moi et qu'un homme me scrutait de son regard sombre. J'avais l'impression que c'était deux puits sans fond, froids. Mon cœur manqua un battement.
Bonjour le comité d'accueil. Et je ne me souvenais pas d'avoir vu cet homme.
- Qui es-tu? me demanda-t-il, me ramenant à la réalité.
Je fus un instant sans mot, m'égarant. Attends. Il se permettait un tel manque de tact en plus de me demander, à moi, qui j'étais ?!
- On ne t'a jamais appris les politesses? Toi, qui es-tu? exigeai-je d'une voix rauque qui me surprenait.
Dans mon emportement, je tentais de me redresser. Or l'un de mes bras ne plia pas. Mes yeux se posaient sur l'attelle empêchant que l'intraveineuse ne me blesse. Je frémis en imaginant l'aiguille dans ma veine et je fus prise d'un besoin de fuir. Or, une main se posa sur mon ventre et me plaqua au lit. Je serrais les dents, la brûlure du bras pansé s'intensifiant d'un coup sur le rythme de mon pouls.
- Calme-toi, tu viens à peine de te réveiller, s'empressait-il de me dire d'un ton adoucie.
Je lui lançais un regard et vu le sien, il remarqua rapidement que j'étais très méfiante à son égard. Il paraissait plus grand que moi et un peu costaud. Il devait faire une tête de plus que moi. Il avait des cheveux courts brun cendré, désordonnés. Ils tombaient un peu sur son front sans cacher se prunelles d'une teinte sombre, entre le noir et le brun. Il avait l'air plutôt jeune avec l'absence de barbe tandis que ses traits exprimaient de la dureté. Dans ma situation actuelle, je le trouvais à la fois effrayant et beau garçon.
Il me faisait penser à un Yéti... Un yéti quoi que sexy.
Mais merde je délire ! Concentration!
Moi qui déplorait les histoires avec un syndrome de Stockholm, me voilà en faire un. Portant une attention plus particulière, je m'inquiétais légèrement de son attitude. Mon tortionnaire me scrutait comme si j'avais quatre yeux. Pas trois, mais bien quatre. Ma tête faisait-elle peur à ce point-là?
- Pourquoi me fixez-vous? bégayais-je.
- De quoi tu te rappelles?
D'un coup, mon corps se tendit par l'appréhension. Ce type était louche et il ne m'inspira pas confiance. Il se contentait d'ignorer mes questions et de m'en poser d'autres même si je ne lui répondais pas. Il semblait m'interroger, or il me donnait l'impression que c'était moi la suspecte et non la victime.
- Je veux partir, dis-je en tentant de nouveau de me lever.
- Non.
L'inconnu pressa davantage sa main sur mon ventre, me bloquant dans le lit. Je me suis sentie, d'un coup, menacée. Mon rythme cardiaque grimpa en réaction à ma peur. La brûlure revint au galop, mais aussi une impression de chaleur qui m'envahissait. Je grinçais des dents en fermant les yeux. « Pas encore... », pensai-je, légèrement affolée. Il me prendrait pour une folle s'il voyait mes yeux monstrueux.
Mes yeux de chats.
- Lâchez-moi, le suppliais-je, un trémolo dans la voix.
- Pas avant que tu ne m'expliques ce que tu fais, toi, la Caith Sidh...
D'un coup, je fus désarçonnée. Une Caith Sidh? De quoi parlait-il?
- Je m'appelle Kelly..., bégayais-je. Pas... euh... l'autre nom bizarre.
Je le regardais perplexe et celui-ci me fixa, semblant comprendre quelque chose que j'ignorais. Un ange passe avant qu'il s'écria:
- Quoi ?! Tu ignores ce que tu es?
- Mais de quoi parlez-vous?
- Putain de merde! Cria-t-il.
Je me recroquevillais quand il me relâcha, visiblement en colère. Je sentais mes yeux se remplir d'eau. Je n'aimais pas qu'il crie sur moi. Je ne comprenais rien. Et j'avais peur de lui.
J'arrachais le fil de l'intraveineuse de mon bras, tiquant en la sentant sortir de moi. Un instinct de survie me hurlait de m'enfuir. Et vite.
- Je ne vais pas rester à côté d'un fou furieux. Adieu! Criai-je, au moment où le fin tuyau de l'intraveineuse se détachait de moi.
- Tu ne vas nulle part!
Il tenta de me toucher, mais je m'esquivais maladroitement avant de me mettre à courir. La porte était ouverte, mais je n'en étais pas certaine dû au fait que mes larmes brouillaient ma vue. Je sortis de la pièce comme une dératée, me perdant dans les corridors.
Où étais la sortie?
D'un seul coup, ma vision se déforma violemment. Les couleurs, le haut et le bas ainsi que les décors, tout ce que je voyais se mit à distordre. L'appartement avait disparu et je me trouvais dans un endroit que je n'avais jamais vu. Les seuls détails de l'environnement que j'ai pu voir étaient un lieu sombre qui semblait être parallèle à un autre lieu. Je voyais des ombres étranges qui paraissaient obéir à d'autres lois que celles du monde physique. Elles se mouvaient en même temps et par-dessus les rares personnes qui passaient ici. Elles avaient une forme humanoïde, mais elles étaient si sombres que je ne voyais pas leurs traits. C'était si réel et impossible que j'étais sûr qu'il s'agissait d'une hallucination.
Pourtant, une de ses fameuses ombres se mit à m'attaquer, me prouvant que ce n'était pas une hallucination. Incapable de crier, je sentais la panique grimper en moi. Mon rythme cardiaque s'emballa, ma respiration devint courte et rapide. Dans ce lieu, je n'attendais rien, je ne sentais rien et j'en étais terrifiée. Seuls ma vue et mon toucher semblaient être compatibles dans cet endroit. Et cela se confirma lorsque les ombres se mirent à me foncer dessus, les hurlements sourds résonnant dans mes oreilles. Finalement, je pouvais entendre, mais ce que les ombres faisaient et non les gens. C'était comme si j'étais un fantôme.
Une ombre agrippa mon poignet pour m'attirer à lui. Sans savoir comment ou si je devais peut-être rêver, mais mon corps réagit de lui-même. Toutes sortes d'informations me venaient à l'esprit, des choses que je n'avais jamais lu, vu ou encore appris.
D'une torsion de mon poignet, je lui retournais sa manœuvre pour lui faire lâcher ma main. Je l'attirais à moi pour utiliser son poids comme transfert de poids. L'ombre se cogna contre le mur au moment où une seconde ombre passa un bras autour de mon cou. Sa prise se bloqua violemment pour écraser ma gorge. La pression me fit gémir de douleur au moment où on me décolla du sol. Agrippant son bras, je tentais de glisser ma main pour faire blocage et me soustraire de sa clé de bras. J'entendais vaguement des voix, mais elles se confondaient dans les hurlements sourds des autres ombres. Je battis hystériquement des pieds en essayant de leur dire de ne pas me toucher. Je n'entendais toujours pas ma propre voix, mais je ne pouvais pas rester là sans rien faire.
J'étais en danger et je devais me protéger.
Je m'immobilisais au moment où une seringue se planta dans ma cuisse. Je glapis de douleur en sentant l'aiguille dans ma chair, mes muscles se crispant autour de celle-ci. Au bout de longues secondes, ma vision se troubla peu à peu tout comme le décor revenait normal. Tout mon être se détendait malgré moi, obligeant mon rythme cardiaque à ralentir. L'appartement et les couleurs que j'avais entrevu revenaient tandis que mon corps s'avachit contre celui qui m'étranglait. Je reconnus en face de moi le Yéti malgré mon état de léthargie mentale. Il tenait une seringue et son visage était à l'affût de mes moindres gestes.
- C'est bon, elle redevient lucide, dit l'homme en face de moi.
L'homme qui écrasait ma gorge relâcha sa pression. Je sentis mon bras glisser du sien pour retomber le long de mon corps. Une odeur de sang s'éleva à moi, mais mon cerveau ne parvenait pas à saisir ce que ça voulait dire. On me fit glisser délicatement. Durant ce bref moment qui semblait s'étirer, je vis un bras ensanglanté par des griffures. Ma tête se pencha pour voir mes propres mains où des griffes disparaissaient peu à peu. Or, le sang demeura là, telle une preuve.
Mais déjà, mon esprit s'égara pour flouer encore plus. J'entendais leur discussion sans pour autant comprendre.
- Elle a été droguée, il faut trouver c'est quoi, fit remarquer une voix d'homme, une autre que celle du Yéti.
Sans savoir comment, ma tête était posée contre son épaule. Il me portait dans ses bras, mais les voiles de l'inconscience commençaient à se refermer sur ma vue. Je perdis l'usage de mes membres alors que leur échange se continuait. Cependant, je pus comprendre la fin de leur échange.
- On fait quoi alors?
- On la garde et on la remet à Aifé, répondit le Yéti. Qui sait ce qu'elle fera du familier de sa sœur...?
Et je m'évanouis.
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