Le Concours Fyctia
Il y a une petite semaine LunaJoice poste sur ma page Facebook l'appel du prochain concours Fyctia : "La vie secrète des auteurs". Ils recherchent des textes en chicklit.
"J'ai tout de suite pensé à toi et à ton Dragon", me précise-t-elle. Je suis flattée.
Le concours Fyctia si décrié crée une section dans laquelle mon histoire rentrerait parfaitement. Je prends le temps de la réflexion quelques jours.
J'ai toujours entendu du mal de ce concours et j'en ai une très mauvaise image pour deux raisons majeures :
*OrezzaDantes avait expliqué l'an dernier pourquoi ce concours était controversé dans son Rant-Book 2016. Tout simplement parce que tous les textes de la plateforme sont soumis à une option d'achat préférentielle de la Société et ce pendant une durée de cinq ans ( je reviens là-dessus après).
*Fyctia c'est la maison Hugo & Cie qui publie aux éditions de la Condamine les textes vainqueurs (et si vraiment ils sont séduits ça passe direct chez Hugo Roman). Et moi je suis pas fana de cette maison d'édition.
Pourtant les jours passent et je ne peux m'empêcher d'être tentée... Contrairement à "La Queue", "Le Reflet" est très facilement modifiable et adaptable. Le concours commençait aujourd'hui à 11h. Hier soir après-midi j'en reparle un peu avec Luna et puis je me décide à retourner sur la plateforme pour décortiquer de près le fameux règlement.
Finalement c'est très cool : les participants perdants pourront garder leurs droits.
Génial, aller, je m'assieds profond sur mes convictions et je commence à modifier le chapitre "Unhappy Girl". Il doit faire 7000 caractères espaces compris maximum. Je dois changer les noms de Dylan, Ana Todd et Harry Styles pour des questions de droits à l'image (en gros la Fanfiction est interdite). Je fignole trois bricoles. J'avale ma honte de me plier à un truc qui à la base ne me plait pas mais l'idée que quelqu'un de chez Hugo lise comment je décris leur éditrice m'excite drôlement. C'est mon moteur.
Puis vient le moment de publier le chapitre.
Et je me retrouve face à un nouveau contrat à accepter. Je recommence une lecture soigneuse et là je me retrouve face à la dure réalité : TOUS les textes publiés sur la plateforme réservent leurs droits à la Société pour une durée de 5 ans. On s'engage à envoyer par lettre recommandée avec AR toute proposition d'une autre Maison d'Edition. Si jamais vous signez avec une autre maison, vous vous engagez à verser à Hugo&Cie 10% des revenus liés à cette publication.
Je réfléchis.
Sur mon épaule droite le Dragon apparait.
- Tu vas faire quoi ? Tu croyais quoi ? Que ça allait être simple comme "bonjour" ? Allez, un beau geste pour moi, tu vas pas rester sur Wattpad toute ta vie, si ? Tu vas bien tenter d'envoyer un truc à une maison d'édition un jour ou l'autre, non ? La Fanfic' c'est marrant mais un jour ou l'autre il va bien falloir aller nager avec les Leviathans... C'est qu'une Fanfiction, tout le monde s'en fout après tout...
Alors que je m'apprête à envoyer un mail à Orezza à presque 23h, celle-ci apparait sur mon épaule gauche (si, c'est plus pratique pour communiquer).
- Tu sais très bien ce que je vais te répondre : tu fais bien comme tu veux mais... Sache que tu pourras difficilement revenir en arrière. Prend ton temps. Finis ton histoire, si tu envisages de l'envoyer à une maison d'édition un jour tu auras toujours l'option de l'envoyer chez Hugo en direct sans passer par le concours, mais tu pourras aussi la soumettre à beaucoup d'autres. Là, tu prends le risque de gagner, et c'est évidemment très tentant, mais également le risque de plus pouvoir rien faire de ce texte.
Quelques échanges avec Dreamcatcher1SV sur Twitter me conforte alors dans mon choix : je ne participerai pas.
Je garde mon compte au chaud pour pouvoir soutenir et voter sur vos textes si un jour vous participez au concours bien-sûr. Par contre je refuse catégoriquement d'être la roue de secours de qui que ce soit. Pourri ou éditable, peu importe mais je souhaite me réserver à moi et à moi seule la décision sur ce que deviendront mes textes.
Pour ceux qui sont tentés et qui participent à ce concours je rappelle la perversité du truc : la fameuse close n'apparait pas dans le règlement du concours. On peut même lire noir sur blanc que les "participants dont les textes n'auront pas été retenus pourront récupérer les droits sur leurs textes"... Jusque là je me dis en gros que c'est tout bénèf' : si je gagne je suis éditée, si je perds je récupère mes droits. La close "fil à la patte" n'apparait en fait que noyée dans plusieurs articles juste avant de mettre votre texte en ligne.
En conclusion, je serai toujours heureuse de voter pour vous et de vous filer un coup de pouce si vous participez un jour, mais je pense que ce système d'emprise ne me correspond décidement pas.
Je reste donc avec ma Fanfic' gratuite mais toujours aussi libre.
Un grand merci à LunaChoice pour avoir eu une pensée aussi encourageante pour mon histoire, Dreamcatcher1SV pour ses conseils éclairés et Orezzadantes pour son article pointu sur la Société et ses pratiques.
Quant à l'expérience d'hier soir, elle n'est pas perdue : ça va enrichir la rencontre prochaine entre Saah et son éditeur mâle...
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