Chapitre 6
« Le plus grand mal, à part l'injustice, serait que l'auteur de l'injustice ne paie pas la peine de sa faute. », Platon.
Sirius observa la jeune femme avec des sourcils froncés. Enveloppée dans un manteau à capuche qui voilait son visage, son corps était étrangement penché en avant. La couturière sembla décontenancée un instant avant de dire un Bonjour jovial auquel la femme murmura une réponse peu articulée.
Sirius se figea.
La voix lui était familière et il sentit son cœur accélérer dans sa poitrine lorsqu'il observa la femme un peu plus. Une mèche ondulée et noire dépassait de la capuche, des doigts alabastres étaient nerveusement noués entre eux.
« Raiponce ? », demanda silencieusement Sirius, lorsque la couturière avait le dos tourné. « Raiponce, c'est toi ? »
La jeune femme sembla se recroqueviller un peu plus lorsqu'elle réalisa qui était à côté d'elle. Il l'entendit inspirer profondément.
« Il n'y a pas de Raiponce ici. », murmura-t-elle froidement, la voix gorgée d'amertume. Il reconnut plus distinctement encore la voix de la prostituée qu'il allait voir tous les soirs, malgré le ton différent et la posture repliée. Sirius réfléchit un instant, tentant d'organiser les mots dans sa tête pour répondre. Pour lui dire qu'il savait parfaitement qui elle était et qu'il n'y avait pas de raison de se cacher de telle manière.
Les mots ne vinrent pas.
Ses pensées étaient un brouhaha de phrases et d'images maladroites qu'il n'osa pas dire à voix haute de peur d'avoir l'air ridicule.
Sirius resta silencieux.
La couturière se tourna à nouveau. Elle donna des habits au jeune homme.
« Allez essayer tout ça, Monsieur, je suis certaine qu'il y aura quelque chose à votre convenance. » Elle lui sourit largement et montra une petite pièce du doigt dont l'entrée était voilée par un rideau couleur crème. Sirius sourit un peu à son tour et s'engouffra dans la pièce d'essayage. Les murs étaient blancs cassés, le plafond élégamment orné de stuc – mais l'endroit était étroit, de telle sorte que Sirius avait du mal à enfiler les habits de la couturière et à les enlever à nouveau. Son coude cogna plusieurs fois contre le mur et il grogna, relevant maladroitement la tête.
A travers le rideau, il pouvait distinctement entendre la discussion entre Raiponce et la couturière. Pendant quelques minutes, il tenta de ne pas y faire attention – il savait pertinemment qu'écouter aux portes était extrêmement mal élevé et impoli – mais la couturière parlait si fort qu'il finit par ne pas avoir le choix.
« Que puis-je faire pour vous ? », avait gentiment demandé la couturière. Raiponce avait mis du temps à répondre et lorsque sa voix résonna contre les murs, ses mots étaient mal à l'aise, gênée.
« Un voile. Comme le dernier que j'avais laissé faire, il y a quelques semaines. »
La couturière avait poussé un grognement furieux, surprenant Sirius qui esquissa un sourire en coin à l'idée de voir la femme ronde et joyeuse faire un bruit pareil.
« Bon sang petite ! Cela fait à peine deux mois que je t'ai fait ton vingtième voile ! Que s'est-il encore passé ? »
A nouveau, une longue pause avant la réponse de la jeune femme.
« Un...accident. »
« Un accident ? On tâche un voile pareil par accident. Déchirer un morceau de tissu aussi délicat est le résultat d'une intention ! » La couturière grogna à nouveau. « Et comment se fait-il que tu ne m'enlèves pas cette capuche ? Tu as froid ? »
Quelques mots furent murmurés que Sirius ne parvint pas à attendre. Il avait cessé d'essayer des habits, restant torse-nu dans la petite salle, écoutant attentivement la discussion étrange des deux femmes. Il entendit un bruit de tissu, comme si Raiponce enlevait sa capuche puis, un bruit de frottement et un hoquettement d'horreur de la couturière.
« Bon dieu petite ! », s'exclama-t-elle, apparemment sous le choc, « Mais qu'on-t-il fait à ton visage ! »
Le jeune homme se figea brusquement, fronçant les sourcils. Ses poings se resserrèrent fermement autour de la chemise qu'il tenait, jusqu'à ce que ses joins deviennent blancs. Ciel, il savait que Raiponce faisait affaire avec des brutes chaque jour : il avait vu les bleus sur son corps et le regard hanté dans ses yeux. Mais l'idée qu'un homme puisse poser la main sur une femme qui ne lui avait strictement rien fait lui retournait l'estomac et faisait monter en lui une rage sourde qui lui brûlait le cœur.
« C'était ... » Un sanglot résonna brusquement. Un bruit rauque et déchiré, pas le sanglot d'une femme qui pleure à cause de quelques bleus, pas seulement le sanglot d'une femme au cœur brisé. Le son glaça Sirius jusqu'au sang. C'était le genre de pleurs auxquels il avait vu des soldats succombés – auxquels lui-même avait succombé. Un bruit animal, primitif. Le bruit de l'homme qui abandonne, qui en a trop vu, trop souffert. Sirius sentit ses mains trembler et incapable de réfléchir, il enfila rapidement la chemise et sortit en trébuchant de la cabine, les yeux écarquillés.
Ses yeux tombèrent sur Raiponce. Sa Raiponce. Celle qui lui caressait les cheveux et lui parlait calmement, qui lui donnait à nouveau le sentiment d'être humain. Celle qui avait maintenant un visage déformé par la violence, la lèvre éclatée, une joue noire et l'autre enflée tandis que des larmes roulaient inlassablement de ses yeux gris. Sirius se figea sur place.
« Le salaud ! » Sa voix n'était pas un rugissement, pas un cri de colère : seulement une exclamation d'horreur et de rage. Raiponce se retourna brusquement vers lui lorsqu'elle entendit sa voix et un regard paniqué traversa ses yeux. Dans un hoquettement de stupeur, elle tira rapidement sur sa capuche, la remettant en place au-dessus de son visage et se recroquevillant à nouveau.
« Ne me regardez pas. », murmura-t-elle d'une voix mi froide, mi suppliante. La couturière était elle aussi figée sur place, le visage incrédule.
« Bon dieu petite, comment Madame Christophe peut-elle laisser traiter quelqu'un une de ses filles de cette sorte ! Je ne sais pas qui t'as fait ça, mais cela doit être un monstre ! »
Sirius regarda Raiponce essuyer son visage à deux mains. Ses pleurs se calmèrent peu à peu jusqu'à ce que son corps et sa voix soit apathiques.
« Il voulait se défouler, elle voulait son argent. Chacun en a eu pour son compte et peu leur importe si les résultats sont un visage et un corps noir de bleu et rouge de sang. »
Les mains de la jeune femme retombèrent faiblement le long de ses cuisses. Sirius fit un pas en avant, secouant imperceptiblement la tête.
« Madame a raison. Seul un monstre peut faire violence de telle sorte à une femme. Cependant, seul un monstre de la même sorte peut le laisser faire – Madame Christophe ne vaut pas plus que lui. »
Un rire amer échappa à Raiponce.
« Peu importe. Ce n'est pas la première fois qu'une chose pareille arrive et ce ne sera pas la dernière. J'ai l'habitude et s'il faut que je supporte le monstre qu'est Madame Christophe pour avoir un toit au-dessus de ma tête et à manger sur ma table, je le ferais. Tout vaut mieux que de se retrouver seule, endettée et dans la rue. »
Le visage du jeune homme pâlit brutalement tandis que des visions d'horreurs défilaient devant ses yeux. Malgré tout, malgré l'atrocité de la situation de la jeune femme, il la comprenait. Connaissait la précarité de vivre dehors, la douleur de la solitude. Sirius était tiraillé entre un sentiment d'admiration étrange devant cette jeune femme qui se battait comme elle le pouvait contre sa vie injuste et la colère. Il avait envie de secouer Raiponce, de lui dire de partir, de fuir avant qu'il ne soit trop tard et qu'un jour les coups aillent trop loin. Il se sentait même prêt à lui dire de venir avec lui – qu'il la protègerait, aussi ridicule que cela sonnait. Mais le jeune homme avait la certitude que quels que soient les mots qu'il emploie, Raiponce ne viendrait pas avec lui. Ne partirait pas. Elle semblait s'être battu bec et ongle pour se faire une place et se battait encore pour se maintenir debout.
« Il doit bien y avoir une solution. », souffla la couturière, « Je dois bien pouvoir arranger quelque chose. Une gentille fille comme toi ne devrait pas travailler dans un lieu pareil, avec des hommes pareils – bon dieu, je ne peux imaginer les horreurs que tu dois vivre tous les jours ! »
Raiponce déglutit et derrière sa capuche, Sirius aperçut un sourire mélancolique, fatigué.
« Je ne peux pas partir, Madame. », dit-elle doucement, « Madame Christophe et moi avons un contrat et je ne peux pas fuir les créanciers. Ce n'est pas une belle vie et ce n'est pas ce que je souhaitais pour mon futur, mais un jour ou un autre, je serais libre. Ne vous inquiétez pas pour moi. »
Sirius vit la pitié dans les yeux de la couturière qui resta immobile un instant avant d'hocher lentement la tête. Elle se passa une main nerveuse sur le visage.
« Très bien. Je ne peux pas te forcer à partir de là-bas. Mais si tu as besoin de quoique ce soit, tu sais où me trouver. » La couturière sourit faiblement. « Allons, j'ai un voile à fabriquer maintenant. Ne bouge pas poupée, je vais chercher le tissu. »
Elle se retourna rapidement et monta les petits escaliers qui menaient à sa réserve, laissant Sirius et Raiponce seuls.
~***~
« C'est bien la seule femme de ce village qui s'apitoie sur le sort d'une prostituée. », souffla doucement Cassiopée, plus pour elle-même que pour l'homme à côté d'elle. Elle n'osait pas le regarder en face. Elle savait qu'il l'avait reconnu : mais loin de la protection de L'Innocent, de ses dessous en dentelle et de l'odeur charnelle de la chambre 26, elle se sentait vulnérable. Elle ne pouvait pas porter son masque habituel – elle n'était que Cassiopée, pas Raiponce. Lorsqu'il l'avait adressé par son pseudonyme, elle avait hésité, durant un court instant, à lui révéler son vrai prénom.
Elle ne l'avait pas fait, de peur de se rendre plus vulnérable encore.
Les yeux de Sirius la regardaient intensément, comme s'il cherchait à apercevoir les pensées qui tournaient dans sa tête. Cassiopée avait honte qu'il la voyait dans un état pareil. Ce n'étaient pas seulement les blessures de son corps qu'il pouvait voir, mais aussi les blessures de son âme. Elle serra fermement les dents et ravala les pleurs qui remontaient, fit taire son cœur agité et tremblant. Se força à ne pas penser au visage de l'homme qui, quelques heures auparavant, avait décidé d'amocher son corps.
Cassiopée se sentait faible et pathétique et ce rôle ne lui plaisait pas.
Lentement, elle serra les poings.
« S'il n'y a personne d'autres pour se préoccuper de ton sort, nous devons nous trouver dans un village de brutes et de cœurs de pierre. » La voix de Sirius la sortit de ses pensées, tout aussi rauque que d'habitude. Cassiopée cligna des yeux quelques instants, un peu surprise par sa réflexion, et se tourna lentement vers lui. Un demi-sourire éclairait son visage défiguré.
« Les prostituées ne profitent pas d'une bonne position dans l'échelle sociale, que ce soit dans ce village ou ailleurs dans le monde. Elles dérangent les femmes et sont des jouets pour les hommes. » La jeune femme haussa les épaules. « Alors à quoi bon s'apitoyer d'une femme sans morale ni vertus ? D'une femme qui vend son corps pour de l'argent ? Une de moins n'est après tout jamais une grande perte. »
Sirius fronça les sourcils et fit un pas vers elle, la colère visible dans ses iris bleus.
« Les gens d'ici sont des imbéciles. Ce n'est pas de ta faute si les maris sont infidèles et ces hommes sont ignobles pour te traiter sans respect. Tu es autant qu'humain qu'eux, peut-être même plus. Sûrement plus. » Il cligna des yeux, l'air de rassembler ses pensées. « Pendant...Pendant la guerre, ce n'étaient pas ces femmes arrogantes qui prenaient pitié des soldats. C'étaient toutes ces femmes de petites vertus qui ouvraient leur bras gratuitement à des hommes déchirés corps et âmes. Qui acceptaient d'écrire des lettres aimantes à des hommes qui n'avaient plus personne et pleuraient de solitude entre deux tranchées. Peut-être... Peut-être parce qu'elles aussi connaissaient la misère et la violence, savaient comment un cœur brisé pouvait briser le corps. » Un sourire triste orna le visage de Sirius qui avait baissé ses yeux sur ses doigts entremêlés. Des souvenirs semblaient défiler sur ses traits, des souvenirs lointains qui lui étaient brusquement revenus.
Cassiopée l'observa silencieusement un instant. Elle n'avait pas l'habitude que Sirius dise autant d'une seule traite : mais ses mots rapides lui réchauffaient étrangement le cœur vide. Elle sentait au fond d'elle, tout au fond, que le jeune homme était exactement comme elle. Seul et torturé. Exclu.
Elle eut à nouveau l'envie de pleurer, pas de désespoir, cette fois, mais d'une sorte de soulagement. Avec Sirius, elle n'était pas seule. Elle le connaissait à peine mais dans ses mots et ses gestes, elle savait qu'il la comprenait. Ciel, il la défendait, même. Une larme silencieuse qu'elle fut incapable d'empêcher roula sur sa joue et elle renifla doucement.
Un air paniqué traversa subitement le visage de Sirius qui recula maladroitement.
« Je... Je suis désolé si je n'ai pas dit ce qu'il fallait. Si j'ai mal exprimé mes...sentiments. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de discussions et- » Il grogna, se passant une main dans les cheveux. « Bon sang, je ne voulais pas te faire pleurer. »
Malgré elle, Cassiopée rit doucement, secouant la tête.
« Ce n'est pas parce que tes mots m'ont blessé que j'ai...pleuré. Seulement parce que tu as dit exactement ce qu'il fallait et que cela faisait longtemps que personne n'avait pris ma défense ainsi. »
Sirius écarquilla imperceptiblement les yeux, sa main retombant le long de sa cuisse. Ses joues rougir un peu et il baissa rapidement les yeux, se passant la deuxième main sur la nuque.
« Je-»
« Merci. »
Cassiopée ne savait pas quoi dire d'autre. Ne savait pas comment exprimer les sentiments en désordre qui tourbillonnaient en elle. Malgré toute l'horreur et les problèmes de son quotidien, elle avait réussi à rencontrer cet homme maladroit et étrangement timide. Il la respectait et il semblait même l'apprécier – même s'il avait conscience de ce qu'elle était. Et pour cela, elle lui était éternellement reconnaissante.
Sirius grommela une réponse inarticulée et baissa un peu plus la tête. Ses mèches châtains glissèrent sur son front et voilèrent un instant ses yeux bleus. Cassiopée le regarda un instant : puis, sur un coup de tête, elle le prit maladroitement dans les bras. Le jeune homme se figea contre elle et elle eut le sentiment d'être à nouveau la petite Cassiopée de 12 ans qui prenait un garçon dans les bras pour la première fois de sa vie, cachée dans la forêt pour pas que la directrice ne les voit. Elle sourit à nouveau et ferma les yeux, attendant doucement que le corps de Sirius se détende contre elle.
Elle sentit les mains du jeune homme encercler sa taille. D'un geste incertaine et tendre, il la pressa contre lui, sa tête au-dessus de sa tête, ses yeux aussi fermés que les siens. Elle sentit son souffle contre sa peau, le battement irrégulier de son cœur contre sa propre poitrine. Cassiopée se détendit un peu plus.
« Raiponce ? », souffla doucement Sirius et elle hocha la tête. « Je sais que tu ne veux pas quitter L'Innocent. Mais si un jour...Si un jour tu te décides à partir, tu ne seras pas seule et sans un toit. Je te promets que si tu as besoin d'aide, je serais là. Tu as fait plus pour moi que tu ne le penses et...je veux que tu saches que tu n'es pas aussi abandonnée que tu ne le crois. »
La jeune femme sentit son cœur manquer un battement. Une larme roula à nouveau sur sa joue et elle se força à arrêter le tremblement de sa lèvre avant de parler à nouveau.
« Merci. », répéta-t-elle dans un souffle, déglutissant. Jamais ne s'était-elle attendue à autant de gentillesse de cet homme qui était presque un inconnu. Elle le sentit hocher doucement la tête, silencieusement.
Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que les petits pas de la couturière résonnent sur les escaliers. S'écartant rapidement, ils virent la petite femme ronde s'approcher, un voile plié dans la main. Elle le tendit gentiment à Cassiopée.
« Tient, petite. J'espère qu'il t'ira. Sinon, je serais ravie de te revoir. »
Cassiopée sourit et donna l'argent à la couturière.
« Je suis sûre qu'il sera parfait. » Elle prit le voile. « Au revoir. »
« Au revoir ! », répondit la femme plus âgée, tandis que Sirius hocha poliment la tête.
Cassiopée lança un regard hésitant à Sirius avant de sortir. La couturière avait le dos tourné, rangeant l'argent dans sa petite caisse et d'un geste rapide, la jeune femme s'approcha à nouveau de lui. Il fut trop surpris pour bouger et resta figé lorsqu'elle se leva rapidement sur la pointe des pieds, plaçant ses lèvres à son oreille.
« Mon vrai nom est Cassiopée. », souffla-t-elle avant de rapidement s'éloigner, sortant à nouveau de la boutique, capuche sur la tête et voile à la main, sans prendre le temps de voir le visage pâlissant de Sirius et ses yeux exorbités.
Bonjour, bonsoir les cocos!
Allez, chapitre 6 de Cage Dorée. Bon, cette histoire est vraiment trop triste et on en n'est qu'au début. Les personnages se dessinent de plus en plus et je ne sais pas mais je les trouve réellement attachants. J'espère que j'arrive à vous transmettre ce sentiment et que l'histoire vous plaît.
Je sais que ça aurait été chouette si Cassiopée était partie avec Sirius - mais ça aurait été trop simple, n'est-ce pas? Et après tout, cela reste une réécriture de Raiponce et cette dernière ne peut pas partir de sa haute tour. Et c'est très frustrant.
Mais elle a révélé son vrai prénom à Sirius. Aïe. On va voir ce que ça donne.
Des bisous, des bisous ♥
Blondie (dont les gifs ne veulent jamais chargés bon sang de bonsoir)
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