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Chapitre 3

« Les cauchemars ne sont en fait que des rêves, en plus réalistes.», Dimitri Vallat.

Cassiopée attendait calmement sur son lit que Madame Christophe vienne frapper à sa porte pour lui annoncer la venue de Sirius d'un visage morne. Il revenait tous les soirs. Quand tous les autres clients étaient partis et que flottait dans le bordel une odeur lourde et étouffante de plaisir et de fumée mêlées à des accents de parfums trop chers, il entrait silencieusement. Sirius ne parlait jamais beaucoup. Il attendait que la propriétaire arrive avant de demander de sa voix étrange s'il pouvait aller dans la chambre de Raiponce. Cassiopée savait que Madame Christophe commençait à être sceptique.

Elle n'aimait pas les clients qui revenaient trop souvent, les amants trop attachés n'apportaient que des ennuis.

La femme âgée ne pouvait s'empêcher de demander à Sirius s'il ne préférait pas voir une autre des filles plutôt que Raiponce. De plus, Madame Christophe ne pouvait pas comprendre son attachement pour elle – la blessure hideuse de Cassiopée au ventre lui donnait des allures de rescapée de guerre.

Cassiopée soupira et allongea d'une main lente les draps de son lit un peu fripée. Une mèche de cheveux tomba sur son front et elle l'éloigna d'un geste sec. Ses boucles noires étaient encore un peu humides : elle savait que Sirius venait et pour la première fois, la jeune femme tenait à l'accueillir sans que son corps ne soit encore sali par les odeurs des hommes précédents. La journée avait été rude est des bleus avaient commencé à se former sur ses cuisses. Cassiopée s'essuya à nouveau le visage, un air fatigué dans les prunelles grises. Le morceau de tissu qu'elle portait habituellement au ventre avait été remplacé par une nuisette translucide qui masquait la partie enlaidie de ses jambes.

On toqua à sa porte et la jeune femme tourna brusquement la tête.

« Oui ? », demanda-t-elle avant que Madame Christophe n'appuie sur la poignée est ne passe sa tête à l'intérieur. Son visage était dur, ses yeux froids.

« Il est là, Raiponce. Chambre 26, comme d'habitude. Et n'oublie pas de nettoyer lorsqu'il repart. »

Cassiopée hocha la tête et se leva du lit. Elle sortit de sa chambre ridiculement petite et descendit les marches jusqu'au hall d'entrée. Sirius se tenait au milieu, son corps large un peu penché en avant, le regard perdu dans le vide, la flamme des bougies éclairant les murs dansant sur son visage. Elle s'approcha de lui. Le jeune homme releva brusquement la tête et la regarda droit dans les yeux.

Cassiopée se sentit étrangement mal à l'aise et se força à sourire. Le visage du jeune homme resta distant. Son sourire s'effaça.

« Bonjour, Sirius. », dit-elle poliment, papillonnant des yeux comme elle l'avait appris. Elle savait pertinemment que le jeune homme ne venait pas la voir pour s'adonner aux mêmes activités que tous les autres hommes : néanmoins, en prenant le rôle de la prostituée, de la femme frivole et enjôleuse que les clients croyaient qu'elle était, elle se protégeait elle-même en créant une barrière entre l'illusion et la réalité. Elle vit Sirius froncer les sourcils avant d'hocher la tête. Doucement, il tendit ensuite sa main et prit celle de Cassiopée dans la sienne avant qu'ils ne rejoignent la chambre rose.

Chaque soir, Cassiopée était à nouveau étonnée de la douceur du jeune homme.

Il parlait peu et semblait rustre, maladroit. Pourtant, quand il arrivait et que Madame Christophe avait disparu dans ses appartements, il prenait toujours la main de la jeune femme dans la sienne, presque timidement, ses doigts osant à peine serrer les siens, comme s'il avait peur de lui faire mal.

Comme tous les soirs, Sirius ouvrit la porte de la pièce et laissa y entrer Cassiopée avant de refermer derrière lui. La jeune femme avança jusqu'au lit et s'assit. Sirius l'observa quelques instants, ses yeux bleus ténèbres, presque noirs, caressant son corps de bas en haut. La jeune femme frissonna un peu. Les yeux de Sirius étaient trop perçants et semblaient toujours regarder droit dans son âme, de sorte que la jeune femme se sentait étrangement embarrassée. Comme s'il pouvait voir chacune de ses erreurs et chaque acte dépravé qu'elle accomplissait jour après jour.

Un sentiment d'amertume étouffait la jeune femme alors que le jeune homme ne bougeait pas, ses yeux silencieux constamment sur elle.

A L'Innocent, il y avait différents types de prostituées. Il y avait celles qui étaient ici depuis des années et qui ne voyaient leur travail quotidien que pour ce que c'était – un travail. Il y avait celles qui aimaient ce qu'elles faisaient et y prenaient autant de plaisir que les clients eux-mêmes. Et puis il y avait les autres, les femmes comme Cassiopée. Celles qui n'arrivaient pas à ne pas être honteuses, celles qui se semblaient sales à chaque fois qu'une main se posaient sur leurs seins nues et qui, à la fin de la journée, étaient incapables de continuer à se regarder dans une glace.

Cassiopée déglutit et tenta de faire taire ses pensées.

Elle n'avait pas le temps de se complaire dans un mélange de pitié et de tristesse inutile.

Elle avait de la chance d'être en vie et c'était tout ce qui comptait.

« Vous ne venez pas ? », demanda-t-elle à Sirius. Le jeune homme fut brusquement comme sortit d'un état de trance et se racla la gorge avant de rejoindre Cassiopée sur le lit. Elle lui offrit un demi-sourire bercé de fatigue auquel il ne réagit pas. Lentement, Sirius s'allongea à côté d'elle et posa sa tête sur les cuisses de la jeune femme.

Quatre semaines qu'ils avaient le même rituel.

Ils rentraient dans la chambre 26, Cassiopée s'asseyait sur les duvets et attendait calmement jusqu'à ce que le jeune homme s'approche d'elle. Il s'allongeait et posait sa tête sur ses cuisses d'un geste presque enfantin. Les premières fois, la jeune femme avait été tentée de rire. Sirius, un homme faisant le double de sa taille, était enroulé sur soi-même comme un petit garçon cherchant le confort d'un corps aimant.

C'était tout ce qu'il lui demandait.

Une illusion d'amour.

Quelques gestes tendres, quelques mots doux vibrant à travers le silence régnant dans la chambre de bordel luxueuse et impersonnelle.

Elle sentit le souffle chaud du jeune homme chatouiller sa peau dénudée. Lentement, elle tendit ses doigts et se mit à caresser les cheveux en désordre de Sirius. Son corps sembla se relaxer instantanément, comme si le seul fait de sentir les doigts de Cassiopée avait allégé le poids invisible qu'il semblait constamment porter sur ses épaules. Un soupir tremblant échappa à la jeune fille et elle cligna des yeux plusieurs fois. Chaque soir que Sirius était là, son cœur semblait partager entre joie et amertume.

L'illusion qui naissait au cœur de la chambre rose n'affectait pas seulement le jeune homme.

Pour quelques heures, Cassiopée faisant semblant d'être quelqu'un d'autre. Elle n'était ni la jeune femme perdue qui regardait les étoiles le soir et se demandait pourquoi la guerre avait épargné sa vie mais lui avait pris tout le reste, de sa famille à sa dignité. Elle n'était pas la prostituée qui montrait ses courbes en voilant les cicatrices de son âme et de son corps.

Lorsque Sirius venait, elle était simplement une femme.

Elle se laissait prendre au jeu, s'imaginant recevoir un amant. Elle ignorait le décor qui l'entourait, ignorait la douleur sourde qui régnait au plus profond d'elle. Elle imaginait être dans une autre vie, dans la vie qu'elle s'était imaginée étant petite, déchiffrant des contes dans un livre alors qu'elle venait à peine d'apprendre à lire.

Le livre était parti en fumée comme le reste mais la jeune femme avait gardé chaque détail en mémoire.

« Parle. S'il-te-plaît. » La voix rauque de Sirius interrompit son flot de pensée. A nouveau, Cassiopée se demanda s'il parlait beaucoup. Chaque parole qui sortait de sa bouche semblait trop maladroite, trop réfléchie et articulée.

Tous les soirs, il lui demandait de parler. Il ne voulait rien entendre en particulier, si ce n'était sa voix, et en peu de temps Cassiopée avait compris une chose. Elle ne savait rien quant à lui mis à part qu'il était aussi seul qu'elle et la pensée lui avait doucement brisée le cœur.

Sirius était si seul qu'il payait une prostituée pour avoir de la compagnie.

Réfléchissant à ce qu'elle allait lui raconter, la jeune femme se pencha un peu en avant et embrassa la tempe de Sirius. Un sourire léger caressa le visage du jeune homme. Il se retourna, de sorte qu'il soit face à son ventre recouvert. Cassiopée inspira profondément, le bruit résonnant faiblement.

« Il était une fois-»

« Tu ne portes pas la même chose que d'habitude. », remarqua-t-il subitement, lui coupant la parole. Sirius releva ses yeux vers elle, le regard perçant. Cassiopée resta bouche-bée un instant. Elle n'était pas sûre où il voulait en venir.

Elle patienta un instant, observant avec attention le visage du jeune homme qui avait froncé les sourcils.

« Pourquoi ? » La voix du jeune homme n'était qu'un souffle. Il semblait réellement déconcerté. La jeune femme baissa un peu les yeux et continua à jouer nerveusement avec les cheveux de Sirius.

« Je...Je peux l'enlever si vous le souhaitez. »

Toujours faire ce que le client voulait. C'était la règle d'or à L'Innocent et Cassiopée était forcée de s'y soumettre comme toutes les autres. L'idée d'enlever la nuisette, de montrer son ventre marqué par les pans de peau rouge et ses cuisses, où des doigts trop violents avaient laissé des traces bleus, lui retournait l'estomac. La jeune femme se sentit pâlir en attendant la réponse de Sirius. Elle le sentit relever la tête avant de s'assoir à côté d'elle. Cassiopée ne le regarda pas. Attendit. Le jeune homme tendit une main et doucement, souleva le pan de l'habit qui voilait les cuisses de Cassiopée.

Un frisson parcourut la jeune femme et elle retint un hissement de surprise.

Toujours faire comme le client souhaitait.

Il avait payé, il pouvait la toucher.

Qu'importe le sentiment nauséeux qui faisait tourner la tête de la jeune femme.

La main de Sirius remonta le tissu un peu plus avant de se figer brusquement. Un tremblement sembla parcourir le corps du jeune homme et après quelques secondes, Cassiopée finit par tourner la tête, d'un geste incertain. Elle ne voulait pas voir le dégoût dans son regard mais se força à l'observer malgré tout. Les yeux de Sirius étaient fixés sur les bleus qui recouvraient le haut de ses jambes. Ce n'était pas du dégoût qui brillait dans ses iris bleus mais de la rage.

Cassiopée déglutit.

Ils étaient devenus plus foncés que quelques heures auparavant, de larges tâches hideuses et noirâtres. Un sentiment de honte lui retourna l'estomac. Elle ne voulait pas qu'un homme voit ce qu'un autre lui avait fait. Elle ne voulait pas que qui que ce soit voit à travers les murs qu'elle avait construit autour de son âme, voit le désespoir derrière ceux-là et s'apitoie sur son sort. Sans réfléchir, elle donna un coup à la main de Sirius et redescendit la nuisette sur sa peau, les mains vibrantes, le regard froid.

« Où en était-on ? », dit-elle, le plus calmement possible. La voix détachée, sensuelle. Elle était redevenue la prostituée, portant à nouveau un masque de sensualité par-dessus ses émotions en désordre. Sirius n'avait pas encore relevé la tête. Il semblait à la fois perdu et enragé. Cassiopée fronça les sourcils et hésita un instant avant de poser une petite main sur le bras du jeune homme.

« Sirius ? »

Il la regarda dans les yeux et secoua doucement la tête. Il avait compris qu'elle ne voulait pas parler de ses blessures et il resta silencieux, malgré les émotions dans ses yeux. Le cœur battant rapidement dans sa poitrine, comme un oiseau paniqué dans sa cage, Cassiopée observa le jeune homme, comme si elle tentait de deviner ce qu'il allait faire ensuite.

Sirius resta silencieux. Il s'allongea sur le lit et tira Cassiopée avec lui, l'enveloppant avec ses bras et sa chaleur. Il l'appuya un peu plus fort contre lui que d'habitude. La jeune femme se figea un instant, pressé contre sa poitrine, avant de se détendre. Elle sentit une main dans ses cheveux, le visage du jeune homme pressé dans sa nuque. Cassiopée sourit doucement.

Sans dire un mot, Sirius essayait de la réconforter.

L'idée lui semblait étrange, lointaine – personne n'avait fait l'effort de la prendre dans les bras ainsi depuis la mort de ses parents et c'était maintenant un inconnu qui la serrait contre lui et pressait instinctivement son corps contre le sien. Un sentiment de bonheur minuscule traversa les veines de la jeune femme et elle se mordit la langue pour ne pas laisser les larmes rouler sur ses joues rougies.

Peu à peu, elle sentit son corps se relaxer et bientôt, sa respiration erratique devint régulière. Cassiopée ferma les yeux. Une larme solitaire fini par couler sur sa joue. Sirius ne cessa de caresser ses cheveux et son dos, un geste calme, intime. La jeune femme sentit un tremblement parcourir son corps avant qu'un sourire rêveur n'éclaire son visage. Sentant la respiration de Sirius vibrer contre son cou, elle s'endormit lentement.

***

« Non... Je ... veux pas ! Ne tirez ... ! Non ! »

Des bribes de paroles réveillèrent subitement Cassiopée. Elle cligna plusieurs fois des yeux et regarda autour d'elle, prenant quelques secondes pour comprendre où elle était.

La chambre rose.

Quelque chose bougea contre elle et Cassiopée tourna rapidement la tête.

Sirius.

Le jeune homme semblait en plein cauchemar. Ses yeux bougeaient nerveusement derrière ses paupières fermées et son corps tremblant était recouvert de sueur. La jeune femme eut d'abord un mouvement de recul. Lorsqu'un nouveau frisson parcourut son corps, Cassiopée se pencha au-dessus de lui et le secoua doucement jusqu'à ce qu'il ouvre les yeux d'un geste violent, une sorte de grondement lui échappa. La jeune femme se figea, les yeux fixés sur le visage de Sirius qui sembla peu à peu revenir à lui, son expression mélangeant anxiété, horreur et colère, redevenant aussi composé qu'avant. Seul le bruit de sa respiration irrégulière et de son cœur rapide trahissait l'émoi qui secouait son corps à peine sorti du sommeil.

« Sirius ? », demanda gentiment la jeune femme en se frottant les yeux, sa propre voix encore rauque. Il déglutit un instant et la regarda dans les yeux avant de baisser lentement le regard.

« Pardon. », dit-il calmement, sa voix étrangement pressée. « Je ne...Je ne voulais pas te réveiller. »

Cassiopée hocha la tête. Elle patienta un peu, tandis que les yeux du jeune homme ne quittèrent pas son visage.

« Un mauvais rêve ? », demanda maladroitement la jeune femme, mal à l'aise devant la froideur de l'homme allongé à côté d'elle, alors que quelques secondes auparavant l'entièreté de son corps avait été secoué par des émotions qu'elle ne pouvait pas déchiffrer.

Sirius sembla réfléchir un instant.

« Plutôt le souvenir d'une mauvaise réalité. », dit-il d'une voix si silencieuse que Cassiopée n'était pas sûre de l'avoir bien entendue. Elle s'appuya sur son coude. Avant qu'elle ne puisse réfléchir, les mots échappèrent de sa bouche.

« Des souvenirs de la guerre ? »

Aussitôt, elle se mordit la langue. Il ne fallait jamais aborder la guerre avec les soldats. Jamais. Deuxième règle de L'Innocent, règle de bienséance en société. Cassiopée se sentit rougir et ne put s'empêcher de se maudire intérieurement. Un tremblement parcourut Sirius et son expression détachée flancha un instant.

« Oui. », répondit-il, un murmure rauque, un simple mot. Un mot qui semblait étouffé par le poids de souvenirs douloureux. Cassiopée soupira doucement.

« Je n'aurais pas dû demander. », dit-elle. Elle vit Sirius secouer la tête, un sourire en coin des lèvres.

« Ce n'est rien. Je me suis seulement rappelé la perte d'un ami. »

La jeune femme écarquilla les yeux un instant avant de froncer un peu les sourcils. Ce n'est rien. Comment pouvait-il dire qu'il s'était seulement rappelé la mort de quelqu'un ? Cassiopée étouffa les mots qu'elle avait sur la langue. Ce n'était pas sa place de commenter les mots du jeune homme.

Sirius cligna des yeux avant de soupirer. Il roula sur son dos et posa un bras par-dessus ses yeux.

« Je suis désolé. Je...Je n'ai aucun talent aves les mots. »

Cassiopée laissa sa tête retomber dans ses coussins. Elle regarda le jeune homme en coin et réfléchit un instant.

« Etait-ce un ami cher ? », demande-t-elle un peu maladroitement, ignorant la dernière remarque de Sirius. Ce dernier se tendit quelques secondes avant qu'un nouveau sourire ridiculement petit ne caresse son visage.

« La guerre m'a rendu tous mes amis chers. », répondit-il, « Même si aucun d'eux n'a survécu. »

Le tremblement parcourut à nouveau le corps du jeune homme et Cassiopée sentit un voile de tristesse les recouvrir. La guerre avait toujours cet effet. A sa seule évocation, le monde semblait brusquement gris et morne. Elle s'imagina Sirius un peu plus jeune. Peut-être moins silencieux, entouré par une bande d'hommes de son âge, tous en uniforme.

Elle pensa subitement à Valentin.

Où était-il ? Cassiopée espérait qu'il allait bien. Qu'il soit protégé de la faim et du froid. Peut-être demanderait-elle un soir à Sirius s'il le connaissait.

Le monde était petit, après tout.

Un faible soupir la fit revenir au présent.

« Est-ce que...On pourrait parler d'autre chose ? »

La jeune femme sourit dans la pénombre délicate de la chambre 26.

« Bien sûr. », souffla-t-elle. Elle se racla la gorge. « De... De quoi voulez-vous parler ? »

Sirius haussa les épaules, à nouveau silencieux. Cassiopée grogna intérieurement. Dans l'état de fatigue où elle se trouvait, aucun sujet de conversation ne lui venait à l'esprit. Le silence s'étira inconfortablement jusqu'à ce que Sirius ne prenne la parole.

« Pourquoi tu es ici ? »

« Ici ? »

Il hocha la tête.

« A L'Innocent. Tu ne ressembles pas aux autres femmes. Tu ne te comportes pas comme les autres. »

Cassiopée lui offrit un sourire en coin.

« Vous semblez avoir l'habitude des prostituées. », rétorqua-t-elle. Sirius grogna et enleva le bras recouvrant son visage pour lui faire face.

« Ce n'est pas ce que j'ai dit. Et tu ne m'as pas répondu. »

La jeune femme leva les yeux au ciel, le sourire s'effaçant doucement pour laisser place à un visage aussi calmement détaché que celui-ci du jeune homme.

« La guerre. », répondit-elle. Elle vit le visage de Sirius pâlir un instant mais il ne dit rien. La tension quitta un peu son corps. Elle ne voulait pas parler de ses parents, ni de sa vie qui avait littéralement volé en éclat. Mais le jeune homme resta silencieux et Cassiopée apprécia son silence. Elle n'avait pas les mots pour expliquer ce qu'il lui était arrivé et il n'avait pas besoin de parler pour lui transmettre sa compassion. Malgré son visage à première vue stoïque, ses yeux brillaient d'une expressivité étrange.

Elle n'avait rien expliqué mais il avait compris malgré tout.

Il connaissait la guerre. Il avait vu les destructions qu'elle avait causées et c'était assez pour partager un instant la douleur de la jeune femme. Cassiopée ferma les yeux. Elle sentit une main chaude lui tapoter l'épaule d'un geste mal à l'aise. Ensuite, Sirius s'allongea sur le côté et enroula ses bras autour d'elle, la tenant simplement. Cassiopée se figea un instant avant de se détendre à nouveau.

La situation était inexplicablement réconfortante.

« Sirius ? », murmura-t-elle sans réfléchir.

« Oui ? » La voix du jeune homme était presque silencieuse, comme s'il commençait à se rendormir lentement. Cassiopée posa une main sur celles de Sirius.

« Merci. » Elle n'était pas certaine pourquoi elle le remerciait. Après tout, il était un client. Il avait payé pour être là et il se fichait probablement de ses états d'âmes. Mais il ne la traitait pas comme les autres et alors qu'il la tenait comme ça, elle oubliait un peu sa solitude étouffante.

Sirius se rapprocha un peu d'elle.

« Merci à toi, Raiponce. », rétorqua-t-il, son visage tout près de son oreille, son souffle chaud sur sa peau.

Cassiopée ne répondit pas.

Sans un son, ils s'endormirent à nouveau et lorsque le soleil réapparut à l'horizon, la jeune femme était à nouveau seule, sans avoir eu le temps de dire au revoir à son amant nocturne.



Bonjour, bonsoir les cocos!

Oui je sais, il ne se passe pas encore grand chose. Mais avant de se jeter dans l'action, il faut laisser le temps à Sirius et Cassiopée d'un peu construire leur relation. Je sais que ça peut paraître un peu étrange qu'ils se touchent autant malgré le fait qu'ils se connaissent à peine, mais il ne faut pas oublier le contexte.

En tout cas, j'espère que ça vous plaît quand même!

La bise ♥

Blondie

PS: si vous voyez des fautes d'orthographe, ce serait vraiment chouette de me prévenir. A force d'écrire mes chapitres durant la nuit et avec 0 temps pour la relecture, je suis désolée si je vous aveugle avec des fautes de conjugaison et des trucs mal écrits.

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