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Chapitre 12


« On a conscience avant, on prend conscience après. », Oscar Wilde.

« U-Une lettre ? »

Cassiopée hocha doucement la tête, un geste absent et perdue.

« Je ne sais pas de qui elle était. », murmura-t-elle, « Quelqu'un qui m'a apparemment écrit à la place de mon frère et qui a fini par me l'avouer. »

Dieu. Sirius sentit son estomac se retourner et ferma les yeux, posant sa tête contre le mur derrière lui. La bête poussa un cri agonisant, grattant à son esprit comme pour être laissée à l'extérieur. La douleur de Cassiopée et sa voix murmurée et presque sans son la mettait hors d'elle, d'autant plus que cette tristesse avait été provoqué par le jeune homme lui-même. Il jura intérieurement. Pourquoi avait-il envoyé une lettre ? Pourquoi n'avait-il pas fait plus attention quelle lettre il avait posté ?

Bon sang, il n'était qu'un lâche : il savait pertinemment qu'il avait écrit une lettre parce qu'il était incapable d'avouer la vérité à Cassiopée les yeux dans les yeux. Il n'avait pas les mots et pas le courage. Sirius savait pertinemment que s'il avait ouvert la bouche, il se serait perdu dans des platitudes stupides, des bégaiements, des formulations maladroites et ce qui aurait dû devenir une excuse deviendrait dans les yeux de la jeune femme l'aveu de sa faiblesse. Cassiopée l'avait déjà vu à son plus bas : lui avouer ce qu'il avait fait l'aurait descendu plus bas que terre. Si au moins il avait envoyé la bonne lettre, peut-être oserait-il maintenant, alors qu'elle était affaiblie, lui avouer la vérité. Mais il l'avait dessiné nu, avait avoué son désir pour elle. Avait avoué qu'il s'était caressé avec son image derrière les yeux alors qu'elle souffrait, alors qu'elle subissait des conditions de vies minables, sous les ordres de Madame Christophe.

Sirius se sentait sale-

« Je ne sais pas qui m'a écrit, mais qui que ce soit, je l'en remercie. », murmura subitement la jeune femme. Le visage de Sirius se vida de toute couleur. « Madame Christophe savait depuis des mois que Valentin était mort. Des mois. Et cet homme... Je ne pense pas qu'il m'ait écrit des lettres dans le nom de mon frère pour me blesser, tu sais. J'ai vu le dessin, les mots. Il y avait tant de désespoir dans cette lettre – tant de... je ne sais pas, je n'ai pas les mots pour t'expliquer, mais c'était comme une... déclaration d'amour, presque. » Dans le noir, le jeune homme sentit le sang monter dans ses joues tandis que son cœur accéléra. Il resta silencieux, serra Cassiopée un peu plus contre lui. Une quinte de toux secoua le corps de la jeune femme et elle se recroquevilla un peu plus.

« Je n'ai pas beaucoup été aimée, tu sais. J'avais - j'avais ma famille, mais ils sont tous morts maintenant. Et ici, les hommes n'aiment que mon corps. Et cet homme...Cet homme, sans même me connaître, m'a écrite les plus douces lettres. Quand j'y repense, j'aurais peut-être dû me rendre compte qu'elle n'était plus de Valentin au bout d'un certain temps. Les mots étaient plus...maladroits. Plus anxieux, aussi. Je ne sais pas ce qu'a vécu cet homme mais il a-a souffert. Je suis heureuse qu'il s'en soit-» Elle inspira bruyamment et des larmes roulèrent en silence de ses yeux. « Qu'il s'en soit sorti. », murmura-t-elle et cligna violemment des yeux et serrant les dents pour ne pas se remettre à pleurer.

Sirius sentit son corps trembler, subjugué par des émotions qui lui étaient inconnues. Comment – comment ? – cette femme qui avait tant souffert et souffrait encore pouvait-elle le lire aussi bien ? Quelque chose d'humide roula sur sa propre joue et pendant une seconde, le jeune homme pensa qu'une goutte de pluie était tombée par le trou dans le mur : mais lorsqu'il sentit Cassiopée lentement relever la tête et caresser sa joue, il se rendit compte qu'une larme était tombée de son œil. Silencieuse et maladroite comme lui. Inconsciemment, Sirius avait serré les dents et les poings, son cœur tambourinant violemment dans sa poitrine.

« Sirius ? », demanda Cassiopée, sa voix un murmure incertain. Elle avait posé ses mains sur ses épaules et scrutait son visage. Lentement, Sirius posa une main contre la joue de la jeune femme. Il ouvrit la bouche pour parler mais ne parvint qu'à inspirer bruyamment tandis qu'un autre frisson parcourut son corps. Il secoua la tête, une boucle couleur caramel doré retombant sur son front. Malgré la tristesse profonde visible sur le visage de Cassiopée, elle esquissa un sourire timide et tandis que sa main glissa pour retomber sur ses cuisses et qu'il baissa honteusement les yeux, il sentit qu'elle attira sa tête contre sa nuque et caressa, doucement, ses cheveux.

« Qu'est-ce qu'il y a ? », demanda-t-elle, fermant les yeux et posant sa joue contre lui. Un rire amer échappa au jeune homme tandis qu'il secoua la tête à nouveau.

« C'est toi qui perds ton frère et te fais enfermer ici par ce monstre de Christophe et c'est à moi que tu demandes ce que j'ai ? » Sa voix était brisé, encore plus rauque que d'habitude. Il sentit Cassiopée frissonner un peu plus et presser son corps contre le sien, son odeur ambrée enivrant ses sens une fois de plus. Elle haussa simplement les épaules. Sirius inspira profondément. Il avait trois possibilités : ne rien dire, rester silencieux comme d'habitude, changer de sujet ou avouer la vérité. Tout lui semblait mieux qu'avouer la vérité. De plus, il fut brusquement pris de l'inquiétude que Cassiopée ne le croirait pas – après tout, pourquoi lui avouerait-il une chose pareille après qu'elle est parlée avec tant de tendresse de l'auteur de ces lettres ?

« Sirius. N'essaie pas d'éviter le sujet, je peux presque entendre les roues tourner dans ton cerveau. »

Le jeune homme poussa un grognement torturé.

Inspira profondément, s'agrippa à Cassiopée et pria qu'elle ne le renierait pas après. Lorsqu'elle lui donna un petit coup affaibli après qu'une quinte de toux ait à nouveau secoué ses poumons, il n'arrivait pas à croire lui-même ce qu'il était sur le point de faire. Il sentit son cœur battre contre ses tempes.

« Les...Les lettres-»

« C'est toi qui les a écrite. »

La voix de Cassiopée résonna contre les murs et Sirius se figea. Le temps semblait comme arrêter et un tremblement parcourut son corps. Elle savait ? Comment ? Les mains de la jeune femme ne cessèrent pas de caresser ses cheveux tandis qu'il essayait d'assimiler ce qu'elle venait de dire. Il l'entendit renifler, trembler à son tour.

« Je – Sirius... » Elle se racla la gorge, sa voix un murmure maladroit. « Madame Christophe m'a enfermé ici et m'a ensuite apporté quelques objets, dont la lettre. Je... Je l'ai relu, sous le choc, et... et j'ai regardé le dessin. Tu as écrit ton nom sur le dessin. Cela aurait pu être un autre Sirius mais tu es le seul que je connais et j'étais - j'étais presque sûre que tout ça était de toi. »

Sirius était sans voix. N'arrivait pas à croire ce qu'elle lui disait – ses sentiments étaient un mélange de soulagement, de honte, de colère contre lui-même pour avoir écrit, écrit, son nom sur un dessin pareil, de bonheur, aussi, parce que Cassiopée ne le repoussait pas. Le jeune homme avait la conviction profonde que si la jeune femme venait à le rejeter, il ne le survivrait pas et il continua à s'accrocher presque désespérément à elle. Il sentit la main de la jeune femme ralentir doucement dans ses cheveux et déglutit.

« Pourquoi tu ne m'as rien dit ? », souffla-t-elle brusquement, brisée. Un bruit torturé quitta sa gorge tandis que sans réfléchir, presque automatiquement, il pressa ses lèvres contre la nuque de Cassiopée et ce fut brusquement comme si toute sa force l'avait quitté, toute la force qu'elle avait rassemblée durant quelques minutes. Elle retomba mollement contre lui, un sanglot déchirant secouant son corps frêle. Sirius sentit ses propres larmes continuer à couler inlassablement. Il entoura le dos et la taille de la jeune femme de ses bras et la berça doucement. Le son rauque qui sortait de sa gorge lui brisait le cœur encore et encore, tandis que Cassiopée semblait en souffrir presque physiquement. Il leva le visage de la jeune femme et embrassa son front, embrassa ses yeux fermés, embrassa ses joues, son nez ses lèvres, entremêlant leurs larmes jusqu'à ce qu'il ne sache plus de qui venait le goût salé sur sa langue.

« Je suis désolé. Je suis désolé. », murmura-t-il en boucle, « Pardonne-moi, Cassiopée. Je t'en prie. Pardonne-moi. » Il pressa son front contre le sien, à genoux et la jeune femme serrée contre lui. « Je ne savais pas que c'était toi. Pas au début. Je te le jure. J'ai seulement su lorsque tu m'as dit ton prénom. » Sa voix était murmurée et frénétique, comme s'il avait peur qu'elle ne laisserait pas finir et partirait avant qu'il n'ait fini d'expliquer. « Je... Quand j'étais au front, Valentin était un de mes seuls amis. Il me comprenait, je le comprenais, on partageait la même peur. Il m'avait beaucoup parlé de – de toi. Les gars se moquaient un peu, des fois. Le calme et sérieux Valentin qui aimaient profondément sa sœur – il disait... » Cassiopée ne semblait plus avoir la force de pousser des vrais sanglots et ce n'étaient plus que des larmes silencieuses et torturées qui roulaient sur son visage tandis qu'elle écoutait sans rien dire les mots maladroits du jeune homme, bégayant, entrecoupés. « Il disait que tu étais son étoile. Sa jolie Cassi. Et puis – et puis un jour, il est venu vers moi et il m'a tendu une...une lettre. Il allait partir pour les premières lignes – personne n'en ai vraiment revenu et... Valentin savait qu'il allait mourir. Alors il m'a donné cette lettre et il m'a dit de t'écrire et de te dire que tout allait bien. Il m'a dit que tu avais déjà trop souffert et qu'il ne voulait pas... ne voulait pas que tu apprennes sa mort. » Sirius inspira bruyamment. « J'ai pris la lettre et j'ai...j'ai commencé à t'écrire. Au début... Je l'ai vraiment fait au nom de Valentin, au bout d'un moment, j'ai commencé à parler de moi, à me confier. » La honte lui coupait la respiration et le jeune homme pressa ses lèvres contre le menton de Cassiopée, un geste tremblant et implorant, avant de se forcer à continuer. « J'ai survécu la guerre grâce à toi, Cassiopée. Je – Je t'ai aimé. Tu ne pouvais plus être l'étoile de Valentin et tu es devenue la mienne. Je ne parlais pas beaucoup, mais je parlais à toi. Pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression qu'on m'écoutait, même si ce n'était pas ...pas moi que tu écoutais, mais en réalité ton frère. Et quand la guerre était finie, je ne pouvais pas arrêter de t'écrire. La guerre a détruit mon cœur mais tes lettres l'ont maintenu en un seul morceau. » Son visage glissa à nouveau dans la nuque de Cassiopée, ses lèvres caressant tendrement la peau froide et délicate de la jeune femme. « Je suis désolé. », murmura-t-il une dernière fois avant de se taire, attendant son jugement.

Il ne vint pas.

Aveuglé par sa tristesse désespérée, Cassiopée leva le visage du jeune homme avec ses mains frêles et sans laisser à Sirius le temps de réagir, pressa ses lèvres sur les siennes. Elles avaient le goût de sel et d'ambre, d'horreur et de désir d'amour. Sans réfléchir, Sirius laissa la langue de Cassiopée ses lèvres, l'embrassa à son tour, ses mains dans ses cheveux, leurs respirations se mélangeants dans un rythme torturée.

« Il n'y a rien à pardonner. », souffla brusquement Cassiopée, en s'écartant de lui un instant. « Tu m'as tout autant sauvé. Si j'avais appris la mort de Valentin-» Elle poussa un bruit étranglé et se passa le revers de sa main sur sa bouche. « Je me serais pendue à la seconde. » La voix de la jeune femme était sérieuse, dénuée d'émotion. Elle ne plaisantait pas et Sirius se sentit comme si on lui avait renversé un baquet d'eau glacée dans le dos.

« Ciel -» Il s'imagina Cassiopée avec une corde autour du cou, sans vie, ses yeux gris et hantés, grands ouverts et morts. « Non. Non. » A nouveau, il plaqua ses lèvres sur les siennes tandis qu'il sentit que la jeune femme s'agrippa à lui. Ses mains s'étaient enfouies dans ses boucles brunes et il entendait son cœur battre rapidement, nerveusement. « Ne dis plus jamais une chose pareille. Je- Ne pense plus jamais une chose de la sorte. Je t'en prie, Cassi. »

Elle ne répondit rien, s'écarta de lui et posa sa tête contre son torse, juste au-dessus de son propre cœur. Ses cils tremblaient, papillonnaient, tandis que son index blancs traçaient les contours de son abdomen.

« Oh, quel spectacle, quel spectacle ! » Sans qu'ils ne s'en soient rendus compte, la porte s'était brusquement ouverte et Madame Christophe, accompagnée de Max, était rentrée dans l'espèce de cachot obscur. « Merveilleux, il n'y a rien de mieux qu'une petite scène romantique entre deux amoureux – mais j'espère bien, mes petits tourtereaux, que de telles pièces de théâtre ne finissent jamais bien. »

Cassiopée avait eu un sursaut de stupeur tandis que la mine de Sirius était devenue stoïque. Froide. Il haïssait cette femme. Il eut soudainement à nouveau conscience de ce qu'elle faisait subir à Cassiopée et ressentit un élan de rage violent. Il voulait qu'elle souffre.

La bête voulait qu'elle souffre.

Elle projeta dans sa tête des images sanguinolentes et lorsque quelque chose piqua sa lèvre et qu'il sentit un goût métallique se mêlant à celui des larmes, Sirius se rendit compte que ses canines s'étaient rallongées. Il se força à inspirer et expirer calmement, se forçant à simplement maintenir un regard glacial. Il sentait le cœur de Cassiopée battre de plus en plus rapidement, comme le petit cœur d'un oiseau enfermé et anxieux. Il la serra un peu plus dans ses bras, comme si cela pouvait la protéger de la femme monstrueuse en face d'eux.

« Eh bien, vous ne me répondez pas ? Très bien. » Elle fit un mouvement exaspéré de la tête. « Monsieur, les deux heures sont écoulées. Sortez immédiatement. »

L'idée d'abandonner Cassiopée dans un tel état dans cette pièce lugubre lui coupa la respiration et il la pressa inconsciemment un peu plus contre lui. La jeune femme s'était remise à pleurer silencieusement, son corps doucement secoué. Sirius serra les dents.

« J'ai dit immédiatement ou vous aurez à subir les conséquences. », siffla Madame Christophe, et regarda Sirius avec un air cruel. Il connaissait les conséquences : il savait que la propriétaire de l'Innocent ne plaisantait pas. Il déglutit bruyamment et ravala sa rage, avant de lentement allonger Cassiopée. Elle n'avait même pas la force de se maintenir debout et le jeune homme sentit un nœud dans la gorge. Avant de se relever, il pressa ses lèvres sur son front puis les rapprocha de son oreille.

« Je reviendrais demain. Je vais te sortir de là, Cassi, je te le jure. » Il ferma les yeux un instant, inspirant profondément l'odeur délicate de Cassiopée, avant de se forcer de se lever. De s'éloigner.

Derrière lui, la porte se ferma à clé et pour la première fois de sa vie, malgré tout ce qu'il avait vécu, Sirius eut le sentiment d'avoir le cœur coupé en deux.


J'ai à peu près trois secondes pour publier ce chapitre, j'espère qu'il vous a plu!

Bisous, bisous ♥

Blondie

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