" Je refuse. "

Regardant à gauche, regardant à droite, une ange détournait le regard de sa Supérieure. Elle avait bien peur du travail qu'elle venait d'offrir.

" Et pourquoi donc? "

" C'est.. un devoir bien trop important.. ", s'enquit l'ange, effrayée du jugement de la Présidente. "Je ne crois pas que je supporterai tout le stress comme vous le faites.. "

" Je vois. Va, donc, et va chercher Maria, s'il-te-plait.. "

La petite s'exécute et fuit en trébuchant et la Présidente soupira. Depuis le départ inopiné de son acolyte, il fallait bien qu'elle trouve un vice-président, sans quoi le Comité va être dans le trouble. Encore. La grande tombait assez rapidement dans ses pensées, ses mains démêlant ses longs cheveux arrivant jusqu'aux genoux d'un noir corbeau. Elle attendit une bonne dizaine de minutes avant de se faire déranger par un cri féminin.

" C'EST ASSEZ! BON SANG! "

C'était la voix de Maria May, de 3 ans sa benjamine. Elle était entrée en trombe dans la salle. Habillée de son tutu blanche habituelle, sa sœur faisait aussi partie du Comité, mais elle s'occupait surtout des recrus et des jeunes enfants ailés. C'était une danseuse dans l'âme et elle s'entraînait quand elle le pouvait. Pour le moment, elle agissait comme la subordonnée de sa grande sœur qui a une grosse tâche. La relation de sœur était bien visible par les actions. Les mots, ce n'était qu'une autre histoire, mais c'était une pure affection. Elle tenait par le col un jeune garçon. Un blond aux yeux bleu et avec son sourire habituel de bâtard. La Présidente le reconnut aussitôt et soupirait de désespoir.

" Oh, Maria...Que fais-tu encore avec Gabriel? "

Le jeune s'appelait Gabriel... enfin... jeune est bien un mot mal utilisé dans ce cas-ci, il a bien 1 mois de plus que la Présidente du Comité des Anges Gardiens. Gabriel était un Archange, mais ce n'était qu'un Descendant de celui-ci. Il a connu Maria et sa sœur depuis qu'ils sont bébés et il était bien connu pour les emmerder bien fort. Il ne faut pas les mettre dans une même pièce sans surveillance, ça finissait en une grosse catastrophe. Il fallait souvent que des gardes les surveillent. Ce n'est pas pour rien que Chère Présidente voulait s'éloigner de lui depuis l'Académie. Hors, évidemment pour la faire encore plus chier, non seulement il a rejoint l'Académie des Anges, il a aussi rejoint le CAG.

" Oh, Opal, ce crétin fini a dit quelque chose d'horrible contre toi! Il a dit-- "

" Je ferais en sorte de te dépasser dans toutes les notes dans notre académie et du comité... et ce, kicker tes jolies fesses de cette chaise quand je le voudrais rien que pour te faire chier ", s'exclame le malheureux en coupant la phrase de Maria May, citant sa propre phrase. Décidément, il n'était pas près de s'arrêter du tout. Pauvre Maria qui a dû supporter ça depuis le réfectoire, où ils se trouvaient avant de rejoindre la salle du Comité.

" Gabriel, ton LANGAGE. Ce n'est pas parce que tu es le Descendant de l'Archange Gabriel que tu peux te croire tout permis! ", crie cette dernière, indignée. " Pas devant ta Supérieure! Opaaaaaal! Donne-lui un coup de pied au derrière de cet arrogant hors du Comité! Depuis le temps que tu voulaiiis! "

" Maria, ton langage. ", réplique sa sœur, agacée en voyant que Maria se mettait à pleurnicher.

Chère Présidente soupirait. Elle ne savait pas quoi faire de ce petit garnement, puis une idée lui vient en tête avec un grand sourire.

" Ah, je sais très bien ce que je vais faire de lui... je ne sais pas si Dieu acceptera, mais ça lui permettrait de se calmer un peu, le temps qu'on trouve une solution. "

" Oh non ", se dit Maria.

" Oh... ", murmure Gabriel.

" Oh non ", répète les 10 gardes qui se trouvaient près de la porte et qui écoutaient sans gêne.

La soeur de Maria souriait malicieusement en écoutant la réaction de ceux qui étaient présents. Elle gardait son sourire. Et avec raison. Elle a bien raison de s'inquiéter pour la survie du Comité des Anges Gardiens. 

" Opalina, ne fais PAS ça! ", s'enquit Maria et les gardes, le pauvre Gabriel sifflotant en sachant déjà quel jugement elle allait lui donner.

C'était il y a un an. Et c'était le début d'une vie quasi-ordinaire d'Opalina, Chère Présidente du Comité des Anges Gardiens.