Chapitre 9
Pendant ses quelques jours d'absence, j'ai hésité. J'ai angoissé. J'ai osé.
Ses mots me revenaient souvent en tête. Ses conseils étaient toujours là. Leur envoyer un message. Leur faire signe. Leur parler. Woojin m'avait donner envie de les voir. Il m'avait donné envie de les connaître à nouveaux.
Alors je l'ai fais. J'ai repris contacte. Avec l'aide de Hannah. Je leur ai écris quelque chose. Une lettre d'excuse. Un mot de remerciement. Je ne voulais l'envoyer. Parce qu'il n'était pas finit. Parce qu'il n'était pas parfait. Mais elle m'a convaincu. Pas forcé. Pas obligé. Seulement expliqué. Prouvé. Persuadé que c'était bien. Que c'était le moment. Que ce serait cette fois ou jamais.
Et je leur ai transmis ce que nous avions écrit.
J'avais hâte de leur réponse. J'avais peur de leur réponse. J'étais pressé de le dire à Woojin. J'étais pressé de le remercier.
Leur retour arriva bien avant le sien. Il m'avait promis quelques jours. Cela faisait une semaine. Nous avions aucun moyen de nous contacter. Mis à part nos voix. Ainsi. J'attendais. Incapable d'ouvrir mon téléphone. Incapable de lui parler.
Je retrouvais l'attente de nos premières rencontres. La peur de ne plus jamais l'entendre. L'impatience de le sentir. La tristesse face à cette place froide. A mes côté.
Chaque jour. À nouveau. Je me promenais dans les allées du parc. Chaque jour. À nouveau. Je m'asseyais sur notre banc. Chaque jour. À nouveau. Je laissais l'environnement m'envahir. Et un jour. Je sentis une différence. Une présence. Une odeur. Une personne qui n'était pas là ces derniers jours.
Je le pris dans les bras. Parce que je n'avais pas besoin de confirmation. C'était lui. Il était revenu.
« Pas ici. »
Deux simples mots. Et il me m'entraînait jusqu'à chez moi. Minnie sur nos talons.
Nous nous pressions entre les passants. Nous trébuchions sur les quelques marches. Nous nous embrassions sur le pas de la porte. Caché des regards. Caché des moqueries. Caché des coups.
« Où étais-tu.
– Pas très loin. Mais bien trop de toi. »
Je soupirais. Amusé. Et continuais de le serrer dans les bras. Parce que je ne voulais pas qu'il reparte. Je ne voulais pas qu'il me laisse à nouveau. Il me rendit mon étreinte. Frottant mon dos comme on le ferait pour un enfant.
« Si tu le veux. Je ne te quitterais pas aujourd'hui.»
Mon sourire s'agrandit contre sa peau. Autant que le sien sur la mienne. Et comme les autres fois on s'installait. Se racontait les dernières nouvelles. Les dernières anecdotes. Hannah. Les sept. Son petit frère. Ses ballades. On s'extasiait sur de futiles détails. On riait à la moindre blague. Juste heureux de se retrouver. Juste heureux d'être ensemble.
Et puis il y avait ses mains. Timidement entreprenantes. Qui s'occupaient de tenir sa promesse.
Durant nos longues heures de discussions. Elles ne me quittaient pas. Toujours nos peaux restaient en contact. Par des caresses. Des câlins. Des bousculades. Des chatouilles. On savait que ça arriverait. Mais ni quand. Ni comment. Rien n'était prévu. Tout s'improviait.
On avait mangé depuis bien longtemps lorsque nos gestes se firent plus insistants. Lorsque le froid de son piercing parcouru mon visage. Lorsque mes doigts trouvèrent les courbes de son dos.
Au fils des baisers, le fer ne me surprenait plus. J'accueillais avec joie le goût fin de ses lèvres. Un mélanges de saveurs. Toutes si délicieuses.
Autant que son odeur. Cette ville rien qu'à moi. Cette vie qui me choyait. L'amertume du café disparaissait. Laissant place seulement à sa douceur. À sa caresse.
Il y avait aussi sa respiration. Lente. Profonde. Ses murmures. Retenues. Étouffés. Ses rires. Purs. Magnifiques. Sa voix. Sa voix unique. Qui intervenait peu. Mais qui me surprenait à chaque mot.
« Est ce que je peux. Te voir. »
Et il m'ota mes lunettes. S'appliquant dans chaque mouvement. Il s'entreprit de retirer mes couches. Traçant de sa bouche. De ses doigts. De son corps. Des lignes invisibles aux yeux des autres.
Il admira finalement son œuvre.
M'abanbonant dans les draps. Avec comme seul contact ses cuisses sur les miennes.
Je sentais son regard scruter chaque parcelle nue. Découvrant les cicatrices. Les histoires qu'elles pouvaient lui conter. Il prit son temps. Effleurant de temps en temps un muscle. Laissant dernière lui une peau désireuse.
« Tu es beau. Bien trop beau. »
Mes mains cachèrent d'elles même ce corps. Ce visage vermeille.
Il me les arracha rapidement. Déposant dessus un milliers de bisous.
« Je t'interdis d'avoir honte. D'être gêner. Ou de te cacher. Pas devant moi. S'il te plaît. »
Son ton était plaintif. Incertain. Mignon.
Il m'embrassa. Ne me laissant pas le temps de répondre. Rapprochant nos corps trop éloignés.
Nos langues se cherchèrent. Se trouvèrent. Sa saveur se prononça. Plus que jamais je sentais ce parfum qui était le sien. Plus que jamais je sentais ce goût qui était le nôtre. Un mélange subtil. Si envoûtant.
Sous ce plaisir. Mes soupirs doublèrent. Mes gestes se débraillèrent. Mes mains descendirent. Dans un élan de folie je nous deshabillais. Brisant notre danse. Ôtant les quelques tissus qui séparait nos peaus. Imprégnant sa chaleur. Ses muscles. Sa douceur de mes doigts. Lui permettant d'observer ma nudité.
Ses mains venus m'aidé s'accrochèrent à mes cheveaux. Et. Déjà assez bas. De nombreuses sensations s'invitèrent dans mon esprit. Des imaginations. Des envies. Des rêves. Qui pourrait se réaliser. Un jour.
Mais nous n'étions pas près. Pas encore.
Alors je retrouvais ses lèvres. Après avoir exploré son magnifique corps. Après avoir entendu son magnifique rire. Après avoir redécouvert son magnifique parfum.
Surchargé de désir. De plaisir. Il s'approcha. Plaça une main dans mon dos. Et joua avec moi. Laissant nos corps se toucher par vague.
Ces moments était tellement bon. Mais tellement court.
Son rire retentit une nouvelle fois dans la pièce. Il arrêta tout. Fier de son effet. Heureux de ma réaction. Impatient de ma réponse.
Je grognais.
« Je pensais que tu aimais les initiatives. »
Je voulu me venger. Mais il me prit à nouveau de court. M'embrassant à pleine bouche. Me faisant oublié sa traîtrise. Nous restâmes longtemps comme cela. L'empressement se teinta de douceur. Et il finit par s'accrocher à moi. Nous serrant fort l'un contre l'autre.
Même si je l'aurai voulu. Je n'aurai pu nous séparer. Je n'aurai pus décoller ces membres chauds. Je n'aurai pu rompre ce contact si essentiel. Remplie de tendresse. Remplie d'émotions.
Sans air entre nous. Sans bruit parasite. Sans tissu inutile. Je pouvais entendre. Sentir son coeur battre près du miens.
Ce spectacle me rendit comme incapable de bouger. Stupéfait. Béa. Pourtant si bien.
Tellement heureux.
Mais. Trop absorbé par sa douceur. Trop concentré sur ces sensations. Je n'entendis pas sa respiration se hachée. Je ne sentis pas les cristaux de sel dévaler ses joues. S'échouer sur mon épaule. Et finir leur course dans les draps froissés.
Je me réveillais. Bien après. Nos corps étaient recouverts d'un fin tissus. Ils avaient à peine bouger. Ne s'étaient pas décollés. Étaient toujours liés par cette chaleur.
« Bien dormi. »
Je le repoussais. L'embêtant sur sa masse. Il m'attirait à nouveau. M'emprisonait dans ses bras. Demandait ma capitulation. Je riais. Me laissais faire. M'allongeais à ses côtés. Un bras sur son torse. Sa main dans mes cheveux.
Et. Alors que mes ongles traçaient les contours de ses muscles. Une envie me vint. Simple. Pourtant si peu anodine.
« Est ce que. Est ce que tu pourrais me montrer. Me dire comment tu es. »
Il s'arrêta. Resta silencieux quelques secondes. Puis repris ses massages. Et décrivit.
Ses cheveux rouille comme une écorce rugueuse. Long. Soyeux. Ses yeux ébènes comme le froid de la nuit. Plissés. Fatigués. Ses lèvres incarnadin comme les accords d'une guitare. Fines. Rieuses. Sa peau café latte comme le parfum de la mer. Abîmée. Parfaite.
Il me contait ses cicatrices. Me les montrait. Me les différenciait. Ses aventures emplissaient ma chambre. Les jeux d'enfants jusqu'aux combats d'adultes. Les soirées. Les bêtises. Les chutes.
Son corps prenait vie entre mes bras. S'impregnait d'histoires. Devenait ce livre qu'il n'avait jamais voulu m'ouvrir.
Je ne pouvais que sourire.
Parce que malgré ses difficultés. Malgré nos différences. Il était là. Il était toujours là.
« Merci. »
Mais.
Sa voix. Sa chaleur. Son odeur. Sa saveur ne bercèrent pas ce matin là.
Sa voix. Sa chaleur. Son odeur. Sa saveur ne me réveillèrent pas ce matin là.
Sa voix. Sa chaleur. Son odeur. Sa saveur disparurent ce matin là.
Il ne restait plus que les souvenirs de la veille. Et de toutes les heures passées ensemble. Il ne restait plus que les échos de ses paroles. Et de tous ses gestes à mes côté. Il ne restait plus qu'un papier. Qu'une feuille sur un bureau. Dont j'ignorais la couleur.
Je ne pleurais pas ce matin là. Je souriais.
Un sourire triste. Un sourire résigné. Mais un sourire tout de même. Parce qu'il avait sûrement beaucoup raisonner. Parce qu'il avait sûrement eût raison. Parce qu'il avait sûrement ses raisons.
Ce matin là j'avais mal. Mais je respectais son choix.
Alors je vis.
Repris contact avec les sept. Les revis. Une ou deux fois. Cherchais un projet. Une formation. Pour plus tard. Baladais Minnie. Dans le même parc. Espérant parfois le croiser.
Tout avait repris son cours. Comme si jamais il n'avait intervenue.
Mais il y avait toujours sa présence dans le café. Il y avait toujours son odeur dans les draps. Il y avait toujours sa voix dans les rues. Il y avait toujours son goût sur mes lèvres.
Ses souvenirs m'accompagnaient partout. Il était nul part. Et les jours passaient. Et les semaines passaient. Et les mois passaient.
À présent. Les feuilles bruissaient avec la brise d'été. Le soleil brûlait tranquillement ma peau. Les enfants en vacances couraient dans les rues. C'était la joie. La chaleur. La belle saison.
Mais.
Alors que je continuais ma routine. Alors que je me baladais une fois de plus dans ce parc. Alors que je n'y croyais plus. Une odeur. Celle de la vie. Celle de la ville.
15 août 2024
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