Chapitre 6
Il laissait mes doigts frôlés sa joue. Demandant presque plus de contacte. Il laissait sa tête reposée contre moi. Se tendait lorsque je touchais ses plaies. Mais s'apaisait rapidement. Peut-être grâce à ma présence. Peut-être parce qu'il se savait en sécurité. Peut-être simplement parce qu'il n'avait pas si mal.
Alors je continuais. Essayant de ne pas le blesser davantage. Découvrant son visage. Meurtri. Et pourtant parfait. Ma main courait. De sa mâchoire à ses cheveux. S'aventurait. De son nez à ses paupières. Charmé par la délicatesse de ces courbes. Impressionné par la douceur de sa peau.
Seuls les croutes et les boursoufflures témoignaient de son récit.
Sur sa pommette. Près de son menton. Sur sa lèvres peut-être. Je ne faisais que supposer cette dernière blessure. M'interdisant d'en approcher.
Je continuais mes allers-retours. Finissant quelques fois dans ses cheveux mi-long. Jouant avec sa frange. Effleurant de temps en temps ses oreilles percées. Faisant teinté ses chaines. Ce manège avait l'air de lui plaire. Je pouvais sentir son sourire discret. Sa respiration apaisée. Ses yeux fermés.
Pendant quelques secondes je le pensais endormi.
Alors je m'écartais. Ne voulant pas troubler son repos. Mais il ne laissait pas ma main s'éloigner. La rattrapait avec douceur. Pour la caresser à son tour. Quelques secondes. Et la posait sur son torse.
Sous ma paume. Son coeur battait. Ses poumons se gonflaient. Son sang me réchauffait.
« Cette merveille ne devrait pas s'entacher de mes blessures. Elle ne devrait même pas les connaître. Mais. Putain. J'ai envie qu'elle parcours mon corps. Qu'elle guérisse mes plaies. »
Sa voix inhabituellement grave me surpris. Autant qu'elle me plut. Les pleures avaient laissé place à autre chose. Ni à la colère. Ni à la fatigue. Quelque chose que mon cerveau s'appropriait immédiatement. Merde.
« Mais. N'est-ce pas pour cela qu'ils t'ont battu. »
Un léger rire fit trembler sa poitrine. Il se rapprochait de mon visage.
« Si tu es d'accord. On les emmerde. »
Ce fut à mon tour de sourire. J'aimais ce Woojin.
« Avec plaisir. »
Et je me permis de continuer mon aventure. Parcourant son corps. Chaud. Malgré son pull. Je pouvais sentir sa musculature. Entretenue. Puissante. Je descendais encore. Longeant ses côtes. Sa taille fine. Jusqu'à la fin de son haut. Mes doigts rencontraient alors une parcelle de chaire dénudée.
J'hésitais.
Cependant. Il m'encourageait d'une caresse sur la joue. D'un soupir de satisfaction. Et je soulevais le vêtement. Sa peau irradiait la mienne. Frissonnait à mon contacte. Se contractait. Me laissant admirer le travail de plusieurs années.
Alors que je continuais ma découverte. Son pouce frôlait mes lèvres. Quémandant une attention particulière. Une attention que je n'imaginais depuis quelques mois déjà.
« Puis-je y goûter. »
J'acceptais. Heureux. Et sa bouche se posait sur la mienne. Emplissant mes sens de gouts. De parfums. De textures si différentes. Inconnues.
Je reculais. Surpris. C'était étrange. Un mélange de température. La brûlure de son sang. La glace de l'acier. Un piercing. Au milieux de la lèvre inférieur. Magnifique.
Je ne le laissais pas plus longtemps dans la confusion. Essayant de retrouver ses chaires.
C'était sucré. Doux. Caramélisé.
Un tourbillon de sensations. De découvertes. De plaisir.
Bien loin de son parfum habituel. Il n'était plus la rue. La ville. Les passants. Invisible. Bien loin de sa présence habituel. Il était réceptif. Attentif. Bavard. Sans pourtant dire un mot. C'était lui. Entièrement lui. Avec en plus ce goût. Son goût. Sa saveur. Et elle était délicieuse.
Ainsi. Plus encore je pus apprécier la nouvelle personne qui se dessinait devant moi.
Ses ongles traçaient de fines boucles sur mon crânes. Me guidant. M'approchant de lui. Les miens parcouraient son torse. Soulevant son habit. Dénudant son corps. Il nous séparait. Pour mieux nous rassembler. Sans ce tissu encombrant.
Il laissait passer quelques sons appréciateurs. Des soupirs. Des grognements. Le tout dans un sourire franc. Distinguable lorsqu'il prononçait chaque mot. Chaque syllabe. Avec sa voix voilée. Sourde. Profonde.
Les effluves de notre bal s'harmonisaient. Décrivant un magnifique bouquet. Boisée. Exotique. Léger. Dévoilant quelques fois ses blessures. Dans des nuages métalliques. Vifs. Tristes.
Je ne savais pas ce que nous faisions. Je ne savais pas jusqu'où nous allions. Mais je ne voulais m'arrêter. Bien trop galvanisé par l'effet que je lui faisais. Par la réponse que je recevais. Par cette chose dur que je sentais.
Pourtant. Ses mains à lui ne dépassaient pas mon visage. Mon coup. Il semblait incapable de descendre plus bas. Se contentait d'aller retour près de mes lèvres. Près de mes racines. Près de ma mâchoire.
Cela me plaisait. Sa timidité. Sa retenue.
Mais j'avais peur aussi. Peur que cela cache autre chose. Peur qu'il doute. Qu'il regrette. Par ma faute. J'avais peur de ne pas avoir fais le bon choix. Alors je calmais mes mains. J'atténuais notre danse. Décelais nos lèvres.
« Est-ce trop. N'aurais-je pas dus commencer cela. »
Je me relevais sur un bras. Étonné. C'était lui qui demandait cela. C'était lui qui hésitait.
Je riais. Niant.
Non. Bien sûr que non.
« Je. Dis le moi. S'il te plait. Dis le moi si je vais trop loin. Si c'est trop pour toi. Dis le moi si tu ne veux pas. Si tu ne le sens pas. Dis le moi juste. Et tout s'arrêtera. Et tout sera oublié. »
Je comprenais. Il n'avait pas confiance en lui. Il aimait ce qu'on faisait. Il voulait continuer. Cependant. Lui aussi avait peur. Lui aussi s'interrogeait. Je le rassurais donc. Accolant de nouveau nos corps dans une étreinte. Puissante. Douce. Chaleureuse.
« Je le ferai. Si j'en sens le besoin. Mais pour l'instant je ne veux pas que cela s'arrête. Je ne veux pas que tu partes. Je ne veux pas que tu regrettes. Parce que moi je ne le regretterai pas. Je n'oublierai pas. Je profiterai seulement du moment. Je profiterai seulement de toi. Et à chaque fois que je le pourrais. Je te dirais que tu es incroyable comme tu es. »
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