Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 40

Minho ouvrit une paupière, puis l'autre. Une lumière orangée s'infiltrait dans sa chambre à travers les volets à moitié fermés, lui donnant l'impression d'être au centre d'une bougie. Il se retourna sur son matelas. La place à côté de lui était vide.

Minho se redressa en sursaut, le cœur battant. La couette descendit le long de son torse et le froid s'insinua dans son être. Voilà que Jisung était parti. À peine retrouvé, de nouveau disparu. Il le méritait bien. Il n'avait rien pour le retenir. Ses mains étaient vides. Il ramena ses genoux contre sa poitrine, imitant une étreinte impersonnelle. C'est alors qu'il entendit un bruit de verre lui parvenant de l'autre côté de la porte. Un tintement de couvert, de l'eau qui bout. Il sortit un pied de son lit. Sa plante de pied redécouvrait la sensation du sol.

Ce fut la propreté de son appartement qu'il constata d'abord. Le sol n'avait jamais été aussi impeccable, plus aucune miette ne venait orner sa table, même son miroir éclaté s'était débarrassé de sa couche de poussière. Mais très vite son attention se porta sur la tête blonde qui s'activait derrière son plan de travail. Jisung coupait des oignons et de pauvres carottes rabougries. Il n'était jamais parti, fidèle à sa promesse. Minho n'aurait jamais dû en douter.

« - Tu as bien dormi ? » lui demanda son invité en se retournant. Minho eut beau chercher, il n'y avait aucune intonation de surprise, d'irritation ou de soulagement. Un ton parfaitement neutre. Une curiosité inquiète, peut-être.

« - J'ai cru que tu étais parti. » Jisung fronça les sourcils.

« - Je ne suis pas parti. Tu ne me faisais pas confiance ?

-C'est plutôt à moi qui je ne faisais pas assez confiance pour te retenir. » Minho n'avait pas eu l'intention de paraître aussi pathétique, mais c'était uniquement ce qu'il ressentait, et cela ne servait plus à rien de se cacher désormais.

Jisung se retourna et termina la préparation de ses légumes. « - Je voulais te faire à manger, mais t'avais presque rien dans tes placards. Ça sera ramen.

-C'est parfait. » Minho prit place sur l'une des chaises. Le silence s'installa entre eux. Ils auraient voulu aborder l'éléphant au milieu de la pièce, sans savoir par quel bout l'attaquer. Il soupçonnait le plus jeune de se trouver dans la même position.

Il se contenta donc de l'observer se déplacer entre les différents placards comme s'il était chez lui. Ce qui n'était pas complètement faux. À une époque pas si lointaine, il avait plus habité ici que chez sa mère. Et sans sa suite d'erreur qui l'avait précipité au bord du gouffre, ce serait encore le cas. Minho sentit sa gorge se serrer à cette pensée.

Jisung déposa un bol fumant sous son nez. « - Mange. » Minho prit une bouchée entre ses lèvres. C'était épicé et brulant. Ça avait le goût de la vie. À peine la portion avalée que Minho en reprit une. Il faisait longtemps que les aliments avaient perdu leurs saveurs, il en avait oublié la sensation.

Il continua à manger dans un silence religieux durant quelques instants. Ses papilles s'éveillaient à nouveau. Il n'avait pas remarqué à quel point il mourrait de faim. Jisung changea de position sur sa chaise. Le brun lui jeta un regard. Jisung détourna le regard.

Minho finit d'avaler la nourriture qu'il avait dans la bouche avant de lui adresser la parole. « - Tu peux me poser tes questions tu sais.

-Je ne sais pas, est-ce que tu vas te refermer sur toi-même et me dire de dégager ? » En toute honnêteté, Minho l'avait un peu mérité. Il n'empêche qu'il eut un mouvement de recul avant de poser ses couverts à plat sur la table.

« - Je te promets, je ne vais pas te repousser de nouveau. » Jisung le toisa entre les mèches de sa frange blonde. Minho remarqua que ses joues étaient plus émincées que dans son souvenir. Et son regard plus profond, plus sage, plus vieux. Il semblait las.

« - Qu'est-ce qui t'a mis dans cet état ? » Sa voix était à peine plus forte qu'un murmure, doublé de sollicitude. Minho baissa le regard sur ses mains.

Le silence s'installa, rempli d'indécision. Minho avait pris sa décision au moment où il avait demandé à Jisung de rester, et pourtant les mots restaient bloqués à la lisière de ses lèvres. Comme un secret trop longtemps enfouit, un ver dont on ne sait pas par quel bout l'attraper, qui se tortille sur lui-même et glisse au contact de la peau, qui nous dégoute un peu de poser la main dessus. Jisung restait figé dans du marbre. Minho sentait son regard posé sur son profil.

« - Mon père. » C'était un début. Ce n'était pas assez. Minho sentit physiquement que sa poitrine commençait à se compresser, le souffle lui manquait. Il porta sa main droite à ses dents, prêt à ronger de peu de cuticules d'ongles qu'il lui restait. Jisung l'attrapa à mi-chemin, enfermant sa main dans sa paume. Ce fut le dernier coup de pouce dont il avait besoin.

« - Il y a un an, il m'a trouvé en train d'embrasser un garçon. Il m'a- Il m'a mis à la porte. » Sa voix se perdit dans un sanglot, un étouffement sec et purgateur.

« - Oh Minho. » Le brun n'osait toujours pas le regarder en face, alors Jisung passa ses bras derrière sa nuque et déposa son menton à la jonction de son cou et de son épaule. Il était étonnamment moins intime de se tenir ainsi que face-à-face. Minho ferma ses paupières et permit à sa respiration de se stabiliser. « - Je suis désolé. »

Désolé pourquoi ? D'avoir vécu cela ? D'avoir des parents comme ça ? Il n'y était pour rien. De ne pas avoir deviner ? Il n'y avait aucun moyen pour qu'il s'y doute. De ne pas avoir été là ? Il le fut, au meilleur des moments. Désolé pour lui, pour sa tristesse ? Désolé que tu sois aussi pathétique ?

Minho décida de ne plus se poser de questions et s'autorisa à accepter le réconfort que ces trois mots lui apportaient.

« - Ce n'est pas de ta faute » lui répondit-il.

« - Ce n'est pas de la tienne non plus. » Ceci était plus difficile à accepter.

Minho renifla une dernière fois et s'échappa de son étreinte. « C'était mon frère que tu as vu la dernière fois.

-Je m'en suis douté. » Minho essuya les traces de larmes de sous ses yeux.

« - Je suis désolé Jisung. Ce n'était pas juste de ma part de te renvoyer ma colère. Tu n'avais rien fait.

-J'accepte tes excuses. » Il releva enfin le menton et contempla le visage de son acolyte. Ses yeux en amandes charbonneuses, ses lèvres serrées, son léger froncement de sourcils. Tous ces détails qui avaient constitué son refuge. Qui le constituait toujours.

« - Je... Est-ce que tu penses qu'il y a encore une chance pour nous ? » Sa voix s'était brisée à mi-chemin de sa déclaration, envahit d'appréhension. Ce fut au tour de Jisung de détourner le regard. « Tu m'as tellement manqué.

-Tu me manques aussi Minho. Mais ce n'est pas aussi simple. Je... Tu m'as vraiment blessé. » Le brun avala sa salive difficilement. Il le savait. Il le méritait. Il reporta son attention sur le bout de ses mains. Son pouce était en sang. Il continua pourtant à gratter le pourtour de son ongle. Jisung lui caressa doucement le dos de la main pour le faire cesser. « Tu m'aurais demandé ça durant les premières semaines, je t'aurais répondu oui sans hésitation. Mais j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, prendre du recul, définir ce que je voulais vraiment. Et... Je ne peux pas continuer comme c'était avant.

-Je comprends. » Minho se rendait compte que ce qu'il lui demandait était le rêve d'un lunatique.

« - J'ai besoin de quelqu'un sur qui je puisse compter, sans me poser de tonnes de questions avant de lui tenir la main, sans interpréter chaque signe, chaque parole dans la quête d'un sens caché. Tu ne m'as pas que briser le cœur, c'est surtout ma confiance qui est en miette. Et cela va être long à reconstruire.

-Je comprends. » Et cela lui faisait mal à admettre, une putain d'épine plantée dans le cœur, mais Minho comprenait. Il n'avait pas été facile à côtoyer, à anticiper, à accompagner. Mais il était prêt à changer.

« - Cela ne veut pas dire que je ne te veux plus dans ma vie. Bons Dieux Minho, tu m'as tellement manqué, j'ai cru que j'allais crever quand je t'ai vu dans la réserve. Tu me demanderais de rester avec toi pour les dix prochains jours sans interruption, je le ferai probablement. » Une étincelle de rire fourmilla dans sa gorge.

« - Ne me tends pas la perche, je serai capable de te le proposer.

-Je compte sur toi pour être plus sensé que moi. » Un véritable sourire s'étirait sur le visage de Jisung. Un de ces sourire qui affinait ses lèvres, rehaussait ses joues et illuminait ses yeux. Minho aurait voulu figer cette expression et la garder sous son oreiller.

« - Tout ça pour dire que je ne suis pas encore prêt à tirer un trait sur toi, sur nous. Mais j'ai besoin d'être certain que tu corresponds à ce dont j'ai besoin. Et que je corresponds à ce dont tu as besoin. » Minho en était sûr et certain, Jisung était parfait pour lui. Il n'en avait jamais douté. Mais ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit pour le lui avouer. Il hocha la tête. « Ce dont j'ai envie et ce dont j'ai besoin ne correspondent pas toujours la même chose, il me faut juste du temps pour savoir si tu rentres aussi dans la seconde catégorie. »

Minho hocha la tête de nouveau. Il y avait encore de l'espoir. Jisung ne lui promettait rien, n'acceptait rien, mais lui tendait une main ouverte. À lui de s'en saisir.

Minho se retourna face à la table pour terminer son repas déjà bien entamé. Les nouilles étaient tièdes désormais, et Minho les engloutis sans le remarquer. La nourriture remplissait ses réserves d'énergie vidées de jours de jeun, et il sentait ses joues reprendre des couleurs. Son ventre se contractait, il était bon pour des spasmes douloureux et une bonne sieste, mais c'était le début du bon chemin.

Lorsqu'il eut terminé son bol, Jisung se racla la gorge.

« - Je suis heureux que tu te sois confié à moi. Pour ta famille. Je sais que c'est quelque chose de difficile pour toi, à aborder. Je suis désolé si je ravive quelque chose. Tu n'as certainement plus envie d'en parler. Je suis désolé.

-Ce n'est rien Jisung-ah. » Un timide sourire apparut sur les lèvres du plus jeune qui continuait de se tortiller sur sa chaise. « Tu peux continuer.

-Je pense que ce serait bien que tu en parles plus. Pas à moi, mais à un professionnel. J'ai vu comment tu as commencé à te refermer sur toi-même, à t'auto-saboter, à rejeter tout le monde. J'ai cru que tu allais t'évanouir sur le trajet entre le café et ici, tu es maigre à faire peur Minho. Je ne peux pas t'aider avec cela, ni moi, ni Wheein, ni Seungmin. J'aimerai juste que tu ailles mieux. »

Ce n'est pas tant ses mots que son ton qui le convainquit. Cette note de désespoir, cette supplique silencieuse, cette douceur, toujours, voilà ce qui força Minho à hocher la tête. Peut-être que lui ne méritait pas d'être sauvé, peut-être qu'il y avait une raison pour laquelle il avait enduré cela, mais les personnes qui l'entouraient ne méritaient pas de le supporter à leur tour.

Pour elles, Minho allait remonter la pente.

***

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro