Encore une fois, elle est seule.
Encore une fois, elle est silencieuse.

Elle voudrait hurler mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle voudrait la voir, mais elle sait que c'est impossible. La réalité qui l'entoure, le décor, les personnages, encore une fois, tout ça la rend malade.

Alors, elle crée de nouveaux mots. Dépourvus de la moindre couleur, du moindre goût. C'est sa façon de se plaindre, de cracher sa haine sur le monde, d'imaginer une forme à son désespoir.

Encore une fois, elle manque d'air. Tout est si faux. Ses poumons lui font mal, elle voudrait bien y mettre fin. Elle brûle, elle brûle, elle brûle tout au fond. Et ses pensées lui échappent telles des cendres grises s'envolant doucement.

Elle est seule à brûler le monde.
Elle est seule à s'opposer à tout ce qu'on lui a dit.
Elle n'avait pas envie d'être.
Être représente trop de choses.

Elle observe, elle apprend, elle souffre.
Sans jamais les prononcer, ses précieux mots.

Elle a un super pouvoir. Ses yeux parfois voient quelque chose de magique. Elle sourit. Mais personne ne le remarque.
À l'extérieur, son expression reste la même.

Elle est absente. Elle n'a jamais été là.