Chapitre douze
YongGuk était encore chez moi à cette heure tardive de la soirée. En effet, il était 23h17 à présent. Nous étions en pleine réflexion sur ce que nous devions faire, car le moindre faux pas pourrait coûter la vie à notre amie. J'eus soudainement une idée.
-Lee ne cacherait-il pas quelques indices à propos du gang qui retient AeCha ? S'il vient d'un gang ennemi à celui qui la détient, on devrait trouver quelques trucs.
-Tu penses à quoi ?
-Je sais pas... des contacts, des affaires, des articles qui parleraient d'eux.
-C'est pas impossible mais assez fort quand même, non ?
-Ca coûte rien d'aller voir. Allez viens !
-Maintenant ?
-Bah ouais, comme ça on aura tout notre temps et personne ne nous surprendra. On tirera les rideaux et mettrons les lampes de torches que voilà.
Je lui en donnai une puis lui pris la main pour sortir. Ce contact me fit frissonner mais je ne relevai pas et continuai à tirer YongGuk vers la sortie. Nous rejoignîmes ma voiture une fois mon appartement fermé derrière nous. Arrivés sur les lieux, nous décidâmes de rentrer à l'arrière pour ne pas être vu. J'avais la clef de la maison mais je ne voulais pas attirer l'attention du voisinage qui se montrerait bien trop curieux à mon goût.
Alors que nous entrâmes dans la cuisine, ma gorge se noua à la vue de toutes les affaires que possédaient Lee. YongGuk posa une main réconfortante sur mon épaule puis alla tirer les rideaux comme prévu. Notre mission recherche pouvait alors débuter : je m'occupais de l'étage tandis qu'il allait chercher au rez-de-chaussée.
Je commençai par la salle de bain et entrepris de fouiller les placards et même le fond du bac à linge s'il n'y avait pas un deuxième fond. Mais à part quelques tubes contenant autre chose que des médicaments légales, je ne trouvais rien. Je gardai quand même la drogue dans mes poches, ça pouvait faire du fric. Je poursuivis ma recherche dans la chambre et fouillai l'armoire, la table de nuit, le bureau. Je tapai même chaque planche de parquet pour entendre si ça ne sonnait pas creux.
-MiSeon ! Viens voir !
Je courus rejoindre YongGuk qui avait éventré le mur. J'ouvrai grand les yeux, il me désignai du menton un cadre qui reposait sur le canapé.
-Assez classique comme cachette.
-Peut-être mais personne n'a songé à venir chercher ce qu'il y avait dedans. Apparemment, Lee montait une vengeance contre le gang ennemi, regarde. J'espère que c'est celui qui détient AeCha.
Je jetai un coup d'œil aux papiers. En effet, il y avait plusieurs dossiers contenant différents gars, tous aussi effrayant les uns que les autres, aux allures d'alcooliques possédant une balafre sur leur face de cake.
-On garde.
YongGuk mit de côté les dossiers et remit le tableau à sa place. Je lui fis signe de me suivre, comme il avait fini de fouiller le rez-de-chaussée.
-Et si on ouvrait le matelas ?
-T'as trop regardé de film d'action, toi, ricana mon ami.
Je me saisis d'une paire de ciseaux et orientai une lame vers le matelas. Je donnai un violent coup dedans et traçai une ligne jusqu'au bout.
-Oh putain de merde...
Suite aux paroles de YongGuk, je m'attendais à avoir en face de moi une belle surprise. Et en effet, pour une surprise, c'en est une ! Il y avait des centaines et des centaines de billets ! J'attrapai la main de YongGuk, fébrile.
-Et s'il y avait les 100 000€ ?
-Je... franchement, j'espère.
-Le gang doit savoir que Lee détenait cet argent, et nous a donné le sale boulot d'aller le chercher.
-Putain, MiSeon... ce que tu dis révèle tout !
-Quoi ?
-Eh merde.
-Mais vas-y, parle !
-Ils nous ont donné le sale boulot de venir chercher ce fric, ouais. Sauf que si Lee est connu des services de police, dans le cas où il n'aurait pas été discret dans ces antécédents, il serait donc fiché ! Et sa maison doit être connue maintenant !
-Heu... ouais, et ?
-T'as pas compris ?!
-YongGuk, calme-toi !
-On n'a pas de gants, MiSeon !! Ils vont trouver nos empreintes et on ira en taule pour complicité !
Oh. Ca pique. Les flics avaient sans doute prévu une perquisition dans les jours à suivre, sauf qu'on été passé avant eux. Sans précaution. Dans quel merdier sommes-nous, s'il vous plaît ?
-Viens, on s'en va.
-Attends ! Si nos empreintes se trouvent déjà dans la maison, autant la fouiller à fond ! Ramène des sacs, on va vider tout ce qu'elle a de valeur.
Il resta planté devant moi, les poings serrés en se mordillant la lèvre inférieure, puis descendit chercher des sacs en répétant le mot "merde" à plusieurs reprises. Je ne le pensais pas si stressouille, monsieur YongGuk. Je souris tout en extirpant les billets des plumes qui voltigeaient du matelas. Ca nous en fait, du fric, dis-donc ! S'il reste une partie, je veux bien la prendre, moi ! YongGuk arriva avec des sacs de sport, sûrement ceux qu'il utilisait pour la boxe et tout et tout. Je les remplissais tandis qu'il allait les apporter à la voiture. Il avait aussi pris soin de prendre les papiers parlant des différents gangs de la ville. Un travail de fou, quand même.
-Bon, je pense qu'on a fait le tour.
-On ouvre le canapé ?
-MiSeon !
-Quoi ? Ca se peut qu'il y a encore de l'argent. Dans le cas où quelqu'un saurait qu'il y en a dans le matelas, il y en a toujours dans une autre planque.
Mon ami eu du mal à admettre que j'avais raison mais m'aida à l'ouvrir aussi. On ne trouva rien, je reçus une tape dans l'arrière de la tête.
-C'est pas faute d'essayer, après.
-Et bientôt tu vas me dire qu'il y a des lingots d'or dans les fondations de sa maison ?
-...
-Tu m'soules, MiSeon. Allez, on s'taille.
Je le suivis en riant mais finis par me retourner, afin de m'imprégner une dernière fois de la maison de Lee. Je soupirai puis rejoignis YongGuk dans ma voiture.
~~~~~~
Je roulai jusque chez moi où nous montâmes tous les sacs dans la plus grande discrétion (c'est-à-dire aucune puisque YongGuk se cassa la gueule dans les escaliers qui ne comportait pas de lumière ; j'avais l'habitude mais j'ai quand même réussi à me prendre le mur vu le poids des sacs). En rentrant pour la énième fois dans mon appartement une fois tous les sacs montés, j'allai chercher deux bouteilles d'eau puis en donnai une à mon ami.
-Tiens, tu fais régime ?
-Ta gueule et compte.
Nous comptâmes alors le contenu de chaque sac en notant sur la feuille que j'avais apporté. Puis on fit le calcul en additionnant tous les sacs. Mon cœur battait vite, celui de YongGuk aussi je pense.
-On va stocker où tout cet argent ?
-Aucune idée mais ce n'est pas le problème pour le moment. Il nous manque 5 000€. Seulement 5 000 putain d'euros.
Mon sang ne fit qu'un tour : je fonçai dans ma chambre et apportai la somme qui manquait. YongGuk la prit avec une main tremblante et la posa sur la table basse. Nous échangeâmes un regard qui ne comportait aucune émotion. A vrai dire, on ne savait pas trop comment s'y prendre maintenant. On était partagé entre la peur d'être découvert par la police, l'inquiétude de ne pas retrouver AeCha et la gêne d'avoir tout cet argent illégal chez moi.
Je finis par craquer.
J'ouvrai une bouteille de vodka.
-MiSeon, c'est pas la solution.
-Laisse-moi me détendre.
-Y'a d'autres moyens de se détendre, tu sais.
-Ah ouais ? Comme quoi ?
Il posa une main sur mon épaule, ce qui me fit relever la tête. J'observai son reflet dans le miroir en face de moi. Soudain, tout me revint : on avait...
-On n'a pas eu le temps, la dernière fois. T'es tombée raide morte à cause de l'alcool.
-Ah, hum... eh bien... c'est embêtant.
-Tu ne voudrais pas... ?
-Pas quoi ?
Il me retourna doucement vers lui, passant doucement sa main sur ma joue. C'était beaucoup plus enivrant qu'une gorgée de rhum. Il sourit doucement tout en réduisant la distance entre nos deux visages, émettant un petit rire amusé. Je posai une main sur son torse.
-Qu'est-ce qui te fait rire ?
-Tu es si fragile, MiSeon.
-De quel droit, tu...
Il attrapa mon poignet et le serra fort contre la paume de sa main tout en pressant son corps contre le mien. Je laissai un petit cri échapper de ma bouche, ce qui amusa mon ami.
-YongGuk...
-C'est gênant ?
-N-non. Pas du tout. Je suis juste...
Il glissa ses mains le long de mon corps et les plaça sous mes fesses pour me porter sur le meuble.
-Surprise ?
-C'est le mot.
Je déposai mes lèvres sur les siennes sans perdre plus de temps. Je tirai doucement sur son t-shirt tandis qu'il s'occupait du mien, à mesure que notre baiser s'enflammait. Petit à petit, nous rejoignîmes ma chambre. YongGuk me susurrait des mots doux, réconfortants, il m'encourageait même en me complimentant. Jamais une personne n'avait autant pris soin de moi, je laissai quelques larmes s'échapper de mes yeux. M'accrochant désespérément à YongGuk, il parvint quand même à me faire perdre la tête, alors que nos deux corps brûlants étaient en contact depuis un bon moment maintenant. Dans un dernier mouvement, YongGuk entrelaça ses doigts aux miens. Comme une promesse d'une suite à ce que nous avions conclu.
Après tant d'efforts, YongGuk glissa sur le côté. Je n'osai bouger pour le moment, trop occupée à reprendre ma respiration. Tant de questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi ? Ok, comme méthode pour déstresser c'est plutôt cool même si c'était sportif mais ça fait quand même planer. Mais quand est-il de tous les sentiments que l'on peut ressentir dans cet acte ?
-J'ai pas fait ça pour uniquement te déstresser, MiSeon. Mais aussi parce que je t'aime.
Je gardai le silence. Alors que YongGuk se tourna vers moi, je me redressai et m'enroulai dans mon plaid avant d'attraper mon paquet de clopes et rejoindre le balcon.
-Tu ne devrais pas. On ne s'attache pas à moi. Ou bien on en souffre.
-Je ne souffre pas et je ne souffrirai jamais. Il faut s'accorder à l'être que l'on aime, et vice-versa, sinon cela ne fonctionne pas. Dans ton langage, je devrais peut-être te dire que tu me rends addictif ? Que t'es ma drogue ? Hm ?
-Fous-toi d'ma gueule.
Nous rîmes ensemble. Alors que j'allai allumer ma cigarette, je me rendis compte de quelque chose pour la première fois : la dangerosité de cette merde. Le réconfort que je recherchais tant dans ce bâton de tabac avait muté en quelque chose de beaucoup moins nocif pour ma santé, et beaucoup plus plaisant : l'amour. Je tournai la tête vers YongGuk, qui souriait béatement, ayant compris ce que je venais de tilter. Je rangeai donc la cigarette dans le paquet et jetai ce dernier dans l'armoire, accompagné du briquet. Puis je rejoignis YongGuk qui ouvrait grand les bras pour m'accueillir.
-Je vais être accro à toi, maintenant, murmurai-je.
-C'est beaucoup moins dangereux.
-T'es sûr ?
Je laissai mes doigts retracer la forme de ses abdos en lui lançant un petit sourire coquin. Il se mit à rire doucement en recouvrant son visage de sa main libre. Puis il m'offrit un regard que je n'avais jamais vu auparavant : un regard sincère, un regard passionné... un regard amoureux.
-Je t'aime, MiSeon.
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