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Partie 3


Une odeur de sueur nous sauta aussitôt à la gorge tandis que des pleurs, des lamentations et des cris de douleur agressaient nos oreilles. Asma posa une main devant sa bouche et réprima un haut-le-cœur. Alex serra ma main si fort qu'il me fit mal, mais j'avais besoin de ce contact pour me rassurer, pour conserver cette présence familière, cet ancrage de raison dans un monde de folie.

Partout, des cages aux barreaux plus ou moins espacés laissaient entrevoir des para-humains aux caractéristiques particulières. Comme dans les zoos qu'affectionnaient les humains, des pancartes indiquaient la particularité de chaque spécimen, parfois sa généalogie ou son espèce d'origine. Hélas, les créatures enfermées dans ces cages n'avaient plus rien d'humain, ni même de para-humain. Il leur restait à peine la parole pour réclamer aux visiteurs de la nourriture. Cependant, ceux qui venaient ici n'y entraient pas pour donner mais pour admirer l'horreur d'un tel spectacle. Je ne comprenais pas comment ils pouvaient payer pour cela et rester là sans rien faire...

— Si le petit se cache là-dedans, ne comptez pas sur moi pour le chercher, murmuré-je, mal-à-l'aise.

Alex comprit très bien que ni Asma ni moi n'étions en état de faire le tour des lieux et de jeter un coup d'œil dans chaque cage. Chacun de ces grillages de fers me rappelaient trop que je pourrais aussi être de l'autre côté si ma bonne fortune et mon fidèle compagnon m'abandonnaient.

Pour faire mine de rien, nous marchâmes côte à côte, sans conviction. Au bout d'un laps de temps bien trop long, Alex reparut, un sourire à la fois carnassier et désolé sur les lèvres. Il nous annonça :

— Je l'ai trouvé.

Nous le suivîmes jusqu'à une cage dans un coin éloigné qui attirait surtout la gent féminine. Là, un vampire aux yeux d'un bleu éclatant se tenait assis en tailleurs et observait son public de toute sa candeur, des larmes coulant sur ses joues salies. De toute ma vie de vadrouille à flâner dans les lieux les plus mal famés, je n'avais vu pareil contraste entre la pureté et l'immondice. Je ne tergiversai pas longtemps :

— On le sort de là, tout de suite.

Alex et sa grande taille bousculèrent les femmes qui se tenaient là, des humaines en plus ! J'eus la brusque envie de leur cracher au visage mais je la réprimai. Ce n'était pas une stratégie de survie très efficace.

Parvenu près de la porte, le lycan me fit signe et je le rejoignis. Sa carrure bien plus imposante que la mienne couvrit mes gestes au regard des curieux qui de toute façon se fichaient de mes affaires. En quelques secondes, la serrure de la cage céda et je m'accroupis sans ouvrir la porte avant de tendre une pièce à l'enfant pour attirer son attention. Il ne m'eut pas plus tôt repérée que la pièce disparut de ma main tendue.

— Petit, on va t'aider à retrouver ton papa, lui chuchotai-je.

J'avais éveillé sa curiosité puisqu'il se rapprocha de moi, avec méfiance néanmoins.

— Tu t'appelles Eric, c'est ça ? demandé-je.

Il hocha la tête en signe d'assentiment.

— Moi c'est Alyss, je connais ton papa, Kylian, il te cherche. Je vais te sortir de là.

— D'accord, accepta-t-il.

Du haut de ses sept ans, il gardait un sang froid exemplaire en une pareille situation que je lui enviai. Je lui indiquait de reculer un peu et me relevai pour ouvrir la cage. À la vue de ce prodige qui échappait toujours aux autres clients, Eric écarquilla les yeux, comme s'il n'avait pas cru à sa délivrance après mes seules paroles. Désormais, il fallait agir vite. Sans attendre qu'il ne réalise, je l'emportai dans mes bras.

— Ferme les yeux, lui recommandé-je tandis qu'Alex me prenait par les épaules et marchait à mes côtés.

Dès le départ, il avait compris que je prévoyais de faire comme s'il était mon compagnon et Eric notre fils. Béquille d'un duo parfaitement valide, Asma se précipita avec nous aussi vite que possible vers la sortie. Nous passâmes la porte, soulagés d'être en vie lorsque Cerbère se rappela à notre bon souvenir en grognant. Eric ouvrit aussitôt les yeux et réclama que je le pose au sol ce que je refusai.

— Si vous voulez être mangés par la tête folle, vous ne pourrez pas me ramener à papa ! me rappela-t-il alors fort justement.

— Pose-le, m'indiqua aussi Asma. Il doit savoir ce qu'il fait, il m'a l'air d'en avoir dans la cervelle.

Elle avait raison, le petit eut tôt fait de calmer le chien à l'aide de la piécette que je lui avais donnée ! Ainsi, nous passâmes sans encombre et l'appelâmes une fois passé la zone dangereuse. Il se tourna alors vers nous :

— On prend Cerbère aussi ! Il n'y a qu'une tête qui est folle et ils la maltraitent donc elle l'est encore plus. Il faut le sortir de là ! Les deux autres têtes vont bien !

J'en suffoquais. Quelles étaient ces sornettes ? On n'emmenait pas un chien gigantesque à trois têtes avec nous ! Hors de question ! Avec Alex et eux dans la troupe, ça promettait un voyage bien trop explosif pour ma résistance.

— Eric, on n'a pas le temps de le prendre, on viendra le chercher ensuite ! promis-je en sachant très bien que je ne reviendrai ici pour rien au monde.

— On part avec lui.

Et il croisa les bras et s'assit par terre. J'en aurais hurlé de frustration si plusieurs choses ne s'étaient pas déroulées simultanément. D'abord, Alex bondit vers le chien et Eric, pour prendre ce dernier de force. Au même instant, le géant extirpa son énorme masse du hangar et hurla qu'on volait la marchandise dès qu'il vit Eric et Cerbère, excité par tout ce bruit se mit à claquer des mâchoires en tous sens dans l'espoir de mordre quelque chose... ou quelqu'un. Alex, bien trop près de l'animal, ne pourrait pas éviter les deux têtes qui fonçaient sur lui.

Ce qui devait arriver arriva. La peur me paralysait ; les deux têtes foncèrent. Alex ne bougea pas. Asna non plus. Mon lycan n'aurait jamais eu le temps... Je... fermai les yeux. Je ne voulais pas voir ça.

« Graouïa... ! »

Mes paupières s'ouvrirent à nouveau. Cerbère cabrait ! Et Alex, malgré sa puissante stature, s'était retrouvé assis sur son fondement ! Que s'était-il passé ?

« Non ! Pas mangé mes amis ! »

Eric se tenait à côté du puissant lycan. De là où j'étais, je crois qu'il regardait fermement l'une des têtes. Etait-il en train de l'hypnotiser ? A un âge aussi jeune ? Même si vampires avaient certaines facultés, il était rare de les voir en faire usage enfant, encore moins d'en avoir conscience...

— Qu'est-ce que vous faites ? s'exclama Asna. C'est notre chance, il faut partir !

— Je...

— Vite !

Elle se saisit aussitôt de l'enfant qui geignait. Alex, à sa suite, les crocs au clair, avait du mal à contrôler sa respiration.

— Il...

— Ce n'est pas le moment, Alex ! lui dis-je.

— C'est... la tête qui m'a... qui m'a... sauvé... percuté l'autre... celle qui... celle qui...

— Quoi ?

— Celle qui ne s'est pas endormie...

Je compris instantanément. Merci Eric.

Je les vis partir. La peur au ventre, le pas rapide. Mais je n'arrivais plus à avancer. A vrai dire, mes doigts, mes mains, mon corps, ma tête, mes tempes me hurlaient douleur...

Je n'eus pas le temps de réagir. Je ressentais une douleur étrange... Un vampire m'avait frappé. Je ne l'avais pas vu arriver. Les autres non plus. Ils sont loin. Avec Eric.

Je me relevai. Il me toise. Le géant était agenouillé à côté de Cerbère. Je fis un pas, lorsque je me pris une violente gifle. Les étoiles tournoyaient ! Il était rapide... Mais de là à abandonner...

— Alors, l'erreur... ? Est-ce là tout ? Viens, je t'attends.

Je sautai sur lui, mais il n'était plus là. Chacun de ses coups atteignirent mon être ; ils atteignirent mon corps et mes convictions, mon être et ma confiance. Je voyais dans son regard du plaisir. Les vampires avaient la réputation d'éprouver quelques frissons à la vue du sang. Ce n'était pas un stéréotype. Pas pour lui. Non... Il aimait ce qu'il voyait. Il aimait toutes ses cages, pour les avoir amenées ici, avec les horreurs qu'elles contenaient.

— Je... pourrais faire ça toute la soirée..., rétorquais-je.

Je parvins enfin à le frapper. Contrairement au dernier vampire, rien ne semblait pouvoir le surprendre. Je le touchai près de la nuque, mais il bondit en arrière. Je ne l'avais pas même vu faire le mouvement. Après quoi... il fonça sur moi.

J'avais toujours pensé le combat non comme un incontournable d'un élément de survie mais parfois comme un élément de la vie elle-même, où chacun se définissait. Le loup-garou planté par Alex était incapable de se battre sans contourner les règles. Nous avons été plus rusés que lui. Alex et moi. Nous avions tout entrepris à deux ; nous nous battions constamment à deux. Mais... cette fois, j'étais seule. Il reviendrait. Pas pour me sauver. Pour nous sauver. Et se sauver aussi. Parce que nous sommes indissociables.

Mon être, comme un pétale à moitié arraché, souffrait. Et... je crois que je n'ai jamais eu d'adversaires aussi redoutables. Oui, ça me plaisait... ça me plaisait ! Il planta sa griffe dans ma cuisse, lorsque je retins son bras. Il ne parvint pas à se dégager. Je lui rendis sa violence coup pour coup. C'était à ce moment-ci qu'Alex se montra, la rage aux dents. Il lui mordit le collet et l'envoya dans le décor. Et fonça sur lui.

Mais il ne devait pas le tuer, pas encore. Ça ne pouvait pas s'arrêter ici. Il fallait attendre. Attendre n'importe quoi. Un moment de plus. Arracher chaque seconde supplémentaire. Entre deux souffles, la réalité de cette affirmation transparaissait. Un affrontement ne peut se solder que par une fin, si fort soit-on, si déterminé soit-on à le prolonger. C'était notre combat. Il était différent de tous les autres, sans savoir pourquoi à cet instant précis. Alex, cependant, ne céda pas. Je détournai la tête. Puis ne rentrâmes. Nous ne pouvions rien contre le Géant.

Nous arrivâmes rapidement au chalet. Alex m'expliqua que le jeune vampire avait protesté et tenté de rouer de coup Asna tout le long du voyage. J'aurais réagi de la même manière. Cerbère était seul. Coincé avec ses deux autres têtes. Coincé avec ce lieu abominable, cantonné dans un rôle de gardien maudit, à côtoyer des êtres abjects. Je le comprenais. Je craignis qu'en entrant dans le chalet, il nous tienne responsable de son malheur, de l'avoir violenté ou pire. Nous avions abandonné Cerbère. Pour l'instant. La porte s'ouvrit. Nous entrâmes. Je fixai le

— Nous reviendrons pour lui. Mieux préparé.

— Mais...

— Son gardien le paiera, Eric. Il mourra. Nous partons. Luna...

Luna vint à mon appel autoritaire. Je la souleva, et Kyl nous remercia. Il peina à trouver ses mots. Comme tout parent proche de son enfant.

— Je... Merci énormément. Tenez, prenez... C'est pour vous. Un peu d'argent vous aidera.

— Merci. Mais vous avez gardé Luna. Et vous nous avez offert un toit pendant un temps.

— Non non, j'insiste. Prenez. N'allez pas croire que tous les vampires sont des êtres soumis à leurs pulsions.

— Hé ! Kyl, nous, on le sait ! s'exclama Alex en lui faisant une tape dans le dos si puissante qu'elle en fit grimacer le pauvre vampire.

— Merci...

Le chemin du retour avait été plus calme. Aucun d'entre nous ne baissa sa garde. Luna était toujours avec nous, qui sait qui pourrait venir chercher la petite. Asna ne nous parla plus. La tâche presque achevée, elle ne fit pas plus d'effort pour nous parler. Nous regarder. Cela ne m'étonnait pas. Et ne me dérangeait pas. Nous pûmes apprécier le chemin du retour à sa juste valeur. Mais retourner où exactement ?

— Oh... Jusque-là où je vous ai trouvés tous les deux. Je m'occuperai du reste, et vous aurez votre récompense.

— Qui nous dit que tu ne te joues pas de nous, Asna ?

— Hé ! Je respecte Alyss ! Et je ne suis pas encore tombée aussi bas qu'un Gobelin ou une quelconque créature semblable ! Tu me déçois Alex...

— Répète !

— C'est bon Alex. Elle tiendra parole. Elle sait que dans le cas contraire elle aura affaire à nous. Elle n'a plus de pouvoir pour l'instant.

— Pour l'instant.

C'était tout Asna. On ne la changeait pas. Toujours ce petit sourire en coin, avec dans les yeux des flammes inextinguibles qui vous faisaient redouter le pire. L'imprivisible à l'instar de l'inconnu était aussi désagréable que l'escalade d'une montagne avec du matériel défectueux qui pourrait lâcher à tout moment ; à l'instar de cet appui incertain, les sens ne sont pas non plus d'une grande aide. C'était peut-être pour cette raison que je n'avais jamais pu surpasser Asna. Mon attachement à mes sens, à des convictions simplistes...

— C'est ici que nous nous séparons. Merci pour votre aide ! ajouta-t-elle en grattant le museau d'Alex, qui écarta la tête.

— N'oublie pas : nous aussi, nous devons vivre, sinon...

— Je vous retrouverai, le Lycan.

— Comment ?

— Qu'importe. Je vous retrouverai, lâcha Asna avant de partir, presque en sautillant.

Luna nous regarda. Nous lui fîmes nos adieux dans un silence presque soulageant. Nous n'avions besoin de rien de plus. Ni elle, ni nous. Elle avait alors appris quelque chose d'essentiel. L'important, ce n'est pas les mots.

Le temps passa. Je croyais que nous allions reprendre notre vie, nos habitudes, nos petits larcins. Mais ce n'était pas ce qui s'était passé. Nous n'avions pas repris notre route. Nous n'étions pas allé chasser. Nous n'avions pas sillonné les chemins et les routes. Alex n'avait pas formulé le désir de garder son apparence traditionnelle. Je ne l'avais pas charrié à ce sujet. Nous ne nous étions pas regardé. Nous n'avions pas fait d'humour. Nous étions simplement par terre, l'échine serpentant le sol, et les quelques étoiles devant nos yeux. Jamais nous n'avions pris le temps de regarder les étoiles. Humains, Gobelins, Nécrophages, Cerbères... Nous avions tous les mêmes étoiles, la même terre, les mêmes eaux.

— Qu'allons-nous faire à présent ?

Je ne me l'étais jamais avoué, mais cette question... je l'avais toujours redoutée. Non seulement parce qu'elle ne nous était jamais venue à l'esprit, mais également parce que la réponse venait toujours d'elle-même. Pas cette fois.

— Rien.

— Et... après que nous avons fait rien... quoi d'autre ?

Je n'avais pas la réponse. Notre combat avait pris une tournure éphémère, rapide et frustrante. Nous n'avions aucune réponse pour mille nouvelles questions. Toutes ces cages, ces êtres difformes, ces chaînes, ces ombres et ces secrets...

— Reprendre... le quotidien ?

— Après ce que nous avons vu ?

— Non.

— Alyss, personne ne nous résiste sur le ring. Il serait peut-être temps de passer au niveau supérieur, tu ne crois pas ?

Je ris.

— Oui. Un autre combat. On ne change pas nos habitudes. On se renforce. Et ça passera.

— Tout a toujours semblé aussi simple avec toi, marmonna-t-il. Tu crois qu'à deux...?

— Oui.

Nous avons toujours été deux. Jusqu'à aujourd'hui. Notre duo... il ne devait pas le tuer. Pas encore. Ce jour viendra.

— Et quand ça ne suffira plus, d'autres viendront.

D'autres viendront. Nous avons fait notre part. Je croyais, avec la spécificité de mon sang, être seule. Avec Alex. Tout a changé en si peu de temps. Une si petite chose. Un si petit détail. Qu'importe la race, nous étions tous exposés. Tous en danger. Pas de pitié. Un combat pour tous.

— Je ne veux pas que cela change. Ce combat est au-dessus de nous. De nos forces. Ce n'est pas à nous de le faire. Ce n'est pas notre responsabilité, Alyss !

— Qui d'autre ?... A moins d'y aller seul...

Son regard est chargé de reproches et de mélancolie, de stupeur et de tristesse, de colère et de compassion. Seul ? Il me tendit la patte.

— Tu me connais, ricana-t-il.

— Toi aussi.

Les jours qui suivirent... de la quiétude. Du calme. La tempête sous le sol, comme un mythe, une ombre qui est une vérité que tous ignoraient, ou avaient choisi d'ignorer. Les faits étaient là. Nous reçûmes notre argent. Nous vécûmes avec le nécessaire. Puis nous partîmes.

Vampires, gobelins, nécrophages, lycans, ogres... Même mon sang maudit... quelle différence quand il y a une cage pour chacun d'entre nous ?

Après tout, nous avions tous les mêmes étoiles.


Encore merci pour cet excellent texte à PartiWeed , Atonila , Lysadieux , mondeencouleur et Solivelle ça m'a fait très plaisir et j'espère que vous vous êtes bien amusé à le faire.

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