Chapitre 45
- Hermione...
La brune se releva doucement en se frottant les yeux. Lily était sortie de l'infirmerie la veille au soir et il n'y avait plus qu'elle à l'infirmerie. Elle et James. Mme Pomfresh avait décidé de garder le jeune homme à proximité.
L'annonce de la traîtrise de Peter l'avait boulversé plus que quiconque.
Malgré tout, James était probablement le plus naïf d'entre eux. Jamais il n'aurait pu imaginer que l'un de ses amis le trahisse. Certes, les maraudeurs étaient extrêmement soudés, mais Sirius avait grandi chez les Black et Remus cachait un grand secret. Ils étaient méfiants par nature. Mais James... Non. Quand James accordait sa confiance, il ne doutait pas. Douter de ses frères de cœur reviendrait à ne pas être vraiment ami avec eux, pour lui.
- Oui, James ?
- C'est un cauchemar...
- James... Je suis désolée.
Le garçon s'assit sur le lit et regarda son amie. Enfin... amie... À qui pouvait-il faire confiance, maintenant ? Qui étaient les prochains ? Les nouveaux étaient ils vraiment dans leur camp ? Sirius et Remus le trahirait il aussi ? Non... Sirius... Son frère de cœur... C'était impossible ! Et Remus ! Non. Ils étaient une meute. Mais la meute comportait aussi Peter...
Il se prit la tête dans les mains.
- Aaaaaaaaaaaargh !
Mme Pomfresh sortit brusquement de son bureau en entendant le cri. Elle se stoppa devant le Gryffondor et secoua la tête, attristée.
L'histoire de la trahison de Peter Pettigrew n'était connue que de peu de personnes, même si l'absence cet imbécile n'allait pas passer inaperçue. C'était Fleamont Potter, le père de James, lui-même, qui était venu arrêter le garçon. Remus et Sirius l'avaient stupéfixié avant de le confier au professeur McGonagall en attendant les autorités compétentes. Ils avaient directement filé à l'infirmerie. Pas vraiment pressés d'annoncer la nouvelle mais décidés à ce que personne ne fasse confiance au rat et surtout que personne ne soit accusé à sa place.
Les cinq nouveaux. Les jumelles. Lily, Alice et Severus. Dumbledore. Le professeur McGonagall. Mme Pomfresh. Les trois maraudeurs restants.
C'étaient les seules personnes qui connaissaient l'identité du traître. De celui qui avait voulu tuer Lily Evans.
- Mr Potter...
Les deux élèves levèrent la tête. Leur professeur de métamorphose se tenait devant eux. Pour une fois, Minerva McGonagall n'avait pas ce regard sévère qui la caractérisait tant, que les Gryffondors, principalement, mais également d'autres élèves, apprenaient à apprécier. Non, la sous-directrice était tout aussi abattue qu'eux. Elle avait assisté à la formation des maraudeurs, à leurs petites farces, à leur amitié, au même titre que ses collègues. L'idée qu'un lien si puissant soit détruit par une personne était... horrible. Réellement.
- Votre père est ici. Il souhaite s'entretenir avec vous.
- Professeur... Est-ce possible que Sirius et Remus soient présents ? Et qu'Hermione reste aussi ?
- Vous verrez ça avec lui en ce qui concerne Miss Heart, mais j'ai déjà prévenu vos amis.
James acquiesça en guise de remerciement et marmonna quelque chose qu'aucune des femmes ne comprit. Mais elles se doutaient de ce que c'était. « Amis ». Oui, ses amis. Comme l'était Queudver.
Hermione soupira. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le James Potter de son passé, celui inchangé, le père du Harry qu'elle connaissait, avait eu de la chance dans le désastre qui avait frappé sa famille. Il n'avait jamais su que Peter l'avait trahi. Oh, il avait dû s'en douter en voyant débarquer Voldy... mais il avait probablement écarté cette idée en pensant à la torture ou autre façon d'obtenir une information.
James ne doutait pas de ses amis. Jamais.
Enfin...
Avant, il ne doutait pas.
- James...
- Papa.
- Je... Hrmm. Enfin...
- Hermione peut rester ?
L'Auror dévisagea la jeune fille assise à côté de son fils. Elle semblait sincère. Il fronça les sourcils. Il n'avait jamais entendu parler d'une certaine Hermione. La concernée sembla comprendre l'hésitation du père de son ami.
- Bonjour, Lord Potter. Je m'appelle Hermione Heart, je suis la cousine de Luna. Je tenais d'ailleurs à vous remercier d'avoir accueilli ma petite sœur de cœur chez vous pour Noël. Elle était ravie.
L'homme la regarda avec surprise. Il était le chef des Aurors et c'était plus avec ce titre que celui de Lord qu'on s'adressait à lui. Il sourit en se rappelant cette jeune fille lunaire que ses nièces avaient ramené chez eux pour les fêtes. Si elles étaient semblables, il pensait pouvoir faire confiance à la brune.
- Ce fut un plaisir pour nous. Luna est une personne fort sympathique. En ce qui concerne la présence de ta camarade, James, c'est toi qui vois.
Son fils hocha la tête au moment où Patmol et Lunard débarquaient dans l'infirmerie.
- Bonjour Mr Potter, salua le lycanthrope.
- Remus ne t'ai je pas déjà dit de m'appeler par mon prénom ?
- Il a raison, 'Mus. Salut Monty !
Fleamont fit une moue mi-amusée, mi-déprimée. Sirius ne changerait donc jamais... Enfin... Au vu des circonstances, il n'allait pas le réprimander.
- Je suis ici pour vous parler de...
- De Peter, le coupa James avec colère.
- Oui. De Peter Pettigrew. Il a finit par avouer qu'il était effectivement un mangemort, ce qu'on l'on avait deviné par la marque des ténèbres présente sur son avant bras, mais qu'il avait rejoint leurs rangs volontairement.
- Pas sous la contrainte, grimaça Remus. Alors il a vraiment basculé dans le camp ennemi...
- Depuis combien de temps ? Demanda Sirius.
Hermione écoutait la conversation d'une oreille attentive mais avait pris parti de ne pas intervenir. C'était une histoire de Maraudeurs. Certes, ils étaient devenu suffisamment amis pour que James lui demande de rester en soutien mental, mais ce n'était pas à elle de s'incruster dans une telle discussion.
- Les vacances d'été.
- Pff... Et nous qui pensions qu'il s'était trouvé une petite amie...
- C'est peut être le cas.
- Ouais, une fichue mangemorte qui l'a attiré de son côté... Si ça se trouve il se tape ta cousine adorée...
- Ou alors le grand mage noir lui même, plaisanta Sirius.
Hermione ne put retenir un sourire. C'était typiquement maraudeur de tenter les plaisanteries même dans des circonstances pareilles.
- Mais... il a quand même tenté de tuer Lily... Pourquoi ? Pourquoi ma petite amie ? C'est une personne adorable. Mis à part les sang purs extrémistes, peu de personnes détestent Lily Evans...
- Jamesie a raison. Lily tape un peu sur les nerfs avec ses airs de Miss Je-sais-tout...
- C'est pas un crime d'avoir des connaissances, grommela Hermione qui se sentait concernée par le surnom.
- ... mais c'est pas une raison pour la tuer.
- Non, effectivement, appuya Remus. D'un autre côté, Lily est une sorte de symbole. Elle est l'une des rares sang de bourbes qui s'affichent comme tels et fiers de l'être...
- Ne l'appelle pas...
- Elle, elle s'en fiche, James !
- Si je peux me permettre, intervint Hermione, Remus a raison. Lily est un modèle pour beaucoup et elle continue à se battre donc le devient de plus en plus. Rajouté à cela qu'elle est plus puissante que pas mal de soit disant sang purs...
- Ouais.
- ... Ceci dit, ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, actuellement.
Les quatre hommes se tournèrent vers elles, curieux. Puisque aucun d'entre eux ne semblait avoir pensé au sujet, elle se devait de l'aborder.
- Est-ce que l'un de vous, mis à part Lord Potter, réalise ce que cela signifie, que Queudver vous ait trahis ?
Face au silence, elle reprit.
- Voldy est probablement au courant de vos « petits secrets »...
Remus pâlît brusquement.
- Oh non...
- Si. Outre le fait que tu sois un loup-garou, les garçons sont des animagi non déclarés et...
- QUOI ?
- ... vous risquez tous les trois d'aller à Azkaban pour ça.
Fleamont Potter se tourna vivement vers son fils et ses deux meilleurs amis. Son regard se fit dur. Ils avaient intérêt à avoir une bonne explication.
- Écoute... Je sais que tu vas nous détester, papa, mais on le devait. Pour Remus.
- James Fleamont Potter. As-tu ne serait-ce qu'une seule seconde pensé que si ce processus était limité, encadré et répertorié, C'ÉTAIT PARCE QUE ÇA REPRÉSENTE UN PUTAIN DE DANGER !?
- Langage.
Tous sursautèrent avant de regarder dans la direction de la voix. Le professeur McGonagall, accompagnée de Luna et Neville, venait d'entrer à nouveau dans l'infirmerie, son regard redevenu sévère posé sur les trois garçons.
- Messieurs, si les mots étaient mal choisis, le fond n'en est pas moins vrai. C'est dangereux.
- On vous croit, professeur... Mais...
- Pas de mais, Mr Potter. Vous auriez au moins dû venir me voir.
- Professeur...
- Non, Mr Bl...
- ON ALLAIT PAS LAISSER REMUS SOUFFRIR ALORS QU'ON POUVAIT FAIRE QUELQUE CHOSE !
Neville échangea un regard amusé avec sa sœur. Oui, Sirius Orion Black venait crier sur le professeur le plus sévère de Poudlard. Bon, il n'avait pas eu Severus Rogue en potions.
- On a compris, Patmol, assieds-toi.
Remus inspira et regarda ses amis attristé.
- C'est à cause de moi, professeur. Le loup me laisse plus d'autorité quand ils sont là sous leur forme animale. Je n'aurais jamais dû venir à Poudlard... Est-ce possible de faire quelque chose pour leur éviter la prison ?
Luna dévisagea longuement le Gryffondor avant d'esquisser un petit sourire. Le professeur de métamorphose reprit d'un ton exaspéré mais d'où perçait une pointe de fierté.
- Je comprends, Mr Lupin, et malgré les reproches que je leur adresse, je pense que j'aurais moi-même agit de façon similaire. Heureusement pour vous, Miss Moon et Mr Heart ici présents m'ont prévenue lorsque vous avez commencé votre entrevue avec l'Auror Potter. Depuis exactement 10 minutes, deux de mes élèves ont été déclarés comme apprentis animagi. Je n'ai pas pris la peine d'en faire de même pour Mr Pettigrew, il ira à Azkaban pour tentative de meurtre, de toute façon.
L'expression qui se dessina sur les visages de James et Sirius était risible. Ils avaient l'air de se retenir d'embrasser leur directrice de maison.
- Quant à toi, Remus, poursuivit Luna, on a pris parti d'expliquer au Ministère que notre potion te rendait inoffensif.
Le club des cinq avait beaucoup hésité sur cette décision. Certes, cela pouvait sauver Remus de la prison, mais d'un autre côté, ils volaient l'invention d'un autre... Tant pis. Leur affection pour le préfet était plus forte.
- Ajouté au fait que depuis cinq ans et demi il n'y a pas eut d'accident...
- Severus a promis de ne rien dire.
- ... ils ont accepté de te laisser poursuivre tes études sous condition que deux aurors seraient présents lors de tes transformations et que tu serais isolé trois jours lors de celles-ci.
En réalité, les jumelles Moon avaient contacté leur mère pour que cette dernière fasse pression. La menace de retirer les héritières de cette grande famille pour les remettre à Beaubâtons et de dénigrer l'Angleterre pour être aussi étriquée d'esprit avait fait son bonhomme de chemin.
- Deux Aurors ? Mais... Ça veut dire qu'on ne pourra pas l'accompagner...
- A vous de convaincre les Aurors en question, sourit la blonde.
- Qu'en pensez, Mr Potter ? Questionna Neville. Vous et Mr Maugrey pouvez-vous être attendris par deux amis voulant en aider un troisième ?
En comprenant que son père allait être l'un des deux Aurors concernés, James se tourna vers lui en faisant un regard de chien battu. Inutile de préciser que celui de Sirius marcha mieux, mais le Lord finit par abdiquer sous condition que leurs notes restent les meilleures possibles.
Hermione rigola un peu en voyant les deux idiots entamer une danse de la joie. Malgré la trahison de Pettigrew, ils avaient vraisemblablement décidé de continuer à se battre et à sourire. Bien. Elle pensait que ce serait plus compliqué. Manifestement, elle avait sous-estimé leur force mentale et leur amitié.
La porte de l'infirmerie s'ouvrît à nouveau sur un groupe de personnes affolées et essoufflées. A leur tête, Draco Malefoy ... enfin Moon, darda sur eux deux pupilles terrorisées.
- Je viens de recevoir une lettre. Je suis convoqué par Voldy. Seul.
Et voilà !
Nouveau chapitre !
Bon à la base je l'imaginait pas comme ça mais j'ai réalisé au moment d'écrire que Peter savait pour le secret de Remus et ce que ça avait entraîné...
J'espère qu'il vous aura plu !
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