TAG 22 : EXERCICE DE STYLE
Bonjour à tous,
J'ai été gentiment taguée par Vikitchi pour rédiger un texte à partir d'une image. Autant dire que j'ai fait cette tête-là en la découvrant 😱 :
Je ne suis pas du tout habituée à ce genre de choses et du coup, je m'excuse par avance si ça semble complètement tiré par les cheveux...
Je m'étais laissée tomber à même l'herbe quelques instants plus tôt. Mes yeux se perdaient sur la montagne qui se dressait au loin, que survolaient une nuée d'aigles. Des dizaines de feuilles voletaient dans tous les sens, balayées par une bise fraîche qui rejetait mes cheveux sur mes épaules. Le ciel avait viré au bleu électrique depuis un moment, illuminant les nuages d'une aura majestueuse.
Le problème, c'est que je faisais une overdose de bleu. Tout était bleu, désespérément bleu. Et j'étais terriblement malheureuse de voir ce mauve soutenu juste à portée de main, sans jamais pouvoir le toucher.
Cette barrière me pesait plus que jamais. Je savais que Klaus n'y pouvait rien et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir. Pourquoi avait-il fallu que nos pouvoirs se trouvent être d'exacts opposés ? La lumière contre les ténèbres. Nous étions comme deux vaisseaux du corps humain : une veine et une artère dont les chemins ne se croiseraient jamais. L'un véhiculant la vie, l'autre la mort.
Cela étant dit, j'avais conscience que si je tenais à lui faire porter le poids de notre opposition, je pouvais tout autant me reprocher mon attachement à lui. Après tout, Klaus ne m'avait forcée à rien. C'était moi qui avais développé de tels sentiments à son égard, tout en sachant pertinemment que nos deux mondes ne pourraient jamais se fondre l'un dans l'autre.
- Ryan ? Est-ce que tout va bien ? m'interpella-t-il, me sortant de mes réflexions.
- Bien sûr, acquiesçai-je rapidement en tentant de me recomposer un sourire de façade. Je suis heureuse de te voir.
- Et moi donc ! Si tu savais ce qui se trame sur Anden... J'ai peur que la guerre ne soit proche...
Ce qu'il venait de me révéler ne me surprenait pas plus que cela. En vérité, des discussions du même acabit étaient en cours au sein du conseil supérieur et je n'avais aucun doute quant au fait que Sivan serait la planète qui lancerait les hostilités. Deux mondes en guerre pour un pouvoir impossible à partager. Au fond, tout cela était ridicule. Nos deux univers ne pourraient jamais co-exister, et c'était justement ce qui me désolait.
J'ignorais réellement de quelle manière Klaus me voyait. Comme une amie ? Une fille avec qui il pouvait échanger, intrigué par la vie sur Sivan ? Une personne à qui il pouvait se confier sans craindre que ses propos ne soient divulgués ? J'espérais sincèrement représenter plus que ça à ses yeux. Et en même temps, à qui cela aurait-il rendu service ? De toute façon, nous ne pourrions jamais vivre ensemble. Le champ magnétique d'Anden était bien trop puissant pour que mes pouvoirs y résistent et Sivan serait tout simplement fatal à Klaus.
- Ryan, je vois bien que quelque chose ne va pas. Dis-moi ce qui te tracasse...
- Klaus, je... je ne veux pas de cette guerre. Je ne veux pas un jour avoir à me battre contre toi. Je ne veux pas avoir à renoncer à mon monde parce qu'une poignée de puissants désire le contrôle absolu. Tu comprends ?
Les larmes m'étaient montées aux yeux sans que je puisse le contrôler. Le problème, c'est que l'impulsion était déjà en train de m'échapper. Je me concentrai donc sur ce monde mauve qui semblait mille fois plus aérien que le mien. Tout n'était que nuage, vapeur et légèreté. Sur Sivan, tout se résumait à des décors tranchants et même les nuages ressemblaient à des volutes de fumée difformes qui se disputaient la place. Et moi, je faisais partie de ce monde. J'étais le mal et je voulais faire le mal.
L'éclair émergea de ma main avec une puissance fulgurante et vint percuter la barrière qui me séparait désespérément de Klaus. Au moment où il toucha le champ magnétique, il rebondit en une sorte de vague bien ronde. En réaction, l'onde traversa l'enveloppe et se propagea selon une symétrie parfaite, si bien que je me retrouvais avec – comble de l'ironie – la forme d'un cœur sous les yeux.
Ahurie, je me vis tendre le doigt en direction du dessin magique et j'eus la surprise de voir Klaus en faire de même. Mon exclamation dut s'entendre à l'autre bout de Sivan tandis que Klaus partit d'un petit rire gêné. Incapable de détacher mon regard de cette création, je ne pus m'empêcher d'y voir le symbole d'une trêve. J'avais selon moi l'interprétation parfaite d'une cohésion entre Anden et Sivan, la seule manière de réunir ce que la nature s'était évertuée à séparer pour toujours.
Prise d'un élan de courage, je gardai mon index tendu et commençai à jouer avec le champ magnétique bleuté sur lequel je pouvais influer. Dans cette petite bulle en forme de cœur, je fis glisser plusieurs étincelles et rapprochai plusieurs rais de lumière pour créer une silhouette, ma silhouette. Lançant un regard à Klaus, je vis celui-ci me dévisager avec un petit sourire espiègle. Mais ce n'était pas tant ça qui me surprenait, c'était le doigt qu'il avait lui aussi conservé pointé vers le ciel.
Reportant mon attention sur le champ de force, je m'aperçus qu'il avait à son tour fait naître une image de lui et son reflet était tout simplement en train d'embrasser le mien.
Hoquetant, je sursautai et rompis sans le vouloir le charme. Le décor reprit sa forme initiale tandis que je me morigénais intérieurement. Ainsi, Klaus semblait partager mes sentiments ? Les joues cuisantes, je laissai mon regard vissé sur le sol tendre.
- Tu en doutais ? me demanda celui qui aurait dû être mon ennemi en s'asseyant à son tour.
- Je... je...
Je ne savais pas quoi dire en fait. J'étais aussi heureuse que désespérée. Il venait très exactement de se passer ce que je redoutais. Nous nous aimions, tout en sachant que cela ne serait tout simplement jamais possible.
- Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous interdire quoi que ce soit, Ryan. D'accord, la nature nous complique la tâche, mais ce champ de force que tu as sous les yeux, il n'atteint pas mon cœur. Il est libre. Libre d'éprouver ce qu'il désire sans être emprisonné par des barrières que je lui aurais imposé.
Ne trouvant rien à répondre, je me contentai de relever la tête et de poser ma main sur le champ magnétique. Klaus en fit de même et de petites étincelles crépitèrent lorsque nos doigts se retrouvèrent parfaitement alignés. Après tout, il avait raison. Aucune barrière n'était infranchissable...
Et comme je suis sympa, je ne taguerai personne en retour ! 😄
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