Chapitre 9
Quand les parents de So rentrent, un peu plus tard dans l'après-midi, ils nous demandent comment s'est passé le Week-end, ce à quoi je réponds que tout s'est bien passé, que j'ai pu finir mes devoirs et So également. Son père pose sa main sur mon épaule amicalement, me disant de continuer à côtoyer son fils si j'ai une bonne influence sur lui. Le fils en question ne se gêne d'ailleurs pas pour rétorquer qu'il travaille même sans moi. Cette petite querelle me fait rire. Ce n'est certainement pas chez moi qu'on verra quelque chose d'aussi calme et amusant. Les disputes, chez moi, c'est tout autre chose. Et c'est plus sérieux. Suite à cette pensée, je perds mon sourire. So le remarque et passe derrière moi en passant son bras sur mes épaules en annonçant directement que nous allions dans sa chambre. Mais malheureusement pour lui, c'était sans compter que sa mère n'avait pas oublié qu'ils s'étaient arrêtés faire les courses avant de rentrer et que nous devions l'aider à ranger. On se dirige vers la cuisine et nous aidons.
- Vous avez mangé quoi ce midi ?
- Des pâtes.
- Donc ce soir, légumes !
- Maman, on peut pas en manger demain ?
- Non. De toutes façons j'ai acheté des tomates !
Elle lance un regard fier à Sofian qui la regarde avec un air de dégoût. Il déteste les tomates.
- Je suis obligé d'en manger ?
- Je plaisante, j'en ai acheté pour ton père et moi, on les mangera un soir où tu seras ailleurs. Pour ce soir j'ai pris des haricots.
- Ok, merci !
- Allez, filez, on va finir de ranger, j'ai vu que vous aviez rangé la maison. Même si je ne me demande pas pourquoi...
Elle regarde So avec insistance. Je crois qu'il s'est fait prendre... Ce dernier me prend par le bras et m'entraîne dans sa chambre.
- Comment elle fait pour savoir à chaque fois ?
Il se plaint, mais ça me fait rire. Il a l'air désespéré.
- Bref. On fait quoi ?
Et là, comme chaque fois que quelqu'un pose cette question, c'est un blanc qui y répond. On rit, et on finit par mettre de la musique pendant qu'il me raconte une anecdote sur la soirée de la veille.
- Vraiment ! J'aime bien tous les gens que j'avais invité, mais comme potes, pas plus que ça, donc quand j'ai dû embrasser Elodie pour le jeu de la bouteille, ça m'a limite dégoûté quoi.
- C'est pour cette raison que je ne veux pas jouer au jeu de la bouteille ! Je n'ai jamais embrassé qui que ce soit, de toutes façons.
Je regarde par la fenêtre, on voit un peu de bleu, mais le ciel est parsemé d'épaisses taches grises. Je suis crevé. J'ai envie de dormir. Mes yeux se ferment tous seuls. Je pense que So le remarque parce qu'il me dit d'au moins m'allonger sur le lit - nous nous étions assis sur le parquet jusqu'à maintenant. Je fixe le plafond jusqu'à ce que je me sente partir, mes paupières de plus en plus lourdes.
- Mathis ? On mange. Tu viens avec nous ou tu préfères dormir ?
- C'est bon, je vais venir. J'arrive, d'ici deux minutes.
- Ok.
So ressort, me laissant émerger doucement. Je commence par ouvrir les yeux et me lever. Quand j'atteins la porte, je suis encore dans les vapes et en ouvrant la porte, je me rends compte que je ne suis vraiment pas réveillé quand je dois presque refermer la porte quand la lumière m'éblouit. Mes yeux finissent par s'habituer à la luminosité et je marche tranquillement jusqu'au salon qui sert également de salle à manger. Nous nous installons autour de la table rectangulaire. Je suis assis aux côtés de Julie, en face de moi se trouve mon meilleur ami et à côté de lui, père. On est toujours assis comme ça quand on mange à quatre, ce qui arrive plutôt souvent.
- Tu as vraiment l'air épuisé, Mathis. Dépêche-toi de manger et va te coucher. Dormir te fera du bien.
- Ouais, c'est ce que je vais faire... Je comprends pas pourquoi je suis aussi fatigué, mais même si ça va un peu mieux que tout à l'heure, je suis encore très fatigué.
- Raison de plus pour te faire une bonne nuit complète de sommeil !
Suite à ces quelques mots, So discute avec ses parents pendant que je suis presque en train de m'endormir dans mon assiette. Je finis de manger rapidement et quand Julie nous dit de sortir de table, j'aide So à débarrasser et nous allons dans sa chambre.
- Tu veux prendre ta douche ou je peux y aller ?
- Non, vas-y, ma mère a raison, tu as vraiment l'air éclaté. Pourtant ça devrait plutôt être moi, vu que je ne me suis pas couché tôt, contrairement à toi...
- Ouais, je sais vraiment pas pourquoi je suis dans un état pareil... Bon, je prends la salle de bain du coup.
Je regarde mon téléphone rapidement et vois l'heure : 21:13. Il n'est pourtant pas si tard que ça... J'attrape mon pyjama et la serviette que So m'avait donné vendredi soir.
Je ne mets pas l'eau trop chaude parce que je sais que ça réveille et si je veux dormir correctement, je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moyen. Je me lave les cheveux et cligne fortement des yeux, je me suis mis du shampoing dans l'oeil. J'aurais préféré éviter, mais bon. En même temps, ça m'arrive souvent, je peux pas le nier. Je n'ai jamais été doué pour me laver les cheveux, même si j'ai 17 ans. Quand j'étais plus petit, c'était pas compliqué, c'étaient mes parents qui me les lavaient, mais en grandissant, j'ai dû apprendre à me débrouiller seul. Et voilà donc pourquoi je me retrouve aujourd'hui avec du shampoing dans l'oeil. Je mets de l'eau froide et en sortant de la douche après avoir rincé correctement mes cheveux, je m'accroupis et appuie ma serviette sur mon oeil. Je sais pas trop si c'est quelque chose à faire, mais je le fais quand même. Je me redresse et me regarde dans le miroir, après avoir attaché ma serviette à ma taille, quand j'ai essuyé mon torse. Je détaille un peu mon visage. Je ne sais pas auquel de mes parents je ressemble le plus mais je sais simplement que je tiens mes yeux verts de ma mère et mes cheveux bruns de mon père.
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