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Chapitre 33

L'ambiance est moins pesante lors du petit-déjeuner que le dîner de la veille. Je suis un peu soulagé d'avoir enfin pu parler de mes doutes avec So. Je regarde mon bol dans lequel sont toujours mes céréales. Je les remue quelques secondes avec ma cuillère avant d'en mettre quelques unes dans ma bouche. Je suis encore crevé. J'ai plutôt bien dormi, ce qui compense un minimum la courte nuit que j'avais passé chez Florien. Parce que oui, après une énième dispute avec mes parents, Sofian n'étant pas chez lui, Florien et ses parents ont gentiment accepté de m'héberger pour la nuit. 

J'ai pu voir aux cernes de Sof, en me levant, qu'il n'a pas beaucoup dormi. Et c'est vrai que lorsque je me réveillais, souvent il ne dormait pas. Pourtant je pense qu'il en a besoin, mais il n'y arrive pas... 

Je finis rapidement mes céréales pour aller dans la chambre de mon meilleur ami. En arrivant, je vois qu'il est allongé sur son lit, fixant le plafond. Il baisse son regard sur moi en m'entendant passer la porte. 

- Je ne t'ai pas vu retourner dans ta chambre. 
- Ouais, tu fixais ton bol, t'avais l'air ailleurs. 
- Je réfléchissais. Dis-moi, tu voudrais pas manger chez moi ce midi ?.. J'ai pas envie d'y aller... 
- Tu sais très bien que tes parents ne voudront pas, et vois le bon côté des choses, tu vas revoir Timéo. 
- Ouais, pour parler de ma sœur... Il vient parce que ma mère a retrouvé une lettre qui lui était adressée, elle lui a proposé de rester manger pour qu'il ne vienne pas que pour un bout de papier. 
- Ah ouais... Mais tu vas le voir quand même, tu peux toujours essayer de trouver d'autres sujets. Je pense pas que tes parents aient envie de ressasser tout ça pendant trois heures... C'est déjà suffisamment dur de se souvenir de quelqu'un qui n'est plus là, enfin, quand c'est encore récent, et il faut dire les choses telles qu'elles sont : ça ne fait que quelques mois, je ne pense pas que vous ayez entièrement fait le deuil. 

Je vois que cette discussion attriste So alors je le remercie et change de sujet. Il n'est que dix heures. On décide de jouer un peu aux jeux vidéos avant que je ne doive rentrer chez moi. Je pars finalement vers onze heures, si je veux avoir une discussion avec mes parents, autant que ce soit avant que Timéo n'arrive. 

Il n'y a pas grand monde dans la rue, donc j'observe un peu la rue, même si je l'emprunte très souvent, et depuis longtemps, mais je ne prends que rarement le temps de la regarder vraiment, généralement je bloque mon regard sur un point imaginaire et avance en fixant ce même point, tout en faisant attention à ne pas rentrer dans les gens que je croise. Mais là, j'ai le temps, je regarde les arbres qui bordent la route et qui séparent certaines places de voitures. J'observe les décorations qui ornent certains portails, je vois les quelques chats qui se baladent tranquillement, allant et venant de chez eux. Ces choses que je ne voyais plus depuis ce qui me semble être une éternité. En arrivant chez moi, je passe le portail, suivant le chemin menant à la porte de ma maison et entre. Ma mère n'a pas l'air d'être là. Je vais déposer mes affaires dans ma chambre, je range un peu en même temps. Alors que j'allais ranger mes cahiers de cours dans les tiroirs en dessous de mon bureau, mon œil est attiré par l'un des quelques cadres décorant ma commode. Je tourne la tête et tombe sur une photo de ma sœur, mes parents et moi. Heureux. Cette photo remonte à l'été dernier, juillet 2018. Ma sœur avait eu son bac et profitait pleinement de ses vacances. Ce n'est pas si loin que ça, pourtant, ça me paraît dater d'il y a une éternité. 

Je dépose mes cours sur mon bureau et m'approche du cadre pour caresser les visages présents sur la photo. À l'époque nous étions quatre et soudés, une vraie famille. Aujourd'hui, que reste-t-il de cela ? Nous sommes trois, et c'est comme si c'était du chacun pour soi. Ma mère va refaire sa vie. Mon père va refaire sa vie. Et moi. Moi qui suis toujours le même adolescent complètement perdu. Je ne sais pas avec qui je vais vivre, la seule chose que je sais c'est qu'au mieux, j'irais un Week-end sur deux chez l'un et le reste du temps chez l'autre, mais je ne sais pas encore chez qui je serais.

Je finis par me retourner, laissant le cadre, et je tombe sur mon père, appuyer contre l'embrasure de la porte, je l'ai pas entendu arriver, sûrement trop absorbé par mes pensées. 

- Tu m'as fait peur. 
- Désolé, c'était pas mon intention. Je voulais te parler, mais t'avais l'air de réfléchir donc je voulais pas te déranger. 
- Ah... Tu voulais parler de quoi ? 

Je reprends mon rangement. J'ai l'impression d'avoir été si peu de temps chez moi ces derniers temps que j'ai presque l'impression d'être revenu dans ma maison de vacances et de devoir ranger parce que j'avais tout laisser en bordel. 

- Je suis désolé que nos problèmes avec ta mère t'affectent autant et que tu sois aussi concerné. 
- T'y peux rien. 
- Je n'y peux rien, mais c'est de notre faute quand même. 

Je reste silencieux, n'ayant rien à ajouter. 

- Je sais qu'on aurait dû te dire avant qu'on comptait déménager chacun de notre côté. Mais cette maison renferme trop de souvenirs et ce ne serait pas sain, ni pour toi, ni pour Alicia ni pour moi de rester ici. Je sais que je ne ferais que m'apitoyer sur mon sort, sur ce qui est arrivé à ta sœur, à me remémorer les souvenirs que j'ai eu avec ta mère, tout ça... C'est pour ça que je veux déménager. Peut-être que pour certains ce que je raconte n'a aucun sens, mais pour nous ça en a. Ta mère serait d'accord avec moi. 
- Et vous étiez obligés de déménager aussi loin ? Je veux dire, y a sans doute des maisons à vendre pas loin, dans la ville, dans les villages alentours... 
- Tu sais, divorcer, pour moi c'est prendre un nouveau départ. Je ne pourrais pas prendre ce nouveau départ en restant dans cette ville dans laquelle j'ai vécu vingt ans. Parce que oui, on a emménagé dans cette maison avant la naissance de ta sœur. J'ai besoin de changement et je pense que ta mère aussi. 
- Ouais, je peux comprendre, mais moi dans tout ça ? Vous avez pensé que peut-être j'aurais aimé finir le lycée ici ? J'ai tout ici, même si j'ai pas grand chose, j'ai Sofian, maintenant j'ai deux amis en plus. Je m'entends bien avec Timéo aussi. Même s'il n'habite pas dans la ville, on s'entend bien quand même. J'ai pas envie de changer de lycée. J'ai déjà pas beaucoup de vie sociale, je sais que j'arriverai pas à me faire des amis si je change de lycée. 
- Mathis... 
- Pour moi aussi c'est dur la... la mort de Jessica ! Il n'y a pas que pour toi et maman que c'est dur ! Pour moi aussi ! Et pour Timéo aussi, même si tu le connais pas encore, de ce que j'ai compris. Timéo réussit peut-être à s'en sortir ou à avancer plus vite que nous, mais c'est dur pour lui aussi ! Tu sais combien de temps j'ai passé à pleurer pour elle ? À espérer qu'elle débarque dans ma chambre comme elle le faisait avant, quand je lui râlais dessus parce qu'elle ne frappait pas avant d'entrer ? À vouloir qu'elle m'appelle pour me raconter que à quel point la vie à l'université lui plaît, que ses colocs sont sympas, et tout le reste ? 

Je ne m'étais pas rendu compte que je pleurais. Je m'en rends compte après avoir prononcé ma dernière phrase. J'étais presque en train de crier. Les larmes dévalaient mes joues, mon dos sursautait, secoué par mes sanglots. Mon père s'approche de moi pour me prendre dans ses bras. Je ne le repousse pas, au contraire. Je m'accroche à son tee-shirt, pleurant sur son épaule. 

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