Lundi 22 juillet 2019, 4h14

Il ne regardait pas les étoiles, ce soir-là. Enfin, si, mais non. Il les avait regardées pendant des heures. Mais il avait fini par fermer les yeux. Lorsque le blond arriva, il ne voulait pas briser le silence qui les enveloppait et semblait les protéger du reste du monde. 

Il se contenta de s'installer sur le sable, et d'attraper la main du brun. Celui-ci sursauta légèrement, mais en posant ses yeux sur ceux verdoyant du jeune homme à ses côtés, il se détendit. Il retourna à la contemplation du plafond étoilé qu'il avait commencée en arrivant sur la plage. 

Il attendit un long moment avant de parler. Le blond ne savait pas par où commencer. Il était conscient qu'il changeait complètement de sujet. Il n'allait pas aborder sa famille et ses problèmes. 

Il allait aborder les sentiments qu'il éprouvait en ce moment. 

« Je ne comprends pas. J'ai jamais aimé, j'ai jamais ressenti autre chose que de l'attirance. Pourtant, là, aujourd'hui, je suis auprès d'un garçon qui m'attire, mais il y a plus que ça. Quand je sens sa peau entrer en contact avec la mienne, mon corps se réchauffe, je garde la sensation longtemps après. Jusqu'à ce qu'on se retrouve la fois d'après. Quand je le vois, j'ai du mal à détacher mon regard de lui. Il est beau, même magnifique. Je n'arrive pas à diriger mes pensées vers autre chose que ses mots ou ses actions. Il m'arrive même de rester de longues minutes à simplement imaginer une scène qui s'est passée plus tôt dans la journée. Mais c'est comme si la nuit et le jour étaient séparés. La nuit, nous nous perdons, nous laissons libre court à nos sentiments, à ce qu'on pense. On s'exprime sur tout ce qu'on garde pour nous habituellement. On parle de sujets sensibles. On connaît plus nos histoires que nos noms. On ne connaît que nos âges ou notre tranche d'âge, et notre situation familiale. Mais pas nos noms. On sait l'impact de notre toucher sur l'autre. On sait à quel point on attend de retrouver la peau de l'autre. Mais on ne sait pas à quel moment nous serons prêt à passer un autre cap. Alors on se contente de ces moments sur la plage chaque matin après une nuit d'insomnie, dans le secret de la nuit, sous les yeux des étoiles. De ces étoiles qui nous surveillent. Qui nous bénissent de là où elles sont. Nous préférons nous cacher à l'ombre des astres que de nous dévoiler devant celui qui brille le plus. »

Après sa longue tirade, il reprit son souffle. Il venait d'avouer au brun tout ce qu'il ressentait. Et le brun se fit la remarque qu'ils ressentaient la même chose. Et même s'il n'avait pas beaucoup de doute dessus, il ne pouvait que garder des inquiétudes. 

Ce fut lui qui se releva le premier. Qui entraîna le blond dans l'eau. Ils avancèrent aussi loin que les jours précédents, là où ils n'avaient pas pieds. Ils bloquèrent leurs yeux dans ceux de l'autre. Et le brun entrepris de l'embrasser. Lorsque ses lèvres touchèrent celles du blond, ce fut doux. Et comme une explosion aussi belle qu'un feu d'artifice, aussi assourdissant presque, également, que cela.