Vendredi 19 juillet 2019, 4h11

Toujours tourné vers les étoiles. Frissonnant en sentant le vent qui soufflait il attendait celui qui le rejoignait chaque nuit. Chacun était témoin de la douleur de l'autre ils ne se parlaient pourtant pas directement, ils ne dialoguaient pas au sens propre du terme. 

Quand l'un parlait, l'autre écoutait. Quand l'autre parlait, le premier se taisait. Peut-être que ça changerait ce soir ? Peut-être que lors de cette soirée, ils ne resteraient pas chacun de leur côté en étant proche en même temps. 

Il réfléchissait lorsqu'il a entendu les pas presque silencieux de son... De son quoi ? Quel titre pouvait-il donner au blond qui le rejoignait ? Pouvait-il le qualifier d'ami ? De connaissance, sinon ? Il n'en savait rien et n'avait pas envie de mettre de mot. 

Le blond d'allongea. Il fixa les étoiles, mais jetait de temps en temps un œil au garçon qui se trouvait à ses côtés. Il n'avait jamais effectué le moindre geste qui pourrait laisser suggérer quoi que ce soit jusque là puisqu'il ne connaissait rien à propos du brun. 

Il l'avait pourtant vu dès qu'il était arrivé. Mais en le voyant sur la plage à cette heure-ci alors qu'il s'était enfui de chez lui, il était venu. 

« Pourquoi tu ne l'as pas retenue ? Je veux dire, tu étais son mari. Tu aurais pu au moins en parler avec elle avant son départ. Je sais que tu savais qu'elle comptais partir. Alors pourquoi tu n'as rien fait ? Tu aurais pu. Tu aurais pu au moins lui demander de rester en contact avec nous, ses enfants. La chair de sa chair. Elle aurait dû tenir à nous comme à la prunelle de ses yeux. mais au fond, qu'est-ce que j'en sais ? Je ne connais pas la situation. Je ne connais rien du monde, rien de la vie. Que ce soit la mienne ou la vôtre. »

Sa voix basse tremblait. Le brun sentit le sable bouger à côté de sa main. Il ne tourna pas la tête, il savait que le blond approchait sa main de la sienne. Hésitante. Tremblante. Peureuse. Il n'osait pas. Il finit malgré ça par poser sa main sur celle du brun. Ce dernier entremêla de lui-même leurs doigts ensemble. Ils restèrent dans cette position un moment. 

Jusqu'à ce que le brun se redresse, attirant le blond derrière lui, leurs mains toujours liées. Lorsque les deux jeunes furent tous deux debout, il délia leurs doigts, ôta son tee-shirt et son bermuda. Il les déposa sur ses chaussures. Sa peau découverte frissonna au contact de l'air encore frais de la nuit. Il s'avança jusqu'à l'eau qui semblait chaude face à la fraîcheur de l'air. Il se tourna et plongea ses yeux ambrés dans les yeux verdoyants du blond, l'invitant à le rejoindre. Il n'attendit pas plus longtemps pour s'avancer après s'être dévêtu. Ils s'avancèrent jusqu'à ce que seule leur tête dépasse de l'eau. Leurs corps semblaient invisibles, cachés par l'eau sur laquelle le soleil ne pouvait pas encore se refléter, n'ayant pas encore pointé le bout de son nez. Ils se rapprochèrent de l'autre, leurs mains se cherchant. Ils n'allaient pas plus loin. Se noyant encore dans les yeux de l'autre. Leurs mains comme seul contact. Mais ce contact leur suffisait.