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Jeudi 18 juillet 2019, 4h10
Il cherchait des constellations qu'il connaissait. Il observait les étoiles. Encore. Il essayait de ne plus penser. Mais il ne pouvait pas se sortir de la tête le jeune homme qui le rejoignait chaque soir depuis le début de la semaine. Un lien étrange les unissait, même s'il ne saurait dire lequel. Des pas faisaient rouler les grains de sable. Ils s'approchaient, comme chaque soir. Le même garçon aux cheveux blonds et aux yeux émeraude s'allongea à ses côtés. Il ne prit pas la parole tout de suite, comme d'habitude. Il leva son bras vers le ciel, ouvrant sa main, écartant ses doigts. Il pouvait voir les étoiles à travers. C'était comme s'il pouvait les attraper, malgré la distance insurmontable qui les séparait. Il baissa lentement son poing refermé contre sa poitrine en laissant ses yeux se fermer.
« Tu me manques. Je te l'ai dit mardi, mais tu me manques. Mais il n'y a pas que toi. Olivia aussi. Depuis qu'elle est partie s'installer en Belgique, elle ne vient plus nous voir que pour Noël. Enfin, elle n'est pas revenue depuis. Elle ne venait déjà pas beaucoup quand tu étais là, mais depuis que tu es partie, c'est comme si les liens qui nous unissait, elle, papa et moi, avaient disparus. Je suis de mon côté, complètement perdu. J'intègre une université de lettres à la rentrée, mais je me demande ce qui changera finalement. Regarde-nous, depuis là où tu es. Tu dois bien rire. Notre famille est complètement brisée. Moi en région parisienne, Olivia en Belgique, papa jamais à la maison. Je ne sais pas s'ils pensent encore à toi, je pense que oui, mais les rares fois où on a des nouvelles les uns des autres, on n'en parle pas. On fait souvent comme si tout allait alors qu'on est tous effondrés. Quand je regarde les étoiles, je te parle. Quand j'ai l'impression de pouvoir toucher les astres, j'ai l'impression de pouvoir te toucher. Quand je pense pouvoir tout surpasser, je pense pouvoir t'atteindre. Et je finis toujours par retomber. Parce que la distance est invisible, mais pas inexistante. Parce que j'aurais voulu t'arracher à ces points qui brillent dans le ciel, mais que c'est impossible. Parce que je t'aime autant qu'il n'y a d'étoiles dans toutes les galaxies, dans tous les univers, dans tous les yeux que je peux voir briller. Je t'aime, mais tu me manques. Comme Olivia me manque, même si ce n'est pas pareil. Comme papa me manque, même si ce ne sera jamais pareil. Parce que chaque douleur est différente, parce qu'aucun manque n'est semblable et qu'aucune façon de réagir n'est la même. »
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