Mardi 16 juillet 2019, 4h08

Il était de nouveau allongé dans le sable. Ses yeux étaient toujours ouverts vers les étoiles et la lune qui était présente ce soir-là. Il entendit des pas, qui rompaient l'harmonie des vagues qui brisait le silence. Il ne se retourna pas plus que la première fois. Les pas s'approchèrent une nouvelle fois de lui. C'était le même garçon que la dernière fois et celui qu'il avait aperçu à la piscine, plus tôt dans la journée, ou la veille, se dit-il en se rappelant qu'il était quatre heure du matin. Ses doigts jouaient avec les grains de sable qui reposaient sous ses mains. Cette fois-ci, le blond ne prit pas la parole.

Enfin, il ne le salua pas. Et il mit plus longtemps que la fois dernière à ouvrir la bouche pour en faire sortir un son. Et rien ne rompit le silence troublé par les vagues et leurs respirations jusqu'à ce moment. 

« Je sais que c'est pas de votre faute. C'est ni de la tienne, maman, ni de la tienne papa. Mais pourquoi ? Je veux dire, pourquoi a-t-il fallu que le cancer t'emporte ? Tu me disais pourtant que ton vitiligo, ce n'était pas grave. Tu faisais bien attention à mettre de la crème solaire dès que tu sortais au soleil. Je ne sais pas quand tu l'as eu, mais je me suis renseignée sur internet, la plupart des gens qui en ont un l'ont avant vingt ans. C'était ton cas ? Faisais-tu attention quand tu étais jeune ? Et pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais atteinte d'un cancer de la peau ? Et puis, c'était quoi, exactement, ton vitiligo ? Y-avait-il un lien avec ton cancer ? Quand l'as-tu appris ? Je ne comprends plus rien. Pourtant, je n'ai pas su voir quand tu étais fatiguée. Tu nous a abandonnés, papa, Olivia et moi. Tu étais belle, peu importe ces dépigmentations de la peau, peu importe le reste, tu es l'une des plus belles femmes que je connaisse, si ce n'est la plus belle. »

Le garçon laissa un vide silence s'installer quelques secondes. Il se reprenait, plutôt. Il n'avait pas chuchoté comme le brun l'avait fait la veille. Mais il ne parlait pas très fort pour autant. Il s'allongea à côté du jeune homme et reprit. 

« Et toi, papa ? Pourquoi tu me laisses seul les trois quarts du temps ? Pour travailler, je sais. Pour qu'on ait une vie confortable, je le sais aussi. Mais je te rappelle que ton aîné est parti de la maison il y a trois ans. Je suis seul, maintenant. Je veux juste que tu n'oublies pas que l'amour et le temps ne s'achètent pas. S'il te plaît. »