VI - Bang. Bang Bang. Bang.
Quelques semaines plus tard :
Pdv Evan :
- Si on creuse pas plus vite, on y sera encore demain.
- Evan ? Tu es sûr de vouloir enterrer tout ça ?
- Je... oui ! Je ne peux plus vivre avec 5 kilos de cocaïne qui partent au compte goutte.
Alexi et moi sommes entrain de creuser un trou au milieu d'une forêt .
- Parce que ça périme ces choses là ?
- Mais non qu'est-ce que tu es bête. C'est dans le cadre de ma transition en gentlemen tu te souviens ?
J'ai rejetté la rue, elle m'a rejetté en retour, donc je me débarrasse de ce qui m'associe encore à eux.
- Tu as bien avancé. Il ne restera que les flingues juste après.
On rit et on continu de creuser. Puis je reprends mon sérieux :
- Aux US, le port d'armes est autorisé. A vrai dire, ils sont tous légalement à moi. Et ne fait pas ta tête horrifiée, je n'ai tué personne.
- Non, t'es sûr ? Parceque je suis pas sûr que si tu l'avait fait, tu me l'aurait dit.
- J'étais un voyou, pas un psychopathe.
Je lui souris en mettant une lampe de poche sous mon menton pour imiter un psychopathe.
- On dirait plus un clown en effet.
Et on rit encore. Alexi recommence sa manie de me mittrailler de questions :
- Et pourquoi tu es propriétaire d'autant d'armes à feu alors ?
Mon cœur fait un bon. La question de trop pour ce soir.
- Evan ? Pourquoi tu fixes le sol depuis deux minutes, j'ai dis un truc qu'il ne fallait pas ?
Il me tire hors de mon propre esprit, je ne m'étais même pas rendu compte que je rêvais.
- Euhh... bah non, ne t'inquiète pas, je penses qu'il faudrait que je te tue si je te répondais. Je réfléchissait juste à la manière de m'y prendre.
Il rigole, pas moi. Puis je reprend en constatant la profondeur du sol :
- On peut s'arrêter là. Recul.
Il s'exécute et je saisis tous les sachets et les vide dans le trou un à un.
- Mais qu'est-ce que tu feras des sacs ?
- Je les déposerais à la décharge en passant, en veillant à les mettre à l'endroit qu'ils compacteront demain.
- Tu sais même ça ?
Fait-il d'un air étonné.
- Dans mon quartier, tout le monde sais ça. Alors ouais.
- Ahhh... Je pensais que tu étais devenu intelligent.
- Je... attends.
Je venais de comprendre la vanne. Alors je le regarde d'un air de dire : " Toi, tu vas morfler." . Je commence à courir pour l'attraper et il se met alors à fuir, une sorte de partie de loup improvisé. On cris, on rigole et je finis par le rattraper en le saisissant par la taille.
- Tu vas rien faire Evan.
Il me lance un air de défi. Actuellement, la lune qui se reflétait sur sa peau rendait tellement bien. On restait là, à se regarder droit dans les yeux.
- Evan...
- Oui Alexi ?
Moi qui pensais avoir à faire au moment le plus romantique que j'ai eu à vivre, il me ramène vite à la réalité :
- Tu me fais mal, tu serre trop fort, et en plus on doit encore reboucher le..
Étant tout de même convaincu que la situation ne se représenterait plus, je m'avance et le coupe en l'embrassant. Surpris, il met un certain temps à répondre à mon baiser. Puis une fois fini, je le lâche et il se dépêche de retourner près du trou pour le reboucher, sans décocher un mot.
J'étais sûr que c'était le bon moment. Mais en y repensant, ce baiser ressemblait à ceux que nous faisons quand nous sommes dans le lit : des bisous insignifiants sous le coup de l'exitation pendant le sex. Car oui, même sans Grindr et sans notre deal, nous avions continué à coucher ensemble de temps à autre pour faire passer le temps.
Je me dirige pour l'aider à reboucher, sans jamais le regarder, ni lui parler, gêné de mon acte précédent. Puis toujours sans aucune interaction, nous remontons dans la voiture non sans avoir rangé les pelles.
***
Pdv Alexi :
Il descend pour jeter ses sachets dans la décharge, alors je repense à ce qu'il s'est passé.
C'était quoi ça ? Un baiser sur une scène de crime. Pourquoi ? Ce garçon n'est pas logique, et pas comme les autres.
Il revient rapidement, et saisis le paquet de cigarettes sur le tableau de bord. Avant d'allumer sa cigarette et prend une longue latte. Quand il s'asseoit devant le volant, en fumant toujours, il me regarde et brise enfin le silence qui durait depuis deux bonnes heures.
- Je te ramène chez toi.
Je le regarde surpris. Puis il reprend :
- Je te remercie pour ce soir. Et pour les autres fois.
Je suis toujours plus surpris à chaque mots qu'il ajoute. Je manque de lui mettre une claque, car je comprenais que c'était une sorte d'au revoir... Mais il continu :
- Et... je sais même pas pourquoi je t'ai embrassé dans de telles circonstances, j'ai juste cru...
Il avait l'air paniqué quand je le coupe :
- Hey, Evan...
Il me regarde attentivement en attendant mes prochains mots. Mais je n'avais aucune intention de parler. Je m'approche lentement avant de lui mordre la lèvre et de l'embrasser. Il répond vite et mets sa main derrière ma tête pour intensifier le bisou. Trentes secondes plus tard, nous reculons. Il esquisse un "Wahou" avant de tirer une nouvelle latte de sa cigarette. Quand à moi, depuis tout à l'heure les baisers semblent différents mais pas dans le bon sens... Mais je lui souris pour faire bonne figure et il enchaîne :
- Tu m'as surpris...
- Un peu comme toi tout à l'heure.
- Et ça t'a plût malgrès le contexte ?
- Oui...
- Génial ! Fait-il de manière enjouée.
- Et, ne t'avise pas de me racompagner chez moi.
- Oui, chef direction la maison Goodman.
- Tu t'appelle Evanovich Goodman ?
Je pouffe de rire.
- Hey qu'est-ce qui vous fait rigoler monsieur Gomes !
- Bah c'est ironique pour un voyou. Je veux dire presque ancien voyou.
Il comprend vite à quel point c'est amusant et se met aussi à rigoler. Il démarre la voiture et nous conduit chez lui.
Une fois arrivé on saute dans le lit à poil et direction le septième ciel, avant de faire un bon gros sommeil.
***
Pdv Evan :
Je suis réveillé au son lourd d'un coup de feu. Dans le quartier c'est assez récurrent, mais pourquoi ça semblait si proche ?
En émergeant je tente de comprendre ce qu'il se passe mais très vite je comprends en entendant de nouveaux coups de feu que ça vient de mon propre appartement. Paniqué je me lève et cherche frénétiquement dans mon placard. Mon arme n'y est pas. Alexi ? Ni une ni deux je me lève et cherche un peu partout, j'arrive vite à la salle de bain, ouverte et Al qui se tient en face du miroir de l'armoire à pharmacie, en joue devant son propre reflet, comme sous le choque.
- Al ?
Il se retourne brusquement et me vise à mon tour. Mais quand il me voit il baisse l'arme. Une fois près de lui, je retire délicatement l'objet de ses mains.
- Hey, Alexi ?
Toujours aucune réponse, alors je lui prends la main et l'emmène tout doucement s'asseoir sur une des chaises de la cuisine.
- Tu veux bien me dire ce qu'il s'est passé ?
Pas un mot. J'analyse son cas quand quelques éclats de verres dans sa peau, ici et là, retiennent mon attention. Quelques mots raisonnent dans ma tête : " Ça peut s'infecter.".
Alors je récupère la trousse de secours en essayant de ne pas me faire mal. Il s'en était tellement servi sur moi, je pouvais bien tenter le coup. Quand je retire le premier bout de verre, jusque là amorphe, il revient à la réalité. Il éclate en sanglots et je peine à réagir. Que faire quand quelqu'un pleure ? Que faire quand la personne va mal et qu'on ne peut pas s'excuser car on a rien fait ? Mais dans le doute j'essaie.
- J'ai pas fait exprès de te faire mal excuse moi.
Il n'arrête pas de pleurer et ma crainte devient réelle : Ce n'est pas physique. Alexi finit par fondre encore plus en larmes et colle sa tête sur mon torse nu.
Je reste planté là sans bouger, ne sachant toujours pas réagir. Mais une panique inexpliquée monte en moi.
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