Pdv Evan

Oui, je me sens coupable. Comment n'ai-je pas pu penser que ce que je faisais pouvait blesser ? Depuis Samedi j'éprouve un certain remord à mes actes et je penses même y avoir perdu goût. En fait je penses arrêter au lycée, mais que se passera-t-il pour moi ? Brutaliser des personnes... Je sais rien faire d'autre. On ne me connaît que pour ça.

- Tu cuisines bien.

- Je te devais bien ça.

- J'ai comme l'impression que tu as perdu ta façon de parler, pourquoi tu soignes autant tes mots ?

Autant y aller cash avec lui.

- Je penses que je veux plus être un voyou. Les gardav... gardes à vues à répétitions, les vols à l'étalage, les combats de rues... Est-ce que j'ai encore l'âge ?

- Donc on a un voyou, ou plutôt une racaille repentie ?

- J'essaie.

- Et tout ça parce que je t'ai engueulé parce que tu m'avais menti.

- Mentir... En parlant de mensonges...

- Quoi ?

- Non. Laisse tomber. Tu veux qu'on se matte un film ?

- Pourquoi pas.

- D'accord viens dans ma piaule.

- Chambre.

- Hyn ?

- Je viens dans ta chambre.

Insiste-t-il alors que je souris avant de me lever de table et d'allumer la télé.

Je choisis un film d'horreur avant de fermer les volets pour être totalement dans le noir.

Bien sûr je n'ai pas peur. Mais Al lui se réfugis vite dans mes bras. Une sensation bizarre m'envahi.
Est-ce qu'après mon plan foireux (que j'avais abandonné) ne serait-ce pas moi qui soit...

Non. Je suis juste heureux d'avoir quelqu'un avec qui partager des moments aussi agréables. Pas d'armes, pas de violence, juste nous dans un moment tranquille de pure partage.

- Je déteste les films d'horreurs ! Pourquoi t'as choisis ça ?

C'est vrai que je ne lui avais pas demandé.

- Je ne suis pas encore un gentleman, mais tu m'apprendra ?

- Bah j'en suis pas un non plus.

- Grindr.

- Ouais. Disons qu'on passe à table avant de mettre le couvert avec ça.

Un blanc, palpable, se fît ressentir. Mais tout allait bien car le film continuait de tourner.

***

Le lendemain :

Pdv Alexi

OK ok... Je tombe amoureux. Grindr, n'avait jamais permis à personne de trouver l'amour. Mais là je tombais amoureux de la personne qui me traitais de tout les noms depuis longtemps, la personne qui, avant ne disait même pas bonjour avant de me frapper ou de me pousser... Est-ce, ce qu'on appelle le syndrome de Stockholm, comme dans la Casa de Papel ?

Je ne sais pas. Mais...

- Evan ?

Il était par terre couvert de bleu mais pas que. Du sang, plein de sang. Dans un couloir reculé du lycée... là, par terre ?

- Evan !

Je le secoue de plus belle.

- Quoi les gars vous en voulez encore ?

Dit-il à moitié dans les vapes.

- C'est moi, Alexi.

Il se redresse avec difficultés. Il me regarde un moment avant de rire. Nous sommes à quelques centimètres l'un de l'autre.

- Il y a quoi de drôle ? T'as vu ton état ? Et cette odeur... de l'alcool ? T'en as bu combien ?

- Je savais que tu me demanderais. C'est ce qui est drôle.

Il reprend alors que son visage se tord de douleurs.

- Rassures-toi, je suis plus soûl, j'ai décuvé en cours de philo. La première fois que je comprenais toutes les notions. Mais j'ai juste pas eu le temps de changer d'habits ce matin.

- Evan... Qui t'as fait ça ?

- Bah... Alphonso et Durik. Mes... anciens potes, ceux qui te tabassaient.

- P...

- Ça te regarde pas.

- C'est à cause de moi ?

Il soupire avant d'enchaîner.

- Honnêtement, un petit peu. Grâce à ma prise de conscience.

- Donc maintenant t'es un looser ?

- Tu lis pas le journal ? Regarde dans mon sac.

Je fouille avant de trouver, le journal, roulé en boule sûrement pour se défouler, ce qui annonce la couleure :

" Un Voyou sur la touche."

" Aujourd'hui, nous venons d'apprendre une nouvelle qui devrait en ravire plus d'un. Evanovich de Terminale B, a confié - selon une source anonyme -  qu' il allait, je cite : " arrêter d'être un connard qui frappe pour quelques sous ". Ce qui fait de lui officiellement, un looser. En effet, plusieurs groupes de racailles, ont affirmés qu'ils ne devraient pas tarder de laver l'affront infligé par leur ancien chef et ami. Promis on vous tiendra au courant. "

- Peter reste sans pitié. Et le monde des racailles aussi.

- Il relate les faits cependant.

- Et j'imagine que ton coup de génie vient après ta grosse cuite ?

- Peut-être.

- Pourquoi tu t'es mis en danger ?

- J'ai voulu leur faire comprendre. Ils m'ont pas écoutés.

- Juste pour moi ?

- Ouais.

Je le regarde consterné. Avant de me lever et avant que je n'ai le temps de l'aider, une voix familière retentie :

- Alexi ? Je t'ai cherché partout on avait rendez-vous pour aller manger et...

- Vanessa...

J'étais un peu gêné de cette situation. Ma meilleure amie qui ne savait même pas ce qui s'était passé.

- Vous... fleurtiez ?

On se regarde en même temps en rougissant. Puis on détourne le regard avant de répondre en cœur :

- Non.

- Parce que si vous fleurtez ça expliquerais pourquoi ça fait plusieurs jours qu'on ne s'est pas fait racketter et surtout pourquoi on ne fait plus rien après les cours depuis a peu près le même jour.

- On fleurtait pas. On traînait juste ensemble.

Reprends alors Evan. Et je suis soulagé car je ne savais pas dutout quoi dire.

Elle remarque les blessures d'Evan.

- C'est lié à ce qu'il se passe ?

- Oui, mais Evan allait rentrer chez lui. Ce qu'il se passe, comme tu dis, est trop dangereux.

Il me regarde d'une manière qui voulait dire : " Depuis quand tu décide pour moi ? ".
Et moi d'une manière de dire en un geste : " Fuck you ".
Et puis dans tous les cas je venais de le trouver en sang, presque inconscient par terre, j'avais raison. J'ai toujours raison.

Je l'aide donc à se relever et il me pousse.

- Il est entrain de t'aider !

Elle gueule.

- On est devenus... Amis, si on nous voit ensemble il est foutu.

- Oh... pardon.

- Je vois. J'y ai pas pensé vu que moi ma réputation est déjà salie depuis longtemps. Merci. Mais comment tu vas faire ?

- T'inquiète Al. J'ai l'habitude de me fourer dans des bourbiers.

- Evan...

Je soupire.

- Pardon, j'ai l'habitude de m'attirer des problèmes. T'auras qu'à me rejoindre chez moi après tes cours.

Je suis craintif de le laisser partir seul. J'ai peur pour lui... Sa décision à été trop précipitée, sûrement l'alcool. Mais bon, j'étais coincé avec Vanessa qui regardait la scène avec intérêt.

- Tu m'appel si t'as besoin...

- Promis.

Il s'éloigne en boîtant.

- Bon, on va manger ?

J'ai pas faim.

- J'arrive.

***

Insta :

14h - " $Evan$ vous a suivi en retour "

14h01 - Vous :
- Bien rentré ?

Vu. 14h02

14h05 - Vous :
- ???

14h10 - Vous :
- Tu Clc.

Vu 15h08

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