Minuit sonnait au loin et, alors que j'étais allongé dans mon lit, mes yeux fixée sur le plafond au dessus de moi sans que je ne puisse le voir, je me souvenais. Je me souvenais de cette époque où tu étais encore avec moi et où nous nous amusions à chercher des formes dans les tâches de peinture...

Mais cette époque était aujourd'hui révolue.

Une fois le carillon de l'église achevé, le silence reprit ses droits, et malgré mon corps et mon cœur fatigués, je ne pus m'endormir. Je ne le pouvais car, chaque fois que je fermais les yeux, un visage dansais dans mon esprit.

Ton visage. Et c'était bien trop douloureux.

Je ne pouvais rien faire d'autre qu'hoqueter silencieusement en versant mes larmes jusqu'à ce que l'épuisement ait raison de moi et ne m'entraîne dans un sommeil à peine réparateur, comme d'habitude. Et cela, parce que je savais pertinemment que je ne te reverrais jamais. Et toutes les nuits j'en faisais des cauchemars.

À Noël, un an jour pour jour se sera écoulé depuis que tu m'as quitté. Un an depuis que tu m'as abandonné. Et un an depuis lequel j'avais l'impression d'être pris au piège.

J'étais comme dans un couloir sombre et sans fin. Un couloir dont les murs se resserraient chaque jour un peu plus autours de mon pauvre corps.

Mon cœur lui avait cessé de battre depuis maintenant un an, s'étant tu lorsque tu m'avais abandonné... Et la seule chose qui me maintenait encore en vie aujourd'hui, c'était le dernier souvenir joyeux que j'avais de toi. Je revoyais ton sourire, celui qui n'était adressé qu'à moi lors de nos petits moments...

Ces petits moments où nous étions tous les deux ensemble, comme en dehors du temps.

J'aurais tellement préféré que tu ne me quittes pour d'une autre personne. Une personne comme D.O par exemple. D.O qui t'avais longtemps aimé avant de finalement finir avec Xiumin, dans une tentative de réussir à oublier leurs sentiments a sens unique car c'était de moi que Xiumin était amoureux...

Mais non, la vie t'avait enlevé à moi de la manière la plus absolue qu'il soit... À l'aide d'un stupide accident.

Cet accident ne t'avais pas coûté la vie à proprement parler, mais c'était tout comme... Ça faisait maintenant trop longtemps que tu étais dans le comas, et j'avais perdu espoir de te revoir un jour bien portant.

Mais malgré cela, je ne pouvais m'empêcher de tous les jours venir te voir à l'hôpital, parce que je ne pouvais taire mes sentiments à ton égard.

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Le temps n'est qu'une question de point de vue. Pour certains il s'écoule trop lentement, pour d'autres trop rapidement... Moi ça avait été un mélange des deux.

Les moments que j'avais passés à tes côtés, toi qui n'était autre que mon âme-sœur, s'étaient écoulés bien trop rapidement... Et puis il y avait eu cet accident, et tout autours de moi n'était plus que noirceur. J'étais comme piégé dans le temps, piégé dans un monde silencieux, dans un tunnel sombre et infini.

Était-ce cela, la mort ? Je l'ignorais.

J'avais peur, j'étais terrifié... Et puis alors, j'avais ressentis ta présence, et mon cœur s'était calmé, arrêtant de me faire souffrir. Tu étais comme un ange m'apportant chaleur, tendresse et amour. Un ange qui me guérissait lentement.

Et durant ces moments, j'arrêtais d'avoir peur, parce que tu étais à mes côtés... Parce que je savais que tu ne lâcherai pas ma main, ou si tu le faisais que tu la ressaisirais dès que possible.

Et par cette action, tu me sauvais la vie, me ramenant lentement auprès de toi. Et mes cauchemars disparaissaient dans le néant pour devenir de doux rêves... Des rêves où tu étais là pour moi. Mais comme à chaque fois, ce rêve n'est que temporaire et ta présence finissait par disparaître...

Non ! Ne pars pas ! Ne m'abandonne pas ! Ne disparais pas !

Mais mes cris ne t'atteignirent pas, et je te sentis déjà partir loin de moi. Et la peur que ce soit définitif m'envahit... Je ne pouvais empêcher mon cœur de crier sa douleur silencieusement.

Et puis un jour, alors que tu étais à mes côtés, une faible lumière m'apparut, une lumière douce que je compris être la représentation d'une âme emplie de douceur et de bonté. La représentation de l'âme d'EXO de nouveau entière.

Alors je n'hésitai pas et me dirigeai vers elle, vers nous.

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Noël était arrivé. Un an s'était maintenant écoulé depuis cet accident. Et nous étions tous rassemblés dans la même pièce, même Kris, Luhan et Tao étaient là pour toi.

C'était dur mais de me dire que c'était en un sens grâce à toi qu'on s'est retrouvé tous les douze, après toutes ces années, mais c'est pourtant la vérité. Et dans la nuit noire qui depuis un an m'entourait apparaissait maintenant une lumière.

Mais pas n'importe quelle lumière. C'est la lumière de l'espoir. Tu étais tout pour moi, mais maintenant j'avais pu accepter que notre relation n'ait été que temporaire. J'avais accepté que malgré tous nos efforts pour nous aimer en secret, notre relation ait été vouée à l'échec.

Mais même si je m'étais fait une raison, je voyais très bien toutes les paires qui s'étaient faites : Chanyeol et Baekhyun, Lay et Suho, Sehun et Luhan, Tao et Kris, Xiumin et D.O... Et ça me faisait mal au cœur...

C'est alors qu'une douce caresse se fit resentir sur ma main, embrasant mon cœur.

Qui... ?

Ma tête se tourna lentement, et mon souffle se coupa quand je te vis. Comme dans un rêve, tes yeux étaient ouvert et posés sur moi, faisant fondre mon cœur épuisé d'attendre ton réveil.

Mais je ne comprenais pas, je ne comprenais rien...

Était-ce vraiment la réalité, ou une simple vision crée par mon esprit pour m'empêcher de t'abandonner ?

La réponse m'apparu quand un cri retentit soudain à mes côtés. Je ne sus jamais qui l'avait poussé, mais j'avais entendu ton prénom, et la seconde suivante, je m'étais fais bousculé tendis que tous se jetaient à tes côtés.

Et alors je fermai les yeux, et alors je fondis en larmes en me laissant tomber contre toi, en me laissant tomber dans tes bras, parce que je savais que ce n'est pas un rêve. Et je me sentis alors transporté dans la chaleur de la faible étreinte que tu me rendis.

Nous fûmes rapidement chassés de la chambre par des médecins voulant t'examiner, ne comprenant pas que tu te sois réveillé, mais moi j'avais compris. Tu étais perdu sur le chemin te reliant à l'au-delà, et j'avais réussi à te faire retrouver le bon chemin et à te ramener.

Tu étais l'ange de mon cœur, un ange qui avait volé jusque dans mon cœur et dans mes bras. Notre amour était plus fort que tout, transcendant même les limites normales de la vie et de la mort. Et c'était pour cette raison que, grâce à notre amour, ce miracle avait eu lieu.

Ce n'était pas un simple miracle de Noël, c'était le Miracle de l'Amour, celui avec la majuscule. Le miracle qui t'avais fait retrouver le chemin jusqu'à la vie et qui avait ramené nos frères à nos côtés...

єχσ ωє αяє σηє, єηѕємвℓє ρσυя ℓ'є́тєяηιтє́.

Peu importai le futur, je n'avais plus peur, parce que tu étais revenu à mes côtés, parce que je savais que tu ne lâcherais plus jamais ma main.

Quand les médecins nous laissèrent enfin retourner à tes côtés, et que je fis enfin de nouveau face à toi, les premiers mots qui franchirent mes lèvres furent les seuls que je réussissais à penser sur le moment.

« Je t'aime Kai. »

Et tu te mis à sourire doucement avant de me répondre la même phrase que tu m'avais déjà répété des dizaines de fois avant ton accident.

« Et moi je t'aime plus encore, Chen hyung. »