« Quand le chat n'est pas là les souris dansent »

- qui l'a dit au fait?💀

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PDV extérieur

Jungkook avait peur.

On l'avait laissé pour mort, à l'endroit même où il s'était fait tabasser. Ses amis avaient été tirés de force dans leurs chambres respectives et Jungkook avait supplié pour prendre les coups. Il ne voulait pas qu'il arrive quoi ce soit à Chan ou à Félix par sa faute.

Les lumières étaient éteintes, il avait froid, mal et il saignait. En se redressant sur ses deux jambes, il flancha légèrement mais réussit tout de même à se stabiliser. Il pouvait sentir son sous-vêtement légèrement trempé, il n'avait pas pu se retenir, il pensait réellement qu'il mourrait ici.

Ses 'camarades' avaient fait preuve d'une telle violence, ils s'étaient déchaînés.

Ils lui reprochaient un traitement de faveur. Alors que Jungkook n'avait même pas demandé à être ici, il était là contre sa volonté. Il ne connaissait par leurs conditions de vie, ni pourquoi ils étaient ici, encore moins dans quel but on les formait mais encore une fois, on lui reprochait son existence, sa présence.

Il se traîna douloureusement jusqu'à l'extérieur de la pièce, les battants se refermants derrière lui. Il boitait tant bien que mal, en restant sur ses gardes, par peur que l'un d'eux ne revienne et n'achève ce qu'ils avaient commencé.

Il entendait encore leurs moqueries alors que Woojin déversait toute sa haine sur lui à l'aide de ses poings et que Félix se débattait pour qu'on le lâche.
Pendant un moment, il eut la vague impression que son assaillant était comme drogué, ses yeux étaient rouges, ses pupilles dilatées. Mais le jeune Jeon n'avait pas eu beaucoup de temps pour s'attarder sur ce détail.

Ses côtes brûlaient littéralement, sa jambe droite lançait, il n'arrivait pas à prendre appui dessus. Et son visage qu'il avait tenté de protéger n'avait pas totalement échappé aux assauts de ses agresseurs.

Il s'appuya à la rambarde, il devait monter jusqu'au deuxième étage. Il n'avait pas de pass pour prendre l'ascenseur alors c'est dans des sifflements douloureux qu'il tentait de taire, qu'il monta maladroitement les marches.

C'est une fois dans sa chambre qu'il se senti un peu en sécurité, Jimin lui avait laissé de quoi verrouiller les deux portes qui menaient à son espace personnel.

Assis à même le sol, le dos contre la porte en ferraille, il s'effondra enfin. Il pleurait à chaudes larmes, son corps frissonnait et des douleurs se manifestaient sur les différentes parties de son corps qui avaient été frappées inlassablement.

Il se sentait faible. Si faible.

Il avait honte de lui, mais surtout il avait peur. Parce qu'il ne savait pas combien de temps il passerait ici, au milieu de personnes capables de s'en prendre à lui à n'importe quel moment.

Il comprit que c'était un niveau au-dessus de ce que lui faisait vivre ses harceleurs à la fac, que c'était pire, qu'ici, il pouvait mourir bêtement sur un coup de tête. Et il avait cette crainte qui s'insurgeait en lui et grandissait déjà.

Mais surtout, il avait peur du revers de la médaille.

Allait-il payer les conséquences de sa désobéissance auprès des supérieurs?

Jimin l'avait mis en garde, Taehyung était la dernière personne qu'il devait mettre en rogne.

C'est sur ces dernières pensées qu'il s'endormît, là, sur le sol froid.

« ... »

Le grand portail de la bâtisse s'ouvrit pour accueillir deux véhicules.

Taehyung ne voulait pas s'énerver.

Pas de si tôt.

Pas maintenant.

Il ne comprenait pas pourquoi la bande au complet, chargé de la protection des lieux et de son acquisition la plus précieuse, arrivait en même temps que lui.

Pourquoi ils avaient tous été absents au même moment, il tentait de canaliser sa colère, alors il resta dans son véhicule un certain temps, les observant au loin d'un regard dur et pensif.

Ils savaient au fond d'eux que quelque chose n'allait pas. Déjà, la mission Trinity n'aurait pas dû mettre autant de temps. Ils avaient finalement mis un peu plus de trois jours à la déplacer d'une planque à une autre. Et comme ils se plaisaient en sa présence, ils s'étaient permis de faire des courses, de festoyer avec elle avant de se quitter.

Taehyung observa une notification sur son téléphone.

Son père avait reçu son colis.

C'était la seule chose susceptible de le faire sourire maintenant. Parce qu'il savait déjà qu'en traversant l'entrée de son chez lui, il ne répondrait plus de rien.

« ... »

Jungkook tremblotait fortement.

Il s'était réveillé vers trois heures du matin, noyé dans ses propres fluides corporelles. Il transpirait, sentait l'urine et il avait du sang séché sur de nombreuses plaies.

Avec le peu de force qu'il lui restait, il avait pris la direction de sa salle de bain. Il s'était lavé du mieux qu'il pouvait, frottant inlassablement sur ses blessures même si ça piquait.

Il n'avait rien d'autres, pas de trousse à pharmacie et donc rien du tout pour faire ses soins. Il pensait alors qu'une bonne douche serait la seule qui lui permettrait de désinfecter.

Il avait manqué de crier en voyant son reflet dans le miroir. Il avait des marques violettes sur une bonne partie de son anatomie. Et quelques bleues subsistaient ça et là.

Une sensation d'inconfort naquit en lui, il avait peur parce qu'il savait maintenant qu'il ne pourrait même pas dissimuler sous ses vêtements ce qui lui était arrivé. Et il avait peur que cela ne suscite de nouvelles représailles.

Finalement, il n'avait même pas eu la force de se rendre dans la petite salle à côté, où son repas de la veille devait l'attendre. Il bu une bonne quantité d'eau, enfila des vêtements propres et alla se coucher.

Vers 5h, sa température avait augmenté, il transpirait un peu et son front était brûlant. Il avait de la fièvre. Son teint avait pâli et ses articulations lui faisaient un mal de chien.

Il n'avait rien pour se soigner et il avait peur de quitter sa chambre pour demander de l'aide. Alors il resta enfouit dans sa couette, il posait de temps en temps un vêtement humide sur son front pour tenter d'apaiser son corps mais ça ne marchait pas.

Il avait décidé d'allumer la télévision pour regarder encore l'un d'un programme pré-enregistré plus qu'il n'avait pas de câble.

Son père lui avait appris que parfois il fallait se distraire de la douleur pour l'apaiser un peu. Et ça avait marché puisqu'il avait fini par s'endormir.

« ... »

Un calme olympien régnait au réfectoire ce matin. Une tâche subsistait à l'endroit où Jungkook avait été contraint de prendre des coups.

Chan et Félix n'attendaient que le retour de leurs supérieurs, puisqu'il n'avait aucun moyen d'accéder au deuxième étage pour vérifier l'état de leur ami.

Néanmoins même en l'absence des bras droits du boss, ils devaient s'entraîner. C'est donc après avoir fini le petit déjeuner, qu'ils se dirigèrent tous dans le gymnase pour des exercices de combat.

« ... »

Les niveaux 3.

Le dernier niveau qu'avait créé Taehyung. Sa garde, ses meilleurs éléments.

Ils venaient d'arriver mais avaient tout de suite perdus leurs sourires en voyant la voiture du boss derrière eux.

Ils savaient qu'ils paieraient les frais d'un affront, restait plus qu'à savoir comment Taehyung comptait s'y prendre.

« ... »

Personne n'avait vu Jungkook et si Jimin s'en était réjouit au départ, il avait vite perdu ce sentiment en entrant dans la chambre du plus jeune.

Il croyait qu'il avait suivi son instruction et qu'il était resté enfermer dans son espace personnel. Il s'était trompé.

Jungkook était emmitouflé sous sa couette, brûlant et tremblant. Il y avait des vêtements tachés de sang sur le sol et ça puait clairement le renfermé ici.

« Jungkook , merde, qu'est-ce que t'as foutu! »

« Jimin à l'unité, venez à rubis », avait-il soufflé ensuite.

« Confirmé », avait répondu successivement la bande.

La peur avait commencé à se répandre chez eux tous quand ils avaient vu l'état de leur petit protégé, surtout quand Jimin avait tiré sur sa couverture pour laisser apercevoir l'aspect de son corps.

Et cette peur était sur le point de tous les terrasser, maintenant qu'un bruit de pas se faisait entendre.

Un parfum qu'ils connaissaient bien s'imprégna progressivement dans la pièce, les figeant sur place.

Le chat est rentré.

Et les souris ont arrêté de danser depuis un moment...