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Chapitre 6 (En réécriture)

Dorian

J'avais bien besoin de ce café. Je suis étonné de la saveur de cannelle mais, au fond, ça ressemble tout à fait à Daryl : une note exotique, sans aucune discrétion, qui titille les papilles bien longtemps après. Sa présence m'étonne beaucoup. Cependant, je repense aux paroles de Lana comme quoi elle me réservait une surprise. Voilà donc ce qu'elle avait en tête. Je dois l'admettre, elle a bien réussi son coup.

Le blond, qui se trouve à côté de moi, semble songeur. J'espère qu'il n'a pas entendu toute la scène avec mon père. Il n'a pas besoin de connaître l'entière vérité. Papa est un fils de pute, mais il le voit comme un champion. Dans les faits, c'est bien ce qu'il est. Je ne peux tout simplement pas lui dire que son héros est sadique et qu'il pousse son fils à bout à chaque seconde de sa vie. Daryl est tellement plein d'entrain que je ne peux pas lui enlever cette illusion.

Pendant que je bois le breuvage qu'il m'a offert avec tant de gentillesse, le blond part sans dire un mot. C'est certain qu'il ne peut pas rester. Il a probablement un million de choses à voir qui sont bien plus intéressantes qu'un gars qui vient de vomir devant ses yeux. De toute manière, tout le monde m'attend, il m'aurait été impossible de rester avec lui. J'amorce un pas vers les techniciens lorsque Daryl réapparaît. Il me tend un sac que j'ouvre pour en vérifier le contenu. Un sandwich matin ! Qui a l'air appétissant ! Un dernier regard vers mon sauveur me confirme qu'il est pour moi. Je le remercie et dévore ensuite son repas sans en laisser une miette. Il faut dire que si je compare avec les protéines de papa, son petit déjeuner était un véritable festin. Il s'inquiète pour ma main, mais change de sujet après un long silence.

— Alors, tu es pilote de NASCAR, me dit-il.

— Ouais...

— Moi, pilote de moto Superbike et Super Sport. Qui aurait cru qu'on aurait ça en commun ?

— Je te vois vraiment en course. Tu as tout ce qu'il faut.

— Vraiment ? Et qu'est-ce que ça prend ?

J'hésite à lui répondre, mais je vois bien que ce n'est pas une question en l'air. Il attend une réponse franche.

— Tu as beaucoup d'énergie. Et tu ne sembles pas te laisser marcher sur les pieds. C'est évident que tu ne dois pas être de ceux qui partagent la queue du peloton. Je t'imagine même gagner quelques courses, lui réponds-je avec le plus de sincérité possible.

— Merci, c'est adorable de ta part. J'aime effectivement me battre pour obtenir ma place sur le podium. D'ailleurs, tu as devant toi le champion en titre du Superbike de l'an dernier.

— Félicitations, tu dois en être très fier, continué-je. Tu as sûrement fait de grands sacrifices pour y parvenir.

— Je n'ai jamais vraiment trouvé difficile de courir. C'est ma passion ! me répond-il en riant.

Bien sûr que c'est son truc. À voir comment il en parle, il n'a pas un père qui le pousse à la limite. Il y est pour les bonnes raisons. Je baisse la tête pour me laisser le temps de cacher ma mine maussade et quand je la relève, j'ai remis mon masque. J'hésite à continuer notre conversation plus longtemps car, si je ne suis pas prêt pour les essais, mon père va rappliquer.

— J'espère que tu vas apprécier cette journée, finis-je par lancer avant de partir vers mon véhicule que l'équipe a sorti pendant que je mangeais.

— J'ai maintenant une bonne raison que ça me plaise, me crie-t-il, toujours aussi enjoué. Fais bien attention avec ta main !

Il n'a pas oublié ma blessure, ce qui me fait croire qu'il est un homme prévenant malgré son attitude de mauvais garçon. Je ne peux résister à l'envie de retourner la tête pour voir s'il le pense vraiment. Daryl est resté au même endroit, les sourcils froncés, signe qu'il est inquiet. Oui, sa façon d'agir me prouve qu'il est sincère et pense ce qu'il vient de me dire. Je lui souris et le quitte définitivement des yeux afin de rejoindre les gars. L'équipe me donne les derniers renseignements indispensables à ma conduite. Ainsi, j'ai droit à la température du bitume qui recouvre la piste et le type de pneus que les mécanos ont installés.

Je hoche la tête à chaque information pendant que je mets mon casque et mes gants. Je grimace a plus d'une reprise, mais grâce à ma visière, le groupe n'a aucune idée que je souffre le martyre. Lana vient me rejoindre et me présente son poing que je frappe. Ce petit rituel semble anodin, mais pour nous, cela veut dire beaucoup plus. Elle me fait savoir qu'elle est là pour moi. Ce n'est pas simplement un « Bonne chance frérot », mais plutôt un « T'inquiète pas, je vais être là, peu importe ce qui arrive. » Parce qu'elle sait. Elle sait que papa me détruit à petit feu, même quand je lui rapporte un podium.

Je n'ai aucune idée de ce qu'il trouvera à redire aujourd'hui. Il n'a pas vu ma main, alors il faudra bien qu'il se défoule ailleurs. Je m'installe sur mon siège en passant par la fenêtre et, comme d'habitude, je sens la voiture m'engloutir. Les sangles m'empêchent de bouger et un espace d'à peine quelques centimètres de chaque côté de mes pieds est disponible. La chaleur de l'habitacle est infernale en ce samedi matin et on annonce bien plus chaud au cours de la journée. Je rêve déjà d'une glace à laquelle je n'aurai pas droit car il paraît que le sucre pourrait trop me stimuler et me faire perdre ma concentration.

Le dernier technicien frappe enfin sur mon casque pour m'inviter à avancer lorsque mon tour arrive. Je fais vrombir le moteur, m'approchant de la sortie des stands pour m'élancer vers la piste. Il est facile de me faire une tête sur l'état de la chaussée que j'ai parcourue toute la semaine. L'adhérence est telle que je la prévoyais. Je donne quelques coups de volant pour m'assurer que mes pneus se réchauffent sur toute la surface puis, je prends mon envol.

Lana a bien travaillé cette nuit. Mon engin répond à tous mes moindres mouvements. Je connais la piste par cœur et l'endroit exact où se trouvent les imperfections qui peuvent me faire perdre ces si précieux millièmes de secondes. Je les évite toutes avec brio. Au virage en épingle, j'éprouve quelques difficultés lorsque je ressens la douleur aiguë de mes doigts qui s'agrippent au volant. Je dois reprendre ma ligne parfaite, mais ma main en décide autrement, ce qui me fait déporter de plusieurs centimètres pour aller raser le muret de béton.

Même si je l'évite de justesse, c'est assez pour perdre d'irremplaçables secondes. À ce stade, c'est bien Lana qui me sauve les fesses avec les modifications qu'elle a faites. Cela me permet in extremis d'obtenir la cinquième position nécessaire à ma qualification au second tour. Je retourne aux puits sans conviction, sachant que le patron de l'écurie sera présent pour m'insulter. Dans les trois dernières années, je peux confirmer que c'est ma pire course. Cette fois, je suis d'accord avec tout ce que mon père dira.

En parlant du loup, ma voiture n'est pas encore tout à fait arrêtée qu'il frappe le capot assez fort pour le voir s'enfoncer. Je m'éjecte du véhicule sans entendre ses réprimandes puisque mes bouchons et le bruit de la voiture de mon coéquipier masquent tout. Ce sont clairement des reproches qu'il me fait, mais je préfère rester concentré et m'éclipser vers un endroit plus calme.

J'ai à peine franchi deux pas que papa me retient la main avec fermeté, ce qui me fait m'exclamer de douleur. Je veux qu'il me lâche pour apaiser la souffrance, mais il n'en fait rien. Il pointe mon volant puis mes mains. Mon père a compris que c'est ma poigne qui n'était pas efficiente, secouant ma main sans ménagement. C'en est trop ! Quelques larmes courent sur mes joues alors que j'essaie de ne pas crier tellement il me fait mal. Et puis je la vois, derrière mon père, la tête blonde de Daryl qui fronce de nouveau les sourcils. Il s'approche de nous et finit par nous séparer.

Je me dépêche d'enlever mes gants puis mon casque afin d'entendre ce dont parle Daryl car, oui, il discute avec force. Rendu aux bouchons, je me rends compte qu'il ne fait pas que dialoguer, il s'en prend à mon père qui bout de colère.

— Petit imbécile, lui hurle-t-il sans se préoccuper qu'il s'agisse d'un invité. Il a fait une erreur de débutant. Bien sûr que je peux m'en prendre à mon fils si je le veux.

— Vous lui criez dessus depuis ce matin. En ce moment, il n'a pas besoin de votre colère. Voyez donc plutôt ce qu'il pourrait améliorer.

— Tu ne m'enseigneras pas ce que je dois faire ou ne pas faire avec Dorian. Il pouvait arriver premier de sa qualification. Ce n'était qu'un jeu d'enfant.

— Mais il a passé... Il a encore des chances d'être premier pour la course de demain. C'est quoi votre problème ?

— Mon problème, c'est toi ! Que crois-tu m'apprendre avec tes airs de tout savoir ?

— Sa main est...

Dès que Daryl parle de ma blessure, je sens mon sang se glacer dans mon corps tout entier. Il ne faut pas que papa le sache car il va aussi m'engueuler pour ça. C'est donc avec la rapidité de l'éclair que je coupe la parole à mon féroce défenseur.

— Ça suffit White ! Merci pour ton aide, mais papa a raison, je dois être plus concentré.

— Voilà ! s'exclame papa d'un air mauvais vers le blond qui ne comprend pas pourquoi je l'ai censuré de la sorte. Toi Firsten, je t'attends à l'intérieur, grogne de nouveau le grand patron qui pointe un doigt en ma direction. On doit parler sérieusement de ton avenir.

Mon père part vers la voiture de mon coéquipier et vient lui tapoter l'épaule. Ce sourire, il ne l'a jamais fait avec moi.

Jamais !

Mon cœur se serre à cette vision mais, comme d'habitude, je choisis de me concentrer sur autre chose. Cette fois, il s'agit de Daryl. Cela est supposé m'apaiser. Cependant, les yeux du blond sont encore très orageux. Peut-être l'ai-je vexé.

— Désolé pour mon père, tenté-je pour l'amadouer. Il n'est pas dans une bonne journée.

— Tu plaisantes, j'espère ? Il t'a traité d'incapable alors qu'on sait tout à fait qu'avec ta main c'est presque un miracle que tu aies réussi à ramener la voiture sur la piste. Seul un pilote expérimenté, bourré de talent, peut faire ce genre de manœuvre.

— Je ne lui ai rien dit pour ma blessure. Je ne voulais pas qu'il soit encore plus colérique.

Daryl est désorienté. Ça se voit qu'il ne comprend pas pourquoi je n'ai rien dit à papa. Mais au lieu de se mettre à m'invectiver comme je le croyais, il étire le bras et prend ma main blessée tout en délicatesse. Son regard est attentif, faisant mouvoir mes doigts pour s'assurer que tout va bien. Il est doux, ne voulant pas aggraver mon état.

— Il faut que tu mettes un bandage pour éviter de les bouger, sinon tu vas finir en bouillie, incrusté au mur de béton.

— Oui, tu as raison. Si tu veux, on peut aller voir les ambulanciers. Ils ont ce qu'il faut pour m'aider.

Il acquiesce sans dire un mot, ce qui me rassure un peu. J'ai tenté ma chance en l'invitant à me suivre car, je sais que les qualifications se poursuivent et qu'il a toutes les raisons du monde de préférer regarder l'action que suivre un type pathétique comme moi.

Il est celui qui me fait apprécier cette journée malgré le désastre du matin et de cette qualification que j'ai gagnée à l'arraché. Sans rien me demander, il prend mon casque que je porte de ma main valide et vient lier ses doigts aux miens avant de me tirer vers le véhicule de secours. Alors là, cette journée est bien la meilleure que j'ai eue depuis longtemps ! Je le regarde du coin de l'œil, mais ne m'attarde pas. Son sourire est franc et sans aucune arrière pensée. Il est toujours aussi authentique et bienveillant.

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