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Chapitre 41

Daryl

Comme chaque jour depuis que je suis sorti de l'hôpital, je me gave de tout ce qui est en lien avec Dorian. Un mois s'est écoulé depuis qu'il est parti sans rien dire. Franco, le mari de Jenny, a bien essayé de me redonner le sourire, mais avec quatre gosses à gérer alors que ma soeur est en voyage d'affaires, je suis celui qui est délaissé. Je ne lui en veut pas, c'est moi qui n'ai pas ma place dans cette maison. Les enfants ont besoin de l'amour de leurs parents, c'est comme ça. Jamais je n'oserais prendre la place de l'un de mes neveux. Cela fait donc deux heures qu'ils sont tous partis au parc afin de dépenser le trop plein d'énergie des jumeaux.

Il y a quelques jours, on m'a enlevé mon plâtre. Étant donné que je bouge mon épaule avec difficulté, je me demande parfois si je serai un jour capable de monter à nouveau sur ma moto puis, j'oublie ensuite cette idée. Cela n'a plus d'importance. Je préfère rester cloîtré dans cette pièce et regarder tout ce que je peux sur Dorian, même si c'est encore plus douloureux que mon épaule et mes brûlures réunies.

Le seul moment où je me permets de dévier de mon vice, c'est pour écouter les informations. Il est presque midi, alors je change le poste et m'installe pour la prochaine demi-heure. Ce sera identique à hier et à avant-hier. La saison des ouragans a débuté et l'une d'entre elles a fait de lourds dégâts dans notre état. Il y a de fortes chances que ce soit le sujet principal.

Peut-être aurons-nous aussi droit à un bilan sur la campagne électorale qui bat son plein depuis quelques semaines. Rien de plus ennuyeux que des politiciens qui tergiversent sur les moyens à prendre pour réduire le taux de criminalité et qui préfèrent jeter la pierre à l'autre, au lieu de travailler en équipe pour y parvenir.

Ce sera du réchauffé, mais au moins, je n'aurai pas le goût de m'effondrer en voyant les yeux sombres de mon beau brun.

Je devrais vraiment arrêter de le nommer ainsi.

Un autre soupir me transperce puis, je monte le volume avant que le National Broadcast News ne soit diffusé. C'est avec surprise que le présentateur arrive sur les écrans en annonçant que la Nation est en deuil de l'un des plus grands coureurs automobile du dernier siècle.

Mon cœur se serre, en me disant que c'est peut-être Dorian. Et lorsque je vois le logo Firsten apparaître, je commence à paniquer. Mon chaton peut-il être décédé pendant l'une de ses nombreuses pratiques ? A-t-il finalement passé à l'acte suite à une énième crise de son père ? À l'écran, je vois défiler une course de NASCAR, ce qui me fait vriller. Mes mains deviennent moites, les poils de mes bras et de ma nuque se hérissent de peur et ma bouche s'assèche instantanément. Fébrile, je monte le son deux fois plus haut qu'à l'habitude et tente d'écouter malgré l'acouphène qui s'est emparé de mon ouïe.

Je vois apparaître mon beau brun au regard toujours aussi triste qui marche aux côtés de Charles. Ni l'un ni l'autre ne sourit. Au bas de l'écran, une bande rouge à l'écriture blanche défile sa une :

Le décès de Firsten
dans des circonstances tragiques.

La terreur s'empare de moi ! Aussitôt, je me lève et m'avance à quelques pas du téléviseur afin d'entendre tout ce qui est dit. Je me balance d'un pied à l'autre, tout en espérant que Dorian n'est pas mort. Une démangeaison soudaine me force à gratter ma cicatrice encore rosée qui balafre mon torse. Qu'ont-ils donc à utiliser des images où on le voit toujours avec Charles ? Il ne peuvent pas être moins clair sur l'identité du Firsten.

— Chat de gouttière ! Ils vont me rendre dingue.

Dès que je prononce ces paroles pour tenter de purger mon angoisse, le journaliste réussit enfin à être concis.

« Le quinquagénaire est décédé après avoir perdu le contrôle de son véhicule alors qu'il exécutait une course de rue hautement interdite contre l'un de ses anciens rivaux, Mark Glenders, lui-même champion de NASCAR. »

Mes jambes me lâchent, ne supportant pas plus longtemps mon corps qui suffoque à force d'avoir retenu mon souffle. Je m'écrase au sol et m'accroche au montant du lit.

Il est sauf !

Dorian est sauf !

L'annonceur continue à raconter la vie de Charles en détaillant ses victoires, son accident qui l'a privé de son bras et, bien sûr, la création de sa propre écurie qui a développé de nouveaux standards au fil des ans pour en faire l'équipe la plus renommée du NASCAR.

« Rappelons que le grand Charles Firsten était propriétaire de l'écurie où court actuellement son fils Dorian qu'il laisse dans le deuil. Ce dernier n'a toujours pas commenté, mais nous attendons plus de détails pouvant nous éclairer sur la raison du décès soudain de son père. »

Un gros plan sur mon beau brun m'oblige à sortir de ma transe. Il passe devant les caméras sans un mot, toujours aussi énigmatique. Derrière lui, apparaissent Lana et Brandon qui se donnent la main. Ils ont l'air d'avoir passé la nuit au poste de police d'où ils sortent tous.

Je sais que je ne devrais pas être heureux, mais la simple idée que Dorian soit débarrassé de l'attitude négative de son père est un pur soulagement. J'étais inquiet lorsque j'ai appris qu'il avait réintégré l'équipe. Maintenant, même si je ne le reverrai jamais, et que j'en souffre énormément, j'aurai au moins cette satisfaction de le savoir plus serein. Il a mérité une vie meilleure, loin de moi, mais meilleure.

Dorian

Cela fait trois jours que Jenny est venue me secouer afin que je parle à Daryl. Je n'ai pas osé la décevoir quand elle était là, mais je n'ai pas l'intention de m'expliquer auprès de Daryl. S'il est aussi mal qu'elle le prétend, je ne ferai que mettre le feu entre nous. Le dernier souvenir que j'ai de mon ange, c'est quand il a rencontré la presse avant cette course fatidique. Il était heureux et pimpant. Je veux garder cette image de lui, pas celle d'une personne de plus qui me déteste pour l'avoir laissée tomber.

Depuis que Jenny est passée, papa ne m'a plus adressé la parole. Je ne sais pas si je dois m'attendre au pire ou s'il est tout simplement débordé par les demandes d'entrevues qui ne cessent de s'accumuler. Le peu de fois où j'ai croisé son regard, j'ai décelé une grande fatigue. Ses yeux sont soulignés par des cernes creuses et sa tête déjà poivre et sel a atteint un niveau beaucoup plus blanc que gris. Son dos s'est voûté et je l'ai même surpris à se réprimander lui-même en cachant un flacon de médicaments dans la poche de son veston.

Je suis étonné que papa prenne quoi que ce soit, lui qui n'acceptait même pas les anti-douleur pendant sa longue rééducation. Enfin, s'il a un mauvais rhume, cela fait bien mon affaire, car il n'a pas l'énergie de s'en prendre à moi. Ce soir, j'ai même osé passer devant lui pour sortir avec Lana sans qu'il ne dise un seul mot.

Nous sommes un mercredi, alors les bars ne fourmillent pas comme un vendredi soir. Nous nous sommes vite lassés de l'ambiance et je grimpe à présent les escaliers de l'hôtel tandis que Lana a pris l'ascenseur. Je lui ai fait croire que c'était un moyen pour moi de garder la forme, mais dans les faits, c'est bien plus pour ne pas me remémorer la blessure que je me suis infligée, il y a un mois et demi.

Comme je l'espérais, ma sœur a accepté le pari que je m'apprête à gagner en grimpant les marches quatre à quatre. Rien de bien compliqué quand je sais que l'élévateur s'arrête à chaque étage. Je pousse donc la porte du sixième et me précipite vers l'ascenseur qui est arrêté au troisième. Je ris dans ma barbe en m'imaginant la tête de Lana quand elle sortira. Les secondes s'écoulent puis ma sœur finit par apparaître.

— Ça y est moucheron, tu me dois vingt dollars.

— Tricheur ! Tu savais qu'il ferait tous les étages !

— Je ne triche pas, j'ai simplement utilisé mes compétences de pilote : toujours faire une tournée de reconnaissance avant de s'élancer.

— Ça me rappelle Pascal. Il ne parle pas beaucoup, mais chaque mot a sa place. Il me manque parfois, tu sais.

— Patience ! Il revient d'Europe dans deux jours.

— Oui, mais sa prochaine destination est encore à l'autre bout du monde. Il sera à Vancouver ce week-end alors que nous sommes à Nashville au Tenessee.

— Serais-tu en train de te plaindre parce qu'un mec est indépendant ?

— Tais-toi, lover boy, Pascal est vraiment un am...

Lana ne termine pas sa phrase en découvrant que deux policiers nous attendent devant nos chambres respectives. C'est arrivé à quelques reprises de demander à des agents de protéger notre intimité quand des fans trop obsédés tentaient de s'introduire dans ma chambre. Cependant, je ne me rappelle pas qu'un incident ce soit produit aujourd'hui. Je fronce les sourcils, tout autant que Lana, quand l'un des policiers semble me reconnaître.

— Monsieur Firsten ?

— Oui, c'est moi, mais appelez-moi Dorian, je déteste mon nom de famille.

— Bien... Pouvons-nous vous voir à l'intérieur, s'il vous plaît ?

— Certainement !  Un de mes admirateurs a-t-il encore fait des siennes ? dis-je de mon air sérieux en déverrouillant la porte.

Lana n'en fait pas de cas et poursuit vers sa propre chambre. L'un des hommes qui attendaient au pas de sa porte la prend gentiment par l'épaule pour la tourner en ma direction. 

—Veuillez suivre votre frère, mademoiselle Firsten.

Autant surprise que moi, elle se laisse guider vers mes quartiers. Tout le monde reste debout tandis que j'offre la seule chaise à Lana qui porte des escarpins hauts de plusieurs centimètres. Elle me remercie, mais elle a à peine le temps de s'y asseoir que le premier agent nous parle.

— Nous devons vous amener au poste de police. Votre frère s'y trouve déjà. Cependant, nous aimerions avoir votre version.

— Notre version ? Nous étions sortis, nous n'avons pas été témoin de l'intrusion.

— Monsieur Firsten...

— Dorian...

— Monsieur Dorian, nous devons vous interroger car il y a eu un accident ce soir. Pourriez-vous nous indiquer où vous étiez exactement ?

— Dans un bar, pas très loin d'ici.

— Vous n'étiez pas près de la route 66, par hasard ?

— Non, je viens de vous le dire, nous étions tout près, au Ziggi's cocktail Lounge. Quelqu'un pourrait nous expliquer ce qui se passe ?

— Mademoiselle Firsten, confirmez-vous que vous étiez avec Monsieur Dorian au cours des dernières heures.

Le policier ne daigne pas répondre à ma question pourtant très simple. Lana est tout aussi surprise.

— Mon frère vous a demandé ce qui se passe, répond-elle en croisant ses bras sur sa poitrine. N'essayez même pas d'éviter de répondre. Votre foutue indifférence n'impressionne personne ici, Monsieur coincé. Soit vous répondez, soit je vais me doucher. J'attends de nouveaux équipements pour le personnel, demain matin à la première heure. Je n'ai pas de temps à perdre en compagnie de groupies incapables de demander un autographe à Dorian.

Lana se lève et pousse les deux premiers agents qui la laissent faire. Je reconnais bien ma petite sœur qui me remet un sourire au visage. Malheureusement, les deux autres policiers lui bloquent le passage. Elle se retourne donc vers l'agent qui nous interrogeait tout juste avant. L'homme enlève sa casquette d'un mouvement solennel puis, il nous dit enfin pourquoi ils sont tous ici.

— Nous sommes au regret de vous annoncer que votre père a été impliqué dans un accident de la route mortel. Monsieur Firsten est décédé des suites de ses blessures.

Papa mort ? C'est une farce ? J'arrête de sourire quand les trois autres agents se découvrent à leur tour pour marquer le sérieux du moment. L'un d'entre eux prend le coude de Lana qui s'extirpe aussi vite.

— Lâchez-moi ! Je ne m'effondrerai pas ! Papa était un tyran égocentrique. Il ne manquera à personne, crache-t-elle tout en se précipitant dans mes bras.

Elle fait sa forte devant les hommes, mais je sais qu'elle est secouée par la nouvelle. Ce n'est pas le moment d'être indifférent aux policiers qui se dandinent d'un pied à l'autre.

— Comment ?

— Selon toute vraisemblance, Monsieur Firsten aurait mené une course de rue contre Monsieur Mark Glenders. Il aurait perdu le contrôle dans une courbe et se serait encastré dans l'immeuble qui bordait la route. Monsieur Glenders est aux arrêts pour course illégale et conduite dangereuse. Au lieu de porter secours à votre père, il a fuit l'accident. Cela implique qu'il sera fort probablement accusé de délit de fuite et de non-assistance à une personne en danger. Monsieur Brandon est actuellement en train de déposer une plainte et de compléter les documents pour confirmer le décès de votre père.

Je croyais que, le jour ou l'un de mes parents mourrait, je m'effondrerais de désespoir. À l'évidence, ce n'est pas du tout le cas. Je n'ai même pas la moindre réaction. Mon seul réflexe est de garder Lana tout contre moi sans pour autant en retirer un quelconque soulagement. Rien. Je n'ai aucune émotion.

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