Chapitre 38
Dorian
Les nombreuses caméras qui rôdent dans la salle d'attente de l'hôpital m'épuisent. Ces satanés vautours recherchent la moindre petite rumeur sur l'état de Daryl tandis que nous-mêmes sommes sans nouvelles depuis des heures.
Tout aussi fatiguée que moi, Jenny est assise à ma droite. Elle est le membre de la famille le plus proche de Daryl, alors les médecins lui ont demandé de rester pour prendre une décision, s'il ne survivait pas. Quand elle m'a raconté ce qui se passait, j'ai bien cru que j'aurais aussi besoin d'un appareil de réanimation.
Le cœur de mon ange a mis du temps à repartir. Et même encore, après plus de douze heures de suspense, on a rapporté à ma belle-sœur qu'il n'est surtout pas tiré d'affaire.
Semble-t-il qu'il n'est pas possible de mesurer tous les dégâts internes qu'a pu causer une décharge électrique aussi puissante. Les organes vitaux de Daryl peuvent avoir subi des lésions irréparables, ce qui pourrait mener à son décès. Étant donné qu'il a eu plusieurs faiblesses, les médecins confirment qu'il restera sous leurs soins pour encore plusieurs jours.
Nous sommes dans l'attente de son transfert afin d'être en mesure de lui rendre visite. Les règles sont strictes : il faudra rester calme pour ne pas affaiblir son cœur avec des crises d'angoisse comme je le fais si bien. Je sais que ce sera difficile, probablement pire encore que ce à quoi je suis préparé. Cependant, j'ai maman qui me supporte depuis que nous sommes arrivés. Elle ne lâche pas mon bras une seule seconde, préférant écrire à je-ne-sais-qui de sa main gauche. Je sais qu'elle galère avec son téléphone. Je le sais. Et pourtant, je ne veux pas me défaire de son étreinte rassurante. Elle est mon seul repère dans cette foule de vautours qui ne cessent de réclamer des nouvelles de mon petit ami.
Lana est partie avec Papi, il y a plus d'une heure. Celui-ci ne supportait plus l'attente interminable, sachant que son fils de cœur pouvait s'éteindre à tout moment. C'est maintenant le tour de ma soeur à l'aider dans sa détresse. Quant à Brandon, il est à l'extérieur, afin de repousser la venue des paparazzis. Bien sûr, Jenny est présente. Ce n'est pas sa faute, mais je préférerais qu'elle soit ailleurs. Tant qu'on ne l'autorisera pas à quitter l'hôpital, elle sera là, comme cette tache noire sur un carreau blanc, celle qui assombrit mes espoirs que Daryl s'en sorte. Et puis, il y a Carlos, celui qu'on a désigné comme référent de l'équipe afin de donner des nouvelles au patron de mon ange.
Mon ange ;
Marqué par le tout puissant ;
Pour avoir osé défier sa colère.
Est-ce un signe qui m'est envoyé par Dieu ? J'ai préféré partir pour Toronto au lieu d'aider papa. J'ai choisi d'éviter son courroux en me jetant dans les bras d'un homme qui me faisait sentir quelqu'un. Daryl le paie cher à présent. Si j'avais écouté papa, mon ange ne se retrouverait pas entre la vie et la mort. Tout ça, pour me défendre.
J'échappe un énième sanglot en retournant tout ça dans ma tête. Mon père a pactisé avec le diable, j'en suis certain à présent. Il a bien essayé de me parler avant de quitter la piste de dragster. En fait, « parler » n'est pas le mot exact, c'était plutôt un mélange entre un sermon et une jouissance machiavélique. Je me souviendrai à jamais de son ton dur et froid qu'il a employé, non seulement contre moi, mais aussi contre maman. Sa première fan.
***
Je reste prostré dans les gradins, tétanisé par la couleur bleutée qui recouvre, petit à petit, le beau visage de Daryl. Il est loin, très loin de moi, et pourtant je vois tout, comme un cauchemar beaucoup trop réel. Le temps s'écoule si lentement. Sa tête se renverse au rythme des compressions de l'ambulancier. Ses bras inertes et son bassin sont secoués par les gestes brusques effectués pour le sauver. Chaque mouvement précipité se révèle insuffisant, me portant plutôt un coup de poignard en plein cœur. Les minutes s'écoulent sans la moindre réaction de Daryl.
C'est beaucoup trop long !
Ce n'est que lorsque papa arrive à côté de moi que je sors de ce film d'horreur pour atterrir dans un autre, encore plus horrible. Il a eu le temps de revenir ! Voilà le signe que ce n'est pas juste mon angoisse qui semble ralentir le temps. C'est bien réel. Daryl franchira bientôt le point de non retour.
— Il savait ce qu'il faisait, ose me dire le grand Charles Firsten en tapotant sa main sur mon épaule. Encore une fois, il a agi sur un coup de tête. Un vrai abruti de ne pas avoir vérifié si la température permettait qu'il course.
Comme s'il lui avait donné le choix !
Ses paroles me transpercent à leur tour, déchiquetant un peu plus mon cœur affaibli. Par réflexe je me relève pour m'éloigner de lui. Mais ça, c'est sans compter sur sa seconde réplique qui fait tout basculer.
— Fiston, ne pense pas à ce perdant. Même mort, il réussit à t'éloigner du chemin que je t'ai tracé.
— Il n'est pas mort ! Je t'interdis de parler de lui de cette manière. Il va se battre pour moi, il me l'a dit. Il va vivre, tu m'entends !
— Regarde-le ! Il n'a plus aucun réflexe.
Tout en rapprochant son visage démoniaque vers le mien, il pointe avec rage son index en direction du corps inanimé que les ambulanciers transportent maintenant jusqu'au véhicule.
Incapable de supporter davantage son peu de considération envers la vie de mon amant, je préfère tourner la tête vers maman qui me regarde avec inquiétude.
— Charles ! Arrête de lui faire peur ! Ton fils a besoin de ton soutien, pas de ta condescendance.
Maman prend ma défense car elle ne sait pas à quel point il est monstrueux avec moi. Elle ne l'a jamais su. Par chance ou par réflexe de la protéger elle aussi, je n'ai jamais rien dit. C'est pourquoi elle ne comprend pas le ton blessant qu'il emploie envers moi.
— Ton fils était sur le point de mettre sa carrière derrière lui pour suivre un inconnu qu'il a rencontré il y a un peu plus d'une semaine. Il faut lui remettre les idées en place immédiatement.
—Et alors ? Je t'ai bien suivi partout où tu allais. Il n'y a pas de mal à suivre son cœur !
Pour me soutenir un peu plus, maman me tend les bras afin que je puisse me réfugier auprès d'elle, ce que je fais sans hésiter.
— Fais chier, Sharon ! Cesse de le materner !
— Il vient de voir son amoureux se faire frapper par la foudre pendant qu'il roulait à trois cent kilomètres à l'heure. Tu peux bien comprendre son désarroi !
— C'est toi qui l'a rendu faible ! Il te ressemble beaucoup trop. Tu es encore plus misérable que lui. Enfin ! Tu viens encore voir mes courses, même après notre divorce. Tu cherches à retrouver ta petite vie confortable que je t'ai construite ? Je vois clair dans ton jeu en te faisant toute belle pour me séduire. Tu n'es qu'une cocotte de plus qui cherche à obtenir mon argent.
Sans que je ne m'y attende, et encore moins le grand Charles Firsten, papa se fait frapper par le plus impressionnant coup de poing qui m'ait été donné de voir. Carlos a assené l'uppercut qui déstabilise papa au point qu'il trébuche puis, qu'il s'étale au sol.
— Désolé Dorian, mais ton père a dépassé les bornes. J'ai vraiment essayé. Crois-moi, j'essaie très fort de ne pas recommencer en ce moment.
— C'est rien Carlos... Il le méritait cette fois.
Sans même attendre que je termine, l'hispanique se tourne à nouveau vers notre père.
— Vous ! Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous détruire. Daryl est mon ami et je vous interdis de le rabaisser tandis qu'il lutte pour sa vie. Quant à votre femme, ou plutôt ex-femme, c'est une bonne maman au cœur rempli d'amour pour ses enfants. Malheureusement, je ne sais pour quelle raison, elle en a encore pour vous. Mais un jour, elle comprendra que c'est vous la « cocotte » avide de succès et d'argent. Elle réalisera que vous le faites aux dépens de votre fils qui a, lui aussi, trop de mal à vous détester. Et pour votre gouverne, Sharon a le droit de porter ce qu'elle veut.
Papa a les yeux exorbités. Si Daryl a semblé à peine le déstabiliser la semaine dernière, il en est tout autrement aujourd'hui, avec Carlos. Il découvre enfin ce que c'est de subir son propre courroux. Au moment où le frisé se penche pour le prendre au collet, la pluie explose, donnant la chance au grand Charles Firsten de se sauver. Carlos se retourne aussitôt et voit maman protéger sa chevelure de ses mains. Sans plus se soucier d'autre chose, il lui offre son propre chandail en guise de bouclier, tout comme un bon gentleman saurait le faire.
***
Oui, encore maintenant, après douze heures d'attente, je suis touché par ce que Carlos a fait pour nous défendre. Il faut lui donner ça, le gamin à été impressionnant.
D'ailleurs, je le vois qui lutte de toutes ses forces pour ne pas s'endormir. Si ce n'était pas de l'avenir incertain de mon amant qui me maintient éveillé, je serais dans un état similaire au sien. Même si je ne m'autoriserais jamais à dormir, je suis fatigué d'être sur le qui-vive, à attendre qu'une personne daigne nous autoriser à voir Daryl. Et comme pour me narguer un peu plus, mon ventre gronde pour me faire savoir que les heures continuent à s'égrener.
— Tu veux quelque chose à manger ? m'interroge maman.
Je secoue la tête et me concentre vers le poste de garde, là où un homme en veston-cravate prend des renseignements. L'infirmière de garde pointe un doigt en direction de notre petit groupe. L'homme à l'air jovial la remercie et vient vers nous. Toujours avec un sourire, plus compatissant cette fois, il prend place aux côtés de Carlos. L'inconnu reste quelques secondes à ne rien dire, puis il ose demander des nouvelles de mon petit ami. Même avec le bouclé qui l'envoie balader, l'homme dans la cinquantaine ne tique pas et garde son air bienveillant. Au contraire de ce à quoi nous nous attendions, il continue à discuter, surtout pour louanger Daryl. On se rend vite compte qu'il n'est pas un de ces vautours qui cherchent la une du siècle. Nous baissons tous la garde et continuons à l'écouter parler à sens unique. C'est une sorte de bénédiction puisque, de toute façon, personne n'est en mesure de tenir une conversation de plus de quelques mots. L'inconnu ne s'offusque pas et finit par demander tout bonnement le nom de son voisin de chaise, en précisant qu'il croit le connaître aussi. D'une voix morne l'hispanique lui répond.
— Carlos Cortez.
— Enchanté, Monsieur Cortez. Je crois que j'ai quelque chose pour vous, répond le mystérieux hommes d'affaires en cherchant un document dans sa valise de cuir au noir lustré.
Intrigués, nous nous redressons tous pour voir ce qu'il veut lui donner. Des caméras se rabattent vers le même spectacle que nous. L'homme extirpe enfin une enveloppe qu'il tend à mon ami de sa main assurée. Bien entendu, Carlos accepte le document qui semble important.
— Monsieur Cortez, vous êtes mis en demeure et assigné à comparaître. Vous êtes accusé de voie de fait ayant causé des lésions corporelles sur la personne de Monsieur Charles Firsten.
— Quoi ? Mais je ne faisais que défendre mes amis.
— La prochaine fois, vous y penserez plus sérieusement avant d'agir.
Cette fois, le ton utilisé n'est plus compréhensif. Tout en articulant comme un automate, l'avocat se lève et replace son complet en tirant sur ses manches.
— Je vous souhaite une bonne journée, monsieur Cortez.
Sans autre artifice, l'homme repart comme si rien ne venait d'arriver, se frayant un chemin parmi les médias qui ont filmé la scène avec satisfaction.
Hébétés, ce n'est qu'à la deuxième fois que nous réalisons qu'un médecin crie le nom de Jenny. Ma peur revient aussitôt se loger dans mes tripes qui sont déjà bien malmenées par l'annonce que Carlos vient de recevoir.
Il n'a fait que nous aider, putain !
J'observe avec inquiétude Jenny qui rejoint l'homme à la blouse blanche. Elle hoche la tête puis, se frotte le front pendant qu'elle parle au docteur. Elle finit par acquiescer une dernière fois avant de revenir vers nous sans que son visage ne nous dévoile quoi que ce soit. Une fois à notre hauteur, elle me regarde et prend mes mains. Je crois que mon cœur est encore plus écorché que celui de Daryl. Il se met à battre de façon erratique et, surtout, mes poumons se ferment à toute entrée d'air.
— Dorian ?
Seigneur, il est décédé !
Je savais qu'un ange comme lui serait rappelé rapidement auprès de Dieu. Je suis une cause perdue, il n'a plus rien à faire ici. Des larmes pendent aux coins de mes yeux rougis. Moi qui croyait que mon corps ne pouvait en produire davantage.
— Il est transféré, souffle-t-elle. Nous pouvons le voir quelques minutes.
— Il...
— Oui, mais il est sous respirateur et inconscient. Le médecin dit de faire attention aux fils en s'approchant. Il faut être très prudents, pour ne pas gâcher ses chances de se remettre. Tu crois que tu pourras être calme ?
Je me lève sur le champ. Il faut que je le vois, pour que ma poitrine cesse d'avoir mal. Jenny n'a pas besoin de plus pour me comprendre. Elle prend les devants après avoir avisé Carlos que seuls deux visiteurs à la fois sont autorisés. Tant pis pour lui, j'ai trop besoin de voir mon amant pour m'autoriser un quelconque repentir. Il le verra plus tard.
Lorsque nous arrivons enfin à sa chambre, j'entre sans faire de bruit. Plusieurs machines produisent des « bips » agressants qui nous indiquent que Daryl est toujours vivant. Je m'approche de son lit et le vois, si blême, intubé, perfusé avec de nombreux fils qui surveillent ses constantes et qui dépassent de sa jaquette. J'échappe un hoquet en le découvrant si frêle. Un de ses bras est contenu dans un plâtre qui monte jusqu'à l'épaule. Ce bras, il me rappelle celui de papa, il y a des années de celà. Une sueur froide prend possession de tout mon être. Sera-t-il capable de conduire à nouveau sa moto ?
C'est de ma faute s'il est là, inconscient et luttant pour sa vie. Peut-être même restera-t-il invalide. Et ça, c'est s'il survit !
Je suis la cause de sa douleur.
Je ne mérite pas sa protection.
Mû par mon instinct primaire de le savoir en vie, je tends une main vers son cœur pour m'assurer qu'il fonctionne toujours, malgré les bruits autour de nous qui le confirment. Je glisse le col de sa chemise d'hôpital pour trouver son pouls, quand je la vois, cette marque écarlate. Je retire aussitôt ma main, de peur de le blesser davantage. La chemise ne revient pas à sa place, ce qui me permet d'être témoin involontaire de sa blessure. Malgré les pansements, certaines parties de son thorax restent visibles. La foudre a créé un arbre gigantesque sur sa peau. On voit qu'elle s'est frayée un chemin à partir de son cou puis qu'elle s'est étendue en de multiples ramifications vers son torse, comme si ses veines et ses artères étaient maintenant à l'extérieur de son corps.
Incapable de le voir dans cet état, je ferme les yeux et détourne la tête. Mon ange ne mérite pas toute cette souffrance. Ma vie de merde a déteint sur la sienne.
Je suis la cause de sa douleur.
Je ne mérite pas son amour.
Les larmes se sont à nouveau faites un chemin sur mes joues. Il est inutile de les cacher à Jenny puisqu'elle est aussi désemparée que moi. Nos mains se cherchent, puis se rejoignent, jusqu'à ce que nous n'y tenions plus et que nous nous retrouvions dans les bras l'un de l'autre. Plus ma respiration se coupe sous les hoquets, plus elle me serre contre elle afin de ne pas flancher à son tour.
Je suis la cause de sa douleur.
Je ne mérite pas ma place à ses côtés.
Les minutes s'égrènent, moi qui suis toujours blotti auprès de Jenny, incapable de me décider à regarder Daryl.
Je suis la cause de sa douleur.
Je ne mérite pas de l'observer.
Ce n'est que lorsqu'un bruit différent retentit dans la pièce que je n'y tiens plus. L'inquiétude me gagne. Est-il en train de mourir devant nous ? Des infirmiers arrivent au moment où je m'effondre dans la seule chaise disponible.
Un médecin est appelé.
Ma vie s'écroule.
Je veux mourir à sa place.
L'homme à la blouse blanche arrive en trombe pour ausculter mon amant. J'ai le goût de lui crier de faire attention à ses blessures.
D'autres longues minutes s'écoulent sans que quiconque ne fasse quoi que ce soit.
Sauvez-le !
– Madame Bond ?
C'est la fin, le docteur veut demander à Jenny s'il peut débrancher Daryl. Je ne vois que cela.
Il semble si frêle.
Jenny ne réagit pas tout de suite, trop préoccupée par les gestes des infirmiers qui continuent à vérifier si tous les appareils présentent les bonnes données.
– Madame Bond ? Votre frère va bien. Selon le graphique que nous montre le moniteur, Daryl tente de respirer par lui-même. Nous allons lui enlever les tubes avant qu'il ne panique dans son sommeil. Ce ne serait pas bon pour son cœur. Nous vous demandons de sortir, s'il vous plaît.
Je me relève, sentant un nouvel espoir grandir en moi. Il respire par lui-même. Le dernier rempart qui le séparait de la survie vient d'être abattu. Mon amour a vaincu la mort. Il est un modèle de résilience.
– Daryl souffrira beaucoup au cours des prochains jours. Sa peau est brûlée sur toute la partie droite de son torse. Il devra recevoir une greffe de peau, peut-être deux. Pour son bras, on verra comment il réagira. Nous n'aurons aucune réponse officielle avant cinq semaines.
Brûlé, estropié, tout ça est de ma seule et unique faute. J'aurais dû l'obliger à ne pas faire cette course, même s'il s'agissait de quelques centaines de mètres. Sauf que le chaman a dit qu'il mourrait. Pourquoi n'est-il pas décédé ? Daryl a sans doute préféré rester sur terre pour me soutenir. Je ne peux pas accepter qu'il souffre par ma faute.
Je suis la cause de sa douleur.
Je ne le mérite pas.
– Il va survivre ? demandé-je en regardant mon amant.
– Ses chances viennent de passer à quatre-vingt-dix pourcent, Monsieur Firsten. Elles n'étaient que de quarante-cinq pourcent avant votre arrivée dans cette chambre. Ce jeune homme a une vraie volonté de vivre.
J'hoche la tête et, comme demandé par le médecin, je me dirige vers la sortie afin que Daryl puisse être délester du respirateur.
Il va survivre ! Il va souffrir !
Je suis la cause de sa douleur.
Je ne peux pas lui imposer ma vie.
Je jette un dernier regard vers mon ange qui se bat davantage encore avec cette machine qui le maintenait en vie, il y a encore quelques minutes. Il est la plus belle chose qui me soit jamais arrivée. Je suis heureux qu'il reste en ce bas monde. Il pourra veiller sur d'autres âmes que la mienne. Il m'est impossible de l'imaginer souffrir, je n'y arriverai jamais.
Je suis la cause de sa douleur.
Je dois partir loin de lui, avant que je ne sois la cause de sa mort.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro