
Chapitre 30
Dorian
Carlos et Papi reviennent environ une heure plus tard après leur sortie précipitée. À voir leurs têtes, je peux presque affirmer que le bouclé a fait la paix avec son mécano. Cependant, aucun des deux n'ose nous adresser la parole. Peut-être sont-ils encore sous le choc de ma révélation. Une chose est certaine, Papi se faufile auprès de Lana, ce qui confirme leur couple peu commun. Je n'aurai donc pas à rester auprès d'elle. Je l'avoue, cela fait un peu mon affaire car après avoir discuté avec Daryl, je n'ai qu'une envie : qu'il me garde auprès de lui.
Au matin, je me retrouve seul dans le grand lit de la chambre des maîtres. La voix de mon amant traverse la porte close. Il est fébrile et hurle à qui veut l'entendre que la foule a commencé à arriver. Cette course doit être très populaire étant donné que le soleil se pointe à peine. Bien sûr, les invités de Daryl ont droit à des places V.I.P., ce qui veut dire que je pourrais dormir encore un peu sans m'inquiéter de l'endroit où je serai assis. Malgré tout, afin de l'encourager, je fais un effort pour sortir du lit.
Une fois debout, j'ouvre les rideaux de la chambre pour admirer les spectateurs, mais la seule et unique personne présente dans les estrades est l'homme d'entretien qui nettoie l'endroit. Je soupire face à ce spectacle, reconnaissant très bien l'exagération spontanée de mon petit ami. Je sors pieds nus, muni de mon simple boxer, et viens le rejoindre tout près de la porte-fenêtre. Comme hier, il piétine d'impatience, mais il n'oublie pas de me complimenter.
– Chat de gouttière ! Tu essaies vraiment de me faire craquer, beau brun. Comment ton corps peut être aussi parfait ?
– Mmmmh ! C'est un moyen comme un autre de m'éloigner de mon père. Tant que je suis dans la salle d'entraînement, il ne peut rien dire.
– Cette fois, je vais devoir le remercier ! s'exclame mon copain avec des flammes de désir dans les yeux.
Je penche la tête pour cacher mon malaise. Daryl ne pense pas à mal, mais cela me fait quand même un pincement au cœur. Toutes ses heures que j'y ai passées n'étaient pas non plus une partie de plaisir.
– Je suis allé trop loin... Désolé, je ne voulais pas, s'excuse-t-il avec sincérité.
Il se rapproche pour passer la tête dans mon cou. Sa simple respiration qui échoue sur ma clavicule me rappelle ce qu'il est capable de faire de moi quand nous ne sommes pas accompagnés de trois autres personnes. Il passe ses bras autour de ma taille et attrape fermement mon fessier tout en m'attirant auprès de lui. Mon corps s'échauffe d'un coup, incapable de rester de marbre quand il me touche ainsi. Putain ! Il sait comment se faire pardonner. J'enroule, à mon tour, mes bras autour de son cou. Je resterais dans cette position toute ma vie, si c'était possible.
Bien trop vite à mon goût, la voix de Carlos nous ramène sur Terre avec son sarcasme rempli de sous-entendus.
– La nuit a été bonne ? demande-t-il en me voyant si peu vêtu dans les bras de son coéquipier.
– J'hésite à te répondre, Carlita. Tu peux casser une ambiance en un rien de temps quand tu t'y mets, grogne Daryl.
Je crois qu'il avait prévu un peu plus qu'une conversation à propos du suicide, hier soir. Je ne peux pas le blâmer d'être fâché contre son ami, mais j'avoue que le climat qui a suivi était bien plus propice aux câlins réconfortants qu'à des ébats charnels. Mon amoureux me fixe un long moment puis il s'exprime sans la moindre honte.
– On va prendre une douche, chaton ? J'aurais besoin de motivation pour performer, continue-t-il tout en me détaillant de son regard félin.
Mon membre réagit par instinct à la voix rauque de Daryl. Mes joues s'empourprent car je sais que Carlos est toujours là, à nous détailler.
Il pourrait au moins faire semblant d'avoir autre chose à faire.
– Ton mec te rend guimauve, réplique l'hispanique. Si c'était quelqu'un d'autre que Dorian, tu serais déjà en train de le sauter.
– La ferme, Carlita ! Qui te dis que c'est moi qui le saute ? minaude-t-il. Me faire prendre par mon amant, c'est toujours une expérience des plus agréables.
Mon estomac se contracte d'un coup. Est-ce que c'est une demande explicite pour que je prenne le contrôle ? Moi qui croyais être mal à l'aise, je me sens fondre de gêne, ce qui fait disparaître mon érection matinale. Nous n'avons jamais discuté de ce côté de notre relation. Je jette un œil à Carlos qui roule des yeux puis, à Daryl qui rit dans sa barbe. Je n'ai aucune idée s'il s'amuse ou s'il est sérieux.
J'ouvre la bouche pour lui dire d'être moins cru devant le gamin lorsqu'un cri de Lana, suivi d'un rire aigu, me figent dans mon geste. On dirait bien qu'il n'y a pas que Daryl qui a des idées, en ce matin ensoleillé. Bien sûr, cela déstabilise Carlos qui comprend très vite ce qui se passe dans la chambre d'à côté. Il respire profondément pour ne pas craquer puis, il se dirige vers la salle de bain.
– Oublie cette pièce pour la prochaine demi-heure. C'est moi qui l'utilise, râle-t-il avant de refermer derrière lui.
Je suis embêté par ce soudain revirement de situation. Est-ce que le bouclé est toujours fâché contre Papi ou bien il veut seulement contrarier Daryl parce qu'il n'a aucun filtre ?
– Tu crois que ça va aller entre tes collègues ?
– Ouais, je lui vole toujours la salle de bain dans le camping-car. Je crois que ce n'est qu'une petite vengeance personnelle.
– Vous n'avez aucun secret l'un pour l'autre, à ce que je constate.
– Tu penses à ce que je viens de lui dire ?
– Bien... On n'a jamais inversé les rôles. Tu as vraiment envie que ce soit moi qui mène la danse ?
C'est une question simple. Cependant, j'ai presque peur de sa réponse. Mon stress monte en flèche sans que je ne puisse rien y faire.
– Mais oui ! Je veux que tu me fasses tout ce que tu veux.
– Hem... J'ai jamais...
Ses yeux s'agrandissent de stupeur, sa bouche s'entrouvre, mais rien ne sort. Il va me larguer, c'est une évidence. Il veut quelque chose de moi que je ne crois pas être en mesure de lui offrir. La domination, ce n'est pas du tout mon truc. J'ai bien trop peur de ce que je pourrais découvrir. J'ai si longtemps refoulé toute ma fureur contre papa que je crains d'aller trop loin avec mon partenaire. Je préfère rester passif.
– Tu sais chaton, tant que tu n'essaies pas, c'est difficile de savoir si tu aimes ou pas, finit par avouer Daryl.
– Je pourrais te blesser, et je ne veux pas en arriver là.
– Bon, c'est toi qui vois, mais j'aimerais que tu y penses. Je suis plus résistant que ce que tu sembles croire. Une bite reste une bite. La tienne est si parfaite. Je la verrais bien s'enfoncer en moi, répond mon amant de sa voix encore plus grave qu'auparavant.
– Je ne suis pas prêt... Tu vas me laisser si je dis que je ne le serai peut-être jamais ?
Ses traits changent. Je le savais, il va vouloir retourner à son ancienne vie où tout lui est permis. Une larme dévale sur ma joue, incapable de retenir la peine que je ressens en sachant qu'il va partir loin de moi. Daryl passe son pouce sur la goutte salée puis il m'embrasse tendrement.
– D'accord, souffle-t-il à mon oreille. On va pas se faire la tête pour si peu. Tu voudrais quand même qu'on essaie ? On n'est pas obligés d'aller jusqu'au bout, tu sais... Un doigt, deux doigts, peut-être aussi ta queue si tu t'en sens capable. Je suis très ouvert.
– Comment tu peux rester avec moi ? Je ne suis même pas capable de te faire l'amour comme tu le voudrais...
– Est-ce que j'ai semblé ne pas apprécier nos derniers jours ? ronronne-t-il dans mon cou.
Non, bien sûr que non.
Il est bien plus expressif que moi. Je sais exactement ce qu'il ressent quand il se fond en moi. Je voudrais tellement avoir ce lâcher-prise qui le caractérise si bien, mais il n'est pas moi, alors je dois vivre avec ce que je suis. Au lieu de lui répondre par des mots, je secoue la tête que j'ai posée au creux de son épaule.
Tandis que que nous sommes enlacés, j'entends à nouveau Lana qui se lamente derrière le mur. Je suis habitué à papa ou Brandon. Quant à Lana, elle a toujours la chambre du fond, jamais je ne l'ai entendue en pleine action.
– Grouille-toi de voler des vêtements à Carlos. Je ne veux pas entendre Papi, ce serait trop perturbant, glapit Daryl en claquant sa main sur ma fesse.
– Cette fois, je suis entièrement d'accord, c'est dérangeant d'entendre ma sœur s'envoyer en l'air.
Je trouve sans difficulté ce que je cherche. Disons que le gamin n'a pas vraiment d'ordre et que tout a été sorti de ses baggages pour atterir un peu partout dans la pièce. Je choisis un t-shirt encore plié et un jean que je ne lui ai encore jamais vu sur le dos, en espérant qu'il soit propre. Au dernier moment, je me ravise en ajoutant un chandail à capuche rouge venant des bagages de mon petit ami. Dès qu'il me voit, Daryl m'attire à lui en agrippant sa main à la poche kangourou, puis il m'embrasse à en perdre haleine. Ce baiser me surprend un peu étant donné que nous faisons au plus vite pour éviter d'entendre des sons trop révélateurs de l'autre côté.
– Tu es magnifique dans mon sweat. Il est un peu petit pour toi, mais ça me permet de me rappeler de ce corps musclé. Allez, on y va avant que je perde cette course parce que je n'ai pas pu m'empêcher de tout t'enlever.
La course est en après-midi, il n'a donc rien à craindre de ce côté là. Nous en profitons pour nous rendre au resto du coin en marchant main dans la main. Nous prenons notre temps, savourant la compagnie de l'autre. Daryl décide aussi d'appeler son amie qu'il considère comme sa sœur. Elle était avec lui dans la dernière famille d'accueil où il a vécu. Quand il lui parle, je me force pour ne pas angoisser puisqu'il a omis de me dire que c'est une psy. Au moment où il aborde le sujet qui fâche, je me rue vers les toilettes pour essayer d'oublier qu'ils parlent de moi. À mon retour, il me demande quelques informations de base et raccroche en lui disant qu'il a hâte de la voir samedi.
J'angoisse déjà de la rencontrer.
De retour, après une heure et demie, nous descendons jusqu'à la piste, là où deux autres concurrents sont déjà arrivés. Ceux-ci ne sont pas accompagnés. Je décide donc de m'installer à l'endroit réservé aux invités des coureurs, tout près de la ligne d'arrivée et à une distance raisonnable pour aller les rejoindre. Comme hier, je vois mon petit ami s'amuser avec les autres en attendant que la vraie course ne débute. Il reste encore beaucoup de temps à passer et j'avoue qu'une conversation avec moi-même est embêtante. J'en profite pour méditer sur les paroles de Lana avant qu'elle ne s'endorme.
Selon ce que j'ai compris, papa l'a obligée à faire des nuits blanches afin que sa voiture soit au top. Elle s'est plainte que c'était contreproductif et c'est à ce moment que le grand Charles Firsten a fait son entrée dans la tête de Lana. Déjà fatiguée, la moindre parole résonnait comme une menace. Ma petite sœur a goûté pendant quelques jours à la médecine, loin d'être douce, de notre père.
Pourvu qu'il s'arrête dès que je serai de retour. Pour le moment, je ne peux pas faire plus que d'être là pour Lana, si elle ressent le besoin d'en parler.
Un cri du côté des participants me sort de mes pensées. C'est Daryl qui asticote un de ses adversaires qui vient d'arriver. D'ailleurs, le groupe a considérablement grossi. Le temps m'a semblé si court, et pourtant, le soleil est bien plus haut qu'à notre arrivée. Tout le monde semble s'amuser, alors je reviens vers mes propres pensées.
Puisque je suis toujours seul dans les estrades, je me décide à ouvrir mon téléphone pour me concentrer sur les dernières nouvelles. Finalement, mon état d'âme n'a rien à envier au monde entier. Je n'ai qu'à regarder les histoires du jour comme les élections qui n'ont rien de passionnantes et les nouvelles guerres qui se déclarent un peu partout.
Cependant, lorsque j'arrive à la section sportive, je suis saisi par la une du moment : le poing de Daryl qui s'enfonce dans la joue de papa. Cela m'incite à lire l'article qu'un éminent journaliste sportif à écrit. Il semble que Brandon ait bien fait son boulot puisque tous les billets se sont vendus en une journée. Le monde de la course automobile et celui de la moto réunis en un seul évènement est un mélange explosif pour de la publicité.
– Ton père est toujours aussi incontrôlable, glisse une voix nasillarde derrière mon dos. Il va se faire dévorer tout cru.
C'est Mark Glenders qui vient de s'asseoir à l'étage au-dessus. Mon instinct de protection me dicte de me décaler un peu de cet homme mauvais, ce que je fais sur le champ.
– Il a un bras à moitié fonctionnel, il n'a aucune chance de gagner cette course. Je suis certain qu'il n'a pas résisté. Daryl qui le frappe devant les caméras, il n'avait pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?
– Je ne pense pas avoir à te rendre des comptes, Mark.
– Je n'arrive pas à croire que tu le défends après la vie de misère qu'il te mène ! s'exclame mon ancien adversaire. Est-il toujours aussi colérique ?
– Ta gueule ! Je te supportais lorsque nous étions obligés de nous côtoyer. Maintenant que tu as quitté la course automobile, je n'ai plus à te parler. Va donc rejoindre ton fils que ton ex n'a jamais voulu que tu connaisses.
– Et toi, pourquoi tu te retrouves dans les bras de White alors que tu pourrais plutôt être en train d'encourager ton père ?
Je respire un grand coup pour garder le peu de calme qu'il me reste. Je comprends papa de ne pas avoir supporté ses piques. Il ne faut surtout pas que j'entre dans son jeu. Je sais trop bien comment celà peut se terminer.
– Il a un beau physique, n'est-ce pas ? Mais il le sait lui aussi et il va t'envoyer balader dès l'instant où il va trouver un autre petit cul à défoncer.
– Dégage ! Toi aussi tu n'as pas changé ! Je me demande qui est le pire entre papa et toi.
– Le demander, c'est y répondre. Moi, je ne t'aurais jamais traité comme il le fait.
Il marque un point.
J'essaie de rester de marbre pour ne pas craquer. Le mieux est d'utiliser mon expérience de pilote et faire le vide autour de moi. Se concentrer sur un point imaginaire reste toujours une excellente solution. C'est là que je vois apparaître Lana avec Papi et Carlos. Sans demander mon reste, je me précipite vers eux. Il n'est pas question que ma sœur voit Glenders. Elle a déjà bien à faire avec papa.
Lana semble en meilleure forme qu'hier et me sourit dès que j'arrive auprès d'eux. Une bonne nuit de sommeil, loin des remontrances de papa, et la revoilà fraîche et dispose pour une belle journée de divertissement. J'essaie d'être discret pour masquer Glenders à sa vue et l'attire plutôt vers les coureurs pour créer le plus de distance possible entre notre famille et cet homme perfide.
Suite à ma tentative de diversion, nous nous retrouvons près de Jack qui est parmi les concurrents. La progéniture de Mark semble perturber la bonne humeur de mon amant. Putain ! Le fils est aussi malfaisant que le père. Ont-ils seulement conscience de ce qu'ils provoquent ?
– Daryl ? Tu veux bien venir une minute, osé-je pour le sortir des griffes de Jack.
– Oui, j'arrive, chaton. Et toi Strobovsky, mêle-toi de ce qui te regarde. Ma vie privée ne t'appartient pas. Je fais ce que je veux, quand je veux.
Évidemment, Jack a fait le même manège à mon petit ami. Il a comme but de l'importuner pour ensuite faire perdre sa concentration à Daryl pendant la course. Exactement le même schéma que son père utilisait à l'époque. Afin de lui redonner confiance, je tire mon amoureux par le cou et l'embrasse à en perdre haleine.
– Gagne cette course, pour moi ! Je t'aime, mon ange.
Les yeux verts de Daryl s'illuminent devant ma déclaration impromptue. Je n'avais pas prévu de lui avouer mes sentiments devant autant de spectateurs, mais j'espère que cela lui permettra d'utiliser cette nouvelle motivation pour se dépasser et en envoyer plein la gueule à ce Jack de malheur.
Ma soeur frappe des mains devant mon audace et sautille tandis que je me retourne vers le trio. Elle porte une jupe moulante qui lui va comme un gant. Un rien l'habille, alors quand elle se force un peu pour plaire à son copain, elle en met plein la vue. Sa tenue n'est cependant pas passée inaperçue auprès de Strobovsky qui crie derrière Daryl.
– Hé poupée ! Si tu veux un vrai mec, je suis disponible quand tu veux. Papi n'a rien d'exceptionnel, alors que moi...
Jack se prend l'entre-jambe et fait un mouvement obscène en direction de Lana qui perd son beau sourire. Daryl, qui est à quelques pas de lui, ne résiste pas et tente de le frapper. Les autres concurrents viennent les séparer quand les deux hommes se prennent au collet. Je n'arrive pas à y croire. Jack a réussi à détruire ma belle déclaration d'amour et l'a remplacée par des gestes vicieux contre ma sœur. Il semble qu'il ait appris du meilleur dans ce domaine. Je jette un œil à son père qui se trouve toujours dans les estrades et le vois sourire de toutes ses dents. Ils avaient prévu leur coup pour mettre Daryl hors de lui. J'espère seulement que mon amoureux sera capable de se ressaisir, même si je ne suis pas certain que je le pourrais moi-même.
Papi entoure Lana par les épaules et l'amène loin de ce spectacle. Je viens les rejoindre et l'entend se plaindre tout bas.
– Nounours, je vais rentrer. Je ne veux pas être obligée de voir ce tas d'ordures.
– Tu as besoin que je t'accompagne ?
Il le demande sans réfléchir. Cependant, il est le mécano de Daryl et il ne peut pas l'abandonner. D'ailleurs, pourquoi Lana devrait disparaître ? Ce n'est pas elle qui a été désagréable. On dirait que l'histoire se répète, de la même manière que cela s'est produit avec maman.
– Ça va aller, soupire Lana, c'est juste que j'ai perturbé la course, ce sera mieux si je ne suis pas présente.
Je suis furieux d'entendre cela sortir de la bouche de Lana. Elle a un tempérament de tigresse en général.
– Tu restes sur le terrain et tu vas lui en faire baver ! explosé-je. Va lui dire ta façon de penser, moucheron. Ne fais pas comme maman. Il ne faut pas que cette crapule gagne.
– Je ne suis pas très en forme, Dorian. Je n'ai pas le goût.
– Tu veux vraiment terminer ta vie avec des pantalons comme maman ? Je sais bien que non, alors fais une femme de toi et réplique comme tu sais si bien le faire.
– Tu... Tu crois.
– Un moucheron peut vraiment être désagréable. Je sais que tu vas trouver.
Lana se redresse, le regard un peu plus franc. Elle embrasse Papi puis, elle se dirige vers Jack Strobovsky avec cette détermination qu'elle a toujours quand elle part à la chasse. Elle se retrouve très vite devant l'homme qui lui sourit, certain d'avoir attiré son attention. Ce Jack ne connaît pas ma sœur, sinon il n'aurait pas cet air de conquérant.
Bon dieu, NON !
Nous restons tous sans voix quand elle s'avance tout près de lui et que son bras se tend vers ses parties génitales. Lana place d'abord sa main par-dessus pour vraiment être certaine qu'il est bien concentré sur elle. Une fois que ma sœur le voit se pencher vers elle pour l'embrasser, elle resserre sa prise avec force, coinçant les bourses du coureur entre ses petits doigts bien agrippés. Un sourire machiavélique apparaît sur le visage neutre que portait Lana tout juste avant. Pendant ce temps, le motard expulse un cri, si aigu, qu'il est difficile de croire qu'il appartient à un homme.
– Tu parles trop ! T'as rien dans le pantalon. Tout ça tient dans une seule de mes toutes petites mains.
Lana secoue un peu ce qu'elle a dans sa poigne puis le relâche en ne le quittant pas des yeux.
– J'ai jamais vu si minuscule, se moque-t-elle avant de repartir.
Tous les hommes qui se trouvent à proximité se marrent avec elle. Ce mec va regretter longtemps de s'en être pris à ma sœur.
– Exactement ce que je disais avant-hier, réplique Daryl. Il n'a rien entre les jambes.
La bonne humeur est de retour et mon copain me fait un clin d'œil avant de nous quitter avec Papi pour faire les dernières modifications sur son bolide. Quant à Strobovsky, il court vers son père qui le sermonne de ne pas avoir assuré face à une « gonzesse ». Jack n'a pas gagné le gros lot en l'ayant comme père. En définitive, il n'est pas plus chanceux que moi. Ceci dit, il ne me fait pas pitié.
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