Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 13

Dorian

Je n'en reviens tout simplement pas, papa ne s'est pas présenté pour s'en prendre à moi. Qu'est-ce que Brandon en a fait ? Peu importe ce que c'est, j'ai bien l'impression que cela ne durera pas. J'en profite pour prendre du temps pour me concentrer. Même si j'essaie, je suis préoccupé par ce que mon frère voulait à Daryl. Pourvu que papa ne l'ait pas envoyé pour brouiller les cartes et se retrouver seul avec lui. Ça y est, mon cœur palpite trop vite. L'inquiétude me ronge. Daryl n'a vu que ce que mon père a bien voulu lui montrer, il ne sait pas à quel point il peut être rancunier, surtout s'il a pris la peine de s'informer sur mon ami.

Papa a perdu l'usage partiel de son bras suite à la vile manœuvre d'un concurrent. Cet homme avait toujours été jaloux des exploits de mon père et faisait toujours tout ce qui était en son pouvoir pour le faire éjecter d'une course. Bien entendu, il s'agissait de Charles Firsten, titulaire de cinq championnats et en route pour son sixième. Il ne se laissait pas faire aussi facilement et réussissait toujours à éviter les pièges. Un jour où maman s'était présentée aux puits pour donner un baiser d'encouragement à son mari, cet homme l'avait sifflée alors qu'elle portait une jupe très ajustée qui n'allait pas beaucoup plus bas que le galbe de ses fesses. Furieux, papa s'était engueulé avec son adversaire qui avait inondé son épouse de mots disgracieux à la limite de l'outrageant.

Oui, ce jour-là, il avait réussi à déconcentrer le grand Charles Firsten. Et il en avait profité. Trois tours de piste plus tard, mon paternel se retrouvait coincé entre deux voitures dont celle de ce gigolo. À cette vitesse, il ne fallait pas grand-chose pour capoter, et le pire se produisit. Adieu ses chances d'obtenir un sixième championnat, mais surtout, aux oubliettes sa passion pour la course. Son monde s'était écroulé, emportant avec lui son mariage, accusant maman d'être responsable de sa déchéance. En bonne épouse, elle encaissa, sachant qu'il passait un moment terrible. Mais au lieu de revenir vers elle, il commença à la tromper, l'humiliant davantage encore que son ancien concurrent et ne se cachant même plus de ses frasques amoureuses.

L'amour si pur qu'il lui avait toujours offert fut détruit un beau dimanche de juillet, tout ça, pour les jambes de ma mère qu'elle avait toujours portées avec fierté. Maintenant, sa garde-robe ne se compose plus que de pantalons et capris qui cachent bien plus que nécessaire. Elle aussi est restée marquée, mais elle n'aime pas en parler. Que pourrait-elle nous dire, si ce n'est qu'elle a honte de son corps par la faute d'un énergumène qui a gagné le championnat cette année-là ?

Je déteste cet homme, moi qui ai mon nom gravé sur la même liste de gagnants. Celui-ci a pris sa retraite quand j'ai commencé à remporter des victoires, mais je sais ce que mon père espère ; lui fourrer sous le nez que son fils a autant de potentiel que lui. C'est son combat quotidien. Mais cette bataille, il la mène contre moi, sans qu'il en ait réellement conscience. Serai-je capable de continuer à encaisser sa folie ? Une fois de plus, je repense à maman et j'inspire longuement. C'est bien pour elle que je fais tout ça, pour lui montrer que nous nous battrons jusqu'au bout.

Aujourd'hui, je vais me concentrer sur ma mère et sa douce voix que j'ai l'impression d'entendre. Les yeux fermés, je fais le vide autour de moi. Sharon me sourit, mais son visage s'efface de façon graduelle pour être remplacé par une tête blonde aux yeux rieurs. Daryl. C'est à mon tour de sourire en repensant à ses gestes parfois maladroits.

— Qu'est-ce que j'aimerais être dans cette tête, s'exclame Lana en me sortant de ma méditation. J'espère que tu as passé une bonne nuit avec ton mec parce que c'est bien tout ce qui sera bon aujourd'hui. Même si tu gagnes, prépare toi au pire, lover boy.

— Quelqu'un pourrait me dire ce qui se passe pour que l'équipe au grand complet me fuit comme la peste ?

— Pas avant la course, frérot. C'est pour ton bien que je te tiens volontairement dans l'inconnu. N'y pense pas, Ok ?

Je soulève les épaules. J'ai l'habitude de vider toutes mes idées. Pour moi, ça ne change rien. Je suis arrivé juste à temps pour la pesée, ce qui fait que je n'ai plus aucune raison de m'inquiéter. J'enfile mes gants et sors du garage où des journalistes m'interpellent derrière le grillage métallique. Ils sont vraiment excités aujourd'hui, mais je ne leur porte pas attention puisque j'ai tout mon équipement qui m'empêche de les entendre. Ils se poussent avec frénésie pour s'assurer de me suivre jusqu'à la voiture. C'est une chance que la clôture me sépare de ces vautours. Devant mon véhicule, je lance un regard vers les estrades et fait un signe de la main à mes fans en délire. C'est fou ce qu'ils sont bruyants, en général, je ne les entends aussi fort que lorsque je sors gagnant d'une course.

Je grimpe à ma fenêtre et redescend à l'intérieur où l'impression de me sentir aspirer me reprend. Mes sangles sont trop serrées, mon siège rétrécit et ma tête veut imploser sous mon casque. Cette sensation d'étouffer, elle me nargue chaque semaine un peu plus. Mon pouls s'accélère, mais ce n'est pas l'adrénaline qui l'alimente. Ce n'est qu'une impression, je le sais, mais mon esprit n'en a cure et continue à me donner des sueurs froides.

J'ai besoin d'air !

Je m'apprête à détacher mon harnais de sécurité quand un technicien frappe mon casque pour m'indiquer que tout est prêt et qu'il ne reste qu'une minute. J'hésite à sortir, étant donné que les autres pilotes sont tous en train de chauffer leur moteur. Mon cœur désordonné palpite trop fort.

Ce n'est pas normal !

D'habitude, je réussi à me contrôler. Je vais m'évanouir si je ne fais pas quelque chose. En regardant le concurrent à ma gauche, celui qui a la pole position, je m'aperçois que mon filet de fenêtre est détaché. Le décompte est déjà bien avancé.

— Putain !

Il faut que je sécurise la voiture. À mon grand désespoir, je reste crispé dans ma position de départ. Ma respiration devient sifflante lorsque le tableau indique les chiffres qui s'égrènent sous la barre des vingt secondes. Ma seule solution, me frapper. Mais avec mon casque, c'est mal barré. J'ai un éclair de lucidité quand mes mains se serrent davantage et qu'une douleur diffuse m'envahit. Il ne me reste qu'à fermer mon poing le plus fort que je le peux pour raviver ma blessure. Mon cerveau reprend sa fonction essentielle et me dicte instantanément de replacer le filet.

Plus que quinze secondes. Je n'aurai pas le temps de tout faire. J'ai besoin de mes deux mains pour naviguer convenablement devant mes adversaires déjà tous bien centrés sur l'objectif. Que j'aie le temps ou pas, je n'ai pas le choix, c'est une sécurité obligatoire. Je lâche tout et empoigne l'objet pour l'installer. Mes gants ignifuges sont un obstacle à ma dextérité que j'espérais plus agile. Cinq secondes au chrono et je me bat encore pour l'attacher. Je vais perdre un temps précieux quand le coup d'envoi résonnera. J'arrive enfin à le fixer, mais au moment de me positionner à nouveau, le départ est lancé. Une, deux, trois... Ils me dépassent tous. Quatre, cinq, six... Des jurons franchissent mes lèvres.

J'enclenche mon bolide et pars sur les chapeaux de roues sans porter attention au reste du peloton. Ma manœuvre n'est pas appréciée et un technicien me demande ce qui se passe.

— Le filet était défait, ragé-je en continuant à prendre de la vitesse. Putain, vous auriez pu vérifier !

— Tu étais plutôt tendu, Dorian. Vic t'a dit de vérifier.

— Vic sait très bien ce qu'il doit faire. Si je ne l'entends pas, c'est à lui de terminer. On était d'accord là-dessus, il me semble !

— Ton père nous a tous flingué ce matin, Vic est nouveau, ça a dû le déstabiliser.

— C'est pas vrai ! Papa va me tuer, grondé-je en m'efforçant de garder la tête hors de l'eau.

— Désolé pour toi ! Déjà que vous soyez impliqués dans tout ça, c'était pas la journée pour manquer ton départ.

J'entends ce qu'il me dit, mais je suis déjà concentré à dépasser par la droite. J'ai déjà tout oublié ce qui se passe à l'extérieur du circuit et remonte, comme j'en ai l'habitude, à une vitesse plus que raisonnable. C'est incroyable, ma voiture vole sur le bitume sans aucune gêne. Le compteur m'indique un chiffre que je n'ai encore jamais atteint. À chaque tour, mon technicien me dévoile mes temps qui sont presque irréalistes. Qu'est-ce que Lana a mis sous le capot ? Je dois fixer la route si je ne veux pas négocier certains virages à trop grande vitesse. J'y arrive !

Les deux dernières voitures à dépasser ne me laissent aucune chance. Évidemment. J'ai un concurrent à mes côtés qui est aussi réactif que moi et qui tente par tous les moyens de s'approprier l'une des marches du podium. J'esquive son dernier essai, mais cela a dérangé notre adversaire qui se trouve en seconde place. Il a effectué une manœuvre que je suis le seul à m'être rendu compte. Je réplique la tentative du quatrième et je vois qu'il effectue le même mouvement. J'en prends avantage et me faufile entre lui et l'intérieur d'un virage, laissant quelques étincelles se libérer entre nos deux voitures, mais ça fonctionne. Mû par un nouveau souffle, je me précipite à la suite du meneur pour aspirer son énergie tout en ménageant la mienne. Plus que deux tours avant la fin. Il fait chaud, mais je n'ai plus conscience de ce menu détail, ni du fait que les autres derrière moi sont aussi à mes trousses.

La voiture noire qui me précède et qui est remplie de dizaines de logos de ses commanditaires, ne se laisse pas faire. Elle poursuit sa course à très grande vitesse. Je sens que j'ai encore du jeu, mais on a le même but : finir premier. C'est un excellent pilote et mes chances sont de moins en moins certaines de le déjouer. Tout est une question de stratégie quand on est rendu à ce niveau d'expérience. Or, je sais qu'il est plus âgé que moi, il en connaît peut-être plus sur notre métier. Putain, ce foutu filet m'aura couté cette première place. C'est très frustrant quand on sait que ma voiture peut en faire encore davantage.

Je gronde en voyant le drapeau blanc s'agiter au passage du meneur, ce qui indique le dernier tour de piste. Il tient bon ce vieux loup. Je sursaute légèrement en voyant sa voiture qui vient presque s'encastrer à mon capot. Qu'est-ce qu'il fait ? Comme si rien n'était arrivé, le bolide noir reprend de la vitesse. Et je recommence mon manège de me faufiler tout près pour garder mon énergie, mais à peine ai-je débuté ma démarche que mon adversaire est à nouveau ralenti.

Aussitôt mon technicien me hurle au micro que le meneur a des ennuis de moteur et que je dois tenir ma droite au prochain virage pour le dépasser. Cette information n'est pas entrée dans l'oreille d'un sourd. C'est vrai que sa vitesse a ralenti, mais l'autre pilote derrière mon bolide n'est qu'à quelques pouces, lui aussi. Il a certainement eu les mêmes instructions que moi. Il n'aura pas la place, je suis prêt à tout pour y arriver. Comme s'il m'avait entendu penser, le troisième décide de passer le virage vers l'intérieur, c'est-à-dire à gauche du meneur. Cet endroit ne peut pas passer à trois de large, c'est physiquement impossible sans que l'un d'entre nous soit ralenti.

Nous y sommes presque quand je vois la voiture noire disparaître derrière nous. Il a abandonné avant la courbe, sauf que la voiture jaune est à ma hauteur et sa ligne est bien plus belle. Enfin, c'est ce que je crois jusqu'à ce que nous entrions dans l'entonnoir. L'arrière gauche de mon voisin se soulève en percutant un infime renflement dans l'herbe rase sur laquelle il empiète. Il est déstabilisé et j'en profite pour reprendre le dessus. Nos nez sont côte à côte sans que l'un des deux ne veuille lâcher prise, mais j'ai toujours l'effet de surprise de Lana qui a fait un petit miracle sur mon joli bébé. J'enfonce l'accélérateur en voyant le ligne d'arrivée à cent mètres devant nous.

— Pour toi, maman ! hurlé-je en voyant la voiture jaune reculer de quelques centimètres.

J'ai réussi !

Ma joie est difficilement contenue quand je vois la foule qui se lève pour m'acclamer à grands bruits. Mon sourire s'accroche presque à mes oreilles quand je m'arrête pour prendre le drapeau. J'enlève ce foutu filet et l'officiel vient à ma rencontre pour me le remettre. Je le brandis le plus haut possible et fais mon tour du vainqueur afin que tous les spectateurs aient la chance de voir une dernière fois le grand champion de la journée, c'est-à-dire, moi.

Qu'est-ce qui me prend d'être aussi fébrile ? En accomplissant mes derniers mètres, je vois une tête blonde qui bondit au dessus des parapets. Mon sourire déjà bien campé s'agrandit encore en me disant que c'est bien à cause de Daryl que j'ai ce sentiment de liberté. Il m'a redonné le goût de m'amuser. Je ne me souviens plus de la dernière victoire qui m'a fait sentir aussi vivant. Je le vois courir vers l'endroit où je suis censé entrer au puits, mais j'ai une dernière idée qui me passe par la tête.

M'arrêtant tout juste devant l'estrade principale, je braque mon volant le plus loin possible pour faire tourner mon engin tout en brûlant mes pneus. Les hurlements de la foule me donnent des ailes et je fais encore quelques tours supplémentaires, laissant les volutes de fumée envahir mon espace. Je crie moi-même à tue-tête, même si je suis le seul à m'entendre. Quand je perds tous mes repères, je m'arrête enfin pour sortir de ma voiture.

Je laisse les techniciens s'occuper de ramener ma coéquipière de métal au bercail. Dans ces conditions, c'est toujours ainsi que ça se passe, pour me permettre de fêter allègrement. Dès que j'aperçois le ciel au travers des nuages de fumée, je suis happé par deux bras qui s'enroulent autour de ma taille et qui me soulèvent de terre.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro