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Un Plan

Je dus me faire violence pour avancer devant lui jusqu'à atteindre à nouveau le rez-de-chaussée. Alors c'était donc ça, sa première mission, celle à laquelle il avait lamentablement échoué. Me tuer. Pourtant, en y repensant, je me demandais comment c'était possible qu'il m'ait loupé ce soir-là, tout comme je me demandais si c'était sa balle qui avait heurté de justesse mon frère. Deux loupés en une soirée, quel flop pour un tueur présumé. 

Je lui fis face une fois arrivée au bas de l'escalier, mais je n'arrivais toujours pas à le confronter. Ses paroles m'avaient écorché de l'intérieur, et peut-être même qu'elles avaient fini par me faire douter de ma chance de m'en être sortie indemne. 

Il s'approcha de moi, réduisant ainsi graduellement l'espace entre nos deux corps. La grâce presque féline de ses mouvements me surpris, à tel point que mes yeux fixèrent désormais les siens avec une insistance condescendante. Je n'y vis que ténèbres et mort et un frisson glacial parcourut ma nuque. 

 Qu'allait-il advenir de celle que j'étais ? 

- J'ai besoin de parler à Chris. 

Il me scruta aussi outrageusement que si je venais de lui demander une paire de Prada non-soldée.  Je vis ses sourcils se froncer de mécontentement et de suspicion. 

- Je l'ai cru mort. Et ce pendant des semaines. Il est ma seule famille ! arguais-je alors hors de moi.

Il recula légèrement, comme si le simple fait de prendre de la distance allait lui remettre les idées aux clair. 

- Du calme, pas la peine de sortir tes petites griffes. Je te donne 10 minutes. Et je resterai derrière la porte

Je croisais mes bras sur ma poitrine. 

- 15 minutes, tentais-je alors. 

Il plongea ses prunelles dans les miennes, bien profondément. Et ce fut comme la rencontre entre le feu et la glace. Une véritable explosion. 

- 10 minutes Anastasia, et pas une de plus. 

Je mordis ma lèvre inférieure. Il n'y avait visiblement pas moyen de négocier avec un être aussi têtu. 

Il me conduisit ensuite jusqu'à l'autre bout de la maison, dans la petite pièce sombre que nous utilisions alors comme débarras et qui comme je l'avais imaginé, servait désormais de cellule de fortune à Chris. 

D'aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours détesté cette pièce. Petite déjà, j'évitais par tous les moyens d'avoir à m'y rendre et lorsque j'en avais été forcée, je comptais jusqu'à cinq avant de tourner la poignée et de pousser la porte, comme pour me donner du courage avant d'affronter la noirceur qui s'y trouvait derrière. 

Mais cette fois-ci, ce fut différent. Je n'attendais qu'une chose, que Kyle ouvre cette fichue porte pour que je puisse enfin revoir mon frère seul à seul, sans personne pour nous épier.

Et lorsque celle-ci s'ouvrit, je remarquai à quel point rien n'avait changé. Toujours les mêmes étagères propres débordantes de conserves et de provisions encore soigneusement emballées dans leurs cartons. Elles avaient simplement été reléguées contre le mur du fond, dégageant ainsi suffisamment la pièce pour y mettre un matelas au milieu.  Toujours aussi peu de luminosité, et ce n'était pas le chandelier grinçant qui se balançait au plafond qui allait y changer quelque chose. 

Et il était là, allongé inconfortablement dans une position qui me donnait des courbatures rien qu'en le regardant. J'étais encore sous le choc de l'avoir si près de moi, de pouvoir m'agenouiller à ses côtés et de pouvoir ne serait-ce que sentir son souffle caresser mon visage. C'était comme si à chaque fois que je le revoyais je devais me pincer pour me rappeler qu'il n'était pas le fruit de mon imagination. 

Je n'entendis même pas Kyle quitter la pièce et refermer la porte derrière lui. J'étais si absorbée, gênée l'espace d'un instant, comme si j'avais oublié comment on communiquait avec son propre frère. 

- Ça va ? On dirait que tu viens de voir un fantôme. 

C'était tout comme. 

Je secouais alors vivement la tête comme pour chasser les réflexions insensées qui s'y déroulaient. 

Chris tapota un coin du matelas pour m'inviter à m'y asseoir. 

- Comment trouves-tu mes appartements ? Classe nan ? Encore un peu et on se croirait presque au Ritz

Je dus sourire, non pas parce que je m'y sentis forcée, mais bien parce que je venais de retrouver mon Chris, celui qui était capable de faire du sarcasme même dans les moments les moins opportuns. 

Je finis par m'allonger à ses côtés, et ce fut comme si rien n'avait changé, comme si nous étions restés ces deux enfants innocents à refaire le monde depuis leur lit. 

- Je dois avouer que les conserves y sont pour quelque chose dans le charme de la pièce, dis-je en tournant la tête vers les étagères.

Je l'entendis rire dans l'oreiller. 

- Je ne vois pas en quoi avoir été relégué dans le garde-manger de sa propre maison est un luxe mais je m'amuse bien de la situation, me répondit-il alors d'une voix toutefois lasse. 

Je posais une main sur sa joue, et j'en profitais pour évaluer les dégâts. Ses plaies semblaient avoir été soignées pour la plupart bien qu'elles n'étaient pas aussi propres que la mienne.  

- Tu as mal ? demandais-je alors en longeant une cicatrice de plusieurs centimètres qui s'étalait sur son avant-bras. 

Il secoua vigoureusement la tête de droite à gauche mais je ne pus m'empêcher de remarquer qu'il serrait les dents tout en parlant. Il n'arrêta pas de scruter l'endroit où Kyle m'avait amoché. 

- Le pire c'était l'index, reprit-il en désignant ce dernier. Maintenant je ne sens plus rien, c'est comme si la douleur elle-même m'avait anesthésié. 

Il s'approcha ensuite à la hauteur de mon visage et m'étreignit pendant de longues secondes jusqu'à ce que son souffle chaud s'arrête près de mon oreille. 

- Il faut qu'on sorte d'ici Anastasia, chuchota-t-il alors doucement. 

J'eus un mouvement de recul. D'abord à cause de sa voix que je n'avais plus entendu d'aussi près depuis longtemps. Et ensuite, à cause de la folie cachée derrière ses mots.  Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Je venais de nous accorder un sursis et il voulait déjà tout gâcher en risquant de nous faire évader sans un plan solide. 

- Oui bien sûr, pour se faire tirer dessus comme des lapins à peine on aura mis un pied dehors ? Tu es complètement malade. Et puis après, tu as pensé à après ! Je ne veux pas passer ma vie en cavale merde. 

Il posa presque férocement sa main sur ma bouche. 

- Parle pas aussi fort, protesta-t-il en me regardant droit dans les yeux, je sais que l'autre toutou à son papa nous écoute et figure-toi que j'ai eu suffisamment  de temps pour y penser. Je n'ai que ça en tête, sortir de ce trou. 

Je le défiais du regard. Chris était du genre assez impulsif et je redoutais qu'il fonce tête baissée dans une impasse. Avec moi comme copilote. 

- Et c'est quoi ton idée de génie alors ? 

Il me fixa, sans ciller, mais sa bouche elle, resta inerte. Pendant un instant, je crus qu'il retravaillait en boucle son scénario dans sa tête. Après un temps, il reprit, toujours en chuchotant. 

Ce Kyle là, il est clairement le maillon faible de la chaîne. On pourrait peut-être, enfin toi plus que moi, essayer de le soudoyer. Je veux dire, regarde, il est même pas capable de tirer droit, il est jeune, donc facilement influençable et je suis prêt à parier qu'un jour il se retournera contre son ordure de père. 

Tout se mélangea dans ma tête en une espèce de bouillie indigeste que je n'arrivais pas à démêler.  

 - Qu'est-ce que tu attends de moi au juste ? demandais-je en avalant difficilement ma salive. 

Il hocha la tête l'air de vouloir me dire que la réponse était pourtant évidente. 

Je dis juste que tu pourrais essayer d'obtenir sa confiance, de te le mettre dans la poche quoi, enfin tu vois non ? 

Et au moment où je m'apprêtais à lui répondre que les choses n'étaient pas aussi simple, qu'on ne copinait pas de la sorte avec un Scarabée, un coup de feu retentit dans le couloir et la porte du débarras s'ouvrit violemment. 











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