[Kyôka xR] Pour un avenir meilleur
A/N : Et voilà enfin le tour de cette petite Kyôka chérie, que j'aime énormément! Je n'avais pas prévu d'écrire autant -et pourtant j'ai essayé de me retenir, promis- mais voici, j'espère qu'il vous plaira! Si vous avez des idées pour les prochains OS n'hésitez surtout pas, car mine de rien je commence à être à cours d'idées pour les personnages autres que Dazai, Chuuya et peut-être un peu Atsushi TwT Ils inondent mes notes...! Bonne lecture!
Ah oui et possibles spoils pour l'histoire de Kyôka! J'ai relu ce chapitre ce matin encore à moitié endormie alors s'il y a des fautes c'est normal TwT
Ce n'était un secret pour personne, Sae était une jeune femme d'une vingtaine d'années, presque trente, qui adorait les enfants. Des plus turbulents aux plus sages naturellement, les enfants l'adoraient eux aussi, et s'entendaient à dire qu'elle était la grande sœur dont ils avaient toujours rêvé.
Douce, patiente, aimante et attentionnée, elle possédait toutes les qualités qui étaient nécessaires à quelqu'un qui travaillait avec les enfants dans la vie de tous les jours. Tout en elle respirait l'apaisement et la sérénité.
Sans surprise, elle était psychologue pour enfants, et excellait dans ce domaine. Mais, à côté, cela lui arrivait parfois de travailler aux côtés de l'agence des détectives armés, à cause principalement de sa capacité hors du commun.
Lorsqu'elle établissait un contact visuel avec un individu, quel qu'il soit, elle était en mesure de dire si, oui ou non, il disait la vérité, et le forcer à la dire le cas échéant. Un véritable détecteur de mensonges vivant, en somme, qui était fort utile pour les différentes enquêtes dont héritait l'agence.
C'était l'un de ces jours-ci, où tout était d'apparence calme, et où elle avait été appelée pour aider les détectives avec une affaire, l'une de celles dont Ranpo n'avait pas voulu s'occuper lui-même.
Sae avait donc passé la porte, était entrée dans le bureau, et elle avait été étonnée qu'on ne vienne pas la saluer comme il en était le cas habituellement. Après quelques secondes de réflexion, elle ne tarda pas à trouver la raison derrière tout ceci.
L'attention des membres de l'agence était d'ores et déjà dirigée vers autre chose, ou plutôt quelqu'un. Une jeune fille, qui ne devait pas avoir tout à fait quinze ans, qui faisait des tours sur elle-même debout sur une chaise, pour montrer aux autres à quel point la robe qu'elle portait lui allait comme un gant.
La fille possédait de longs cheveux noirs attachés en deux couettes distinctes, et des yeux bleus rêveurs lorsqu'elle les posa sur la sucrerie qu'elle tenait dans sa main, comme si c'était là la plus belle chose qu'elle ait jamais vue de sa vie entière.
Sae s'était presque immédiatement souvenue de l'annonce d'une nouvelle recrue potentielle pour l'agence, mais elle ne s'était pas rendue compte qu'elle était si jeune en réalité. Malgré les étoiles dans ses yeux, à l'instant présent, elle pouvait très clairement apercevoir à quel point elle était brisée à l'intérieur, à quel point elle avait douloureusement souffert par le passé.
A force de travailler avec les enfants, et plus largement avec les êtres humains, elle était en mesure de lire beaucoup de choses dans leur simple manière d'agir, leur regard et leur posture. Mais, présentement, elle n'avait aucune envie de gâcher la légèreté du moment par ses remarques négatives.
A la place, elle s'était approchée du petit groupe, qui essayait de trouver le moyen de gronder Ranpo, qui venait tout simplement d'avaler la sucette de la jeune fille à la place de cette dernière, qui était descendue de la chaise sur laquelle elle tournoyait précédemment, un air extrêmement déçu sur son visage triste.
En assénant un léger coup sur la tête du fauteur de troubles, histoire de le réprimander un peu malgré tout, Sae poussa un soupir, mais retrouva son magnifique sourire quelques secondes plus tard à peine établissant un contact visuel avec l'adolescente.
-Bonjour, enchantée! Je m'appelle Sae, je suis psychologue et j'aide parfois l'agence dans leurs enquêtes. J'ai beaucoup entendu parler de toi, mais je n'ai pas encore eu la chance de savoir ton nom...
La jeune fille aux longs cheveux noirs la regarda de ses grands yeux bleus, à la fois intrigués et curieux, avant qu'elle ne lui réponde d'une voix pas plus haute qu'un murmure, appuyant la thèse de la vie difficile qu'elle avait eu jusqu'ici.
-Kyôka...
En disant ceci, peut-être légèrement intimidée par cette nouvelle venue, malgré son sourire rassurant, ladite Kyôka baissa la tête, ce qui ne fit qu'accentuer la courbure des lèvres de la femme.
-Hé bien je suis ravie de te connaître, Kyôka! Je suis certaine qu'on se verra à de nombreuses reprises, j'espère que l'on s'entendra bien! reprit-elle en serrant doucement la main de la jeune fille.
Kyôka hocha la tête de haut en bas, un minuscule sourire sur les lèvres. Comme attendu, Sae avait une aisance presque naturelle à communiquer sa positivité, même aux personnes les plus renfermées.
Elle savait exactement quoi faire dans n'importe quelle situation la majeure partie du temps. Et, même si un imprévu advenait, elle ne perdait pas la face et affrontait le tout avec autant de patience et de bienveillance que d'ordinaire.
Présentement, elle savait parfaitement ce qui pouvait rassurer cette jeune fille relativement perdue, surtout dans un tel environnement qui lui était sans conteste étranger. Sae se dirigea en direction du bureau qu'elle utilisait lorsqu'elle travaillait à l'agence, qui était aussi propre que d'habitude, avec seulement une photographie encadrée et quelques livres posés sur la surface de bois clair.
En jetant un œil rapide à la photo, qui représentait une petite fille souriante, Sae fouilla un instant dans ses tiroirs, jusqu'à trouver ce qu'elle cherchait. Sous les yeux attentifs des autres membres de l'agence, la jeune femme revint vers Kyôka, et lui tendit ce qui ressemblait à un petit paquet de bonbons.
-Tiens, cadeau de bienvenue! Fort heureusement il m'en reste, Ranpo n'a pas l'air d'avoir fouiné dans mon bureau pour voir s'il restait quelque chose à manger... Mais je sens que je vais devoir réfléchir à une autre cachette maintenant...!
Piqué au vif, Ranpo croisa les bras et releva le menton, une moue boudeuse sur ses lèvres, en marmonnant des réclamations qui affirmaient très certainement que toutes ces accusations étaient erronées. Elle n'avait pas besoin d'utiliser sa capacité pour se rendre compte que Ranpo mentait effrontément.
Kyôka, de son côté, hésita un long moment avant de finalement prendre le paquet, décoré d'étoiles de toutes les couleurs et vantant le goût incroyable que possédaient les bonbons à l'intérieur.
En baissant les yeux, alors que la petite brune ouvrait le paquet, Sae pu apercevoir le téléphone portable accroché au cou de Kyôka, qui attira presque aussitôt son attention. Une petite peluche en forme de lapin pendait là, accrochée à la lanière du téléphone, ce qui lui arracha un sourire nostalgique et lui serra doucement le cœur.
Chassant ces pensées, Sae entreprit alors de commencer à travailler sur l'affaire qui l'avait faite venir ici en premier lieu, car elle était attendue pour des rendez-vous avec ses patients dans quelques heures.
Elle était comblée d'avoir pu rencontrer une jeune fille aussi adorable que cette petite Kyôka. Et, bien évidemment, elle espérait que leurs interactions n'allaient pas s'en arrêter là.
Elle ne pouvait pas avoir plus raison qu'à cet instant.
En effet, à peine quelques jours plus tard, les deux avaient eu le temps de se revoir plusieurs fois, et avaient déjà noué un lien très fort, rappelant celui que posséderaient deux sœurs. Sae avait à de nombreuses reprises amené Kyôka se promener dans la ville avec elle, lui avait acheté de nombreuses choses et avait fait sa connaissance petit à petit.
Kyôka, comme les autres personnes avant elle, n'avait pas hésité très longtemps avant de se confier à elle.
Comme elle l'avait deviné, le passé de la jeune fille était sombre. De ses parents tués par sa propre capacité, ou bien son enrôlement dans la Mafia et les trente-cinq meurtres dont elle était la responsable, tout était horrible et beaucoup trop lourd à porter pour une fillette de son âge.
Sae avait discrètement utilisé sa capacité sur Kyôka, et elle avait ainsi pu s'assurer que tout ceci était douloureusement vrai, et surtout qu'elle éprouvait de réels remords concernant les vies qu'elle avait prises.
Raison de plus pour combler cette petite de tout l'amour dont elle était dotée, ce qu'elle faisait dès qu'elles avaient un instant de libre. Très souvent, Sae conviait également Atsushi, un jeune garçon qu'elle affectionnait également beaucoup, et qui était très proche de Kyôka.
Elle avait ainsi payé le cinéma, l'entrée dans des parcs d'attractions et autres choses du même genre volontiers. Sae voyait chaque jour les progrès que faisait Kyôka pour s'intégrer dans cette nouvelle vie qui était désormais la sienne, et elle ne pouvait pas en être plus heureuse.
Il était rare, voire anecdotique, qu'elle rencontre un enfant aussi brisé dans son travail de psychologue spécialisée. Atsushi était dans le même cas, bien qu'il soit plus âgé, et passer du temps avec eux était un réel plaisir.
Les personnes les plus blessées par la vie sont bien souvent celles qui ont le plus beau des sourires.
Et voir ce genre de sourire venir des deux jeunes adolescents, ainsi que leurs yeux émerveillés, était la plus belle des récompenses pour Sae. A chaque sourire d'enfant heureux qu'elle recevait, elle avait l'impression de devenir une meilleure personne.
A chaque rire, elle avait l'impression de pouvoir faire un pas de plus sur le chemin de la rédemption, allégeant même d'un minuscule milligramme le poids des remords qui pesait sur ses épaules depuis qu'elle avait failli à la tâche la plus importante de toute sa vie.
Le jour où elle avait perdu sa petite sœur adorée, qu'elle n'avait pas réussi à sauver d'une vie de harcèlement silencieuse, et dont l'adolescente avait elle-même décidé de la fin du jour au lendemain quasiment.
Depuis, Sae n'avait pu se pardonner de s'être répugnée à utiliser son pouvoir sur ses pairs, et en particulier sur sa sœur, trouvant presque pervers le fait de s'immiscer dans la vie des autres de la sorte. Si elle l'avait fait, elle aurait pu voir que sa petite sœur lui mentait, en disant qu'elle était heureuse à l'école et que tout allait bien.
Désormais, la jeune femme de presque trente ans qu'elle était consacrait sa vie aux autres, avec l'espoir de surmonter un jour son chagrin, en aidant tout particulièrement les enfants qui lui rappelaient énormément sa sœur.
En les aidant eux, elle aidait la sœur qu'elle n'avait pas réussi à sauver dans le passé.
En aidant Kyôka, qui lui rappelait cette jeune sœur par de nombreux aspects, notamment leur amour commun pour les lapins, elle avait la certitude que le poids de ses erreurs s'amenuirait ce faisant.
Pour cela, elle était prête à tout pour assurer la sécurité et le bonheur de Kyôka tout particulièrement, contre ceux qui n'avaient aucune vergogne à l'utiliser comme un outil, afin de commettre des actes atroces et sanguinaires.
Ce fut pour cette raison que, lorsque cette cadre de la Mafia, aux longs cheveux rouges attachés élégamment et parée de ce magnifique kimono accompagné d'une ombrelle, avait tenté de récupérer Kyôka, Sae n'avait pas hésité à se jeter sur la femme pour protéger celle qu'elle considérait dorénavant comme une petite sœur.
Elle savait parfaitement qu'elle n'avait aucune aptitude de combat, mais elle n'allait pas se résoudre à rester les bras croisés, à attendre que sa nouvelle protégée se fasse amener. Qu'elle disparaisse de sa vie, comme il en avait été le cas pour sa sœur décédée.
Elle avait plus ou moins compris que la femme aux cheveux rouges ne souhaitait pas blesser Kyôka, du moins pas physiquement. Car, si la jeune fille retournait dans la Mafia avec elle, la lueur d'espoir qui habitait désormais ses yeux bleus cesserait à jamais d'exister.
En essayant de protéger Kyôka, de ses maigres forces, Sae avait tout juste réussi à gagner un peu de temps, afin que les autres membres de l'agence arrivent grâce à l'émetteur implanté dans le téléphone de Kyôka, celui qui contrôlait sa capacité.
Elle avait perdu connaissance, couverte de sang et mortellement blessée, lorsque tout s'était enchaîné, que ce soit avec l'arrivée des hommes de main de la Mafia ou encore des membres de la guilde.
Elle ne savait absolument pas si ceux qu'elle aimait étaient toujours vivants, même lorsqu'elle se réveilla indemne dans l'infirmerie de l'agence des détectives armés. Sans nul doute, c'était le docteur Yosano qui s'était occupée d'elle, et l'avait ainsi sauvée d'une mort certaine.
Sae, à peine ses yeux rouverts, s'était redressée en sursaut, et avait regardé dans toutes les directions, afin de savoir où étaient passés ses proches, tout particulièrement Kyôka et Atsushi, qui étaient à ses côtés peu avant son évanouissement. Ce dernier était là, à son chevet, à attendre impatiemment que la jeune femme reprenne connaissance.
Celle-ci avait laissé un souffle tremblant lui échapper, lorsqu'elle se rendit compte qu'il était encore bien là, qu'il n'avait pas été tué sans qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit.
Cependant, on lui appris qu'il n'en était pas de même pour Kyôka, qui s'était volatilisée après les combats, et dont on ne parvenait pas à retrouver la trace. Et cette réalisation, à elle seule, eut comme effet de plonger Sae dans un état presque végétatif, alors que les images de sa petite sœur décédée remontaient encore et encore, passant devant ses yeux vides comme pour lui rappeler à tout instant que, encore une fois, elle avait échoué à sauver quelqu'un qu'elle aimait.
Mais, alors que la lumière s'était presque entièrement amenuisée, et que le poids des remords était sur le point de l'engloutir toute entière, elle l'avait revue. Cette étincelle d'espoir était revenue, alors que la petite silhouette de Kyôka se tenait à nouveau devant elle, presque honteuse.
Comme si elle regrettait d'être partie ainsi, sans rien dire à Sae. Avec les récents évènements, Kyôka faisait dorénavant partie intégrante de l'agence.
Et Sae, elle, n'avait pu retenir ses larmes plus de quelques secondes, et avait attiré la brune dans une étreinte serrée, en lui demandant pardon incessamment, pardon de n'avoir pas su la protéger comme elle l'aurait dû. Comme elle aurait dû le faire pour sa petite sœur décédée.
-Ce n'est rien, tout est de ma faute... murmura Kyôka d'une voix éteinte, tremblante d'émotion, alors qu'elle serrait à son tour la jeune femme dans ses bras. Merci d'avoir risqué ta vie pour quelqu'un comme moi... Grande sœur.
Et ceci, cette simple phrase, eut comme répercussion de faire pleurer Sae encore plus fort, ses sanglots et ses cris emplissant l'agence des détectives toute entière, faisant doucement sourire les autres membres qui se trouvaient là, faisant verser quelques larmes à certains, plus sentimentaux que d'autres.
Où qu'elle soit désormais, elle était certaine que sa sœur décédée l'observait attentivement. Et, elle l'espérait, qu'elle était parvenue à se racheter à ses yeux, d'une manière ou d'une autre.
Cette fois-ci, elle se jurait de protéger cette petite sœur qui lui était de nouveau accordée.
Pour qu'un jour, elle l'espérait, son pouvoir ne lui doit plus d'aucune utilisé pour s'assurer que ceux qu'elle aimait étaient heureux. Pour qu'un jour, que ce soit demain ou dans dix ans, elle puisse laver ses fautes les plus sombres, et ce définitivement.
Tu es déjà pardonnée depuis longtemps, grande sœur... murmure la voix d'une petite fille quelque part dans l'au-delà. Car ça n'a jamais été ta faute.
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